En Suisse, les écoles privées dans les cantons riches et urbains

(ats)

La Suisse compte 1291 écoles privées, dont la moitié se trouvent dans six cantons plutôt urbains et riches. Les écoles privées représentent 12% de tous les établissements scolaires suisses et un tiers d’entre elles sont subventionnées.


La formation duale, qui associe apprentissage et école professionnelle, reste la plus prisée en Suisse. Photo Keystone/Gaetan Bally

 

La moitié des écoles privées sont répertoriées dans les cantons de Zurich, Genève, Bâle-Ville, Zoug, Vaud et Schwyz. Ces six cantons sont parmi les huit cantons au plus haut pouvoir d’achat per capita. Quatre écoles privées sur cinq (81%) sont dans des communes à forte densité de population. Par comparaison, celles-ci ne comptent que 55% des écoles publiques.

Une brochure de l’Office fédéral de la statistique (OFS) publiée lundi décortique certaines tendances de la formation en Suisse. Un tiers des écoles privées sont considérées comme subventionnées, dans le sens où plus de la moitié du financement de l’école est public.

La part du secteur privé augmente avec le degré de formation. Six pourcents des écoles primaires sont privées, pour 20% des écoles secondaires et 41% des écoles de degré tertiaire. Quant aux écoles spécialisées, 62% sont privées et subventionnées.

Écoles spécialisées

Une école spécialisée est destinée à recevoir des élèves souffrant d’un handicap, de troubles de l’apprentissage ou du comportement, et ne doit pas être confondue avec les hautes écoles spécialisées (HES) de degré tertiaire. Les écoles spécialisées représentent 4,6% des établissements de la scolarité obligatoire en Suisse.

Genève compte le plus grand nombre d’écoles spécialisées, soit 19% des écoles obligatoires. Il en existe aussi beaucoup au Tessin et dans le Jura. Cela s’explique notamment par la taille des classes, plus petites dans ces cantons (moins de 20 élèves).

Dans sept cantons, la proportion d’écoles spécialisées est en dessous de 3%. C’est le cas du Valais, de Bâle-Ville, Uri, Nidwald, Thurgovie et des Grisons. Il n’y a pas du tout d’écoles spécialisées à Appenzell-Rhodes-Intérieures, car les élèves à besoins particuliers de ce canton se déplacent dans les cantons voisins d’Appenzell-Rhodes-Extérieures ou St-Gall.

La formation duale toujours très prisée

Au niveau de la formation professionnelle initiale, la plus courante en Suisse reste la formation duale, indique encore la broche de l’OFS. Elle comprend une formation pratique en entreprise et théorique en école professionnelle.

Ce constat est surtout vrai pour les Alémaniques. Dans les cantons latins, la formation en école à temps plein est plus prisée. C’est le cas pour un quart des élèves en Suisse romande. Ils sont 28% au Tessin contre seulement 4% en Suisse alémanique.

Manifestation en faveur de la langue des signes

(nxp/ats)

Pour la Journée mondiale des sourds, 300 personnes ont défilé dans les rues genevoises pour défendre la langue des signes.Environ 300 personnes ont défilé dans les rues de Genève, samedi, à l’occasion de la Journée mondiale des sourds. Elles ont déploré le manque de moyens mis en œuvre pour faciliter la vie des malentendants.

Cliquez sur l’image pour voir ou écouter la Vidéo

En Suisse, les personnes sourdes ont beaucoup de peine à recevoir des informations sous une forme adaptée à leur handicap. A Genève, ce droit est pourtant inscrit dans la Constitution. Cette dernière reconnaît également la langue des signes, tout comme le canton de Zurich. Ce geste demeure toutefois insuffisant.

Il faudrait appliquer ces principes, relève Sandrine Burger, la porte-parole de la Fédération suisse des sourds. Dans les transports en commun les annonces se font souvent oralement. A l’hôpital, il n’y a pas toujours de traducteur et se faire comprendre des services de l’administration est un énorme défi pour les sourds.


Retards à l’école

A l’école, les enfants sourds sont confrontés à de grandes difficultés et prennent du retard. Les cours ne sont pas adaptés à leur situation, à l’exception de quelques heures par semaine. Les implants leur permettent un peu d’entendre, mais ne sont de loin pas la solution à tous leurs problèmes, souligne Sandrine Burger.

Les manifestants se sont arrêtés devant une agence des Transports publics genevois (TPG). Quatre femmes se sont lancées dans une petite chorégraphie en langue des signes. Une autre a raconté, toujours avec les mains, ses mésaventures pour simplement se procurer un billet de train à un guichet.

En Suisse, environ 10’000 personnes souffrent de surdité. Les malentendants sont beaucoup plus nombreux, entre 800’000 et million. Parmi eux, on compte beaucoup de personnes âgées, explique Mme Burger. La Journée mondiale des sourds, qui se déroule au début de l’automne, est pour la première fois reconnue par l’ONU.

Une régate d’élite pour des navigateurs pas comme les autres

(24heures.ch)

Pour la première fois, les meilleurs skippers de handivoile se sont affrontés pour s’affranchir des différences.


Les skippers handicapés naviguent sur des voiliers adaptés et s’affrontent en duo ou en solitaire pour la Coupe de Suisse.Image: Jean-Paul Guinnard

 

Équipé aussi bien qu’un Tabarly au beau milieu de l’Atlantique, Antoine Bodmer, 13 ans, s’embarque sur son Pen Duick à lui: le Peinard’Eau, 1 m de tirant d’eau et 3,03 m de long. Sauf que l’exploit de cet esquif n’est pas une traversée en solitaire de l’océan. C’est encore plus. C’est donner l’accès à l’art de la régate à des handicapés mentaux ou physiques, dont certains ont une mobilité si réduite qu’ils ont besoin d’un treuil pour quitter leur chaise roulante et descendre à bord. Rien qui ne les arrêtera. «On a un vent de force 5, sourit Antoine. Avec un peu de chance il y aura même des rafales à 6 ou 7!»

Le port d’Yvonand accueille ce week-end le 7e championnat de handivoile pour l’organisation Swiss Disabled Sailing, basée à Prangins et dont la devise est «Laissez votre différence à terre». C’est la première fois que la compétition a lieu sur le lac de Neuchâtel. C’est aussi la première fois qu’autant de régatiers de handivoile (plus de 70) s’affrontent sous nos latitudes. «On a réussi à réunir plusieurs réseaux amis, au bout d’un moment on finit par se connaître», témoigne Claude Bodmer, père du jeune navigateur du Cercle nautique des Tapa-Sabllias. «C’est un an de travail, mais une sacrée chance. Il y a ici des navigateurs de haut niveau, ils seront au Japon l’an prochain pour la Coupe du monde.» Petite déception toutefois, la manifestation ne comptera pas comme étape vers les JO paralympiques de Paris, qui ont récemment biffé la discipline de l’édition.

«Les Suisses sont assez connus dans le milieu, ils ont remporté la dernière aux Pays-Bas», poursuit Antoine, faisant le tour de son Hansa 303. «Tout est adapté, les bouts sont rassemblés là pour qu’on puisse les tenir, la barre est au centre avec un joystick, la bôme est rehaussée pour qu’on ne la prenne pas sur la tête… Il y a seulement un peu moins de réglages pour les voiles. Ce n’est pas si compliqué, par contre il faut du temps pour se perfectionner.»

Naviguer avec les dents

Sans mains ni pieds, le jovial Patrick Parker navigue, lui, avec les dents. «Ça prend plus de temps, ce n’est pas un avantage dans une course comme celle-ci, plaisante le skipper, mordu de voile depuis des années. J’ai l’habitude d’un Neo495, un quillard plus stable et plus adapté. Pour moi, c’est une façon d’être au milieu des éléments. La voile est un supermoyen d’avoir accès à la liberté et à la vitesse.»

Même ressenti pour Antoine, qui a découvert la voile grâce à la Fondation Étoile Filante il y a plusieurs années. Il n’a pas décroché depuis. «On se sent libre, et on est tous à la même une fois à la barre, valides ou non.»

Les valides? Hormis les quelques équipiers des duos de voile, peu avaient fait le déplacement pour admirer la régate. Un manque d’intérêt que le milieu regrette. «Ça pourrait être une bonne façon de découvrir la discipline, pour les jeunes aussi», poursuit le skipper d’Yvonand.

C’est que la voile pour handicapés, c’est un investissement. Des cours, un rafiot ad hoc, et surtout du temps rien que pour la mise à flot. «Il arrive qu’on repère un joli vent, mais que le temps d’arriver, d’embarquer et de hisser les voiles, le vent soit complètement tombé», sourit-il. Pour une fois, le joran souffle abondamment sur les dizaines de proches et professionnels affairés à mettre les navigateurs à l’eau, tandis qu’un zodiac remettait sur leur cap ceux qui peinaient à trouver bâbord et tribord.

Vendredi, c’est l’équipe française de Gilles Guyon et Olivier Ducruix qui a remporté la première manche. Antoine est arrivé 5e. Dernière régate dimanche.

Assurance: les détectives devraient être autorisés

(nxp/ats)

Les Suisses vont se prononcer le 25 novembre s’ils veulent autoriser les assurances sociales à engager des détectives pour surveiller les cas de fraudes.


Outre les enregistrements visuels et sonores, les espions pourront recourir à des techniques de localisation de l’assuré, comme les traceurs GPS fixés sur une voiture. (Photo: Andrey Popov)

 

Les Suisses diront le 25 novembre si des détectives peuvent à nouveau surveiller d’éventuels fraudeurs aux assurances sociales, si besoin via GPS. Les espions devraient être soumis à une série de conditions dévoilées vendredi par le Conseil fédéral.

La Cour européenne des droits de l’homme avait rappelé la Suisse à l’ordre il y a deux ans, estimant qu’elle n’avait pas les bases légales suffisantes pour autoriser des assureurs à engager des détectives pour étayer un soupçon d’abus et déployer une surveillance empiétant sur la vie privée et familiale d’un assuré.

La loi adoptée par le Parlement lors de la session de printemps doit combler cette lacune. Mais pour les référendaires soutenus par la gauche, elle va beaucoup trop loin. Des détectives pourront être engagés pour débusquer une éventuel fraude à l’assurance invalidité, mais aussi à l’assurance accident, maladie ou chômage.

Technologie variée

Outre les enregistrements visuels et sonores, les espions pourront recourir à des techniques de localisation de l’assuré, comme les traceurs GPS fixés sur une voiture, mais dans ce cas il faudra l’autorisation d’un juge.

Des drones pourraient également être utilisés, à condition qu’ils servent à la géolocalisation et non à une observation. La surveillance ne sera pas limitée à l’espace public, comme les rues ou les parcs. Un assuré pourra être observé sur son balcon s’il est visible d’un endroit librement accessible.

Autorisation fédérale

Selon l’ordonnance d’application mise en consultation vendredi jusqu’au 21 décembre, les spécialistes chargés de l’observation devront toutefois bénéficier d’une autorisation de l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS), en plus des éventuelles autorisations cantonales.

Pour obtenir ce sésame, ils devront faire la preuve qu’ils n’ont pas, depuis 10 ans, été condamnés pour un crime ou un délit, qu’ils n’ont pas fait l’objet d’une saisie ou d’une faillite, et qu’ils disposent des compétences juridiques indispensables, d’une formation suffisante et d’au moins deux ans d’expérience dans le domaine de la surveillance personnelle.

L’autorisation ne devra pas être utilisée à des fins publicitaires. Elle sera valable cinq ans au maximum et pourra être retirée si les conditions ne sont plus remplies. Les assurances sociales devront gérer le dossier de chaque cas d’observation de façon exhaustive et garantir la confidentialité des données. La destruction des dossiers devra être contrôlée et faire l’objet d’un procès-verbal.

La loi prévoit déjà que l’assuré sera informé de l’observation effectuée et qu’il pourra soumettre à un tribunal la légalité de cette surveillance. Selon le projet d’ordonnance, l’assuré pourra consulter en tout temps l’intégralité du matériel recueilli.

Une autiste n’a pas le bon billet, les CFF l’amendent

(20min.ch)

La jeune femme a été contrôlée en 1ere classe alors que son titre de transport n’était valable que pour la 2e classe. Quelques jours plus tard, elle a reçu une prune de 240 francs.


(Photo: Capture d’écran)

 

Sonam a 19 ans et souffre d’autisme infantile. Les personnes atteintes de ce trouble du développement rencontrent des difficultés au niveau de la communication et des interactions sociales. La plupart d’entre elles sont en revanche tout à fait capable de travailler et leurs capacités sont souvent sous-estimées. Selon «Kassensturz», une émission de la télévision alémanique SRF, Sonam figure ainsi parmi les employés les plus rapides de son atelier.

Or, un incident survenu en juillet dernier a ébranlé la confiance en soi que la jeune femme a mis tant d’années à bâtir. Pour des raisons toujours inconnues, Sonam s’est installée dans un wagon de 1re classe alors que son billet n’est valable qu’en 2e classe. Et par manque de chance, elle a été contrôlée ce jour-là.

Niveau de stress élevé

Totalement dépassée par les événements, l’Alémanique s’est levée et est partie au beau milieu du contrôle. Udo Pfeil, qui s’occupe régulièrement de Sonam, ne pense pas qu’elle se soit installée intentionnellement en 1re. A son avis, la jeune femme s’est retrouvée dans une situation stressante. Cela peut par exemple arriver lorsque les wagons de 2e classe sont bondés, explique-t-il. Le fait qu’elle soit partie en voyant le contrôleur montre par ailleurs que son niveau de stress devait être très élevé au moment des faits. Sur le coup, partir était pour elle la seule solution envisageable, résume Udo Pfeil.

Interrogée par «Kassensturz», la mère de Sonam explique avoir été «très surprise» en recevant quelques jours plus tard une amende de 240 francs de la part des CFF pour «voyage sans changement de classe valable» et «abus». Décidée à ne pas accepter la prune, la maman a contacté le service clients de l’ex-régie fédérale afin d’expliquer la situation de sa fille. Elle a précisé son état dans plusieurs lettres et a aussi envoyé une attestation du médecin qui confirme l’autisme infantile de sa fille et donc aussi le fait qu’elle est incapable de discernement.

«Une attestation compréhensible»

A la suite de cet échange de courriers, les CFF ont baissé le montant de l’amende à 140 francs tout en précisant qu’ils ne pouvaient pas en faire davantage.

Pour la mère de Sonam, cette décision est incompréhensible. Son avis est partagé par Caroline Hess-Klein, juriste au sein de la faîtière des handicapés Inclusion Handicap: «Si l’on part du principe que la jeune femme est incapable de discernement, alors les CFF ne devraient pas émettre d’amende. Tant le droit privé que la loi sur l’égalité pour les handicapés interdisent d’amender une personne dans ce genre de situation.»

Registre spécial

Interrogé par l’émission alémanique, Christian Ginsig, porte-parole de l’ex-régie fédérale, affirme: «Il aurait été souhaitable de nous faire parvenir une attestation médicale formulée correctement, que même les non-experts peuvent comprendre et interpréter.» Un tel document devrait, selon lui, comprendre l’intensité du trouble et depuis quand la personne concernée en souffre. Ginsig avoue d’ailleurs qu’avec un tel document les CFF retireraient l’amende.

Pour finir, le porte-parole rappelle qu’il existe un registre spécial dans lequel toute personne ne pouvant pas présenter son titre de transport correctement peut se faire inscrire.