Les slogans traduits en langue des signes

(20min.ch/ats)

Des groupes de femmes sourdes feront valoir leurs droits le jour de la grève des femmes. Elles ont notamment créé un signe pour dire «lutte féministe».

Les femmes sourdes se mobilisent en vue de la grève des femmes du 14 juin où elles tiennent à être visibles: banderoles, t-shirts et création d’un nouveau signe pour la lutte féministe.
Des groupes de femmes sourdes de Lausanne, Zurich et Saint-Gall ont aussi adapté le logo de la manifestation au turquoise de la surdité, indique mardi la Fédération suisse des sourds. Celle-ci rappelle par ailleurs que les femmes sourdes sont doublement victimes de discrimination.

Tout comme les autres femmes, elles sont moins bien rémunérées, n’ont pas les mêmes chances dans leur carrière, assument en grande partie les tâches domestiques et sont la cible de violences physiques et sexuelles.

Mais de par leur surdité, elles doivent encore faire face à d’autres obstacles. Par exemple lorsqu’il est question d’accéder à l’information ou lorsqu’elles tiennent à déposer plainte dans un système inadapté à la langue des signes. Pour ces raisons, «et bien d’autres encore», elles tiennent à prendre part à l’organisation de la grève féministe et se mobiliser le 14 juin.

Sursauter à l’arrêt de bus pour le bien des aveugles

(20min.ch)

par Lucie Fehlbaum – Les bornes d’info des transports publics ont désormais une voix. Les aveugles disposent d’une télécommande pour la déclencher.


 

La foule est compacte à l’arrêt TPG. Il est 17h30, les travailleurs rentrent chez eux, les élèves d’un collège tout proche traînent encore un peu. Sortie de nulle part, une voix robotique s’élève: «ligne 43, en direction de Loëx-Hôpital, prochain départ dans 2 minutes». Sursaut général. Qui a parlé?

La scène se reproduit régulièrement depuis deux mois et les Genevois feraient mieux de s’y habituer. Cette soudaine effusion vocale des bornes d’informations TPG est indispensable aux personnes aveugles et très malvoyantes. Elles disposent d’une télécommande qui enclenche la fonction. Plus de doute possible sur la ligne et la destination, ni sur le temps d’attente. «Nous avons testé ce dispositif dès novembre avec l’Association pour le Bien des aveugles (ABA), indique François Mutter, porte-parole des TPG. Le test a été concluant et nous avons fini d’équiper nos 180 bornes au début du printemps.»

«Nous souhaitions du son depuis longtemps, se réjouit Bernard Jost, chargé de projet à l’ABA. Cela existe à Berne sous la forme d’un bouton posé sur la borne. A Genève, les autorités sont parties du principe que les gens appuieraient dessus en boucle pour casser les pieds de tout le monde. Nous avons trouvé le compromis de la télécommande.» Pas plus grande qu’une pièce de 5 francs, elle sera utile à 200 utilisateurs. Pour l’heure, l’ABA en a distribué à 50 de ses membres. «Les TPG nous ont offert les 100 premières, que nous distribuons petit à petit. Nous achèterons les 100 suivantes grâce à nos soutiens.» Seul regret de Bernard Jost, l’objet est destiné aux seuls autochtones. «Avec une application, les touristes très malvoyants ou aveugles pourraient géolocaliser les bornes et enclencher la fonction vocale par Bluetooth,» imagine-t-il.

Les proches aidants ont désormais une voix

(travailsuisse.ch)

Aujourd’hui s’est créée à Berne la CIPA, la première association faîtière de défense des intérêts des proches aidants au niveau national. Réunies en assemblée constitutive, la vingtaine d’associations et ligues de santé présentes ont choisi les membres du comité et le Conseiller national Adrian Wüthrich a été élu à la présidence pour la première année. Les membres ont fixé les thèmes prioritaires pour la première année d’existence de la CIPA.

« Nous donnons une voix aux proches aidants en Suisse ». C’est autour de cette volonté que les membres collectifs de la nouvelle association faîtière CIPA se sont réunis aujourd’hui à Berne pour adopter des statuts, élire un comité et un président. Ce dernier est, pour la première année, le Conseiller national Adrian Wüthrich, qui est par ailleurs aussi Président de Travail.Suisse, l’organisation faîtière indépendante des travailleurs et des travailleuses.

Le message du Conseil fédéral au Parlement sur son projet de loi pour soulager les proches aidants qui travaillent a donné l’occasion aux membres de l’association de définir les thèmes prioritaires du programme d’activités de l’association pour sa première année d’existence :

1. Projet de loi du Conseil fédéral pour soulager les proches aidants : accompagnement et suivi du processus parlementaire ; alerter sur les lacunes actuelles des lois
2. Stratégie de communication et travail de sensibilisation
3. Echanges au sein du réseau : journées d’étude, formation continue, etc.

Pour la CIPA, les quatre mesures du Conseil fédéral sont certes des améliorations, mais elles sont mineures. Elles sont insuffisantes à résoudre les énormes difficultés auxquelles font face chaque jour tous les proches aidant-e-s en Suisse.

Les membres du Comité de la CIPA élus sont, par ordre alphabétique :

Andreas Bircher, Responsable Services d’aide au Département Santé et intégration de la Croix-Rouge Suisse ; Erika Gardi, Responsable de la « Accompagnement » au sein de la Division «Prévention, accompagnement et suivi» de la Ligue contre le cancer Suisse ; Benoît Rey, Membre de la Direction, Chef du Département « Prestations de service Romandie et Tessin » de Pro Infirmis Suisse ; Alexander Widmer, Responsable des « Public Affairs » chez Pro Senectute Suisse ; Adrian Wüthrich, Conseiller national et Président de Travail.Suisse, Président de la CIPA pour la première année d’existence.

Selon les statuts adoptés aujourd’hui, la présidence de la CIPA sera tournante entre les membres du comité.

Le Secrétariat permanent de la CIPA a été confié à Travail.Suisse, où Valérie Borioli Sandoz, Responsable de la Politique de l’égalité de la faîtière, le dirige.

La CIPA remplace la société simple créée en avril 2017 sous le nom de « Communauté nationale d’intérêts en faveur des proches aidants ».

Plus d’informations :
Valérie Borioli Sandoz, Directrice du Secrétariat CIPA-IGAB, tél. 079 598 06 37, secretariat@cipa-igab.ch
Adrian Wüthrich, Conseiller national et Président CIPA-IGAB, tél. 079 287 04 93

Rentes vieillesse en hausse

(L’Agefi /ats)

En 2018, le nombre de bénéficiaires de rentes vieillesse a augmenté de 1,7% pour s’établir à 2.363.800 personnes. En revanche, le nombre de bénéficiaires de rentes AI a lui légèrement diminué. Reste que les deux assurances ont bouclé l’année dans le rouge. En tout, 2.554.900 personnes ont touché une rente AVS en 2018,2.363.800 sous forme de rente vieillesse et 191.100 sous forme de rente de survivants.

Par rapport à 2017, les rentes vieillesseont augmenté de 39.000 unités, a indiqué hier l’Office fédéral des assurances sociales. Quelque 433.000 personnes ont de leur côté bénéficié de prestations de l’assurance-invalidité, que ce soit sous forme de rentes, de mesures de réadaptation ou d’allocations pour impotent. Le nombre de rentiers s’élevait à 248.000. La rente d’invalidité entière atteignait en moyenne 1670 francs.Entre décembre 2017 et décembre 2018, l’AI a enregistré 18.000 entrées pour 19.200 sorties et ainsi vu le nombre de ses rentes diminuer. Les passages à l’AVS pour raison d’âge ont constitué la majorité des sorties, précisel’OFAS. –

Fauteuils roulants, une révision à la peine

(Le Nouvelliste)

Une nouvelle convention pour l’attribution des fauteuils roulants est entrée en vigueur début 2018. Elle provoque retards et mécontentements, surtout en Suisse romande.

PAR LENA WÜRGLER

Il aura fallu dix ans pour la voir aboutir. Et avec elle, c’est tout un petit monde qui est chamboulé. La nouvelle convention sur l’attribution des fauteuils roulants est entrée en vigueur au 1er janvier 2018. Elle devait servir à clarifier et accélérer la procédure appliquée depuis des années. «Les coûts des accessoires des fauteuils roulants avaient fortement augmenté, sans qu’il n’y ait d’explication convaincante. L’objectif principal était d’endiguer cette évolution», explique l’Office fédéral des assurances sociales (Ofas).

Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle procédure,nous avons vécu une explosion des dossiers. »FRANÇOIS MOREILLON DIRECTEUR DU CENTRE OUEST DE LA FSCMA

Auparavant, pour obtenir un fauteuil roulant, une personne à l’assurance invalidité (AI) avait besoin d’un document d’un médecin et du devis d’un fournisseur spécialisé. «Chacun faisait son rapport comme il l’entendait», explique Tobias Geiser,technicien chez Sanitas Botta &Botta, à Bienne. Ensuite, l’AI faisait vérifier le devis par la FSCMA (Fédération suisse de consultation en moyens auxiliaires) puis, s’il était validé, en payait le montant.


Se passer de la FSCMA

Désormais, la nouvelle convention cadre comprend vingt forfaits fixes, variant selon le type de fauteuil nécessaire, les limites fonctionnelles du patient et son degré d’invalidité, établis par le médecin dans un formulaire standardisé. Selon les différents acteurs, l’un des objectifs était de rendre la procédure suffisamment claire pour que les offices AI puissent accepter ou refuser eux-mêmes les devis, sans les faire contrôler par la FSCMA. Cette dernière ne devrait être consultée plus qu’en cas de litige. Pour Marc Moser, fondateur d’Ortho-team SA, à Berne, et membre du groupe de travail qui a préparé la convention, «la nouvelle procédure est plus transparente, plus claire et plus efficace». Cependant, son implantation ne s’est pas faite sans remous. Face aux commentaires des praticiens, la liste des tarifs a déjà dû être corrigée trois fois. De plus,dans une lettre circulaire du 19 juin, l’Ofas indique que «le passage de l’ancienne à la nouvelle convention tarifaire» a conduit «à des différences d’ordre procédural entre les offices AI»et à des «divergences» dans les formulaires utilisés par les médecins. Cette confusion a «entraîné des retards dans le traitement des demandes». Ce que confirment les praticiens. «Pendant plusieurs mois, en raison des retards, nous n’avons vendu aucun fauteuil dans le cadre de l’AI Mais maintenant, ça va mieux», explique Tobias Geiser.

Röstigraben du fauteuil

Si la situation semble s’être améliorée outre-Sarine,ce n’est pas encore le cas en Suisse romande. «Les offices AI sont dépassés»,raconte Vincent Blatte*, responsable d’une entreprise de réhabilitation en Suisse romande, qui souhaite rester anonyme.«Nous avons encore une centaine de devis en attente. Nous recevons, aujourd’hui,des réponses pour des dossiers déposés en septembre ou octobre».«Alors qu’il faut actuellement un mois, en Suisse alémanique,pour qu’une décision soit prise,il en faut plus de six en Suisse romande», observe Marc Moser.La raison? Les offices AI romands auraient de la peine à se débrouiller sans la FSCMA. »Nos dossiers passent encore systématiquement par elle, quand bien même cela pourrait être évité», relève Olivier Boillat, directeur de la fondation Serei(entraide et information pour personnes en situation de handicap), à La Chaux-de-Fonds. François Moreillon, directeur du centre ouest de la FSCMA, le confirme: «Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle procédure, nous avons vécu une explosion des dossiers à analyser. Dès que les collaborateurs de l’AI reçoivent un dossier,ils nous le délèguent.» Il déclare que le centre ouest de la FSCMA a reçu 300 dossiers supplémentaires pour les fauteuils roulants et que sa charge de travail a augmenté de 30 pour cent.«Nos collègues alémaniques n’ont pas vécu un tel boom»,constate François Moreillon.

Crainte d’une haussedes coûts

D’après plusieurs spécialistes, le nouveau système a aussi tendance à compliquer les démarches, surtout lorsqu’il faut ajouter des accessoires qui ne sont pas compris dans les forfaits. Ce qui s’avère souvent nécessaire «Pour chacune de ces options,nous devons noter un numéro à neuf chiffres. Du coup, mes devis font de trois à quatre pages écrites en petit et il me faut deux heures pour les remplir, contre quinze minutes par le passé», s’insurge Vincent Blatte*.Plusieurs acteurs craignent aussi que ce système n’engendre une hausse des coûts. Selon eux, certains fournisseurs pourraient en profiter pour ajouter des accessoires inutiles. «Ils peuvent installer des options « autorisées » par le médecin, mais qui ne sont pas forcément nécessaires à tous les handicaps», détaille François Moreillon. (*)nom d’emprunt.

Vers une baisse de qualité?

Les acteurs craignent aussi qu’un phénomène de «lissage» des prestations ne s’installe. Avec un système forfaitaire, le risque existe que fournisseurs ne délivrent plus que des fauteuils bas de gamme, afin d’augmenter leurs marges.«Nous constatons déjà que de moins en moins de fauteuils haut de gamme sont livrés», observe François Moreillon. «Si tous les commerçants spécialisés se mettent à livrer du matériel à bas prix et de moindre qualité, le risque est que l’Al baisse les forfaits en conséquence», s’inquiète, pour sa part, Bernhard Wissler, technicien spécialisé et orthopédiste. De son côté, l’Ofas estime qu’il est trop tôt pour juger de l’efficience du nouveau système. «Avant de pouvoir tirer un bilan global, il faut laisser du temps pour que tous les acteurs impliqués s’y accoutument et s’y adaptent davantage.» Dans tous les cas, les acteurs concernés devront attendre une année encore avant de pouvoir déposer, s’ils l’estiment nécessaire, une demande de résiliation de la convention.


Plusieurs acteurs craignent que la nouvelle convention sur l’attribution des fauteuils roulants n’engendreune hausse des coûts. KEYSTONE

 

Le contrat qui dérange les fournisseurs privés

L’Office fédéral des assurances sociales a confié deux missions à la FSCMA (Fédération suisse de consultation en moyens auxiliaires). La première est de contrôler des devis (lire ci-dessus).La deuxième consiste à gérer un stock de moyens auxiliaires et d’en livrer aux assurés. Ce cumul de fonctions pose un problème aux fournisseurs privés.C’est principalement le cas pour les fauteuils livrés aux personnes à la retraite. Quand un assuré est à l’AVS, la loi prévoit de lui octroyer un forfait de 900 francs pour s’acheter un fauteuil roulant «simple» chez le fournisseur de son choix. Mais s’il a besoin d’un fauteuil roulant avec un équipement spécial, par exemple s’il souffre d’une tétraplégie, l’assuré peut obtenir un forfait allant jusqu’à 2200 francs. Seulement, dans ce cas, il a l’obligation de se fournir auprès de la FSCMA. Et ça,les fournisseurs privés ne le digèrent pas. «C’est de la concurrence déloyale pure et dure. Pourquoi ne pouvons-nous pas offrir toute la palette des moyens auxiliaires?», s’interroge Olivier Boillat, directeur du Serei, à La Chaux-de-Fonds.

Fournisseurs privés lésés?

Selon l’Ofas, le monopole accordé à la FSCMA sur cette gamme de produits fait office de moyen de contrôle. Il craint que, sans ce système, les fournisseurs privés ne cherchent trop souvent à prescrire des fauteuils spéciaux – et donc chers -à leurs clients, même quand ces derniers n’en ont pas besoin. Mais la grogne des fournisseurs privés ne s’arrête pas là. En plus de livrer des fauteuils AVS, souvent neufs, la FSCMA est aussi chargée de gérer des stocks de matériel d’occasion pour le compte de l’assurance invalidité (AI). Lors de chaque demande de fauteuil roulant, la FSCMA va regarder si le modèle prescrit est disponible dans ces dépôts. Si c’est le cas, c’est d’office elle qui va le livrer. «Pourtant, c’est nous qui faisons toutes les démarches préalables, les essais avec l’ergothérapeute, les mesures, le devis», relève Pedro Sobral, fournisseur en moyens auxiliaires basé à La Chaux-de-Fonds. «Nous ne sommes pas payés pour ce travail qui, au final, profite à la FSCMA», ajoute Olivier Boillat. Aux yeux de l’Ofas, toutefois, cette procédure est similaire à celles appliquées dans d’autres marchés. Et François Moreillon, directeur du centre ouest dela FSCMA, de rappeler que la FSCMA ne livre qu’environ 10% des moyens auxiliaires concernés et qu’elle permet d’économiser près de neuf millions de francs par année à l’Ofas.