Un tireur aveugle suisse suspendu à vie

(ats)

Un tireur suisse aveugle, âgé de 38 ans, a été suspendu à vie pour tentative d’usage et trafic de produits dopants, a annoncé mercredi le Comité national olympique suisse. Le sportif amateur, dont l’identité n’a pas été révélée, a commis trois infractions entre 2012 et 2016 et a été suspendu à vie par la chambre disciplinaire, a indiqué Swiss Olympic, précisant que trois infractions commises en l’espace de dix ans entraînent une suspension définitive.

Image d’illustration. (Photo: Keystone)

 

Sur la base de communications du service des douanes, la Fondation Antidopage Suisse a mené plusieurs procédures administratives.

Les investigations ont alors révélé que l’athlète «avait proposé à la vente sur son site internet, parfois avec succès, des produits dopants interdits».

Des produits à disposition sur Internet

L’homme proposait de la testostérone ainsi que des stéroïdes anabolisants comme la méthandiénone et le stanozolol, des hormones de croissance ou d’autres produits détournés de leur usage comme le tamoxifène, utilisé par les adeptes de la musculation. La suspension du tireur aveugle est effective depuis le 21 juin 2017 et s’applique «à tous les sports», précise Swiss Olympic.

L’athlète qui a «indirectement admis avoir vendu divers produits» a également été condamné à une amende et à verser un dédommagement à Swiss Olympic, pour un montant total de 4’750 francs.

Des malvoyants testent des lunettes révolutionnaires

(Le Nouvelliste)

Séduits par le dispositif numérique testé lors d’une pièce de théâtre, les utilisateurs attendent une prise en charge par l’assurance invalidité, jugeant prohibitif le prix de 10 000 francs.


Quatre malvoyants ont testé les lunettes électroniques révolutionnaires, dimanche soir au Théâtre Alambic. GABRI

 

PAR ROMAIN.CARRUPT

Les lunettes électroniques eSight pourraient changer la vie de nombreux malvoyants. Et ce n’est pas seulement leur concepteur qui le prétend. Dimanche soir au Théâtre Alambic à Martigny, quatre handicapés de la vue ont testé cette technologie canadienne commercialisée en Suisse depuis le début de l’année.

Présent dans la salle, Denis Maret n’a presque raté aucun détail de la pièce «Le mariage nuit gravement à la santé». Le Montheysan ne voit pourtant que d’un oeil, et ce avec une acuité visuelle de seulement 3%. «C’est bien plus agréable que l’audio-description», confie-t-il, ébahi. Zoomer jusqu’à 24 fois Télécommande en main et masque vissé sur la tête, le malvoyant a figé les scènes qui présentaient trop d’éléments flous pour sa vision amoindrie. Il a ensuite zoomé – jusqu’à 24 fois – sur ces zones imprécises. «Les agrandissements fonctionnent à merveille et le jeu avec les contrastes est très efficace.» Autre spectateur, Michel Chambovey se montre également enthousiaste. Avec une acuité visuelle supérieure à celle de son voisin de siège – 10% à l’oeil gauche et 30% à l’oeil droit – le Martignerain n’abaissait les lunettes électroniques sur ses propres verres que lorsqu’un petit détail lui échappait. «Le support est léger et facilement maniable, alors ce n’est pas un problème.»

Pas que pour le théâtre

Les lunettes eSight ne conviennent de loin pas qu’aux pièces de théâtre. Denis Maret se verrait bien s’en servir pour repérer les obstacles d’une ruelle, avant de s’y enfoncer – plus confiant – avec sa canne blanche. Ou sur le siège passager d’un véhicule, tant il redoute aujourd’hui les tours en voiture. «J’aurais sans doute moins la trouille si je voyais le trafic. Et je pourrais même apprécier le paysage, qui sait?» se met-il à imaginer. De son côté, Michel Chambovey a déjà essayé ces lunettes pour la lecture: «On peut se balader dans le texte d’un simple mouvement de tête. C’est vraiment très pratique.» Conquis par l’appareil, le malvoyant retournera le tester au centre optique Titzé à Sion, l’unique revendeur valaisan. Va-t-on bientôt croiser Michel Chambovey avec un masque blanc sur la tête? «Je suis convaincu qu’il améliorerait grandement mon quotidien si je l’utilisais deux à trois heures par jour. Mais il est encore beaucoup trop cher.»

Regards tournés vers l’AI

Les autres handicapés de la vue rencontrés dimanche à Martigny considèrent, eux aussi, le prix des lunettes eSight (10 000 francs la paire) comme prohibitif. Ils appellent de leurs voeux une prise en charge par l’assurance invalidité (AI). Responsable des moyens auxiliaires à l’Office cantonal AI, Christian Arlettaz indique que les utilisateurs potentiels peuvent, de manière générale, adresser à ses services une demande accompagnée d’un devis. «Nous analysons ensuite si le type de dispositif qui nous est présenté entre dans le catalogue des prestations remboursées. Si c’est le cas, il faut encore que le système soit simple, adéquat et économique par rapport à ce qui existe déjà sur le marché.» En cas de doutes, l’Office fédéral des assurances sociales est appelé à se prononcer. A l’échelle du globe, l’entreprise eSight présente dans 45 pays se targue de milliers de clients. En Suisse, quelques dizaines d’utilisateurs ont, pour l’heure, adopté le produit. Aucun d’eux n’est Valaisan. Pour Hervé Richoz, rédacteur à la Fédération suisse des aveugles et malvoyants, ce n’est qu’une question de temps. Le marché existe bel et bien dans le pays: «Ce masque numérique révolutionnaire pourrait ouvrir un nouveau monde à 50 000 personnes en Suisse.» Surtout si l’AI le prend en charge.

Comment ça marche?


Présentation des lunettes électroniques eSight

 

Avec la télécommande, le malvoyant capture l’image qu’il veut observer de plus près. Il zoome ensuite sur celle-ci jusqu’à 24 fois et la parcourt d’un simple mouvement de tête. Il peut aussi sélectionner le contraste qui convient le mieux à sa déficience visuelle.

Pour permettre ces différentes fonctionnalités, une caméra très haute définition projette l’image figée sur deux écrans OLED. A terme, un dispositif de synthèse vocale lira le texte photographié directement dans les oreilles du handicapé de la vue.

«À l’État, le handicap doit devenir l’affaire de tous»

(24heures.ch)

Après vingt-six ans passés à la tête de Pro Infirmis Vaud, Monique Richoz prend sa retraite à la fin du mois.


Monique Richoz a dirigé Pro Infirmis Vaud de 1992 à 2018, une période charnière pour la section qui a quadruplé son budget dans ce laps de temps. Image: Odile Meylan

 

Dans le domaine du handicap, l’expertise de Monique Richoz ne se discute pas. Directrice de Pro Infirmis Vaud depuis 1992, la Morgienne d’origine, diplômée de l’École d’études sociales et pédagogiques, prendra sa retraite à la fin du mois. À l’époque assistante sociale, présidente de la corporation, elle avait postulé auprès de l’association «pour être plus proche de la population cible» à laquelle se dédie son employeur. «Et pour amener des projets, faire évoluer l’action.» Ce qu’elle aura fait vingt-six ans durant. Elle analyse le chemin parcouru par la cause qu’elle défend, et les ombres au tableau.

Après tant d’années, quel est votre état d’esprit?

Ce qui prédomine, c’est le sentiment que beaucoup reste à faire. Le temps passe si vite quand on est passionné. Au comité, on me dit: «Tu sais, il faut une génération pour que les choses changent vraiment». Et c’est vrai.

Justement, comment a évolué la perception du handicap?

Il y a eu un changement de paradigme avec le mouvement Independent living, né dans les années 70 en Californie et qui défend l’autodétermination de la personne. Il s’est répandu à travers le monde et en Suisse, c’est au début des années 90 que les pouvoirs publics ont commencé à y être sensibles. Jusqu’alors, on considérait que les professionnels savaient ce qui était bien pour la personne handicapée. Cela passait par une mise à l’écart de la société, dans des institutions spécialisées dotées de gros moyens.

De quelle manière cette révolution copernicienne a-t-elle touché le Canton?

Quand Pro Infirmis a repris ce discours, on s’est fait traiter de passéistes! Au début des années 90, le Canton de Vaud était fier de ses CMS, les premiers de Suisse, qui couvraient tout le territoire avec des prestations de soins à domicile. Interdit de critiquer ce système. Même s’il est calqué sur les besoins des personnes âgées et ne convient pas si ceux du bénéficiaire sont différents. En 1993, j’ai un nouveau client. Son père, tétraplégique après un accident, refuse d’aller en institution et veut rester chez lui. L’assistante sociale s’est dit: «Il faut lui permettre d’employer lui-même son aide à domicile.» Huit ans plus tard, nous avons lancé le projet PACHA. La personne engage son personnel, le gain en qualité de vie est indéniable, et ça coûte moins que le CMS. L’idée fut difficile à faire passer. En séance, un chef de service a même lâché: «Enfin! Un handicapé ne va tout de même pas signer un contrat de travail comme employeur!» L’État nous a quand même suivis et a ouvert une brèche. D’autres organisations se lancent également. La Confédération s’est intéressée à ce modèle. Il est en vigueur dans toute la Suisse à présent.

Le maintien à domicile remet en question la mission même des institutions. Quel est leur avenir?

Elles doivent rebondir, changer de mission, exploiter leur expertise autrement. Le fait est qu’elles ont un poids politique énorme, hérité du passé. Souvent, des députés siègent dans leur conseil de fondation et leur servent de relais. On voit que les établissements d’enseignement spécialisé freinent devant la philosophie de l’école inclusive. De manière générale, les institutions représentent aussi une forme de sécurité pour les familles, un gage de sérieux. Mais leurs bâtiments ont souvent été construits à l’extérieur des villes et des villages, car à l’époque on cachait le handicap. Cela ne contribue pas à sa pleine intégration dans la société.

Le regard sur le handicap a tout de même changé en trente ans?

Oui, avant, on était surtout dans l’apitoiement. Mais globalement, la définition même du handicap a changé: dans les années 90, les travaux de l’anthropologue Patrick Fougeyrollas sur les «processus de production du handicap» vont souligner que si l’environnement est plus ou moins inadapté, la personne sera plus ou moins en situation de handicap. Installer une boucle magnétique dans un auditoire ou une église permet à un malentendant d’avoir une réception parfaite et gomme son handicap, par exemple. C’est dès lors l’espace public qu’il faut repenser et aménager.

Sur ce plan-là, de réelles avancées?

La loi sur l’égalité pour les handicapés, qui était un contre-projet à l’initiative «Droits égaux», est entrée en vigueur en 2004. Elle ne va pas très loin. Seules les nouvelles constructions ou celles faisant l’objet de grosses rénovations doivent être accessibles; l’environnement bâti est donc peu touché.

N’est-ce pas qu’une question d’argent?

Évidemment, quand on veille à l’adaptation au moment d’élaborer les plans, la majoration du coût est minime voire inexistante. Mais ce que nous appelons les facilitateurs, comme les lifts, les rampes, les signalétiques claires, sont en fait utiles à toute la population. Ce que nous demandons, c’est que le coût de l’aménagement ne soit pas à la charge du social, mais du département dont le projet émane. Et cela ne vaut pas que pour les constructions. Un exemple: pourquoi est-ce le Service des assurances sociales et non celui des Affaires culturelles, le SERAC, qui finance l’adaptation de spectacles pour les aveugles? Le SERAC ne pourrait-il pas subordonner ses subventions à l’adoption de mesures en faveur des personnes handicapées? On ne cesse de déplorer l’augmentation des charges liées au social. En faisant supporter ces coûts par tous les services concernés, le handicap deviendrait l’affaire de tous.

Est-ce que l’économie privée s’ouvre aux handicapés?

Pas assez. Mais est-ce qu’on donne les bons outils, les bonnes formations, aux personnes handicapées? Sont-elles employables dans ce marché de plus en plus compétitif? On sent une volonté forte de l’Office fédéral des assurances sociales pour qu’elles puissent travailler. Les offices AI font de gros efforts pour communiquer sur le nombre des mesures d’insertion professionnelle – cours, aides pour préparer un CV, un stage, etc. – qui sont en hausse dans le canton de Vaud. Hélas, le nombre de postes de travail que l’AI arrive réellement à décrocher pour les rentiers stagne. Il y en a eu 595 en 2012, et 557 en 2017. Il est admis que le taux de personnes handicapées dans la population reste stable, autour des 10%, elles sont donc de plus en plus nombreuses du fait de la démographie. À côté de ça, le nombre de rentiers ne cesse de diminuer: ils étaient 230 300 il y a cinq ans, 218 000 l’an dernier, car les conditions de l’éligibilité ne cessent de se durcir. Que deviennent les autres? Nombreux se retrouvent à la charge des cantons.

L’accès à la rente AI reste la source de préoccupation majeure?

Oui. La qualité de vie des personnes handicapées s’est globalement améliorée, mais on rend plus difficile l’obtention d’une rente. De plus, la Confédération n’adapte pas le montant des subventions dédiées au conseil social, prestation de base que Pro Infirmis dispense, et durcit les critères pour en bénéficier. Depuis peu l’OFAS, pour nous verser des subsides, exige que la personne que l’on conseille soit reconnue par l’AI. Il ne reconnaît donc plus le travail consistant à aider quelqu’un à faire valoir son droit à une rente. Voilà le tableau actuel et cette ombre-là est très préoccupante.

Bénévolat: rencontre avec cette Suisse solidaire

(illustre.ch)

A Genève, Fribourg ou dans le Jura, ils aident, travaillent et donnent sans compter. Ces Romands ont décidé de consacrer une partie de leur temps libre à l’autre, à celui qui a eu moins de chance.

«Nous nous sommes apprivoisés»


A la Baby-Plage de Genève, sous les yeux d’Eve, Amir s’adonne à son activité favorite: la natation.Photo ©Jean Revillard/Rezo

 

Eve Savelli, 33 ans. Actrice à Genève, elle accompagne Amir, handicapé mental, lors d’activités diverses et variées pour le compte de l’association AGIS.

C’était il y a deux ans. Eve Savelli, jeune comédienne et metteuse en scène genevoise, veut donner de son temps pour les autres, «pour ceux qui ont eu moins de chance dans la vie». Sur internet, elle tombe sur un appel de l’association genevoise AGIS, qui cherche des référents bénévoles pour des personnes handicapées. «j’avais toujours eu envie de le faire, mais, par manque d’organisation, je ne pensais pas avoir le temps, ce qui était faux», explique la jeune femme de 33 ans.

En mai 2016, elle rencontre donc Amir, un handicapé mental de 35 ans. Après un temps d’apprivoisement nécessaire, la relation bénévole-handicapé se transforme en un roman d’amitié. Balades en Gruyère, pique-niques, pièces de théâtre ou encore concerts au Victoria Hall, Eve et Amir se voient régulièrement. «Mais ce que préfère Amir, c’est nager! Nous avons fait presque toutes les plages du bassin genevois», raconte Eve, rieuse. Et ce sont des moments que la jeune femme vit pleinement.

En effet, pas question d’être ailleurs: «A chaque rencontre, je me dois d’être avec Amir à 100%, j’essaie de lui faire oublier son handicap et je l’encourage à vivre le moment présent.» Deux ans après leur rencontre, Eve fait le bilan: «Je me sens utile. Avec Amir, nous avons vécu tellement de moments de rire! Si je venais à ne plus le revoir, il me manquerait terriblement.»

Photo ©Jean Revillard/Rezo

 

«j’avais l’impression de ne rien savoir faire»

Kevin Sanchez, 26 ans. En deuxième année de master d’études de genre à l’Université de Genève, il a passé une semaine dans une famille de paysans au Noirmont (JU).

Tout commence par une histoire de militantisme. Kevin Sanchez, 26 ans, membre de SolidaritéS Genève, un mouvement anticapitaliste, féministe et écologique, veut «du concret». «Je fais du militantisme à l’université ou en politique, mais tout est très abstrait, je n’avais pas de réel contact avec les gens, ce dont j’avais besoin pour confronter mes idées à la réalité des autres.»

L’année dernière, un ami lui parle de Caritas-Montagnards, un programme pour aider les familles paysannes suisses vivant dans la précarité. Kevin s’inscrit et est contacté peu après par une famille du Noirmont, dans le Jura. Il y passera une semaine. C’est la saison des foins; nourri et logé, le jeune homme moissonne et andaine sans relâche pendant une semaine. A la ferme, il découvre un travail harassant et sans horaires, «car la journée de travail ne se termine pas avant que tout soit fait, peu importe l’heure, peu importe le jour», mais surtout dépaysant. «Quand j’y suis arrivé, le premier soir, je ne comprenais rien du tout et j’avais l’impression de ne rien savoir faire. Finalement, un Genevois est plus proche d’un New-Yorkais que d’un paysan de son propre pays.»

Mais Kevin s’accroche, s’attache à la famille, avec qui il s’entend tous les jours un peu mieux, et confronte ses idées de citadin à la réalité d’une exploitation agricole. «Nous vivons dans le même pays mais nos façons de vivre sont si éloignées, je voulais vivre et comprendre leur réalité pour peut-être, dans le futur, apporter des réponses élaborées à leurs problèmes et pouvoir les aider au mieux.» Une semaine plus tard, le jeune homme quitte la famille avec regret et une envie:«Recommencer l’année prochaine!»

Jonathan rend visite à Yvan deux heures par semaine. Ensemble, ils discutent beaucoup. «Nous nous sommes attachés l’un à l’autre.»Photo ©Jean Revillard/Rezo

 

«Cela m’aide à relativiser»

Jonathan Montavon, 24 ans. Apprenti restaurateur et bénévole au centre Rencontres pour personnes traumatisées cérébrales de Courfaivre (JU).

«Il y a un peu plus d’un an, je feuilletais une brochure et je me suis rendu compte qu’à seulement quelques kilomètres de chez moi un centre de rééducation pour traumatisés cérébraux cherchait des bénévoles.» Sans hésiter une seconde, le jeune homme s’y présente. Après une journée d’essai, il intègre l’équipe. Sur place, il rencontre Yvan.

Il y a deux ans, Yvan a été victime d’un accident vasculaire cérébral. Jonathan s’attache à celui «qui pourrait être mon père». «C’était un peu froid au début, mais les choses ont vite changé et nous avons presque une relation de père à fils aujourd’hui.» Jonathan rend visite à Yvan deux heures par semaine. Ensemble, ils discutent, jouent aux échecs, aux cartes ou à la pétanque. «Nous avons tellement à apprendre des autres, notamment de ceux qui ont eu moins de chance que nous dans la vie.

Celui qui dit qu’il n’a pas le temps n’a simplement pas envie et, personnellement, je n’ai jamais eu l’impression de perdre le mien.» Aujourd’hui, Jonathan a commencé un apprentissage dans la restauration mais, aussi longtemps qu’il le pourra, il continuera à voir Yvan. «Ces rencontres m’aident aussi à relativiser; je ne sais pas si je suis devenu plus humain mais, en tout cas, définitivement plus empathique et j’arrive à me mettre à la place des autres, ce qui est essentiel.»


Jean-Marc admire des pièces retrouvées à Rossens (FR) lors de la découverte d’une nécropole de l’âge de bronze.Photo ©Jean Revillard/Rezo

 

«C’est L’histoire d’une passion»

Jean-Marc Egger, 59 ans. Bénévole pour le Service archéologique de l’Etat de Fribourg.

«J’ai acheté un détecteur de métaux, un appareil photo, et voilà comment tout a commencé!» Il y a quelques années, Jean-Marc Egger connaît de graves ennuis de santé. Il doit arrêter son activité de ferronnier d’art, mais pour lui «pas question de rester couché toute la journée»! Passionné d’histoire, il part à la découverte de son canton, détecteur de métaux à la main.

«Je me baladais près de la muraille d’Avenches, à Villarepos (FR), et là je tombe sur des monnaies romaines. J’ai commencé à paniquer et ai pris contact avec le service archéologique, je venais de tomber sur ce qu’on présume être une nécropole, vous imaginez?» Le service cantonal lui délivre une autorisation* et Jean-Marc commence à participer aux fouilles.

Aujourd’hui, il participe aussi à la formation des étudiants en archéologie de l’Université de Lausanne, à qui il apprend à utiliser des détecteurs de métaux. «Je suis devenu une espèce d’archéologue autodidacte.» Une activité bénévole, puisque Jean-Marc n’est pas rémunéré. Mais qu’importe, car tout cela est une histoire de passion et d’amour pour son canton, auquel il se consacre aujourd’hui: «Pas besoin d’aller en Egypte pour découvrir des merveilles!»

* La prospection au moyen d’un détecteur de métaux est interdite sur l’ensemble du territoire fribourgeois sans autorisation du Service archéologique de l’Etat de Fribourg.


Une fois par mois, le Café Vaudois à Ecublens invite des personnes âgées à partager un repas.Photo ©Jean Revillard/Rezo

 

«Aider les autres, c’est dans mon ADN»

Catherine Meuter, 72 ans. Enseignante à la retraite et bénévole pour Pro Senectute à Ecublens (VD).

Un vendredi par mois, Catherine Meuter, enseignante à la retraite, passe son heure de midi au Café Vaudois à Ecublens. Ces «tables au bistrot» organisées par l’association Pro Senectute Vaud permettent aux personnes âgées ou isolées «de partager un moment chaleureux et de se rencontrer». Depuis deux ans et demi, la bénévole anime le repas avec bonne humeur et énergie. «C’est quelque chose de très naturel. Aider les autres, c’est dans mon ADN», s’exclame celle qui est aussi bénévole pour les «quartiers solidaires» d’Ecublens.


«Ariane dans son potager: «Produire mes propres graines s’inscrit dans ma volonté de sauvegarde de l’environnement.»Photo ©Jean Revillard/Rezo

 
«Ariane dans son potager: «Produire mes propres graines s’inscrit dans ma volonté de sauvegarde de l’environnement.Photo ©Jean Revillard/Rezo»

«Un jardin donne toujours trop»

Ariane Davet. Educatrice spécialisée et bénévole pour la fondation ProSpecieRara à Siviriez (FR).

Pas facile pour une Genevoise pure souche de débarquer à Siviriez, petit village du canton de Fribourg. Pourtant, aujourd’hui, Ariane Davet ne quitterait la Glâne pour rien au monde. Sur place, elle se met au jardinage et découvre ce qui deviendra sa passion: produire ses propres graines. Plus tard, elle rejoint la fondation ProSpecieRara, qui défend la culture des anciennes espèces, et, depuis, son potager regorge de tomates jaunes ou de haricots nains. Et puis, quoi de mieux qu’un jardin pour interagir? «Il nous donne toujours trop, alors nous aussi nous donnons beaucoup!»

La Chaise rouge fête ses cinq ans au Festival Label suisse

(ATS)

Une chaise de 6 mètres de haut a été érigée vendredi soir sur la place Centrale à Lausanne. Dévoilée par la marraine de l’événement Silke Pan, elle marque les 5 ans de l’initiative qui permet à des personnes en situation de handicap d’effectuer des sorties.


Photo: KEYSTONE/SALVATORE DI NOLFI

 

Depuis 2013, la Chaise rouge propose un accompagnement bénévole pour des promenades en montagne, de la natation en piscine ou dans le lac, des sorties culturelles, mais aussi pour se rendre à des festivals, soulignent La Croix-Rouge et Pro Infirmis Vaud, les initiateurs du projet. Ils ont saisi l’opportunité du Festival Label suisse pour fêter son 5e anniversaire.

La prestation est désormais marrainée par l’athlète émérite Silke Pan. Son parcours montre que rien n’est impossible, mais que tout est difficile lorsque chaque action du quotidien est entravée par un dommage cérébral ou physique, relève le communiqué.

Formation de haut niveau

La Croix-Rouge vaudoise et Pro Infirmis Vaud se sont alliés pour proposer cette prestation. Ils ont obtenu le soutien du Service des assurances sociales et de l’hébergement. Une formation de plusieurs jours centrée sur les types de handicap, la relation à autrui et la prévention des risques d’accident assure le très haut niveau de compétences des accompagnants.

En complément, la Chaise rouge propose aussi un service ponctuel en partenariat avec divers festivals: le Venoge Festival, le Cully Jazz, le Festi Musique de Moudon, les Scènes du Chapiteau et, bien entendu, le Label Suisse Festival.