Alain Berset soutient les détectives des assurances

(nxp/ats)

Selon le conseiller fédéral, les mesures d’observation seront strictement encadrées et des garde-fous sont prévus.

 

Les nouvelles dispositions sur l’observation secrète des assurés par les assurances sociales, soumises au vote le 25 novembre, légalisent les contrôles sans violer la sphère privée, estime le Conseil fédéral. Elles protègent les assurés et créent de la transparence.

Dans des cas exceptionnels, une surveillance de l’assuré à son insu peut être nécessaire, a affirmé le ministre des affaires sociales Alain Berset mardi devant la presse. Les mesures d’observation seront strictement encadrées et des garde-fous sont prévus. Contestée par la gauche, la révision de la loi devrait permettre aux assurances sociales d’à nouveau engager des détectives, en cas de soupçon, pour débusquer d’éventuels abus.

#DécisionCF Le Conseil fédéral recommande l’adoption de l’article relatif à la #surveillance dans les assurances sociales : https://t.co/g6QtWQ3dHh (BK) #vot18#25nov#chvote#votation– André Simonazzi (@BR_Sprecher) October 9, 2018

Le Parlement a dû légiférer suite à une décision de la Cour européenne des droits de l’homme critiquant le manque de bases légales en Suisse concernant l’assurance accidents. En juillet 2017, le Tribunal fédéral a considéré qu’il n’existait pas non plus de base légale suffisante pour l’AI. À la suite de ces arrêts, les deux assurances ont suspendu les observations.

Autorisation d’un juge

Le projet permet des enregistrements visuels et sonores mais aussi des techniques de localisation de l’assuré, comme les traceurs GPS. Seul l’usage de ces derniers instruments nécessitera l’autorisation d’un juge. L’utilisation de microphones directionnels sera interdite.

La surveillance ne sera pas limitée à l’espace public, comme les rues ou les parcs. Elle sera effectuée aussi dans des lieux visibles depuis un endroit librement accessible, par exemple un balcon.

Les drones ne pourront pas effectuer d’enregistrements visuels et sonores. Ils sont donc inutiles dans les cas de localisation, a expliqué le directeur de l’Office fédéral des affaires sociales Jürg Brechbühl. Les possibilités de surveillance que le nouvel article attribue aux assurances sociales ne vont en outre pas aussi loin que celles de la police, du Ministère public ou du Service de renseignement.

Equilibre créé

Une surveillance secrète est une intrusion majeure dans la sphère privée de l’assuré, a reconnu Alain Berset. Le Conseil fédéral et le Parlement ont pour cette raison fixé des limites très strictes pour empêcher les abus. Le projet de loi crée un équilibre entre la surveillance nécessaire et la protection des droits fondamentaux, selon le ministre.

Une observation ne sera possible que si des indices concrets démontrent qu’un assuré perçoit des prestations indues. Elle ne sera effectuée qu’en dernier recours et ne sera pas autorisée à l’intérieur d’un logement. L’observation sera limitée à 30 jours sur une période de six mois, voire un an si les circonstances le justifient.

De 2009 à 2016, l’AI a ouvert une enquête sur 2000 cas par an pour soupçon d’abus. Quelque 220 cas ont donné lieu à une observation, a rappelé le conseiller fédéral. L’assurance invalidité a réussi à économiser 1,2 milliard de francs au cours de la période mentionnée, dont 320 millions grâce aux mesures d’observation. Bien plus que ce qu’elles coûtent, a noté Alain Berset.

Secret de fonction

Les détectives privés seront tenus au secret de fonction. L’assuré sera informé de l’observation dès que celle-ci sera terminée. Il pourra demander au tribunal de confirmer le bien-fondé de la mesure. Si le soupçon n’est pas confirmé, tout le matériel recueilli doit être détruit. La personne concernée pourra aussi demander à ce que le matériel soit conservé dans son dossier comme élément à sa décharge.

L’objet est combattu par le PS et les Verts, le PDC genevois et par les syndicats. Une multitude d’associations, à l’instar d’Amnesty International ou AGILE, enjoignent également à refuser une loi qui pourrait être à l’origine de nombreuses dérives, selon elles.

Vacances offertes à des personnes dépendantes

(lematin.ch)

La Loterie Romande soutient l’association valaisanne «Rayon de Soleil & Sonnenblume» qui prend en charge 24h/24 pendant sept jours des handicapés et des seniors.


Les bains thermaux pour handicapés ou seniors font partie des activités proposées par l’association « Rayon de Soleil & Sonnenblume ».

 

Elles ne peuvent plus vivre sans l’aide d’autrui, un parent ou un conjoint. Mais pendant une semaine complète, jour et nuit, l’association valaisanne Rayon de Soleil & Sonnenblume décharge gratuitement des familles du poids que représente une personne dépendante. «Nous acceptons des handicapés et des personnes âgées à mobilité réduite qui vivent chez eux avec un conjoint ou dans leur famille, souligne Fabrice Balet, président de l’association. Mais nous ne prenons pas ceux qui sont déjà soignés dans des EMS, par exemple.»

Pour tout dire, la cinquantaine de vacanciers accueillis chaque année sont chouchoutés à l’extrême pendant leur séjour à Sion pour Rayon de Soleil qui couvre le Valais central et le Bas-Valais ou à Oberwald pour Sonnenblume, responsable de l’action Haut-Valaisanne. «Les résidents reçoivent toutes les attentions nécessaires par près de 180 collaborateurs, poursuit le président de l’association, des professionnels de la santé, mais aussi des sanitaires, des cuisiniers, des animateurs, des chauffeurs, des logisticiens.»

Au programme, chaque matin, des bains thermaux ou des soins sur mesure: physio, massage, coiffeur, ostéopathe, réflexologie ou autre. L’après-midi, les vacanciers participent à des visites à thèmes ou réalisent des désirs personnels. «Chaque année, ajoute Fabrice Balet, ces vœux sont différents, ils sont émouvants tant ils sont simples parfois, mais tellement nécessaires.» Autre constat, la joie qui anime ceux qui paraissent si diminués pour qui ne les connait pas. «Quand je vois leurs parcours, les côtoyer, c’est une vraie leçon de vie.»

Loro permet l’achat de nourriture

Quel rôle joue la Loterie Romande dans ce contexte? «Son soutien est pour nous une nécessité. Grâce à sa contribution, elle nous permet d’acheter entre autre la nourriture pour les vacanciers ainsi que de financer les différentes activités. De plus, elle participe à la consolidation à long terme de l’association. Grâce à elle, nous ne dépendons pas uniquement de la générosité du Canton, de la population et d’actions diverses qui restent très aléatoires.»

Dispute autour des droits des handicapés

(Basler Zeitung)

A Bâle-Ville, les associations de handicapés veulent une loi qui oblige commerces, transports et administration à supprimer les obstacles qu’ils rencontrent.

Le groupement des commerçants s’y oppose fermement. Il invoque notamment la difficulté de mettre en œuvre la loi pour certains. Les socialistes s’insurgent, les associations de handicapés avouent ne pas être surprises.

«Tous les restaurants ne devront pas proposer une carte des menus en braille et les salons de coiffure ne devront pas disposer d’un interprète en langage des signes», disent-elles. Le Grand Conseil pourrait proposer un contre-projet. Les discussions sont vives. Si ce dernier est adopté, le législatif décidera si le peuple aura le dernier mot.

«Le Parlement est allé beaucoup trop loin»

(ats/20min.ch)

Une action a été lancée, lundi à Lausanne, contre la loi sur la surveillance des assurés car elle violerait trop la sphère privée.

Selon le comité référendaire, la loi sur la surveillance des assurés est imprécise et laisse une grande marge de manœuvre aux assurances.

La campagne romande contre la surveillance arbitraire des assurés a été lancée lundi à Lausanne. Selon le comité référendaire, cette loi acceptée par le Parlement et soumise au référendum le 25 novembre constitue une violation massive de la sphère privée.

Video Surveillance des assurés: les Suisses voteront Ils s’opposent à la surveillance des assurés.

La lutte contre les abus dans le domaine des assurances sociales doit être possible. Mais le projet adopté par les Chambres a été bâclé, sous l’influence de différentes assurances, dont la SUVA. Ce lobbying est totalement inacceptable, a déclaré devant la presse la conseillère nationale socialiste Rebecca Ruiz. «Le Parlement est allé beaucoup trop loin», a-t-elle ajouté.

Cette loi imprécise laisse une grande marge de manœuvre aux assurances. Il suffit d’indices concrets – qui ne sont pas définis dans la loi- pour que des observations secrètes soient enclenchées, a-t-elle ajouté.

Le cinéma, antidote aux préjugés sur les handicapés

(24heures)

Les Établissements publics pour l’intégration organisent, à l’occasion de leurs 10 ans, un festival de films sur le handicap.


Les films parlent de vivre dans la société avec un handicap à travers des sujets comme l’intégration socioprofessionnelle, la sexualité ou la résilience.
Image: DR

 

À l’occasion de leurs 10 ans, les Établissements publics pour l’intégration (EPI) ont décidé de mettre le septième art à contribution pour faire passer leur message. L’institution de soutien aux personnes en situation de handicap organise un festival de films sur cette thématique. Cet événement inédit se déroule sur quatre jours, de jeudi à dimanche, entre le cinéma Bio, à Carouge, l’Empire, à Genève, et le Point Favre, à Chêne-Bourg.

Une sélection très variée

Quatorze longs-métrages sont projetés, la plupart d’entre eux étant inédits à Genève et en Suisse. Des tables rondes ont lieu à la suite de certaines projections, parfois en présence de réalisateurs et protagonistes des films. Par ailleurs, carte blanche a été donnée à quatre alumnis de la HEAD (Haute École d’art et de design), qui présentent huit courts-métrages.

Les films sélectionnés – qui viennent de France, d’Italie, d’Espagne, de Suisse, des États-Unis ou d’Europe de l’Est et du Caucase – parlent de vivre dans la société avec un handicap, à travers des sujets comme l’intégration socioprofessionnelle, la sexualité ou la résilience. «La programmation englobe tous les types de handicap, physique, mental et sensoriel, souligne le directeur général des EPI, Alain Kolly. Il y a beaucoup de documentaires, mais aussi de la comédie, avec le film espagnol «Campeones», ou de l’action, avec le film hongrois «Roues libres». Nous ne voulions pas rester trop politiquement corrects.»

Comme l’indique le slogan du festival, «Faire bouger les lignes», le but est de toucher le grand public pour casser les clichés sur le handicap. «Cela fait partie de la mission d’intégration des EPI. Nous avons, parfois à contrecœur, écarté des films certes très émouvants mais qui ne correspondaient pas tout à fait à cet objectif de sensibilisation. Cependant, nous avons aussi cherché une vraie qualité cinématographique», explique Alain Kolly, qui avoue que la sélection a été ardue et a nécessité de visionner des dizaines de films. «En tant que passionné de cinéma, je vois chaque année beaucoup de films qui parlent de handicap mais qui restent confidentiels la plupart du temps. Avec ce festival, nous voulons aussi leur offrir une vitrine.»

Éviter la caricature

Pour organiser l’événement et en faire la programmation, les EPI ont notamment bénéficié du concours de Sara Cereghetti, l’ancienne directrice du festival Filmar en América latina. «J’ai trouvé que c’était un défi intéressant de voir comment le cinéma peut se placer dans cette tension entre complaisance et stéréotypes sur le handicap, confie-t-elle. Il y a parfois quelque chose de dérangeant et de caricatural dans la manière dont des acteurs jouent le rôle de personnes en situation de handicap. C’est pourquoi la programmation comprend une majorité de documentaires.» Antonio Leto, le directeur du cinéma Bio, où ont lieu la plupart des projections, a aussi participé à la programmation, ainsi qu’un collaborateur des EPI en emploi adapté.

Afin de rester fidèles à leur mission d’intégration, les EPI ont également pu compter sur leurs divers ateliers pour la logistique, par exemple pour imprimer le programme. Par ailleurs, toutes les séances sont accessibles aux personnes à mobilité réduite, et les films sont projetés avec des sous-titres adaptés. Certaines séances se feront même avec l’audiodescription et la traduction en langue des signes.

Festival de films sur le handicap Du 4 au 7 octobre à Carouge, Genève et Chêne-Bourg. Prix d’entrée unique: 10 fr. Programme complet sur www.ffhge.ch