Première «journée inclusive» organisée au Laténium

(ArcInfo)

Le musée propose plusieurs activités accessibles aux personnes en situation de handicap.


Le laténium organise sa première « journée inclusive » ce dimanche. »Nicolas Siacca

 

Par Anouchka.Wittwer@arcinfo.ch
Depuis le ler janvier de cette année, Daniel Dall’Agnolo a rajouté une corde à son arc. En plus d’assumer la fonction de responsable de la médiation culturelle au Laténium, il est à présent délégué à l’inclusion, sous-entendu des personnes en situation de handicap.

Cette charge lui a été confiée suite à l’entrée du musée d’archéologie dans le club encore select des institutions culturelles titulaires du label «Culture inclusive», délivré par Pro Infirmis. Le Laténium en est le premier représentant suisse romand, perdu au milieu d’une cinquantaine d’acteurs alémaniques.

Ce dimanche, le musée d’Hauterive organise avec Forum Handicap Neuchâtel sa première «journée inclusive», en écho à la journée internationale des handicapés qui a lieu le lendemain, hindi 3 décembre. Dès 10h, plusieurs activités ouvertes à tous, mais conçues spécifiquement pour les personnes atteintes d’un handicap physique, intellectuel ou sensoriel, ponctueront cette journée.

Guide en langue facile

Des activités en partie animées par des personnes en situation de handicap, car «l’une des conditions pour faire partie du label Culture inclusive est d’engager des personnes handicapées», précise Véronique Mooser, animatrice socioculturelle à la Fondation les Perce-Neige et membre du comité de Forum handicap Neuchâtel. Notamment au programme, des ateliers «pendentifs néolithiques» pour personnes mal-voyantes et des visites guidées de l’exposition «Ours» en langue des signes, ainsi qu’en langue facile.

Le Laténium et Forum Handicap ont par ailleurs conjointement publié, au mois de février, un «Guide du Laténium en langue facile», ouvrage qui parcourt l’exposition permanente du musée de manière simplifiée – «mais pas infantilisante», souligne Véronique Mooser. «Cela fait depuis 2013-2014 que l’on sensibilise nos guides et collaborateurs aux déficiences intellectuelles et physiques», et aux solutions qui peuvent être apportées pour intégrer au mieux leurs besoins dans l’enceinte de l’établissement, précise Daniel Dall’Agnolo. Lundi 3 décembre, le label «Culture inclusive» organise entre les murs du Laténium une rencontre avec les acteurs culturels suisses romands. Sur inscription, le projet a cartonné: plus de 80 institutions, tous arts confondus, répondront présent afin d’être sensibilisés à l’accès culturel des personnes en situation de handicap.

LATÉNIUM Journée inclusive
dimanche 2 décembre, de 10h à 17h

Des moutons à tondre

(Le Courrier Genève)

S’adressant aux conseillers fédéraux Alain Berset et Ueli Maurer, Ernest Badertscher revient sur l’approbation, ce dimanche, des directives antifraude qui prévoient la surveillance des assurés par des détectives privés.

Votation sur les fraudeurs aux assurances, Alain Berset a gagné! Quelle honte, il espère récupérer 25 millions de francs et peut-être en dépenser plus pour mettre en place un système policier.

C’est 0,4% des dépenses de l’AI qui, elles, se montent à plus de 6 milliards. Selon les chiffres publiés par Vigousse, la fraude fiscale en Suisse représente 18 milliards (ou pour mieux cerner les chiffres, 18 000 millions de francs).

Je propose donc à notre argentier fédéral Ueli Maurer d’essayer de récupérer le tiers de cette somme, ce qui paierait l’entier des coûts de l’AI.

Illusion perdue d’avance, car ces messieurs prennent le petit peuple pour des moutons à tondre tout en ménageant le grand capital et ses fraudeurs en leur faisant même des cadeaux comme avec la RIE III!

Alors quelle solution?
Parmi nos élus à Berne, y en a-t-il au moins un qui osera proposer une solution pour punir ces vrais fraudeurs et voleurs? – car cette somme représente plus de 700 fois ce que l’on a cru économiser en acceptant cette initiative. En comparaison, les cornes des vaches, c’est de la rigolade. Bêê… les moutons, en continuant de cette façon, nous allons «macroniser» le pays et il ne nous restera que la solution d’une marche sur Berne avec des gilets dont la couleur reste à définir.
Ernest Badertscher, Orbe (VD)

Surveillance des assurés: L’exception genevoise

(Le Courrier Genève)

En refusant à 58,64% la loi sur la surveillance des assurés, Genève se distingue clairement du reste de la Suisse, qui a dit oui au recours aux détectives privés par les assureurs à 64,68%. Le seul autre refus provient du Jura (51,41%), soit près de 7 points de moins que Genève.

Pourquoi ce canton se distingue-t-il à ce point?
Carole-Anne Kast, présidente du Parti socialiste cantonal, avance l’hypothèse de la presse particulièrement mauvaise qu’ont les assureurs maladie au bout du lac, où les citoyens payent les primes parmi les plus élevées de Suisse. «Les Genevois constatent qu’ils doivent toujours payer plus pour toujours moins de prestations. Ils ont compris que si on donnait aux assurances davantage de moyens pour ne pas payer, elles les utiliseraient.» Autre piste: «Genève et le Jura sont souvent les cantons les plus progressistes dans les scrutins fédéraux, ils ont voulu que seules la police et la justice conservent ces prérogatives de surveillance.»

Avec près de 60% de refus, la gauche a largement dépassé son assise électorale. De fait, le PDC genevois avait aussi appelé à voter non, à l’encontre du parti national. De même, les Jeunes libéraux-radicaux du bout du lac avaient mis en avant le respect de la sphère privée.

«A droite, il n’y avait pas une réelle adhésion», remarque Vincent Maitre. Le président du PDC suppose que les Genevois sont, plus qu’ailleurs, attachés à leur sphère privée. Il se souvient que ce débat a eu lieu il n’y a pas si longtemps à l’occasion du «recours justifié» du Parti socialiste contre trois articles de la loi sur la police, qui donnaient à cette dernière, sur simple soupçon, des pouvoirs d’investigation jugés trop importants par le Tribunal fédéral.

Conseiller national PLR, Benoît Genecand rappelle qu’une minorité importante des délégués du parti cantonal s’était opposée à la loi au nom de la protection de la sphère privée, principe cardinal au sein de la formation. Il relève surtout que peu de politiciens en Suisse romande se sont engagés pour le oui, si ce n’est lui-même ou encore la Vaudoise Isabelle Moret. Enfin, les médias ont peut-être davantage axé leurs articles sur les arguments des référendaires que sur la question de la fraude. «En Suisse alémanique, il existe une presse de boulevard qui n’hésite pas à faire des articles sur tel assuré qui jouait au golf, un cas véridique. Il y a plus de pudeur en Suisse romande et c’est d’ailleurs mieux.»RA

Les détectives sont de retour pour garder à l’œil les assurés

(Le Nouvelliste)

Les assureurs auront, à nouveau, la possibilité d’engager des privés pour pister les fraudeurs potentiels.

Par Christiane Imsand, Berne
Le recours aux réseaux sociaux a facilité la récolte des signatures, mais réussir à convaincre la majorité des électeurs, c’est une autre paire de manches. Les arguments du comité référendaire contre la loi sur la surveillance des assurés n’ont pas fait mouche.


Les détectives sont de retour pour garder à l’œil les assurés

 

Le texte a été approuvé par 64,7% des électeurs et par tous les cantons, à l’exception de Genève et du Jura. Les assureurs pourront donc à nouveau recourir à des détectives privés pour surveiller les fraudeurs potentiels.

Ils n’auront besoin de l’autorisation d’un juge que s’ils veulent recourir à des instruments de géolocalisation comme des traceurs GPS.

Le verdict de Strasbourg

Bien qu’on ne puisse pas parler de Rôstigraben, on constate que l’approbation est moins enthousiaste dans les cantons romands. Les Vaudois et les Neuchâtelois ont dit oui à près de 52%. Les Fribourgeois et les Valaisans sont plus proches de la moyenne suisse avec 60%. « II n’est pas exclu qu’un nouveau cas remonte à Strasbourg. »

 Lisa Mazzone Vice -Président des Verts

Le conseiller national Jean-François Rime (UDC/FR), qui est, par ailleurs, président de l’Union suisse des arts et métiers (Usam), salue le résultat. «Cela confirme le bon sens de la population. Les abus sont peu nombreux, mais il faut pouvoir agir lorsque l’on a affaire à des cas suspects. La problématique de la sphère privée a été largement exagérée. On ne pourra pas filmer dans les chambres à coucher».

L’UDC fribourgeois ne manque pas l’occasion de faire le lien avec l’initiative contre les juges étrangers. Selon lui, «ce vote montre aussi que les Suisses ne sont pas disposés à suivre toutes les décisions des juges de Strasbourg». Car tout est parti d’un arrêt de la Cour européenne des droits de l’homme (CrEDH), tombé en 2016. Sans se prononcer sur le fond, la Cour a jugé que la base légale pour la surveillance secrète des assurés n’était pas suffisante. Le Parlement a aussitôt décidé de pallier cette lacune. Pour le chef du Département de l’intérieur, Alain Berset, la nouvelle loi a le mérite de mettre en place des règles plus claires que celles qui prévalaient avant 2016.

Des garanties à respecter

Les principaux concernés sont les bénéficiaires de l’assurance accident et de l’assurance invalidité. Déçue par le résultat du scrutin, l’association Inclusion handicap dénonce une campagne qui a stigmatisé les bénéficiaires de l’AI. «Sous couvert de la fraude aux assurances, c’est maintenant l’abus de la part des assureurs qui sera favorisé», a-t-elle réagi hier.

Pour les socialistes, les Verts et les syndicats, qui se sont associés au référendum lancé par un comité de citoyens, il faut maintenant veiller à une application mesurée de la loi. «Cela valait la peine de mener le débat, on se rappellera des garanties données pendant la campagne», souligne la vice-présidente des Verts Lisa Mazzone. «Nous nous assurerons que les détectives, comme promis, ne puissent pas procéder à des observations à l’intérieur des habitations. Il n’est pas exclu qu’un nouveau cas remonte à Strasbourg».

Pression sur la Suva

De leur côté, les syndicats mettent la pression sur l’assurance accidents Suva. Ils attendent d’elle un comportement exemplaire du fait de l’implication des partenaires sociaux dans son conseil. Il reste encore un point à régler par la justice: le comité référendaire a porté plainte, en juin, contre l’information «tendancieuse» des pouvoirs publics. Par la suite, la Chancellerie a reconnu une erreur dans un tableau figurant dans la brochure du Conseil fédéral. Au vu de la netteté du vote, il est cependant peu probable que le Tribunal fédéral donne suite à la plainte

Commentaire Christiane Imsand

Pour les uns, il en allait de la crédibilité des assurances sociales, pour les autres, de la protection de la sphère privée. Les premiers l’ont emporté, car la loi était formulée de telle sorte qu’un vote négatif aurait été perçu comme une démission face aux fraudeurs. Or, les abus existent et ce n’est pas parce qu’ils sont peu nombreux qu’il faut s’empêcher de les combattre.

Si le pouvoir de police conféré aux assureurs est néanmoins une source d’inquiétude, c’est parce qu’il s’inscrit dans une tendance toujours plus forte à réduire le cadre de la sphère privée. Non pas qu’il faille avoir peur de caméras dans sa chambre à coucher. La jurisprudence du Tribunal fédéral est suffisamment claire pour éviter cette dérive. Mais il y a bien d’autres façons de savoir ce que fait le simple citoyen. Le téléphone portable permet de tracer son itinéraire et de connaître ses relations, ses cartes de crédit d’analyser ses dépenses et bientôt sa carte d’assuré permettra de tout savoir sur son état de santé.

A chaque autre innovation, on nous assure que tout est verrouillé, mais dès lors que des clés d’accès existent, on peut être sûr qu’elles seront utilisées un jour ou l’autre, notamment au nom de la sécurité. Cela s’est vérifié dans divers pays dans le contexte de la lutte contre le terrorisme.

Cette évolution mérite qu’on soit attentif à toute réforme susceptible de réduire encore plus la sphère privée. Pas par paranoïa, mais pour éviter un excès de confiance contre-productif.

Surveillance des assurés: le débat n’est pas terminé

(nxp/ats)

Des détectives privés vont à nouveau pouvoir traquer les fraudeurs à l’assurance sociale. Mais le débat est loin d’être clos. Il faudra corriger le tir dans les dispositions d’application de la loi, voire aller jusqu’à Strasbourg. La droite se dit satisfaite.


La conseillère nationale Lisa Mazzone (Verts/GE) se dit inquiète du résultat.
(Photo: Keystone)

 

Pour la conseillère nationale Lisa Mazzone (Verts/GE), les 67% de oui en faveur de la nouvelle base légale sont un signal inquiétant. «Taper sur les supposés fraudeurs, ce discours éculé porte encore aujourd’hui», a-t-elle constaté avec regret sur les ondes de la RTS.

Pour elle et la gauche, le débat n’est toutefois pas terminé. «Nous devons désormais suivre attentivement les décisions des juges qui devront se prononcer sur des mesures de surveillance». Les syndicats en appellent également à la SUVA pour qu’elle endosse un rôle de leader sur ce dossier et agisse avec mesure.

Précisions nécessaires

Mais dans l’immédiat, la gauche entend bien lever les ambiguïtés de la loi dans le cadre des ordonnances d’application de la loi. Il s’agira de préciser trois points, explique la conseillère nationale Rebecca Ruiz (PS/VD). D’une part les lieux où un assuré peut être observé, deuxièmement les exigences posées pour les détectives et enfin l’interdiction de recourir à des drones.

L’avocat Philipp Stolkin, membre actif du comité référendaire, ne croit quant à lui pas aux garanties données de ne pas filmer dans la chambre à coucher. Selon lui, il est plus que probable que les personnes concernées recourront une nouvelle fois jusqu’à la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH) pour faire valoir leurs droits. Ce sera la course à qui arrivera en premier à Strasbourg, prédit-il.

Vidéo: Les assurés pourront être surveillés

Dimitry Rougy, l’un des directeurs de la campagne référendaire, souligne pour sa part la différence de moyens engagés. Le mouvement citoyen ne pouvait pas lutter à armes égales avec le lobby des assurances. Mais dans le camp des opposants, le PS et les syndicats n’ont selon lui pas non plus tout donné dans cette campagne.

Un Röstigraben?

Interrogée sur un éventuel Röstigraben, Lisa Mazzone constate que la proportion moindre des Romands à accepter le texte par rapport aux Alémaniques illustre leur scepticisme envers le lobby des assureurs. Genève avec nettement plus de 58% de non et Jura avec plus de 51% en sont de bons exemples, ajoute la Genevoise.

Pour la droite, au contraire, le vote de dimanche ne présente pas de différence notable entre les deux communautés linguistiques. Il illustre au contraire la confiance des Suisses dans le système des assurances sociales, estime le conseiller national Benjamin Roduit (PDC/VS). La lutte contre les fraudeurs est justifiée.

Pour le Valaisan, les garde-fous mis en place pour éviter d’empiéter sur la sphère privée sont suffisants et il compte sur une application de la loi telle qu’elle a été présentée et discutée.

Une solidarité sans tricheurs

Le débat sur le caractère exagéré ou non des mesures de surveillance était utile, ajoute Benoît Genecand (PLR/GE). En Suisse, les assurances sociales sont basées sur le principe que tout le monde cotise pour que les plus faibles puissent être protégés.

«Une majorité des Suisses est attachée à ce principe. Mais cette forme de solidarité est associée à une exigence très forte qu’il ne faut pas tricher avec le système», selon le Genevois. Les personnes qui se livrent à des abus nuisent aussi aux bénéficiaires qui n’ont rien à se reprocher.

Les milieux patronaux saluent la décision des Suisses. La surveillance est mesurée et elle améliore la justice dans le domaine des assurances sociales. Egalement satisfaite, l’UDC parle d’un «refus ferme que le peuple a opposé aux complices gauchistes des escrocs de l’aide sociale».

Alain Berset s’exprime sur la surveillance des assurés