Un café pour favoriser l’intégration des trisomique

(La Liberté)


ZOÉ ADJADJ
Présidentede l’association
Down for up

 

«Favoriser l’intégration professionnelle des personnes porteuses de trisomie 21», tel est le but de l’association Down for up, fraîchement fondée dans le canton de Fribourg. Celle-ci veut ouvrir un café-restaurant en ville, qui emploiera des personnes trisomiques. Rencontre avec sa présidente, Zoé Adjadj.

Quand et par qui a été fondée Down for up, et quel est son but?

L’association a été créée en mai etcompte 4 membres fondateurs. Son objectif est de permettre à des personnes porteuses de handicap de s’insérer professionnellement et socialement dans un environnement pensé pour elles. Elle financera aussi des projets en faveur de leur insertion professionnelle. Son premier projet est l’ouverture de ce café-restaurant,employant des personnes porteuses de trisomie 21.

Quel sera le concept de ce café?

C’est une manière concrète de sensibiliser la population à la différence.Pour ce concept, le budget est estimé à 100 000 fr. Nous possédons presque la moitié des fonds, et nous avons lancé une campagne de financement participatif en espérant réunir la somme pour avancer. Le café proposera déjeuners, dîners et pâtisseries. Nous envisageons un local près de la Haute Ecole de santé.

Comment sera gérée l’équipe?

Le café sera composé d’une gérante(moi), un(e) cuisinier(ère), un(e) serveur (euse) et 4 à 6 employés porteurs de trisomie 21 avec un taux à définir.Une formation initiale sera dispensée avant l’ouverture. Pro Infirmis offre la prestation InsertH qui met en lien les entreprises et les personnes au bénéfice d’une rente AI. Nous sommes en contact avec la section fribourgeoise. Cette prestation permet de suivre l’employé notamment pour bien intégrer son cahier des charges,ainsi que d’accompagner l’entreprise au début de son activité.

Que manque-t-il encore dans le canton pour ces personnes?

Dans la majorité des cas, les personnes porteuses de trisomie 21 sont insérées via un milieu institutionnel.Elles peuvent travailler dans des structures bénéficiant d’un encadrement adapté, avec du personnel formé. Mais il y a très peu d’entreprises privées qui offrent une place de travail à ces personnes. Nous sommes en contact avec l’antenne fribourgeoise de l’Association romande trisomie 21, qui soutient notre initiative. Malgré la tendance actuelle de«l’école inclusive», il est rare de croiser des personnes porteuses de trisomie 21 dans un cadre professionnel hors milieu institutionnel.Grâce à la nouvelle politique relative à la personne en situation de handicap, l’État prévoit la possibilité d’accorder un soutien financier pour faciliter son inclusion dans l’entre-prise. Soutien qui dépend d’un fonds spécial pas encore effectif. Il faudra donc attendre un à deux ans pour envisager une demande. Nombre de pays possèdent déjà des établissements similaires à celui que nous voulons ouvrir. La Suisse y arrivera,à son rythme! »
NICOLE RÜTTIMANN

Site www.downforup.com

Les handicapés veulent aussi avoir leur mot à dire en politique

(swissinfo.ch)

Par Samuel Jaberg

Le handicap mental ne doit plus être un frein à l’exercice des droits politiques. C’est le credo d’insieme, la faîtière des associations des parents de personnes mentalement handicapées de Suisse, qui publie une brochure de vote simplifiée en vue des élections fédérales de cet automne.


De nombreuses personnes atteintes de handicap mental s’intéressent à la politique mais peinent à exercer pleinement leurs droits. (© Keystone / Gaetan Bally)

 

En principe, les handicapés mentaux jouissent des mêmes droits que n’importe quel citoyen. Dont celui de voter et d’élire leurs représentants, pour autant qu’ils ne soient pas placés sous curatelle de portée générale (voir encadré à la fin de l’article). La Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées que la Suisse a ratifié en 2014 – exige d’ailleurs des Etats signataires qu’ils garantissent la participation des personnes avec un handicap à la vie politique et publique.

Dans la pratique, toutefois, la situation n’est pas aussi idyllique. En Suisse, pays qui se targue volontiers d’être à la pointe de la participation citoyenne et de la protection des minorités, les personnes handicapées rencontrent encore de nombreux obstacles qui les empêchent d’exercer pleinement leurs droits politiques.

Même s’ils ne sont pour la plupart pas privés du droit de vote, les handicapés mentaux sont souvent découragés par la complexité du processus démocratique. «De nombreuses personnes atteintes de déficience mentale s’intéressent à la politique et souhaiteraient participer davantage aux élections et votations. Mais il est très difficile pour elles de comprendre les informations officielles qui figurent dans le matériel de vote envoyé par la poste», souligne Susanne Schanda, porte-parole d’insieme

Langage simplifié

C’est particulièrement le cas lors des élections législatives fédérales , qui ont lieu tous les quatre ans en Suisse. Saisir ce qu’est une liste de parti, comment elle peut être modifiée, ce que signifie le cumul ou le panachage représente souvent un véritable défi pour cette population.

Afin de faciliter leur prise de décision, insieme publie, en collaboration avec la plateforme easyvote, une brochure expliquant le fonctionnement des élections du 20 octobre dans un langage facile à lire et à comprendre. Conçu avec le soutien du Bureau fédéral de l’égalité pour les personnes handicapées (BFEH), «Un guide pour voter» peut être commandé ou téléchargé gratuitement dans les trois langues nationales.

«Les personnes atteintes de handicap mental sont tout aussi capables que vous et moi de prendre une décision réfléchie et donc de voter» Emmanuelle Seingre, vice-présidente d’insieme
Fin de la citation

«Les personnes avec un handicap mental sont évidemment notre public cible, mais cette brochure peut s’avérer utile pour d’autres personnes qui peinent parfois à appréhender la complexité du langage des autorités. Je pense par exemple aux jeunes qui votent pour la première fois», avance Susanne Schanda.

Vers plus d’autonomie

Cette démarche s’inscrit dans une mouvance plus générale visant à donner davantage d’indépendance et d’autonomie aux handicapés mentaux. Avec l’introduction en 2013 du nouveau droit de la protection de l’adulte, il y a en Suisse de moins en moins de personnes exclues de l’exercice des droits politiques.

«De plus en plus de personnes mentalement handicapées veulent s’exprimer en public et faire valoir leurs droits. On le voit notamment au sein des associations, où elles s’engagent fortement sur tous les sujets qui touchent à leur autonomie et à leur pouvoir de décision», affirme Emmanuelle Seingre, vice-présidente d’insieme.

Au moment de remplir le bulletin de vote, n’y a-t-il toutefois pas un risque que ces personnes, supposées plus vulnérables, soient instrumentalisés par des tiers? «Ils sont tout aussi capables que vous et moi de prendre une décision réfléchie et donc de voter. Il faut juste leur donner du temps et les outils nécessaires», répond Emmanuelle Seingre.

Certes, l’aide de proches est parfois nécessaire pour se forger une opinion. Mais ce processus est somme toute très banal, souligne la vice-présidente d’insieme: «Il n’y a pas besoin d’avoir une déficience mentale pour subir des influences externes. Cela existe dans toutes les familles et dans tous les milieux. Chacun peut ensuite faire ses choix».


Curatelle et droit de vote

La Suisse compte 1,6 million de personnes en situation de handicap. Les autorités peuvent placer sous une curatelle de portée générale celles qui sont victimes d’une atteinte sérieuse et de longue durée. Fin 2017, plus de 15’000 personnes étaient soumises à cette mesure, sans qu’il ne soit toutefois possible de déterminer combien d’entre elles étaient des handicapés mentaux.

La décision est prise de manière unilatérale par les autorités de protection de l’enfant et de l’adulte (APEA). et entraîne la privation systématique du droit de vote et d’éligibilité. Il n’y a pas de possibilité de recours spécifique contre cette perte des droits politiques, ce qui selon plusieurs spécialistes de droit public contrevient à la Convention de l’ONU sur les droits des personnes handicapées.

Les cantons de Vaud, de Genève et du Tessin offrent aux citoyens handicapés la possibilité de revendiquer leurs droits politiques devant un tribunal. Dans ce cas, le droit de vote n’est valable que pour les scrutins communaux et cantonaux, mais pas au niveau fédéral.


Nods: dévaler le Chasseral malgré son handicap

(arcinfo.ch)

Dès vendredi, sur les pentes du Chasseral, il y aura sans doute plein de sourires. Cap Chasseral propose aux personnes en situation de handicap de descendre l’ancienne piste de ski dans un véhicule tout-terrain.

Un Cimgo au sommet du Chasseral. C’est le véhicule qu’utilise l’association pour ses activités. SP-Cap Chasseral

 

Vivre des sensations fortes en dépit son handicap: voilà ce que propose Cap Chasseral. Dès ce vendredi, les éducateurs et les proches qui accompagnent une personne en situation de handicap pourront dévaler gratuitement l’ancienne piste de ski du Chasseral, entre l’hôtel et le village de Nods, à bord d’un Cimgo, un véhicule tandem tout-terrain.

Cette activité sera proposée pendant trois vendredis et samedis (6, 7, 13 et 14 septembre et 4 et 5 octobre), entre 9h et 17h, «ce qui nous permettra d’accueillir plus de monde que l’an dernier», se réjouit Sylvie Locatelli, présidente de l’association. Le rendez-vous est fixé à Nods, sur le parking de Pierre-Grise. La préparation et la descente durent environ 1h30.

«Nous avons choisi d’ouvrir le week-end, car les familles et les institutions sont davantage disponibles à ce moment-là», relance Sylvie Locatelli, en rappelant qu’il n’est possible d’embarquer que quatre à cinq personnes à la fois.

Déjà en 2018

Cap Chasseral avait organisé un premier évènement public en mai 2018. Et depuis le nombre de membres de l’association a augmenté. «C’est grâce à eux que l’on peut proposer la gratuité cette fois-ci», dévoile la présidente.

Tout au long de l’année, Cap Chasseral organise des évènements dans toute la Suisse romande pour des institutions et des particuliers. Le but est de rassembler les familles autour d’une activité commune. «Les personnes en situation de handicap ont trop souvent un rôle de spectateur. Avec nous c’est différent. Tout le monde participe et s’amuse», conclut Sylvie Locatelli.

Une app aide les enfants sourds à apprendre à lire

(20min.ch)

L’app StorySign, qui traduit des livres pour enfants en langue des signes, a été lancée mardi en Suisse romande.

 

Dans le cadre de la journée suisse du digital, Huawei a lancé mardi StorySign aussi en Suisse romande. Disponible depuis fin 2018, notamment en Suisse alémanique, cette app Android gratuite traduit une sélection de livres pour enfants en langue des signes afin de les aider à apprendre à lire. Les jeunes enfants sourds et malentendants éprouvent souvent de la difficulté dans l’apprentissage de la lecture. De plus, 90% des parents d’enfants sourds ne le sont pas eux-mêmes et n’ont pas appris la langue des signes ou sont en train de le faire, explique la firme chinoise. Celle-ci a collaboré avec la Fédération suisse des sourds (SGB-FSS) pour mettre au point son service.

Cette app était déjà disponible dans des pays francophones, mais en raison de différences régionales de la langue des signes, les enfants Romands ne pouvaient pas encore l’utiliser. Depuis mardi, c’est désormais du passé. Concrètement, il suffit de pointer la caméra du smartphone sur les pages d’un des trois ouvrages compatibles pour la Suisse romande (autant en Suisse alémanique) pour que l’appareil tire parti de l’intelligence artificielle et reconnaisse le texte de l’histoire. Celui-ci est alors traduit en temps réel dans la langue des signes locale par un avatar féminin du nom de Star. Ce personnage virtuel adapté aux enfants est le fruit de la «motion capture», technique qui permet de transposer les gestes et les expressions faciales d’un vrai acteur bardé de capteurs sur un avatar virtuel. Sur l’écran du smartphone, chaque mot est affiché en surbrillance au fur et à mesure de sa traduction en langue des signes.

«Nous mettons l’accent sur l’innovation, mais nous avons un principe: elle doit avoir du sens et de la valeur pour faire du bien aux gens», a notamment déclaré Arne Herkelmann, à la tête du portefeuille de produits chez Huawei Europe, lors de la présentation à Lausanne, à laquelle ont notamment assisté des familles avec des enfants sourds.

Outre les livres «Où est Spot, mon petit chien», «Il y a un dragon dans ce livre» et «Au lit, petite licorne», deux autres ouvrages seront ajoutés d’ici la fin de l’année en Suisse romande, de même qu’en Suisse alémanique, pour un total de dix en Suisse, a fait savoir, Steven Huang, directeur de Huawei Suisse. Le service, qui vise à «améliorer la vie des gens» est destiné à devenir un outil pédagogique complet à long terme, explique la marque.

Comprendre les lésions cérébrales après un AVC

(nxp/ats)

Des scientifiques suisses ont identifié une protéine qui joue un rôle-clé dans la prévention des dommages permanents lors d’un AVC.

Des chercheurs bâlois ont découvert un facteur-clé qui pourrait aider le cerveau à se régénérer après un accident vasculaire cérébral (AVC). Les résultats de leurs recherches sur les souris pourraient aider à développer de nouvelles approches thérapeutiques.

Si le cerveau «étouffe», il y a un risque de dommages graves: une insuffisance aiguë d’oxygène se termine dans un tiers des cas avec de graves handicaps ou la mort. Une telle asphyxie survient, par exemple, lors d’un AVC.

Des chercheurs de l’Université de Bâle, de l’Hôpital universitaire de Bâle et de l’Hôpital pédiatrique universitaire de Bâle (UKBB) ont identifié chez la souris une protéine qui joue un rôle-clé dans la prévention des dommages permanents après un tel déficit en oxygène. Ils ont présenté mercredi leurs résultats dans la revue «Nature Communications».

Refroidir le cerveau

Les chercheurs, dirigés par Sven Wellmann, Raphael Guzman et Josef Kapfhammer, sont partis de l’observation selon laquelle des dommages permanents peuvent être réduits ou évités chez les nouveau-nés souffrant d’une grave carence en oxygène pendant l’accouchement en refroidissant leur cerveau à environ 33 degrés celsius.

Cependant, ce traitement a des effets secondaires qui le rendent difficilement utilisable pour des adultes après un AVC, précisent les chercheurs.

Cependant, il est possible d’exploiter les mêmes voies de signalisation que celles déclenchées par le froid pour protéger les adultes contre les lésions cérébrales permanentes. À cette fin, les chercheurs se sont concentrés sur le rôle d’une protéine appelée RBM3, dont la production augmente dans les cellules exposées à de basses températures. L’effet protecteur de cette protéine sur les cellules nerveuses a déjà été démontré.

Autoguérison

Dans leur étude sur les souris, les scientifiques ont pu démontrer que le RBM3 joue un rôle-clé dans la survie et la prolifération des cellules-souches neuronales dans le cerveau après un AVC. Ces cellules-souches existent dans deux régions du cerveau adulte et lui donnent une certaine capacité d’autoguérison. Elles peuvent produire de nouvelles cellules nerveuses au besoin.

Les résultats sur le rôle-clé du RBM3 pourraient éventuellement être utilisés pour développer de nouveaux traitements pour protéger et régénérer le cerveau après un AVC, souligne l’hôpital universitaire de Bâle dans un communiqué mercredi.