Engager un autiste peut s’avérer être un bon calcul

(24 heures)

Un colloque à Fribourg s’intéresse aux difficultés rencontrées par les autistes à obtenir un emploi


Véronique Zbinden Sapin, professeure à la HETS-FR, est spécialiste de l’autisme. Image: DR

Le taux d’emploi des personnes atteintes de trouble du spectre de l’autisme (TSA) est très bas. Éprouvant, à des degrés divers, des difficultés dans les interactions sociales, elles développent souvent un comportement répétitif et leurs perceptions sensorielles sont en général exacerbées.

A l’heure où l’assurance-invalidité (AI) devient plus restrictive dans l’octroi de rentes, les insérer et les maintenir dans le marché du travail apparaît donc comme essentiel. Un colloque organisé par la Haute École de travail social Fribourg (HETS-FR) le 18 juin se penche sur la question. Véronique Zbinden Sapin, professeure et spécialiste de l’autisme à la HETS-FR, revient sur les enjeux liés à l’intégration professionnelle des personnes atteintes de TSA.

Comment aider les personnes atteintes de trouble du spectre de l’autisme à s’intégrer dans le marché du travail?

L’autisme est un handicap invisible de prime abord. Il nécessite certaines adaptations lors de l’engagement. L’entretien d’embauche peut constituer un obstacle de taille dans certains cas et le remplacer par une immersion directe dans l’activité est une piste possible. Adapter le lieu et l’organisation du travail peut s’avérer parfois nécessaire: éviter les open spaces (à cause de la sensibilité au bruit de ces personnes), ne pas exiger trop de flexibilité, établir un cahier des charges très précis…

Que peuvent apporter les personnes atteintes de TSA à une entreprise?

Elles ont souvent la capacité à traiter de grandes quantités d’informations de manière très structurée, quasi algorithmique. D’ailleurs, d’importantes entreprises informatiques recherchent expressément ce genre de profil. Mais il faut se défaire de l’idée que les personnes atteintes de TSA sont compétentes uniquement devant un ordinateur, dans les mathématiques ou dans des domaines techniques. Selon le degré de sévérité de leur trouble, elles peuvent accéder à presque toutes les professions. Leur souci du détail rend par exemple certaines d’entre elles très compétentes même dans la traduction. Et surtout, leur manière atypique de percevoir leur environnement peut s’avérer précieuse pour de nombreux employeurs. Elles voient des détails que personne ne perçoit.

Comment préparer l’avenir professionnel de son enfant atteint de TSA?

Il faut dès la scolarité obligatoire se faire conseiller par des spécialistes. En partant des points forts et intérêts de l’enfant, il est possible de construire avec lui un projet professionnel. Envisager un stage dans un environnement adapté peut ainsi constituer un bon point de départ.

M Zero AG rappelle le produit d’entretien « ZOGGS Fogbuster & Lens Cleaner » pour des lunettes de piscine

(Office fédéral de la santé publique/OFSP)
Communiqué de presse du 14 juin 2018

En collaboration avec l’Office fédéral de la santé publique (OFSP), M Zero AG rappelle un lot du produit d’entretien pour des lunettes de piscine « ZOGGS Fogbuster & Lens Cleaner ». L’usage du produit peut engendrer des irritations et brûlures oculaires. Le prix d’achat sera remboursé aux clients concernés.

Quel danger résulte du produit concerné?

À cause d’un défaut de fabrication, l’usage des produits concernés peut engendrer des irritations et brûlures oculaires.

Quels produits sont concernés?

Le rappel de produit concerne le lot « 105R » du produit d’entretien pour des lunettes de piscine « ZOGGS Fogbuster & Lens Cleaner » (numéro d’article 300661). Les produits concernés ont été vendus en Suisse dans des magasins d’articles de sport entre février et mai 2018.

Le numéro de lot « 105R » est imprimé sur le verso de l’emballage (cf. l’image ci-dessous)

 

Que doivent faire les consommatrices et consommateurs concernés?

Les clients sont priés de ne plus utiliser les produits concernés et de les retourner à leur magasin d’articles de sport ou à M Zero AG. Le prix d’achat leur sera remboursé. Les clients, qui ne connaissent pas le numéro de lot et qui ont acheté le produit après le 31 janvier 2018 ne doivent pas non plus continuer à l’utiliser.

Handicapé, il tombe du 2ème étage d’une fenêtre d’un foyer

(TDG)

Le jour de Pentecôte, un résident de Clair Bois a chuté du deuxième étage par une fenêtre mal sécurisée.

Lui et sa famille n’oublieront pas de sitôt la Pentecôte. Ce lundi-là, un résident de Clair Bois est tombé du 2e étage du foyer des Minoteries, dans le quartier de Plainpalais. Le malheureux a fini sa course sur le bitume. «Il a été pris en charge immédiatement par nos équipes et celles des secours, avant d’être hospitalisé conscient, mais dans un état grave, informe Pierre Coucourde, directeur général de cette fondation spécialisée dans l’accompagnement de personnes polyhandicapées. Sa santé s’est depuis lors améliorée et il est à présent hors de danger, ce qui constitue un grand soulagement.» Souffrant d’une fracture du bassin, l’homme, âgé d’une petite trentaine d’années, reste cependant hospitalisé. Un accompagnement a aussi été assuré pour sa famille, ajoute Pierre Coucourde: «Elle pourrait, si elle le souhaite, déposer une plainte, ce qu’elle envisage de faire à notre connaissance. Nous n’avons rien à cacher et avons initié un bon suivi avec elle.»


Quartier des Minoteries où un résident de Clair Bois s’est fracturé le bassin en tombant du 2e étage de son foyer. Image: Pascal Frautschi

 

«Accident inacceptable»

Très choqué, le directeur des Minoteries s’est mis en congé quelques jours. La police genevoise mène l’enquête, mais Pierre Coucourde n’attend pas ses conclusions pour admettre un manquement de son institution. «Quelles que soient les circonstances qui ont mené à l’accident, nous avons failli dans notre mission première, qui est d’assurer la sécurité de nos bénéficiaires», estime-t-il dans un récent courrier adressé aux collaborateurs et aux familles des résidents de Clair Bois. Le lundi de Pentecôte donc, vers 19 heures, ce résident mobile, qui se trouvait dans une phase agitée selon nos informations, a pu accéder à la fenêtre de sa chambre: «A ce stade de nos investigations, il semble que le système de sécurité équipant cette fenêtre avait été mal ou pas engagé, rapporte le patron de Clair Bois. Inacceptable, ce grave accident doit servir d’électrochoc pour que cela ne se reproduise plus. Au-delà de l’enquête policière en cours, des mesures ont d’ailleurs déjà été prises pour garantir la parfaite sécurité des bénéficiaires de Clair Bois.» Parmi elles: une sécurisation plus restrictive de tous les ouvrants des Minoteries et un audit immédiat des zones à risques de l’ensemble des foyers.

Sécurité à la loupe

«Nous allons aussi compléter la formation de nos collaborateurs sur les questions de sécurité et effectuer une révision des situations des résidents mobiles ayant des troubles du comportement qui nécessitent des mesures sécuritaires spécifiques», précise Pierre Coucourde. La Fondation Clair Bois était jusqu’alors plutôt habituée à des personnes en fauteuil roulant et les foyers équipés pour cette population, note le directeur général: «C’est le cas aux Minoteries où nous voulons investir au plus vite pour changer toutes les fenêtres et renforcer ainsi la sécurité des bénéficiaires mobiles. Les ouvrants des nouvelles structures, telles que celle que nous nous apprêtons à inaugurer à Lancy, bénéficient d’une sécurisation plus restrictive.»

Carences en personnel?

Au-delà de l’aspect purement technique visant à garantir la sécurité des lieux, des carences en personnel qualifié sont relevées. «Les week-ends et les jours fériés, pour des raisons d’économies, il n’y a pas d’infirmiers aux Minoteries, reproche une collaboratrice. Avec des collègues, nous avons, à plusieurs reprises, tiré la sonnette d’alarme sur les limites à faire appel à des employés occasionnels (souvent des jeunes en formation). Ces gens-là n’ont pas la formation requise pour faire face à l’agitation d’un résident.» Pierre Coucourde tempère ces attaques: «Même si nos institutions sont essentiellement centrées sur l’éducatif, nous disposons d’un important dispositif de personnel soignant. Et les employés occasionnels ne travaillent pas en solo! Il est vrai qu’en fonction des besoins spécifiques des foyers, il n’y a pas toujours d’infirmiers sur place. Cette question des ressources en fonction des besoins doit être examinée en détail. Mais il semble malheureusement que cet accident soit le fruit d’un relâchement collectif sur la fermeture des fenêtres. Une défaillance d’équipe, et non pas celle d’un seul individu.»

Dans le studio Sweet Rebels, les créateurs sont des personnes en situation de handicap mental.

(Tribune de Genève)


Joakim, Ursula et Émilie travaillent dans la bonne humeur, sous la supervision de l’apprentie Alev. Image: Vanessa Cardoso

 

C’est un studio de design graphique comme les autres, ou presque. Chez Sweet Rebels, à Nyon, on crée des logos, des affiches, des étiquettes de bouteilles, et toutes sortes de supports de communication visuelle. La particularité de cette agence, c’est qu’ici, les artistes sont principalement des personnes en situation de handicap mental, encadrées par un directeur, Yves Portenier, une apprentie et, à l’occasion, des stagiaires étudiants en arts graphiques. «Nous avons tous des capacités et des talents différents et uniques. Nous sommes tous des créatifs», souligne un texte de présentation de Sweet Rebels au ton très égalitaire.

Des artistes prolifiques

Ce jour-là, l’équipe œuvre à la production d’un visuel de promotion des Special Olympics, qui se sont tenus à Genève à la fin de mai. «Nous faisons souvent des travaux en lien avec l’intégration sociale, explique Yves Portenier. La sensibilisation à cette question fait partie des buts de l’agence.» Après avoir expliqué le principe de ces Jeux olympiques pour personnes en situation de handicap mental, le graphiste et fondateur de Sweet Rebels lance: «Nous allons essayer de faire une illustration pour dire que nous soutenons ces jeux. Ça vous branche?» Émilie Adler est enthousiaste: «Ouais! Je vais travailler sur la flamme.» Et de se mettre illico à peindre une flamme olympique, avant d’enchaîner avec une série de judokas très stylisés. Ursula Künzi s’attache quant à elle à dessiner des cyclistes, et Joakim Hoff s’intéresse au golf et à la natation. «J’aime bien faire ça, c’est mon métier, proclame Émilie. Je suis fière quand je vois mes dessins sur une affiche ou ailleurs.»

Trouver des mandats payés

En peu de temps, les artistes peignent toute une série d’images, qu’Yves Portenier scannera et retravaillera ensuite pour les mettre en page sur des communiqués, newsletters et autres. Si, en l’occurrence, il ne s’agit pas d’un mandat rémunéré, Sweet Rebels a déjà travaillé pour la Ville de Nyon, les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), une marque de limonade ou le Lion’s Club, entre autres. «Vu que nous ne touchons pas de subventions, la seule manière de pérenniser notre projet, c’est d’obtenir des mandats payés, précise le directeur. C’est toute la difficulté. Sur le principe, certains clients trouvent géniale l’idée de Sweet Rebels, mais ils n’osent pas faire le pas. Nous sommes trop en rupture avec le style de graphisme très épuré qu’on apprécie en Suisse.»

Mandat rémunéré ou non, Ursula, Joakim et Émilie, présents depuis la fondation de Sweet Rebels il y a un peu plus de deux ans, sont payés pour leur travail, par le biais des institutions dans lesquelles ils vivent. Pour Yves Portenier, cette activité à laquelle il consacre plus de la moitié de son temps de travail s’apparente souvent à du bénévolat. Mais sa motivation est ailleurs: «J’ai toujours été à la recherche de sens dans ce que je fais. Dans la communication, ce n’est pas toujours évident.»

Permettre aux personnes en situation de handicap d’exercer une activité professionnelle est un pas important vers une plus grande autonomie et une meilleure reconnaissance sociale. Mais les activités qui leur sont généralement proposées ne pas forcément très valorisantes et en tout cas rarement créatives, contrairement à ce qui se fait chez Sweet Rebels. AN.G.

Markus Schefer élu au Comité des droits des personnes handicapées de l’ONU

(Conseil fédéral)
Communiqué de presse du 12.06.2018

Le 12 juin 2018, la Conférence des États parties à la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH) a élu à New York neuf nouveaux membres du Comité des droits des personnes handicapées. Dès 2019, la Suisse sera représentée pour la première fois dans ce comité grâce à l’élection de Markus Schefer.

 

Markus Schefer est professeur de droit public et administratif à l’Université de Bâle. Expert reconnu en matière de droits humains et de droits fondamentaux, il est également spécialisé dans les questions liées aux droits des personnes handicapées. Parallèlement à ses activités académiques, il a acquis une solide expérience pratique dans la manière de concrétiser l’égalité des personnes avec handicap.

Le Comité des droits des personnes handicapées est un organe institué par la CDPH, à laquelle la Suisse a adhéré en 2014. Composé de 18 experts, ce comité est chargé de surveiller l’application de la convention et de la développer. Il examine notamment les rapports présentés par les États parties sur l’avancement des mesures prises pour remplir leurs obligations.

La Suisse a soutenu la candidature de Markus Schefer. Avec ses compétences juridiques et son expérience du terrain, ce dernier a toutes les cartes en main pour contribuer, dans le cadre du comité, à développer et renforcer de manière cohérente les droits des personnes handicapées dans le contexte des droits humains. La Suisse en profitera aussi, puisque le Conseil fédéral vient de décider, le 9 mai dernier, de renforcer sa politique en la matière.