Le Conseil fédéral veut mieux soutenir les proches aidants

(letemps.ch)

En Suisse, les proches aidants fournissent quelque 80 millions d’heures d’assistance et de soins, sans rémunération. Une ressource inestimable, pour Alain Berset, qui a présenté quatre mesures visant à les soutenir.

 

Les parents bénéficieront d’un congé indemnisé de 14 semaines pour s’occuper d’un enfant gravement malade. Un employé pourra s’absenter pour soigner un proche. Le Conseil fédéral a transmis mercredi au parlement une série de mesures en faveur des proches aidants.

Selon l’Office fédéral de la statistique, en 2016, ces personnes ont fourni 80 millions d’heures de travail non rémunéré sous la forme d’assistance et de soins. Cela représente une ressource inestimable pour notre société, a expliqué le ministre des assurances sociales Alain Berset devant la presse.

Le projet de loi prévoit d’inscrire dans le Code des obligations le droit à un congé payé pour la prise en charge des soins d’un membre de la famille ou d’un partenaire. La loi permettra d’octroyer des conditions identiques à tous les employés.

A l’heure actuelle, seules deux tiers des entreprises accordent des congés à leurs employés, en partie rémunérés, en cas d’absence de courte durée pour prodiguer des soins à un parent ou un proche.

Priorité aux parents d’enfants malades ou accidentés

Le Conseil fédéral limite toutefois le congé accordé à trois jours par cas et dix jours par année. Son projet initial ne prévoyait pas de limite ni de plafond annuel. Les coûts de cette mesure sont estimés entre 90 et 150 millions de francs par an.

Le projet se concentre avant tout sur les parents dont l’enfant est gravement malade ou accidenté. Actuellement, ils n’ont pas d’autre option que de demander un congé non payé, se mettre en arrêt maladie ou arrêter de travailler un certain temps. Chaque année, environ 4500 familles sont concernées, a relevé Alain Berset. Pour les personnes âgées, d’autres solutions existent, a-t-il estimé.

Pour les parents d’enfants gravement malades ou accidentés, le Conseil fédéral prévoit un congé de 14 semaines au plus, devant être pris en l’espace de 18 mois et indemnisé par une allocation de prise en charge. Les congés pourront être pris à la suite ou sous forme de journées, ce qui accordera plus de flexibilité aux proches aidants.

L’allocation sera intégrée au régime des allocations pour perte de gain. Son coût est estimé à 74 millions de francs, soit 0,016% de cotisation. Il n’y a pas lieu de modifier le taux actuel de 0,45%, a précisé le conseiller fédéral.

Définition d’atteinte à la santé précisée

La définition des proches a également été revue. Le gouvernement a limité le congé aux membres de la famille et au partenaire avec lequel l’employé fait ménage commun. En outre, la définition d’atteinte à la santé a été précisée. Elle ne se réduit plus aux cas de maladie ou d’accident, mais couvre également les situations de handicap.

L’allocation pour impotent et le supplément pour soins intenses de l’AI continueront à être versés lorsque l’enfant est hospitalisé. Ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Mais le versement sera limité à un mois d’hospitalisation.

Cette mesure coûtera 2,5 millions de francs par année pour l’AI. Elle permet d’améliorer la situation des parents d’enfants handicapés qui pourront accompagner leurs enfants à l’hôpital sans une perte de revenu, a relevé Alain Berset.

Le droit aux bonifications sera étendu

Enfin, le Conseil fédéral a répondu à l’appel des associations de handicapés en consultation. Il a prévu d’étendre le droit aux bonifications pour tâches d’assistance aux personnes avec une allocation pour impotence faible. Aujourd’hui seuls les handicapés les plus atteints sont concernés.

Il en coûtera 1 million de francs supplémentaire à l’AI par année. Le droit aux bonifications sera en outre élargi aux concubins en couple depuis cinq ans au moins.

Les débats au parlement risquent d’être disputés. En consultation, un clivage gauche-droite s’est dessiné. Les organisations spécialisées et les syndicats estiment que les propositions du gouvernement ne sont pas suffisantes tandis que le patronat ne veut pas aller au-delà de mesures volontaires au cas par cas.


Sur la thématique des proches aidants, écoutez «Être là pour quelqu’un, jusqu’à la fin», du podcast «Brise-Glace»:

Décrocher un «véritable» job malgré son handicap

(20min.ch)

par Sophie Pieren

De plus en plus d’entreprises emploient des personnes en situation de handicap. Avec l’appui de certaines organisations.


Service, vente, secrétariat: tous les secteurs s’ouvrent au handicap. (Photo: iStock)

 

Toucher des prestations de l’assurance invalidité ne veut pas dire qu’on est incapable de travailler. La rente indemnise la perte de gain engendrée par la limitation physique ou psychique. Autrement dit, il est tout à fait possible d’occuper un poste de travail alors même qu’on perçoit une rente en raison d’un handicap. «Et c’est même important pour la personne. Dans notre société, le travail fait partie de l’identité», appuie Sylvie Thorens, directrice de Pro Infirmis Vaud.

Contrat standard en entreprise

Si les ateliers protégés sont connus du public, peu de gens savent que des «vraies» entreprises accueillent, elles aussi, des personnes en situation de handicap. Et avec des contrats de travail standard.

Dans le canton de Vaud, c’est possible grâce à la prestation insertH de Pro Infirmis Vaud. «Notre objectif est de permettre aux personnes de se sentir insérées et reconnues par la société en travaillant dans le monde réel», explique Sylvie Thorens.

Postes taillés sur mesure

À l’heure actuelle, 144 personnes occupent un poste grâce à cette solution, dans plus de 80 entreprises du canton. Commerces, restaurants, industries, collectivités publiques: les employeurs partenaires de ce projet sont issus de tous les secteurs.

Les postes proposés sont taillés sur mesure, en fonction du handicap de la personne. «Tous nos candidats apportent un avantage bénéfique à l’entreprise. Ils effectuent des tâches à rendement peut-être moins soutenu mais dans des compétences parfois très pointues, et leur présence apporte beaucoup aux équipes.»

Accès à la culture facilité pour les chaises roulantes

(Le Nouvelliste)

PAR CHRISTINE.SAVIOZ@LENOUVELLISTE.CH

Le Musée cantonal de la nature à Sion a été pointé du doigt, lors de son inauguration en 2013, par les personnes à mobilité réduite. Raison de la colère: le lieu était inaccessible aux personnes en chaise roulante. Six ans plus tard, le musée est en rénovation. D’ici à fin 2019, il sera accessible à tous. «On est heureux d ‘avoir été entendus.


Devant le Musée de la nature à Sion, en 2013, Remo Pfyffer, vice-président du Club en fauteuil roulant du Valais romand, regrettait l’inaccessibilité du lieu aux personnes à mobilité réduite. SABINE PAPILLOUD/A

 

Cela montre que notre combat a porté ses fruits et que cela vaut la peine de nous battre pour l’égalité de traitement. On salue les efforts faits par la direction des musées», se réjouit Remo Pfyffer, vice-président du Club en fauteuil roulant du Valais romand, section de l’Association suisse des paraplégiques. Cet exemple met en application l’article 30 de la convention de l’ONU sur les droits des personnes handicapées, signée par la Suisse en 2014. «Cet article oblige les États à prendre des mesures afin de garantir l’accès aux produits culturels à chacun», a expliqué jeudi Pierre-Margot Cattin, professeur à la HES-SO, lors du forum Emera-HETS sur l’accès à la culture pour tous.

«II restedu chemin à faire»

La convention aide à la prise de conscience des milieux culturels. «C’est vrai qu’elle nous donne une sensibilisation accrue», reconnaît Jacques Cordonier, chef du Service de la culture. Les personnes en situation de handicap sont également davantage consultées.«Nous essayons d’avoir une dimension collaborative – les personnes concernées savent ce dont elles ont besoin – et aussi inclusive», explique Pascal Ruedin, directeur des Musées cantonaux. Si le changement est en cours,»il reste du chemin à faire», remarque Olivier Musy, directeur du Service social handicap à Emera. Le Valais compte encore plusieurs lieux culturels avec des barrières architecturales. «L’aspect financier est aussi un obstacle pour certains bénéficiaires de l’AI.

Les gens concernés nous ont dit que c’était un frein», ajoute Olivier Musy. Demeurent encore des problèmes de visibilité dans les salles de spectacle, selon l’emplacement réservé aux personnes handicapées.«Et il faudrait plus d’audiodescriptions pour les personnes avec handicap visuel et des boucles magnétiques pour les personnes sourdes.»Certains projets commencent à émerger, comme «Toucher voir» au Musée cantonal d’art, qui permet aux aveugles de découvrir des œuvres en les touchant.

Sur le plan politique par contre, les solutions peinent à émerger.«Le mot handicap n’apparaît nulle part dans la Stratégie culturelle 2018, présentée par le canton pour les prochains dix ans», conclut Olivier Musy.

Il empiète sur les lignes de guidages dévolues aux malvoyants, mais on ne lui en veut pas…

(lematin.ch)

Six mois après son marquage, le guidage pour aveugles est contrarié par une installation artistique, sur la place de la Gare de Bienne. La faute à l’artiste Thomas Hirschhorn? «Pas du tout! Sa sculpture a été planifiée lorsque le guidage n’existait pas», rectifie Esther Garo, la malvoyante qui a conduit le projet de lignes blanches.


La sculpture de l’artiste se construit sur les lignes blanches dévolues aux malvoyants. L’artiste est pourtant dédouané.


En sortant de la gare, le lignage tactilo-visuel haut de 3 millimètres à l’usage des malvoyants est temporairement interrompu. Pour accéder aux bus et aux trolleys, il convient de contourner l’amas de palettes. Image: DR

 

En sortant de la gare, le lignage tactilo-visuel haut de 3 millimètres mène aux bus et aux trolleys, à condition désormais de contourner l’amas de palettes qui sert d’infrastructure à la Robert Walser-Sculpture imaginée par Thomas Hirschhorn, invité par l’association Expositions suisses de sculpture.

Quelqu’un d’attentif

La signalétique en relief posée à la va-vite sur la place de Gare satisfait Esther Garo: «Nous avons trouvé en Thomas Hirschhorn quelqu’un de très attentif aux préoccupations des handicapés», indique-t-elle. La preuve: des rampes accessibles en chaises roulantes apparaissent dans la structure en construction, l’ouverture de l’exposition étant fixée au 15 juin.

L’interruption du lignage tactile est désormais signalée sur le sol et ceux qui tiennent une canne blanche n’ont qu’à suivre les palissades pour retrouver leur chemin. Sur le grillage, les voyants sont sensibilisés à la déficience visuelle: «Les règles: Garder les chemins dégagés. Ne mettez rien contre le mur. Prêter assistance», indiquent les affiches jaunes.

Pro Infirmis Vaud promeut des emplois adaptés

(Entreprise Romande)

Dans le canton de Vaud, Pro Infirmis Vaud se charge de plusieurs aspects liés aux personnes en situation de handicap. L’association octroie des contributions financières en recourant au fonds fédéral Prestations d’aide aux personnes en situation de handicap et place l’insertion au cœur des débats.

En février dernier, Pro Infirmis Vaud a ainsi organisé un petit-déjeuner conférence dans le but de trouver des solutions concrètes d’aménagements urbains, de postes de travail adaptés et de partenariats pour favoriser l’accès à l’emploi et au logement de personnes porteuses de handicap.Ces barrières sociales empêchent en effet trop souvent l’insertion professionnelle en dehors des ateliers protégés.

A travers son service InsertH, Pro Infirmis Vaud veut aussi faire le pont entre personnes et économie. Son personnel conseille ainsi les patrons pour que le cahier des charges soit adapté aux compétences. InsertH se charge aussi d’alléger certains aspects administratifs (comme les contrats type ou le salaire) et assure un suivi en emploi, le temps que la personne soit suffisamment autonome, voire aussi longtemps qu’exigé.