A Sierre, l’innovation au service du handicap

(Le Temps)

Récemment inauguré, le Centre d’innovation pour les technologies d’assistance veut faire progresser les outils en faveur des handicapés

Institution unique en Suisse, le Centre d’innovation pour les technologies d’assistance (IAT) s’est donné pour mission d’améliorer la qualité de vie des personnes handicapées grâce à des outils technologiques. «Nous sommes principalement tournés vers le handicap lourd, qu’il soit physique ou mental, dans le but d’apporter des solutions à ces personnes qui n’ont souvent aucune réponse à leur problématique. Le domaine est délaissé car peu lucratif. En effet, nous ne vendons que quelques exemplaires de nos innovations, à chaque fois», détaille Julien Torrent, chef de groupe en recherche et développement au sein de cette institution inaugurée à la fin du mois de mars dernier.

L’IAT est le département spécialisé en recherche et développement de la Fondation suisse pour paraplégiques, qui existait auparavant sous le nom de Fondation suisse pour les téléthèses. Il se divise en deux équipes dont l’une est installée dans le canton de Lucerne et l’autre au sein du Technopôle, en Valais, pour se rapprocher d’autres acteurs du monde de la santé. «Nous avons déjà collaboré avec la Haute Ecole spécialisée pour la création d’un algorithme destiné à un dispositif de détection des chutes. Il était basé sur l’accélération ou la décélération et était capable de déterminer la chute d’une personne via des capteurs fixés au poignet et à la hanche. Le dispositif donnait ensuite l’alerte grâce à une smartwatch, une montre intelligente», indique Julien Torrent.

En amélioration constante

D’autres objets novateurs ont déjà été mis au point par les chercheurs. Parmi les plus médiatisés figure le fauteuil roulant guidé par le regard. Ce dernier est capté par un système relié à un écran, qui déplace un curseur dans la même direction que celle prise par les yeux. C’est ce curseur qui indique au fauteuil la direction qu’il doit prendre. «Nos innovations sont destinées à un public très précis. Pour l’exemple du fauteuil roulant, il concerne des personnes lourdement handicapées mais qui peuvent encore utiliser leurs yeux et se déplacer. Nous en avons commercialisé environ une vingtaine, seulement», détaille le chef de groupe. Qui précise: «Généralement, des personnes qui sont équipées par les assurances invalidité, car la totalité du système peut valoir entre 20 000 et 40 000 francs.»

Si le handicap lourd est le cœur du projet, d’autres handicaps plus légers font aussi partie des préoccupations des chercheurs. Comme la dyslexie, par exemple. Les ingénieurs ont ainsi mis au point en 2016 le Phonowriter, un logiciel qui vient en aide aux personnes souffrant de ce trouble. La jeune Sophie*, 14 ans, habitant dans le Valais, l’a utilisé pendant plusieurs mois: «Je trouve que ce logiciel est très bien, il possède plusieurs polices d’écriture, une reconnaissance vocale et corrige l’orthographe et la grammaire», explique la jeune fille.

Pour aller plus loin, l’ambition de l’IAT est aussi l’amélioration des outils fabriqués. La télécommande universelle JAMES, par exemple. A destination des personnes en perte de mobilité partielle ou totale, elle leur permet aujourd’hui de contrôler leur environnement, comme allumer la lumière ou écrire un SMS. L’équipe de recherche travaille actuellement sur une cinquième version. L’idée des ingénieurs ici est de la faire évoluer pour la transformer en véritable «assistant personnel» avec lequel la personne handicapée pourra dialoguer, pour l’aider au quotidien.

Un échange mutuel

Parmi les autres outils encore au stade de projet figure un dispositif d’évaluation systémique des aptitudes professionnelles. C’est un outil d’aide à la décision visant à estimer si une personne sera capable d’occuper un poste de travail donné. Il est destiné aux institutions qui viennent en aide aux personnes handicapées désireuses de trouver un emploi. «Cet outil donne la possibilité d’entrer des informations portant sur le handicap de la personne et présente plus de 450 questions pour aider à définir son adéquation avec le poste», précise Julien Torrent. Une manière objective d’aider les employeurs à décider d’une embauche. Le système propose aussi des façons d’adapter le poste, si la personne ne correspond pas totalement.

Désormais, les ingénieurs aimeraient aller plus loin et créer un «Living Lab Handicap», un lieu d’échanges entre scientifiques, citoyens et entreprises concernés. Pour Henk Verloo, professeur ordinaire à la Haute Ecole spécialisée (HES), «cela fonctionnera sous la forme d’une cocréation ponctuée de moments où le public pourra participer à des sessions d’échanges. Suite à la demande d’associations de handicapés, le développement et le test des prototypes seront possibles aussi. En même temps, les concepteurs (ingénieurs, entreprises…) pourront venir tester leurs produits auprès d’une communauté de personnes en handicap, pour explorer son acceptabilité et son utilité.»

Aujourd’hui, les ingénieurs du centre se basent déjà sur des retours de personnes handicapées, qui leur expliquent leurs difficultés au quotidien. «L’apport de ces personnes est précieux, mais notre travail se base aussi sur des solutions que nous imaginons. Cela va dans les deux sens», conclut Julien Torrent.


Au Centre d’innovation pour les technologies d’assistance.

Des motards offrent une balade à des handicapés

(ats/nxp)

Dans le cadre de 26e édition de la Love Ride, quelque 6000 motards ont paradé dimanche à Dübendorf pour la bonne cause.

 

Environ 300 handicapés ont pu profiter d’une balade en side-car ou en trike (tricycle motorisé) dimanche lors de la Love Ride à Dübendorf (ZH). Quelque 6000 motards et 10’000 visiteurs ont participé à la fête.

Les organisateurs de cette 26e édition ont pu récolter 400’000 francs en faveur des personnes atteintes d’une maladie musculaire, ont-ils fait savoir dans un communiqué. Ces dons visent à soulager le quotidien des personnes handicapées et de leur famille.


26e édition de la Love Ride (photo KEYSTONE/Patrick Huerlimann)

Le Triathlon de Nyon se joue du handicap mental

(24 heures)

Ouvert à l’élite comme au quidam, le 30e Triathlon de Nyon va inclure cet été des jeunes souffrant de handicap mental. Une première suisse.


Le Triathlon de Nyon en 2017 (image d’illustration). Image: KEYSTONE

Lancé en 1989 avec près de 300 participants, le Triathlon de Nyon est devenu en trente ans la plus grande épreuve de Suisse dans cette discipline. Les 4 et 5 août prochains, ils ne seront pas moins de 2300 participants, de 5 à 80 ans, à s’élancer à la nage, à vélo et à la course à pied, dans les diverses catégories et parcours balisés autour du centre sportif de Colovray. Pour marquer cet anniversaire, l’épreuve s’ouvrira pour la première fois – et c’est une première dans le pays – à des personnes souffrant de handicap mental.

Après avoir lancé l’an dernier une course découverte pour les néophytes du triathlon, qui a connu un grand succès avec 177 participants, le comité d’organisation, présidé par Yannick Grivel, a décidé de faire un pas de plus. Permettre à des personnes en situation de handicap mental de participer à une épreuve a priori complexe, puisqu’elle allie trois sports bien différents demandant une certaine endurance. «Nous voulons mettre en avant l’accessibilité à tous de cette discipline en proposant d’intégrer ces personnes à la course des familles, organisée le samedi après les courses pour les enfants», précise le président.

Un premier pas

Les participants à cette première ne seront pas légion. Mais pour Special Olympics, le plus grand mouvement international pour l’intégration des personnes en situation de handicap mental, c’est une ouverture bienvenue. Pour Gabriel Currat, responsable du programme Unified Sports pour la Suisse, dont le but est de développer des entraînements et compétitions communs entre personnes avec et sans handicap, chacun à droit à pratiquer un sport. «Notre but est d’intégrer ces jeunes à des clubs sportifs et des événements sportifs locaux». Depuis le lancement du programme en 2014, 50 clubs sportifs ont entamé cette démarche inclusive, que ce soit dans le golf, le judo, des tournois de football, de basket ou d’unihockey, la voile ou la pétanque. Mais personne encore, n’avait proposé de les intégrer à un triathlon. «Ils ne seront peut-être que trois ou quatre à y participer, mais cela suffira pour lancer le mouvement», se réjouit Gabriel Currat.

Concrètement, les jeunes qui s’élanceront sur le parcours seront libres d’être accompagnés de leur famille ou d’autres proches. Ils devront parcourir 50 m à la nage en piscine, 2 km à vélo et 1 km à la course à pied. «Selon leur condition ou leur expérience, ou s’ils ne savent pas nager, ils pourront parfaitement ne faire qu’une ou deux parties,, d’autres membres de la famille prenant le relais», explique le responsable du programme Unified.

Si dans les clubs sportifs jouant en équipe, comme le football, il faut créer un team composé de personnes souffrant du même handicap, avec un encadrement adapté, le fait de se côtoyer, d’être intégré à un club, à jouer un match, est déjà une grande avancée pour l’intégration. Le triathlon étant une épreuve individuelle et la structure la même pour tous, la personne handicapée peut y participer plus facilement.


Catamaran équipé pour accueillir des matelots et mousses à mobilité réduite

Grâce à Just for Smiles, les enfants et adultes en situation de handicap n’auront pas à suer sang et eau pour prendre un bon bol d’air! Jeudi au port de Rolle, cette fondation a inauguré son quatrième catamaran équipé pour accueillir des matelots et mousses à mobilité réduite. Sièges coques, rails d’arrimage pour les fauteuils roulants et pilote automatique permettent à des skippers spécialement formés au handicap de faire découvrir aux enfants comme aux adultes les joies de la navigation. Baptisé «Le Martinet», clin d’œil au collège local du même nom, ce bateau basé à Rolle devrait permettre à la fondation de porter à 680 le nombre de sorties offertes gratuitement en 2018 sur les lacs Léman, de Neuchâtel et bientôt de Zurich, via les institutions spécialisées.

Fondation d’AccessiJeux Suisse

Nous avons le plaisir de vous annoncer la fondation de l’association AccessiJeux Suisse. Cette association a pour but de rendre le loisir du jeu de société accessible aux personnes déficientes visuelles de tous âges que ce soit dans leur sphère privée en leur permettant d’acquérir des jeux adaptés à leur handicap ou lors d’événements publics ou privés.

De nombreux aspect important de la vie, tel que l’apprentissage ou la vie sociale, est facilité par le jeu. Malheureusement trop peu de jeux adaptés sont disponible, ce qui limite souvant les possibilités de jouer pour des personnes handicapées de la vue. Il est important pour nous que malgré le handicap, toute personne puisse découvrir des jeux, et partager des moments de convivialités avec d’autres personnes handicapées ou non.

Nous avons décidé de joindre nos efforts à l’excellent travail déjà mis en oeuvre par l’association AccessiJeux Accessijeux.com active à Paris depuis 2015.

Ils ont mis en place des outils et une structure particulièrement efficace, nous voulons donc les aider en prolongeant leur travail jusqu’en Suisse.

Vous pouvez parcourir notre site web Accessijeux.ch afin de connaître toutes nos activités. Vous aurez également toutes les informations pour que vous puissiez manifester votre soutien en faisant un don ou en devenant membre. Nous créons de plus un abonnement, qui vous permettra de reçevoir un jeu par année directement chez vous.

Vous pourrez déjà nous retrouver le 5 Mai de 10h a 14h dans le batiment du Mycorama à Cernier(NE), dans le cadre de l’événement « Voir autrement ». Nous serons présent avec des bénévoles qui pourrons vous expliquer les jeux ainsi que leurs règles afin de pouvoir partager rapidement un bon moment.

De nombreux jeux, avec des styles très varié y seront disponible, pour les plus technophiles, il sera même possible de jouer a des jeux assisté par une application mobile.

Nous restons a votre disposition si vous avez des questions complémentaire notamment par e-mail à l’adresse suivante : accessijeux@accessijeux.ch.

Nous nous réjouissons de pouvoir vous présenter nos projets, le 5 Mai, ou a une autre occasion.

Avec nos salutations sincères

Le comité d’AccessiJeux Suisse

Le guichet unique accessible pour les handicapés

(rtn.ch)

Les personnes malvoyantes et aveugles peuvent désormais utiliser le guichet unique neuchâtelois. Une nouvelle version a été mise à jour, elle respecte des normes concernant les handicapés.


La nouvelle interface du guichet unique est aussi plus conviviale.

Le guichet unique est désormais accessible pour les personnes malvoyantes et aveugles. Mandaté par le service informatique de l’entité neuchâteloise, la Haute école de gestion Arc a testé et validé une nouvelle interface permettant aux personnes en situation de handicap de pouvoir l’utiliser. Pour ce faire, quatre personnes ont travaillé sur la nouvelle interface : un malvoyant, deux aveugles et le chargé de projet. Concrètement, ces personnes se sont appuyées sur la norme internationale et la norme suisse qui consiste à mettre des textes derrière chaque image, travailler sur les contrastes de couleurs ou encore veiller à ce que l’accessibilité soit possible aussi par le clavier d’ordinateur. Par ailleurs, l’interface du guichet unique, disponible depuis le 26 avril, se veut désormais plus conviviale.

Proposée depuis 2005, cette offre permet, par exemple, de gérer un dossier fiscal, de consulter le bulletin scolaire de son enfant ou d’acheter une plaque d’immatriculation./ali