Pro Infirmis invite les entreprises à assumer une responsabilité sociale

(rts)

Pro Infirmis Fribourg propose aux entreprises privées d’assumer une responsabilité sociale en ouvrant leurs portes à des personnes handicapées. Exemple à Fribourg avec Swisscom, qui accueille Aline dans ses murs. Au fil des mois, la Fribourgeoise est devenue « la fée du bureau ».
Reportage de Raphaël Engel pour l’émission « Ensemble de la RTS ».

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Dernière émission: dimanche 18 mars 2018, 12h35

La Suisse abrite un demi millier d’institutions d’utilité publique. Par leurs engagements, ces oeuvres d’entraide encouragent la solidarité et favorisent un développement durable de la société et de l’environnement. L’émission « Ensemble » vous propose de les découvrir semaine après semaine.

Jeux paralympiques

(ATS)

La Suisse ambitionne de ramener trois médailles au minimum à l’occasion des Jeux paralympiques qui s’ouvrent aujourd’hui à Pyeongchang.


Christoph Kunz est un candidat au podium. Il avait déjà remporté en 2010 à Vancouver l’or en descente et l’argent en géant.
Image: Keystone

Swiss Paralympic qui chapeaute le sport handicap en Suisse, a rendu publiques ses ambitions sportives. Trois médailles au minimum! C’est l’objectif à atteindre à l’occasion des Jeux paralympiques qui s’ouvrent aujourd’hui à Pyeongchang.

Ils seront alignés dans trois disciplines: le ski alpin (7), le ski de fond (1) et le curling en fauteuil roulant (5). Sept émargeront à la catégorie fauteuil roulant et six en catégorie debout.

Au total, 670 athlètes de 50 nations sont attendus à Pyeongchang. Ils s’affronteront dans six sports pour 80 titres décernés.

Une seule médaille à Sotchi

En 2014 à Sotchi, la Suisse, qui n’alignait que des «alpins», n’avait ramené qu’une médaille grâce au titre en géant par Christoph Kunz en monobob. La production devrait être meilleure en Corée du Sud. «Avec Christoph Kunz, Théo Gmür, Thomas Pfyl et Robin Cuche, nous disposons de candidats au podium dans les disciplines alpines», explique la cheffe de mission Luana Bergamin.

Kunz avait déjà remporté en 2010 à Vancouver l’or en descente et l’argent en géant. Le Valaisan Gmür dispute ses premiers Jeux paralympiques alors qu’il vient de remporter le classement général de la Coupe du monde et celui du géant. Pfyl est monté trois fois sur le podium cet hiver et le Neuchâtelois Cuche s’est classé troisième en Super G lors de sa dernière course de la Coupe du monde. «Nos chances existent. Nous avons trouvé des conditions de préparation idéales dans le nord de l’Italie», affirme Pfyl, médaillé d’argent et de bronze à Turin en 2006.

Des curlers en fauteuil

Pour la première fois, Stephani Victor disputera les Paralympiques pour la Suisse. Cette Américaine de 49 ans est mariée au Valaisan Marcel Kuonen et avait porté les couleurs américaines en 2002 et 2010 où elle a remporté deux fois l’or, deux fois l’argent et une fois le bronze en ski alpin. Mais cet hiver, elle n’a pas connu la réussite.

Absent à Sotchi, un quintette de curlers en fauteuil roulant sera présent à Pyeongchang. «Nous nous sommes développés passant du sport de masse au sport d’élite», résume Claudia Hüttenmoser, l’une des membres de cette équipe suisse mixte. Elle était déjà présente en 2010. «Avec le niveau d’autrefois, nous ne pourrions même pas prétendre à une médaille au Championnat de Suisse.»

La flamme des jeux paralympiques avait été remise symboliquement, le 26 février 2018 par le médaillé d’or aux JO Nevin Galmarini, au joueur de curling paralympique Felix Wagner.

Interview de Luana Bergamin, cheffe de mission Paralympics, qui évoque les défis à venir pour «ses» athlètes.

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L’humour pour briser la glace et transcender le handicap

(24 heures)

Portrait Gil Meyland Le chroniqueur de Radio Nord vaudois a toujours repoussé ses limites et s’est même essayé au… stand-up.


«Les réseaux sociaux, notamment Twitter, ont changé ma vie», dit Gil Meyland, faisant allusion aux contacts avec autrui qui ne sont pas influencés par son handicap.
Image: Jean-Paul Guinnard

Pas d’avant-bras et une excroissance atrophiée pour unique jambe. La fée qui s’est penchée sur le berceau de Gil Meyland il y a 35 ans lui a joué un sale tour. Le chroniqueur de Radio Nord Vaudois ne connaîtra sans doute jamais le nom de cette garce. «Les médecins du CHUV ont exclu la thalidomide. Il y a eu d’autres tests, revenus négatifs. C’est tout ce que je sais.» Cette malformation, il a fallu d’abord l’apprivoiser. Avant de la transcender. «J’ai la chance d’avoir été élevé par des parents qui ne se sont pas laissé dicter ce qui était possible ou non pour moi», raconte-t-il, installé sur le sofa de la maison familiale au cœur de Concise, où il vient de ré-emménager. «Ils n’étaient pas surprotecteurs. J’ai eu très vite ma propre mobilité, je grimpais sur les chaises, je pouvais tout essayer. Mon père m’a appris à tomber et ça m’a d’ailleurs été bien utile.» Décision est prise: le jeune Gil suivra une scolarité ordinaire, au risque de bousculer un peu l’École vaudoise. Sa soif de savoir est alors inextinguible. Diplôme de latin-grec au collège Léon-Michaud à Yverdon. Puis maturité au gymnase Auguste-Piccard à Lausanne, choisi pour ses leçons intensives de musique. En parallèle, le mélomane – choriste à ses heures – suit durant trois ans des cours d’auteur-compositeur à l’Atelier du Funambule à Nyon.

Dans le Nord vaudois, Gil Meyland est une figure connue. Célibataire, il a vécu seul une décennie dans le chef-lieu, où il a même siégé au Conseil communal, élu sur la liste PS. Difficile pour quiconque d’oublier sa bouille ronde, son corps si singulier et l’énergie qu’il dégage, juché sur sa lourde chaise roulante électrique.

Rien n’arrête le Concisois et son tempérament de leader. «Il m’a toujours halluciné: quand on voit tout ce qu’il accomplit, ça questionne sur ce que nous, on arrive à faire», lâche Yves-Alain Golaz, son camarade de karaoké et animateur sur RNV, pour laquelle Gil portraiture des chefs d’entreprise. «C’est quelqu’un d’érudit, qui aime creuser les choses. Il est d’une gentillesse folle, peut-être même un peu trop: il est toujours là quand un ami a besoin d’aide, au risque de ne se retrouver avec trop de choses à gérer…»

Hyperconnecté et très sociable, Gil Meyland a noué des amitiés au-delà des frontières grâce à Internet. Les réseaux sociaux, Twitter en tête, ont changé sa vie, lâche-t-il: «Il m’est arrivé de discuter avec des personnes pendant des années avant qu’elles apprennent que je suis handicapé. Leur réaction ne m’a jamais déçu. J’ai pris conscience à quel point le premier regard porté sur moi influence l’attitude des gens. Ça a été une vraie baffe.»

Un «half-man-show» à Paris

Pour se rapprocher de ses amis, il dégote en 2009 un pied-à-terre – il nous pardonnera l’emploi de ce mot – dans la banlieue de Paris, sa ville de cœur. Avec son sens aiguisé de l’autodérision, il y teste le stand-up, pardon, «sit-up», avec un «half-man-show» sur la scène ouverte du Chinchman Comedy Club. Une belle expérience qui durera quelques mois. «Mais j’ai vite compris que si je ne défonçais pas le handicap pour en rire, ça ne marchait pas avec le public.» La déconne sur scène, c’est fait. Et devenir un sérieux conférencier-motivateur comme Louis Derungs ou l’Australien Nick Vujicic? «Montrer qu’on peut dépasser ses limites, c’est tentant. Mais ce n’est pas mon rôle dans la vie d’être une source d’inspiration pour les gens. Entendre ce genre de discours à la caisse d’un magasin est déjà un fardeau pour moi.»

Dans la capitale française, l’humoriste amateur s’est fait aussi un réseau dans le milieu associatif promouvant l’accessibilité des lieux publics aux personnes à mobilité réduite. Son combat de toujours, qui lui vaut aujourd’hui d’être consultant pour la RATP au sein de MobileEnVille, et, ici, pour les CFF s’agissant de la future gare de Lausanne. Pour comparer ce qui se fait ailleurs, le voilà baroudeur en 2015. Grâce à un petit héritage, il a sillonné seul durant neuf mois l’Asie, l’Australie et l’Amérique du Nord. «La Suisse est peut-être lente dans l’adaptation de ses infrastructures, mais ce qu’elle fait est fiable, rapporte-t-il. Même si la situation n’est pas satisfaisante, je regarde toujours d’où on vient et les progrès réalisés.» Sourire en coin: «Je n’oublie pas qu’enfant, j’ai fait une course d’école dans un wagon postal, ma chaise attachée à une palette et sans prof pour m’accompagner pour raisons de sécurité.»

Cette jovialité et son humour masquent aussi des failles très humaines. «Tout me prend tellement d’énergie qu’il y a des casses, admet-il. Des périodes où je sors à peine de chez moi.» Une fatigue débouchant parfois sur de saisissants coups de gueule, qu’il pousse sur son mur Facebook. Quand il ne supporte plus la bêtise ordinaire, l’obligation sociale «d’être toujours souriant lorsque l’on doit demander de l’aide». Ou d’être chaque semaine touché par des inconnus «qui disent prier pour moi». Abordé par d’autres qui croient savoir, «parce qu’ils ont un cousin handicapé», etc. L’histoire de sa vie.

L’an dernier à Lyon, Gil Meyland s’est fait voler sa chaise. Des imbéciles l’ont chipée devant l’entrée d’un immeuble, alors qu’il était en visite chez une amie. Ce n’est qu’après plusieurs heures, au beau milieu de la nuit, que la police l’a retrouvée, grâce à son appel à l’aide relayée massivement sur les réseaux sociaux et les médias d’infotainment. «Cet épisode a brisé quelque chose. J’ai réalisé à quoi j’étais suspendu, comme si l’autonomie pour laquelle je faisais tant d’efforts pouvait m’être volée», glisse-t-il. De quoi fragiliser son rêve, qui est justement de partir à l’aventure sur sa chaise. «Avec une connexion Internet satellitaire, une toile dépliable automatiquement pour m’abriter de la pluie et une petite génératrice, ce serait faisable.»

Un double amputé pourra à nouveau gravir l’Everest

ATS

La plus haute instance juridique du Népal a décidé mercredi de lever l’interdiction d’ascension qui frappait les aveugles et certaines personnes handicapées physiquement.

Quelques semaines avant le début de la saison de la grimpe, le plus haut tribunal du Népal a pris une décision qui devrait ravir le monde de l’alpinisme. Les juges ont en effet décidé de lever l’interdiction d’ascension des sommets, y compris l’Everest, qui frappait les aveugles et les personnes ayant subi une double amputation.

Empêcher quelqu’un de gravir la plus haute montagne du monde va contre l’esprit de la constitution népalaise, a estimé la Cour. Pour rappel: le ministère du tourisme avait interdit fin 2017 l’ascension en solitaire de ces sommets afin de tenter de réduire le nombre d’accidents. Il avait également adopté l’interdiction des ascensions pour les personnes ayant eu une double amputation ou pour les aveugles.

«Discrimination»

De nombreux alpinistes et défenseurs des droits de l’homme s’étaient opposés à ces nouvelles réglementations. Parmi eux figurait aussi Hari Budha Magar, un ancien soldat Gurkha qui a perdu ses deux jambes lors d’une mission en Afghanistan. Il avait qualifié la décision du gouvernement de «discrimination envers les personnes handicapées qui viole les droits de l’homme». Selon lui, de nombreuses personnes soucieuses de surmonter un handicap tentent l’ascension de l’Everest.

Une handicapée genevoise obtient finalement gain de cause en justice

(RTSinfo)

Le Tribunal administratif fédéral donne raison à une jeune polyhandicapée genevoise au terme d’un long combat judiciaire. Elle aura droit à des prestations, alors que le domicile habituel de sa famille se trouve en France.

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L’histoire de Laetitia, relatée dans les médias, avait ému les Genevois. Cette jeune femme lourdement handicapée a atteint sa majorité il y a deux ans. Et depuis, elle s’est vue refuser une rente d’invalidité au motif que la famille a quitté Genève en 2011 pour s’établir en France voisine, dans une maison plus adaptée.

Pétition et manifestation

Très combative, sa mère avait lancé une pétition qui a récolté plus de 2200 signatures. Elle avait aussi manifesté avec sa fille devant le Parlement genevois pour faire connaître cette situation.

Mais l’imbroglio juridique pour les prestations d’invalidité avait débuté il y a six ans déjà et tournait autour de la question du domicile effectif de la jeune fille. Plusieurs décisions de justice avaient rejeté les demandes de la famille, considérant qu’elle résidait à l’étranger.

Suite à ces décisions négatives, il a fallu toute la détermination de l’association Inclusion Handicap pour poursuivre le combat et le porter jusqu’au Tribunal administratif fédéral (TAF).

Un arrêt qui ouvre la voie à d’autres familles

Et la haute cour donne ainsi raison à la jeune fille et à l’association qui la défend. Elle reconnaît que le domicile habituel de Laetitia n’est pas la maison de ses parents, mais un foyer genevois où elle passe la plus grande partie de son temps depuis 2016, et qui est par conséquent son vrai centre de vie.

Cet arrêt ouvre la voie au versement de prestations – pour Laetitia, mais aussi pour d’autres familles suisses dans le même cas de figure.

Inclusion Handicap salue la décision, qui met fin à une discrimination. En clair, un jeune adulte handicapé ne peut pas être privé de l’AI s’il réside durablement dans une institution suisse, même si ses parents vivent à l’étranger.

Cet arrêt est en revanche un désaveu pour l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS). L’administration considérait qu’une personne adulte incapable d’exprimer sa volonté conservait le domicile où elle avait vécu comme mineure, donc la maison de ses parents.

Mathieu Cupelin/oang