Soutien de Berne aux camps de sports scolaires

(ats/nxp/lematin.ch)

Le Conseil fédéral veut accorder des subventions supplémentaires aux écoles pour qu’elles puissent organiser des camps sportifs.


Convaincu des bienfaits du sport chez les jeunes, Berne veut intensifier son soutien au programme Jeunesse et Sport. Image: Keystone

 

Les écoles devraient continuer à pouvoir organiser des camps de sports. Le Conseil fédéral veut leur accorder des subventions supplémentaires pour pallier le recul de la participation financière des parents. Il a mis en consultation vendredi jusqu’au 16 octobre les adaptations de plusieurs ordonnances.

Convaincu des bienfaits du sport chez les jeunes, le gouvernement veut intensifier son soutien au programme Jeunesse et Sport. Il veut également renforcer son aide aux camps et cours destinés aux personnes en situation de handicap.

Douze francs par jour

La responsabilité des activités scolaires obligatoires est du ressort des cantons. Cependant, les camps de sport scolaires obligatoires soutenus par la Confédération sont un cas particulier s’ils sont organisés selon les règles établies par Jeunesse et Sport.

Actuellement, la contribution maximale allouée par J S s’élève à 7,60 francs par jour et par participant. Le Conseil fédéral propose qu’il soit possible dans un premier temps d’augmenter ce montant à 12 francs. Le Tribunal fédéral avait fixé le plafond à 16 francs. Le gouvernement souhaite ainsi contrer une baisse possible du nombre de ces camps. Tous les organisateurs bénéficieraient des montants plus élevés, précise-t-il.

Intégrer le handicap

Le Conseil fédéral veut mieux intégrer le handicap dans le monde du sport. Il soutiendra financièrement les activités J S auxquelles participent des enfants et des adolescents handicapés. Une subvention supplémentaire de 60 francs par jour et par personne sera accordée pour les camps. La charge annuelle supplémentaire devrait s’élever à 120’000 francs.

Par ailleurs, le programme J S doit s’ouvrir à de nouvelles disciplines comme le cyclocross, les danses standards ou latines, l’équitation, le trampoline, le tir à l’arc ou encore l’arbalète. Aucun nouveau sport n’a pu être admis depuis 2009 à cause d’un moratoire. Les frais de voyage des responsables participant à des cours devraient être pris en charge.

Le projet du Conseil fédéral engendrera des frais compris entre 9,4 et 11 millions de francs par année. Ces dépenses seront absorbées par les crédits existants.

Sa mère lui tire 5 fois dessus et la rend paraplégique

(Le matin)

Il y a deux ans, la Lausannoise Patrizia Mori aurait dû mourir sous les balles de sa maman. Miraculée, elle a perdu l’usage de ses jambes. La prévenue sera jugée pour tentative d’assassinat dès le 24 juin.


Patrizia Mori, 29 ans, prend la pose à l’écart de son fauteuil roulant. Elle veut ainsi démontrer que son avenir se jouera sans. Depuis le drame du 29 juin 2017, elle suit une rééducation intensive pour réapprendre à marcher. Image: Lewis Gashaza/Collection privée

 

«Dites à ma mère que je l’aime et que je lui ai pardonné.» C’est la première chose que Patrizia Mori, 27 ans à l’époque, dira aux policiers à la sortie de son coma à l’hôpital. Patrizia Mori, c’est cette Italienne de la banlieue milanaise, arrivée à Lausanne avec sa maman à l’âge de 8 ans. Depuis les faits, la jeune femme a déjà témoigné dans de nombreux médias, y compris à l’étranger. Elle a aussi posé avec ce corps malade qu’elle veut guérir. A quelques jours du procès de celle qui l’a assise dans un fauteuil roulant, elle concentre sa force. Et préfère ne plus raconter, juste avant.

Elles ne seront pas confrontées

L’épreuve de l’audience criminelle sera, elle aussi, violente. Lundi 24 juin et mardi 25, à sa demande, la victime ne sera pas confrontée à celle qui lui a donné la vie, ni à celle qui a voulu la lui ôter. Une seule et même personne. Elle la reverra pour la première fois dans un autre contexte, lorsqu’elle sera prête. Aujourd’hui, deux ans après ce maudit 29 juin 2017, Patrizia dit encore et toujours «Maman» quand elle en parle, quand elle répond à ses lettres ou à ses appels qui arrivent de la prison de Lonay (VD). Elle dit encore et toujours qu’elle lui a pardonné, qu’elle n’a pas de désir de vengeance, pas de rancœur. Mais qu’elle l’a fait (ndlr. le pardon) pour elle. Pour passer au-dessus. Au-dessus de l’inconcevable et de l’insupportable.

Menaces à exécution

Le jour du crime, sa mère a en réalité mis ses menaces à exécution. Parce que dès leur arrivée à Lausanne après avoir divorcé, tout bascule. Le changement se fait net. La maman, pharmacienne de profession, travaille beaucoup, se met à boire. Elle est esseulée, dépressive, insomniaque, s’automédique et développe des pensées suicidaires, selon ses propres termes. Patrizia devient sa cible numéro un. Elle est maltraitée, dénigrée. Menacée de représailles si elle s’en plaint à l’extérieur. Menacée aussi de mort ou de voir sa «protectrice» se suicider. La fillette grandit dans cette atmosphère de souffrance intense, ne sachant jamais si elle va avoir à faire à sa maman ou à son fantôme fragilisé dans sa santé et son comportement par l’alcool et les pilules.

Passage à l’acte préparé

Le projet de mettre fin aux jours de sa fille aurait été préparé bien amont de la tragédie. En parcourant l’acte d’accusation de la procureure Ximena Paola Manriquez, l’on apprend que cette mère de 63 ans aurait ourdi un plan un an plus tôt afin d’emporter Patrizia avec elle dans la mort, pour des motifs obscurs et par pur égoïsme. La prévenue avait ainsi établi des documents testamentaires et de dernières volontés. Le 29 juin 2017, l’accusée profite que sa fille lui demande de passer chez elle pour discuter des comptes de l’immeuble – qui appartient à la mère et où elles vivent chacune dans leur appartement – pour passer à l’acte.

Prise en traître

La prévenue se munit d’un pistolet Beretta 87 Target de calibre 22 (ndlr. elle faisait du tir sportif), le munitionne de six balles, le dissimule dans son sac et rejoint sa fille. La jeune femme est attablée à la cuisine. Après avoir échangé quelques mots, la maman lui demande à voir le lapin qui se trouve dans une chambre que Patrizia sous-loue. L’accusation est convaincue de ce déroulement et de la volonté de la mère de forcer la jeune fille à s’agenouiller pour attraper la bête et ainsi la prendre en traître par derrière. Du reste, le premier coup part, dans le dos. C’est celui qui engendrera la paraplégie des membres inférieurs de Patrizia. Cette dernière se retourne et reçoit encore deux ou trois balles dans le thorax. Elle tente de lui sauter dessus pour la désarmer. Ses jambes ne répondent déjà plus.

Cinq projectiles tirés

La jeune fille rampe pour attraper le téléphone de sa mère qui a lâché son sac et tenter d’appeler les secours. Constatant que sa fille est toujours en vie, la maman lâche son arme, saisit elle-même son portable et alerte la police. Le pronostic vital de Patrizia est engagé. Une balle a touché l’aorte. Elle fera deux arrêts cardiaques. Après trois jours dans le coma, elle se réveille. Rescapée, mais lourdement punie, lourdement handicapée. Sa deuxième vie se fera en fauteuil roulant. Deux douilles seront retrouvées, cinq projectiles ont été tirés en tout. Dont deux ou trois ont atteint la victime: les lésions ne permettent pas de trancher catégoriquement.

Crowdfunding pour remarcher

Depuis, Patrizia se bat. Lutte. Elle veut remarcher à tout prix. Elle a fait de la rééducation dans des instituts spécialisés en Suisse. Puis s’est renseignée plus avant et a découvert la thérapie par le sport. Elle se rend dans deux centres vaudois à Villeneuve et à Bullet près de Sainte-Croix, qui ont importé des Etats-Unis ce type de méthodes. Huit à neuf heures de rééducation par semaine où elle travaille avec des coachs en activité physique, sans compter les exercices, seule, à la maison et la physio. Ces centres parallèles n’étant pas encore reconnus par les assurances, le jeune femme n’a pas eu d’autres choix que de lancer une plate-forme de financement participatif.

Le procès réparateur

Le trouble de stress post-traumatique dont Patrizia souffre aussi et pour lequel elle est suivie, elle le gère précisément par ce sport intensif, qui la fera réapprendre à marcher. Elle en est certaine. Détentrice d’un bachelor en économie et en finances, elle ne peut en aucun cas imaginer à ce stade reprendre une activité professionnelle. Elle rêve de s’envoler vers les States et de rejoindre d’autres lésés médullaires qui retrouvent la marche grâce à d’autres techniques. Avant cela et dans l’espoir que le crowdfunding lui permette de poursuivre son chemin de croix et de foi, il y a ce procès dont elle a à la fois besoin et à la fois en horreur. Un peu comme sa maman.

evelyne.emeri@lematin.ch

Au café ou à l’hôpital, des employés presque comme les autres

(24heures.ch)

Le travail en entreprise favorise l’intégration de personnes mentalement déficientes. Un colloque se penche sur la question.

Vincent Trottet est un employé heureux. Quatre fois par semaine, le trentenaire fend l’air sur sa trottinette pour se rendre de Rennaz, où il habite, à la gare de Villeneuve. Il saute ensuite dans le train de 7h55 pour Lausanne et arrive vers 8h45 au Starbucks de la place Saint François, où il travaille les lundis, mardis, mercredis et jeudis matins. Là-bas, il s’acquitte de diverses tâches: ranger les tasses ou faire goûter des nouveautés aux clients. «Ce que je préfère? La vaisselle! Tout nettoyer au spray, c’est chouette!» Et ce qu’il aime le moins? «Les toilettes, elles sont souvent très sales!»

Vidéo: Catherine Cochard

Atteint de trisomie 21, Vincent fait partie des 51 Vaudois avec une déficience mentale qui, avec le soutien de Pro Infirmis, travaillent en entreprise. Le statut d’employé fait partie des mesures qui visent à mieux inclure ces personnes dans la société civile. Le 21 juin à Morges, un colloque – intitulé «Les chemins de l’innovation… quelles voies emprunter?» et organisé par l’association suisse d’aide ASA-handicap mental pour ses 130 ans – reviendra notamment sur cette question.

Au CHUV, quatre démarches d’insertion sont en cours. «Nous voulons à terme inscrire l’inclusion de ces personnes dans notre politique RH», explique Antonio Racciatti, directeur des ressources humaines. Pour y parvenir, l’hôpital se fait aider par Pro Infirmis et son service dédié. «InsertH crée des emplois sur-mesure avec et au sein des entreprises du canton de Vaud», explique Sylvie Thorens, directrice cantonale de l’organisation à Lausanne. Des places de travail en milieu ordinaire et non dans des ateliers protégés. «Les candidats sélectionnés par nos conseillers deviennent les employés des sociétés partenaires. Un suivi est offert aussi longtemps que l’emploi adapté est en place.» Le budget annuel d’insertH est de 604’373 francs, payé à hauteur de 600’773 francs par l’Etat et le reste par des fonds privés.

Un salaire de 540 francs

InsertH oeuvre aussi à mettre en place les conditions cadres pour les futurs employés. «Le travail de préparation est important, développe Eric Monnard, directeur adjoint des ressources humaines au CHUV. Un dossier complet que peut consulter le candidat est constitué. Il contient par exemple des photos des locaux pour permettre au nouveau collaborateur de se représenter son espace de travail et ses collègues. Un coach l’accompagne au long des trois premiers mois. Les équipes apprennent aussi le comportement à adopter dans certaines situations. Comme éviter le second degré ou regarder la personne dans les yeux.»

La rémunération des employés avec un handicap mental est fixée par Pro Infirmis conjointement avec l’AI. Au CHUV, elle est de l’ordre de 5 à 10 francs l’heure. En atelier protégé, le revenu horaire ne dépasse généralement pas les 2,20 francs. Vincent Trottet, qui a débuté son nouveau job chez Starbucks le 8 avril dernier, gagne 540 francs par mois. «Leur salaire est partiel, parce que leur rendement l’est aussi», explique Sylvie Thorens de Pro Infirmis.

Comment ce revenu est-il déterminé? «On propose aux entreprises de comparer le rendement de la personne handicapée avec celui d’un employé lambda, apprend Dominique Dorthe, chef du service de communication et marketing de l’Office AI pour le canton de Vaud. Une fois que la rémunération est définie avec l’employeur, nous adaptons la rente.» Hormis le soutien apporté durant la période de formation de la personne, les entreprises ne reçoivent aucune autre incitation financière.

Aucune obligation d’engagement

Contrairement à la France ou l’Allemagne qui imposent des quotas, il n’y a en Suisse aucune obligation d’employer des personnes handicapées. «Pour Vincent, c’est très stimulant de travailler dans une vraie entreprise, explique sa mère Odile Trottet. Ça l’aide à prendre son indépendance.» Du côté des entreprises aussi, les effets sont positifs. En terme d’image mais aussi de cohésion. «La motivation au travail des collaborateurs qui accueillent une personne en situation de handicap augmente, indique Fabio Bertozzi, responsable du pôle handicap au Département de la santé et de l’action sociale (DSAS). Coop Valais a même évoqué une baisse du taux d’absentéisme auprès des équipes accueillant un handicapé.»

Pour Mireille Scholder, la directrice de la Fondation de Vernand qui vient en aide aux enfants et adultes présentant une déficience mentale, d’autres pistes sont envisageables. «En Italie par exemple, les personnes en situation de handicap touchent l’équivalent du SMIC.» Les entreprises reçoivent une compensation en fonction de la productivité de la personne. «Ce système est beaucoup plus valorisant et équitable. Le revenu inconditionnel de base serait aussi une bonne chose: il mettrait ces personnes à pied d’égalité avec toutes les autres.»

Les personnes avec un handicap mental prennent leur destin en main

(tdg.ch)

Par Laurence Bézaguet

L’Association suisse d’aide aux personnes avec un handicap mental préconise un travail collectif pour favoriser leur autonomie.


Viviane Guerdan, présidente d’ASA-Handicap mental. Image: DR

 

À l’occasion de son 130e anniversaire, l’association ASA–Handicap mental – basée à Genève – organise, vendredi à Morges, un colloque dans le cadre de la mise en œuvre de la Convention des Nations Unies relative aux droits de personnes handicapées (CDPH) en Suisse. Sa présidente Viviane Guerdan nous en parle.

Au-delà de cet anniversaire, qu’est-ce qui motive un tel colloque?

Nous arrivons à une nouvelle étape de notre existence: la Suisse a ratifié la CDPH en 2014 et il est temps de respecter les personnes avec un handicap mental et de les impliquer dans notre société. Cela passe notamment par le développement de projets en accord avec leurs besoins.

Quels sont-ils?

En 2014, nous avons lancé le programme Droits & Participation. Une enquête menée sous forme de groupes de parole a permis à une cinquantaine d’autoreprésentants – personnes avec un handicap mental qui représentent leurs intérêts – de mettre en lumière les écarts entre leur réalité quotidienne et les droits énoncés dans la CDPH. Ils et elles ont donné leur avis sur la manière de surmonter ces obstacles dans les secteurs de la santé, l’éducation et la formation, en passant par le travail et l’emploi, l’autonomie de vie, l’accès à l’information, la participation à la vie culturelle, publique et civile. En est né un recueil de recommandations publié en 2016 par ASA-Handicap mental dans le livre «Reconnaissez nos droits!»

Votre sentiment sur la situation actuelle?

La Suisse a été prudente avant de ratifier la CDPH, estimant que si on la signait on devait honorer son engagement! Certains pays l’ont ratifiée bien avant nous et avancent à petit pas. Au niveau mondial, le Québec est bon élève. En Suisse, cela dépend des cantons. Bâle bouge, stimulé par un professeur universitaire de droit, membre de la commission des personnes handicapées à l’ONU. Vaud avance bien au niveau de l’éducation. Le Valais a voulu inclure très vite les enfants à l’école ordinaire. On ne peut pas imposer l’école inclusive pour tous, mais il faut la défendre chaque fois que c’est réaliste. D’une manière générale, outre la scolarisation, beaucoup d’obstacles demeurent en Suisse, comme l’accessibilité des lieux et des trains ou le droit de vote.

Qu’attendez-vous de ce colloque?

Cette journée réunira des autoreprésentants, des décideurs politiques (dont Thierry Apothéloz, magistrat genevois en charge de la Cohésion sociale), des responsables d’institutions ou d’organisations, des proches, des professionnels de l’éducation, de la santé, du travail. Ils débattront du défi consistant à transformer les principes de la CDPH en améliorations tangibles pour les personnes concernées. Certaines peuvent ainsi vivre hors institution de façon plus autonome; des solutions intermédiaires qui nécessitent un accompagnement. Des projets comme Mir’Arts et Croque-Musées doivent, eux, permettre de promouvoir les artistes en situation de handicap et de participer activement à la vie culturelle.

Plus d’infos: www.asahm.ch

Vevey : le Reflet récompensé pour sa culture inclusive

(Radio-Chablais)


Le théâtre du Reflet

 

Le théâtre du Reflet s’est vu attribuer le label « culture inclusive » décerné par Pro Infirmis. L’établissement veveysan est le premier théâtre romand à recevoir cette mention.

Elle vient récompenser les institutions qui mettent tout en œuvre pour permettre aux personnes en situation de handicap d’accéder, elles aussi, à la culture. Pro Infirmis a salué les efforts du Reflet, puisque des infrastructures sont en place pour les chaises roulantes, mais aussi pour les personnes malvoyantes et malentendantes.

En parallèle, Pro Infirmis, le Reflet et la commune de Vevey veulent développer toute une série de mesures pour améliorer encore la culture inclusive du théâtre. Pour renouveler le label, une réévaluation sera faite en 2022.