L’Université populaire jurassienne mise sur l’inclusion

(rjb.ch)

La structure veut rendre ses cours et formations continues accessibles aux personnes souffrant d’un handicap visuel. Un atelier-pilote s’est tenu mardi à Moutier


Noémie Maibach, chef de projet pour l’Association des universités populaires suisse (à gauche), et Valérie Parrat, secrétaire générale de l’Université populaire jurassienne.

 

Inclure tout le monde, y compris les personnes souffrant d’un handicap visuel, dans les cours de l’Université populaire jurassienne. C’est le projet de la structure qui fait office d’UP-pilote en Suisse. Un atelier s’est tenu mardi dans ses locaux de Moutier pour évaluer les adaptations nécessaires à l’accueil de personnes aveugles ou malvoyantes. Les cours de langues, d’informatique ou de cuisine seront par exemple concernés. L’UP jurassienne a été choisie comme UP-pilote.

Valérie Parrat, secrétaire générale de l’Université populaire jurassienne, explique le projet :

L’Association des universités populaires suisse chapeaute ce projet. Le budget nécessaire à l’adaptation des cours pour les personnes aveugles ou malvoyantes a notamment été rassemblé avec l’aide du Secrétariat d’État à la formation, à la recherche et à l’innovation.

Noémie Maibach, chef de projet pour l’Association des universités populaires suisse, présente le budget :

Le projet-pilote doit durer 2 ans. Les personnes avec un handicap visuel pourraient ensuite être intégrées dans les cours de l’Université populaire jurassienne de façon pérenne. /mmi

Recours d’inclusion Handicap partiellement admis

(Plaidoyer)

Les CFF doivent s’assurer que toutes les rampes d’accès permettant de monter et descendre des nouveaux trains duplex pour le trafic grandes lignes (duplex TGL) présentent une inclinaison maximale de 15%. Le Tribunal administratif fédéral ne l’avait exigé que pour un seul accès par train. En outre, l’Office fédéral des transports doit vérifier si les accès permettant de monter et descendre des trains peuvent être utilisés dans leur ensemble de manière indépendante et sûre par des personnes à mobilité réduite, compte tenu des différents éléments d’aménagement contestés. Le TF admet partiellement le recours d’Inclusion Handicap,l’association faîtière des organisations de personnes handicapées.

Installation de tableaux pictogrammes

(Insieme Magazine / édition française)

Des tableaux de communication pictographique devraient être installés dans différents lieux publics du canton de Fribourg, comme des places de jeux ou des musées.

Ces outils de la communication alternative et améliorée (CAA) permettront aux personnes ayant des troubles du développement du langage et de la communication, en situation de handicap mental ou encore allophones, de se faire comprendre, en indiquant, par exemple, un pictogramme illustrant un besoin d’aide ou encore de boire ou manger.

L’objectif de tels panneaux?

Améliorer l’inclusion, la participation sociale et l’autodétermination des personnes en situation de handicap de la communication. La démarche sera accompagnée d’une action de sensibilisation et de formations. Les panneaux devraient voir le jour dans les lieux publics faisant part de leur intérêt auprès de la Commission romande d’International Society for Augmentative and Alternative Communication (ISAAC) francophone.

Le service de la prévoyance sociale de la Direction de la santé et des affaires sociales du canton ainsi que différentes organisations comme Pro Infirmis Fribourg ou encore le Service de l’enseignement spécialisé et des mesures d’aide (SESAM) soutiennent financièrement le projet.

Tourisme inclusif au cœur de Morges

(htrHotel Revue)

Fidèle à son positionnement «slow», Morges Région Tourisme étoffe son offre touristique accessible aux personnes avec handicap. Une démarche qui témoigne de la tendance des destinations prendre conscience de l’enjeu sociétal et économique de cette clientèle.


Morges Région Tourisme est sur le point d’inaugurer un parcours adapté aux personnes a mobilité réduite de trois kilomètres, le long du lac Léman.Yves Burdet

 

Alain-Xavier Wurst

Surface plate et asphaltée, largeur de la voie, toilettes spacieuses, seuils des trottoirs, rien n’a laisse au hasard. Morges Région Tourisme a créé un parcours de 3 kilomètres longeant le lac Léman entre Morges et Préverenges, entièrement adapté pour les personnes en fauteuil roulant.

Déjà référencé sur Suisse Mobile, qui recense 76 circuits accessibles dans toute la Suisse, il doit être inauguré ce printemps. Grâce un guidage vocal venir sur l’application d’orientation «MyWay Pro» développée par la Fédération suisse des aveugles et malvoyants, il sera également empruntable par les personnes atteintes de déficit visuel. Ce projet est ne dans le cadre du projet Innotour «Destinations sans barrières», lance en 2019 par le Secrétariat d’État à l’économie et pilote par la Fondation Claire & George.

«Cette promenade est amenée à devenir une offre centrale du tourisme sans obstacles que nous développons sur le district, d’autant qu’on peut la promouvoir comme hiver. Associée à la Fête de la tulipe, qui dure jusqu’au mois de mai, et à celle du Dahlia de juillet octobre, c’est une combinaison idéale», dit Stefanie Harris, chargée du projet accessibilité à Morges Region Tourisme.

Aux côtés de l’Arboretum d’Aubonne équipè d’un fauteuil roulant tout-terrain, des jardins du château de Vullierens, des caves viticoles ou encore des musées de la ville de Morges, cette nouvelle promenade vient étoffer le portfolio des nombreuses prestations touristiques accessibles aux personnes avec handicap dans le district morgien. «Le projet s’inscrit pleinement dans notre stratégie de positionnement Slow Tourisme», souligne Véronique Hermanjat, déléguée au tourisme de l’Association Cossonay-Aubonne-Morges (Arcam). Elle explique: «Nous avons profité que le canton de Vaud ait très tôt établi un partenariat avec Pro Infirmis Vaud pour auditer des sites touristiques de la région. La clé du succès est en effet de livrer une information la plus détaillée possible de nos produits.»

Tout un écosystème, de la mobilité à la chambre d’hôtel

Organisation faîtière représentant les intérêts des personnes avec handicap en Suisse, Pro Infirmis propose aux destinations, aux communes ou aux établissements d’évaluer l’accessibilité de leurs «points of interest» (POI) ou de leurs équipements. Des relevés très précis sont effectues sur le terrain. 11 en va par exemple de la largeur des portes, de la déclivité de la voie, des lignes de guidage pour personnes malvoyantes, des offres en langue des signes, etc. Les caractéristiques de chaque lieu ou établissement visite sont ensuite répertoriées photos l’appui dans la base de données de Pro Infirmis consultable en ligne. Cette dernière comprend à ce jour 7700 POL

«Le plus souvent, nous contactons les destinations pour leur proposer des audits. Certaines veulent aller plus loin dans la démarche, comme Morges Région Tourisme, qui nous a confié une liste d’objets prioritaires à évaluer. L’intérêt des destinations pour la thématique du handicap va en grandissant, même si c’est sans doute dû d’abord au vieillissement de la population», relève Marc Butticaz, collaborateur scientifique au sein du service Construction et environnement de Pro Infirmis.

Et pourtant, ce ne sont pas les initiatives de tourisme accessible qui manquent. Acteurs souvent discrets, les fondations privées et associations disposent pour certaines de fonds conséquents et sont la recherche de partenariats auprès des destinations, qui, la plupart du temps, ne soupçonnent pas l’étendue et les possibilités de ce tissu associatif et économique.

«Tout le monde parle de tourisme inclusif, mais malheureusement, beaucoup de destinations se contentent d’aménager une voie pour les personnes handicapées et puis c’est tout. Mais ce tourisme implique tout un écosystème. S’il n’y a pas d’hôtels ou de restaurants adaptés, cela limite considérablement les déplacements», relève Hélena Bigler, responsable Sport et voyages de Procap, la plus grande organisation suisse au service des personnes handicapées. Pour l’heure, Procap travaille à une plateforme qui mettrait en relation des personnes volontaires avec des personnes handicapées afin d’organiser des accompagnements journaliers. «Notre idée serait qu’une personne se dise,cet après-midi, j’ai une heure de libre, je vais proposer à une personne ayant besoin d’assistance de nous promener ensemble.»

Fauteuil roulant tout-terrain adapté à la montagne

Rien ne serait pour autant plus faux que de réduire le monde du handicap au bénévolat et l’assistanat. «Les personnes avec handicap constituent une clientèle très loyale, elles voyagent rarement seules, reviennent volontiers quand l’expérience leur a plu et sont trais bien connectées entre elles. Quand les infrastructures sont bonnes, les nouvelles se communiquent rapidement sur les forums et les réseaux sociaux», souligne Thomas Erne, directeur de la Fondation Cerebral, qui soutient près de 10 000 personnes handicapées en Suisse. Il insiste particulièrement sur l’accès à la nature

«II s’agit d’une clientèle très loyale, voyageant rarement seule et revenant volontiers»
Thomas Erne Directeur de la Fondation Cerebral

Avec une jeune entreprise de la région bernoise, la fondation a développé un fauteuil roulant tout-terrain adapte à la montagne, supportant jusqu’à 33% de pente.«L’intérêt des régions pour ce matériel est très grand, surtout en Romandie», se réjouit Thomas Eme. Une douzaine de destinations en a fait l’acquisition, et la fondation en annonce bientôt huit autres, en particulier dans le Jura et le canton de Vaud.

proinfirmis.ch
cerebral.ch
procap.ch


Societe de conseil et coaching

«Penser l’accessibilité en amont»

Créée en 2019 Genève par Céline Witschard, la société de conseil et coaching «Vision positive» a pour but de sensibiliser les institutions et entreprises aux obstacles rencontres par les personnes aveugles ou malvoyantes. Un handicap dont la société ne prend pas suffisamment conscience, alors qu’il touche environ 5% de la population suisse. «La plupart des gens ne savent pas par où commencer. La mise en accessibilité des services ou prestations nécessite de prendre en considération de nombreux facteurs de manière parallèle, plus an les pense en amont, mieux c’est», dit Céline Witschard, elle-même malvoyante, qui effectue actuellement un audit de l’accessibilité visuelle des musées de la ville de Morges.

«Les milieux culturels sont plus avances par rapport ä ces questions de handicap. Dans l’hôtellerie ou la restauration, le manque de connaissances élémentaires sur le sujet est encore très marque, à commencer par l’absence de cartes plus lisibles dans la plupart des établissements», relève Céline Witschard. Loin de jeter la pierre, elle insiste sur l’information. Au niveau des destinations, les choses «commencent à bouger», même si les efforts se limitent encore trop souvent au seul handicap physique.

Il faut penser la chaine de l’accessibilité dans son ensemble», souligne Céline Witschard, par ailleurs collaboratrice au sein de la HES-SO Valais pour la formation des métiers du tourisme à l’accueil dune clientèle considérée comme particulière – à tort. «Si l’on sait répondre à ses attentes, le gain économique est évident.»

vision-positive.ch


 
«Sur 3000 hôtels en Suisse, environ 500 sont plus ou moins accessibles Susanne Gäumann Directrice de la Fondation Claire & George, qui soutient des voyages et vacances sans obstacles en Suisse.

La Fondation Claire & George va lancer un «Accessible SwitzerlandTour», de quoi s’agit-il?

A l’image du Grand SwitzerlandTour, nous souhaitons mettre en place un réseau national d’expériences accessibles aux personnes avec handicap. Nous attendons l’accord du Secrétariat d’État à l’économie pour démarrer cet été L’objectif serait aussi d’établir un circuit réunissant les grandes villes suisses entre elles, avec des offres commerciales incluant des séjours h6teliers et des expériences accessibles. Saint-Gall, Lausanne, Interlaken sont déjà membres de ce réseau, Berne, Zurich et Lucerne sont en discussion. Genève manque encore à l’appel, mais nous serions très heureux de voir Genève Tourisme rejoindre notre initiative!

Comment diffusez-vous l’information auprès de votre public?

Sur notre site d’abord, mais nous aurons un partenariat avec Suisse Tourisme pour le projet Accessible SwitzerlandTour. Nous ferons aussi tester ce projet par des blogueurs étrangers. Cela contribuera à renforcer l’image de la Suisse comme destination internationale accessible aux personnes avec handicap.

Comment se caractérise cette clientèle ?

Elle est comme toutes les autres, elle va vers les destinations les plus proactives, avec des sites bien documentés où elle obtient les bonnes informations.

Où se situe la Suisse pour le tourisme sans barrières, d’une manière générale?

Beaucoup de choses s’améliorent. L’offre des transports publics est satisfaisante. Sur 3000 hötels en Suisse, nous en avons recensé environ 500 entre 2016 et 2019 qui sont plus ou moins accessibles. Le temps joue en notre faveur, les nouveaux hôtels doivent désormais adopter des règlementations spécifiques. Mais l’information reste primordiale pour que les clients planifient eux-mêmes leurs séjours. Nous devons encore plus communiquer sur nos initiatives.

claireetgeorge.ch


Cohésion sociale: cessons de discuter et agissons !

(Nouveau Genevois)

Le groupe PLR au Grand Conseil a déposé en début d’année une motion demandant la création d’un «Guichet de l’autonomie». Pierre Nicollier, Député, et Céline Van Till, membre du Comité directeur, expliquent les avantages que procurerait un tel guichet aux personnes en situation de handicap.


Pierre Nicollier et Céline Van Till

 

Une situation touchant de nombreuses personnes

En Suisse, le nombre de citoyens vivant avec une limitation ou une perte d’autonomie est souvent sous-évalué. Notre pays compte en effet 1,7 millions de citoyens en situation de handicap dont 457 000 avec des limitations fortes selon les critères de la loi fédérale sur l’égalité. Genève, pour sa part, compte environ 14 000 rentiers Al et une partie importante des 83 000 rentiers AVS vit également avec une ou plusieurs limitations.

Ces limitations peuvent prendre la forme de limitations d’activités mais également de restrictions de participations dans le cadre social ou de déficiences. Elles progressent avec l’âge; 47 % des citoyens âgés de 85 ans et plus vivent avec une ou plusieurs affections. Leurs besoins pour maintenir une autonomie dans la vie quotidienne deviennent, avec le temps, similaires à ceux des personnes en situation de handicap.

Un point de contact unique pour mieux orienter

A Genève, nous avons la chance de pouvoir compter sur des prestations de qualité proposées par les communes et le canton mais également par de nombreuses initiatives privées. Il peut néanmoins être difficile pour les personnes susmentionnées, ainsi que leurs proches, de parvenir à identifier quelles sont les prestations existantes dont elles pourraient bénéficier dans leur quotidien et où les trouver. Il serait ainsi nécessaire et judicieux d’organiser et de référencer ces prestations de manière adéquate.

La mise en place d’un point de contact unique, proposée dans la motion M2811 déposée au Grand Conseil, répond concrètement à ce besoin. Cette motion charge le canton de créer un « guichet de l’autonomie».

Ce point de contact serait matérialisé avec une présence physique, ainsi qu’un guichet virtuel. Leur accès permettrait de présenter l’information de façon exhaustive et mettrait à disposition les informations pour orienter les citoyens vers les organismes compétents. La Maison de l’Autonomie adjacente à la gare Lancy Pont- Rouge, serait un lieu parfaitement adéquat pour accueillir ce projet. Pour rappel, la Maison de l’Autonomie a été inaugurée en septembre 2021, grâce à des donateurs privés ainsi que les Ports-Francs de Genève. Elle accueille déjà 8 associations: Agis, Caritas Suisse, Pro Infirmis, The YOLO Factory, Agoeer – Insos, Handisport, Service de Relève et Un Brin Créatif. L’une de ces associations pourrait se charger de la mise en œuvre de cette mission, mandatée par le canton.

Il peut être difficile pour les personnes susmentionnées, ainsi que leurs proches, de parvenir à identifier quelles sont les prestations existantes dont elles pourraient bénéficier dans leur quotidien et où les trouver

N’attendons pas 2030

Pourquoi ne pas attendre le plan stratégique cantonal du handicap en cours d’établissement par le Département de la Cohésion Sociale? Parce que ce plan doit être mis en œuvre d’ici 2030 seulement. Il est peut-être rassurant pour certains de prévoir des activités pour la décennie à venir, mais, pour notre part, nous ne souhaitons pas attendre la fin des consultations qui aboutissent quatre ans après le début de la législature (!) pour permettre aux citoyens qui en ont besoin de pouvoir accéder plus facilement à des prestations qui existent déjà.

Nous voyons, au travers de cette proposition, une opportunité de rapidement améliorer la qualité de vie de nos concitoyens, en facilitant l’accès aux informations, en les orientant vers les services appropriés et en soutenant leur autonomie. Cette centralisation de l’information est une amélioration de l’efficience des services existants et pourrait limiter les efforts d’informations que chaque prestataire doit fournir individuellement. De plus, proposer un point de contact unique au plus vite permettrait en outre de faciliter le déploiement de la fameuse stratégie 2030.

Notre pays compte 1,7 millions de citoyens en situation de handicap dont 457 000 avec des limitations fortes.