Mieux comprendre l’autisme

(CHSS / Sécurité sociale)


Stefan Ritler Vice-directeur de l’Office fédéral des assurances sociales

 

Ces dernières années, le thème de l’autisme a été très médiatisé. Le nombre de publications et de recherches scientifiques qui lui ont été consacrées a augmenté de façon exponentielle. en résulte que les troubles du spectre de l’autisme(TSA) sont mieux compris. Les progrès réalisés en matière de diagnostics permettent d’éviter les faux diagnostics. Les ressources et le soutien peuvent ainsi être engagés uniquement là où ils sont vraiment nécessaires. Et pourtant, il reste encore beaucoup à faire pour améliorer la détection, la prise en charge et, surtout, les conditions de vie des personnes qui présentent un TSA et celles de leur entourage. Comme le rappelle Cécile Bachmann, présidente d’Autisme Suisse, les obstacles demeurent toujours les mêmes. C’est bien pourquoi le rapport du Conseil fédéral du 17 octobre 2018 incite tous les acteurs concernés à agir et à prendre des mesures concrètes pour améliorer la situation. Il appelle notamment à une meilleure coordination entre tous les acteurs impliqués, non seulement dans l’intérêt des personnes concernées, mais aussi dans l’intérêt de toute la société.

L’autisme a été l’une des priorités de l’Assurance-invalidité(AI) durant ces dernières années, et il le restera à l’avenir. En mai 2019, l’AI et les cantons ont entamé conjointement des travaux pour trouver une solution commune au financement de l’intervention précoce intensive, la forme d’intervention la plus adaptée à ce trouble selon les recherches actuelles, et pour définir clairement les modalités et les normes de qualité de cette intervention. Le but visé à long terme est que tous les enfants présentant un autisme infantile puissent bénéficier d’un tel traitement. Lorsque les mesures prévues parle développement continu de l’AI seront mises en œuvre, il s’agira aussi de tenir compte des besoins et des particularités des adultes qui présentent un autisme, afin d’améliorer leur intégration sur le marché du travail.Cependant, l’autisme ne concerne pas que l’AI, bien au contraire. Le nombre important d’acteurs et d’institutions impliqués, montre que ce syndrome est un défi pour toute la société, tant celle-ci éprouve de la peine à comprendre des personnes qui voient et interprètent le monde d’une autre façon. On accuse souvent les personnes autistes d’être trop rigides, pas assez flexibles, de ne pas savoir s’adapter. Mais notre société est-elle à même de s’adapter à un enfant qui a besoin de lumière tamisée ou d’un enseignement dispensé en séquences très structurées ? Offre-t-elle suffisamment d’emplois adaptés aux personnes avec autisme, qui ont besoin d’un lieu où se retirer lorsqu’elles sont trop sollicitées ? Grâce aux recherches scientifiques, on sait désormais qu’il n’y a pas qu’une forme d’autisme, mais tout un spectre de formes différentes. Le grand défi est de trouver des mesures de soutien spécifiques pour chaque individu. Il importe également de mettre l’accent sur les conditions qui permettent une meilleure intégration. En fin de compte, si l’autisme est mieux compris et si les personnes concernées parviennent à vivre de façon autonome et à accomplir des tâches, c’est aussi dans l’intérêt de toute la société.

Nouvelle réglementation concernant les espions des assurances en vigueur dès septembre

(inclusion-handicap)

Les nouvelles dispositions relatives aux espions des assurances – à savoir la base légale pour la surveillance des assurés – seront mises en vigueur le 1er septembre. Le Conseil fédéral a adopté l’ordonnance y relative. Dans sa réponse à la consultation, Inclusion Handicap avait demandé un certain nombre de restrictions à cette pratique, dont certaines ont été reprises par le Conseil fédéral.

Lors de la votation du 25 novembre, le peuple avait accepté la «Base légale pour la surveillance des assurés», contrairement à ce que préconisait Inclusion Handicap. La concrétisation de cette décision entrera en vigueur le 1er septembre. Le Conseil fédéral vient d’adopter, le 7 juin, l’ordonnance sur la partie générale du droit des assurances sociales (OPGA) y relative.

En décembre 2018, Inclusion Handicap avait rédigé une réponse à la consultation dans laquelle elle demandait que la loi soit mise en œuvre avec pondération. Une de ses revendication, à savoir l’application d’une autorisation obligatoire à tous les détectives des assurances, a été reprise par le Conseil fédéral. En revanche, il n’est pas satisfaisant qu’il incombe à l’Office fédéral des assurances sociales de délivrer ces autorisations: Inclusion Handicap doute en effet que l’OFAS en tant qu’autorité de surveillance soit suffisamment indépendant pour délivrer des autorisations.

Connaissances spécifiques sur les handicaps pas nécessaires

Inclusion Handicap avait en outre demandé que les espions des assurances doivent attester, en plus d’une formation policière, également de connaissances sur les divers types de handicaps. En effet, quiconque surveille une personne doit savoir comment se présente un tableau clinique – p. ex. celui d’une dépression ou d’un traumatisme consécutif à une distorsion cervicale. Ces propositions n’ont pas été prises en compte.

Pas d’espionnage entre les quatre murs privés d’une personne observée

Le Conseil fédéral a tout de même édicté quelques dispositions modérées. Inclusion Handicap est soulagée que les espions des assurances ne soient autorisés ni à effectuer des observations à l’intérieur des appartements et maisons, ni à utiliser des outils tels que drones, micros directionnels ou lunettes de vision nocturne.

La surveillance des assurés a été définie

(nxp/ats)

Les spécialistes chargés d’effectuer les observations devront détenir une autorisation, valable cinq ans, et remplir certaines conditions.


Les cantons pourront prévoir des prescriptions supplémentaires pour les spécialistes chargés d’effectuer les observations. (Photo: Keystone)

 

Les assurances sociales devraient pouvoir surveiller leurs bénéficiaires dans le cadre de la lutte contre les abus dès le 1er septembre prochain. Le Conseil fédéral a adopté vendredi les dispositions d’ordonnance qui définissent les modalités de cette surveillance.

Les spécialistes chargés d’effectuer les observations devront détenir une autorisation et remplir certaines conditions. Ils devront par exemple prouver qu’ils n’ont pas commis de délit en lien avec cette activité et disposent des connaissances juridiques requises.

Ces personnes devront également avoir suivi une formation spécifique au cours des dix dernières années et prouver qu’elles ont acquis une expérience suffisante. Enfin, elles devront respecter diverses prescriptions sur la protection de la sphère privée et le recours à des instruments techniques.

L’autorisation sera valable cinq ans au maximum. Elle sera retirée si les conditions d’octroi ne sont plus remplies. Les cantons pourront prévoir des prescriptions supplémentaires.

Pas à travers une fenêtre

L’ordonnance précise en quels lieux une personne peut être observée. Ces lieux doivent être librement accessibles, ou visibles depuis un endroit librement accessible.

Ne sont pas considérés comme tels, en particulier, l’intérieur d’un bâtiment, y compris les pièces visibles à travers une fenêtre. Pas plus que les cours et jardins qui ne sont normalement pas visibles de l’extérieur.

Ni micros directionnels ni drones

Pour les enregistrements visuels et sonores, l’utilisation d’instruments qui améliorent notablement les capacités de perception humaine sera interdite. L’ordonnance cite les téléobjectifs, lunettes de vision nocturne, puces ou micros directionnels, mais aussi les drones.

Pour la localisation, seuls pourront être utilisés les instruments explicitement prévus à cette fin, autrement dit les appareils de géolocalisation par réseau satellitaire (GPS). Enfin, l’ordonnance définit les normes applicables à la gestion, la conservation et la destruction du matériel recueilli. Chaque cas faisant l’objet d’une observation doit être documenté de manière complète, dit-elle notamment.

La sécurité des données et la confidentialité doivent être garanties. La destruction des dossiers doit être contrôlée et consignée dans un procès-verbal.

Les intéressés doivent être informés

Les assureurs sociaux doivent informer les personnes concernées, oralement ou par écrit, qu’elles ont fait l’objet d’une observation. Ils doivent leur remettre, sur demande, une copie de l’intégralité du matériel recueilli. Les intéressés auront ainsi la possibilité de demander à un tribunal de vérifier la légalité de l’observation.

La grande majorité des participants à la procédure de consultation ont approuvé la modification de l’ordonnance. Ils ont été très nombreux, en particulier, à saluer l’obligation pour les spécialistes de l’observation de disposer d’une autorisation, note le gouvernement.

Recours en suspens

La législation sur la surveillance des assurés avait été acceptée à une large majorité lors de la votation du 25 novembre 2018. Quelques recours concernant ce scrutin sont néanmoins encore en suspens devant le Tribunal fédéral.

Si ce dernier confirme les résultats de la votation, les articles concernés et la modification de l’ordonnance entreront en vigueur le 1er septembre prochain. Ou plus tard, le cas échéant, suivant la date à laquelle il rendra ses arrêts. Dans le cas contraire, les nouvelles dispositions de loi et d’ordonnance n’entreront pas en vigueur.

Fondation Polyval

(Paris Match Suisse)

La fondation Polyval sous l’impulsion de quelques personnalités engagées a su créer une belle synergie entre elle et les habitants.


Polyval Entreprise sociale à vocation industrielle

 

Souvenirs, souvenirs. Il y a quelques années, la Clinique de La Source a bénéficié des talents de Polyval pour un événement magnifique «Les bébés de l’an 2000» sous la direction du dynamique directeur, Michel Walther. La Clinique avait mis en scène la célébration des bébés de l’an 2000 sous l’orchestration d’AMP Communication.

La Fondation Polyval avait créé pour cet événement de ravissantes petites boîtes toutes enrubannées sur mesure avec à l’intérieur des invitations dans du papier de soie. Un talent incontestable qui avait été relevé par chacun.

Depuis Polyval a fait du chemin… La Fondation a inauguré lundi 8 avril 2019, dans une ambiance festive, son nouveau bâtiment, ses ateliers et son restaurant public «Le No 6» qui s’est ouvert fin octobre 2018. Un restaurant qui offre des places de travail en cuisine ou au service à des personnes en situation de handicap. Aujourd’hui, le restaurant sert 80 repas par jour et bénéficie d’une cuisine labellisée «Fait maison».

Le site de Vevey, quant à lui, emploie 67 personnes dont 60 en situation de handicap.

Le 8 avril 2019, inauguration et bonne humeur faisaient bon ménage. La partie officielle a été rythmée par les allocutions de Monsieur Pierre-Yves Maillard, conseiller d’Etat, Monsieur Charles Vauthier, président du Conseil de Fondation et Monsieur Philippe Diesbach, président de la Coopérative PrimaVesta et membre du Conseil de Fondation de Polyval.

«L’impossible n’est pas fait, jusqu’au moment où quelqu’un arrive, ne le sait pas et le fait.» Ce projet a été rendu possible grâce à un bel investissement humain. L’objectif de Polyval? Créer des synergies entre la Fondation et les habitants. Pourquoi ne pas concevoir une solidarité au sein d’une mixité sociale épanouie?

Cet impossible-là a été rendu possible grâce à la reconstruction du bâtiment, à la création d’ateliers, à l’ouverture d’un restaurant public «No 6», à la réalisation d’appartements protégés par la Coopérative d’utilité publique PrimaVesta.

La remise en «beauté» de cet immeuble a permis de garder une partie des activités historiques pour des personnes en situation de handicap, mais également d’étendre son offre à des métiers orientés vers des services à la personne (conciergerie, blanchisserie pour les locataires de l’immeuble) ainsi qu’à la restauration.

Le jour de l’inauguration, l’ambiance était détendue et chaleureuse. Une centaine d’invités ont eu l’occasion de visiter les ateliers et le restaurant. La Fondation Polyval est une entreprise sociale à vocation industrielle. Elle emploie plus de 500 personnes au bénéfice d’une rente d’invalidité. Ses 7 ateliers sont répartis sur l’ensemble du territoire vaudois, à proximité des villes et des PME. Cette entreprise œuvre dans différents secteurs, tels que le packaging que la Clinique de La Source avait eu l’occasion de tester lors de l’événement des «Bébés de l’an 2000» mais aussi dans la mécanique, le multiservice et l’intégration sociale.

Investir et offrir du travail aux personnes en situation de handicap, la plus belle façon de cueillir les fleurs de la vie.

Des ateliers pour les aveugles et malvoyants à La Chaux-de-Fonds et Neuchâtel

(Arc info)

La section neuchâteloise de la Fédération suisse des aveugles et malvoyants invite les personnes souffrant d’un handicap de la vue à des portes ouvertes à Neuchâtel et à La Chaux-de-Fonds pendant tout le mois de juin.


Aveugles et malvoyants sont souvent isolés et peinent à sortir de chez eux.David Marchon

 

Pour mieux se faire connaître, la section neuchâteloise de la Fédération suisse des aveugles et des malvoyants ouvre ses portes au public une fois par semaine durant tout le mois de juin, à Neuchâtel et à La Chaux-de-Fonds. Objectif de cette action: offrir des cours et des ateliers créatifs de bricolage aux personnes souffrant d’un handicap de la vue, dans des endroits conviviaux et avec un esprit de partage.

«Les aveugles et malvoyants sont des gens qui n’ont pratiquement pas de visites, qui sont isolés. Ils auront ainsi l’occasion de partager leur vécu», explique Clémentine Tschappat, formatrice au sein de la Fédération, en précisant qu’elle a également envie de les «faire sortir» et de partager ses connaissances avec eux.

Ces activités créatives sont encadrées par des responsables qualifiés et adaptées aux besoins des personnes aveugles ou malvoyantes, ainsi qu’aux diverses classes d’âge. «De nombreux participants se sont déjà découvert des talents insoupçonnés dans diverses techniques artisanales, textiles ou figuratives, toutes adaptées aux handicaps visuels», assure Clémentine Tschappat.

INFOS PRATIQUES

Neuchâtel: les mercredis 5, 19 et 26 juin de 14h30 à 17h, paroisse Saint-Norbert, rue de la Dîme 81. Renseignements au 079 156 51 62.
La Chaux-de-Fonds: chaque jeudi de juin de 14h à 16h30, rue du Doubs 107. Renseignements au 079 156 53 11.