Une place au théâtre quel que soit le handicap

(24 heures.ch)

Les actions invitant les publics dits «empêchés» à assister à des spectacles se multiplient.

Alors que le public sirote un verre avant la représentation de la Ferme des animaux à la Grange de Dorigny, une dizaine de personnes pénètrent déjà dans la salle. Les unes examinent prudemment les lieux avec leur canne blanche, les autres les suivent, au bras d’un proche ou d’un bénévole.

Ce soir, ils assisteront au spectacle. Deux audiodescripteurs auront pour mission d’habiller les interstices en glissant, entre deux répliques, des informations sur les déplacements des comédiens, leur gestuelle, leurs mimiques. Organisées par l’Association Écoute-Voir, ces représentations audiodécrites font partie des actions mises en place pour faciliter l’accès à la culture des publics dits «empêchés», c’est-à-dire des personnes en situation de handicap au sens large du terme.

Cliquez sur l’image pour voir ou écouter la Vidéo

Lire l’article du 24 heures (en PDF)

Obligés de traverser à l’aveugle

(Le Matin)

Malgré des aménagements toujours plus nombreux, se déplacer en ville, notamment à Genève, reste parfois compliqué pour les malvoyants. Balade autour de la gare Cornavin.

Des aménagements discrets, mais indispensables Place de Cornavin inadaptée Jean-Marc Meyrat essaie le plus possible d’éviter le parvis de la gare de Genève. Ses longs passages piétons ne sont dotés d’aucun système indiquant si la traversée est sûre. Le non-voyant est obligé d’avancer à tâtons au milieu des passants et des nombreux bus et taxis. Image: Le Matin/Sébastien Anex

Un détecteur pour que les aveugles n’aient plus besoin d’appuyer sur le bouton pour demander le vert avant de traverser: l’État de Genève communiquait début janvier sur ce dispositif, installé à un feu. Mais il est trop tôt pour en parler, estime Jean-Marc Meyrat, qui souffre de cécité. «Le système n’est pas au point. Et je préfère quand on me laisse faire», réagit celui qui travaille à l’Association pour le bien des aveugles et malvoyants (ABA). Il regrette notamment que le capteur se déclenche même si la personne ne veut pas traverser. Un couac qui révèle bien d’autres difficultés de la mobilité des malvoyants.

Lire l’article du Matin

175 ans au service de la santé visuelle.

(24 heures)

En 1843, la Fondation Asile des aveugles était créée à Lausanne. Le chef-lieu, qui compte à peine 16 000 habitants à cette époque, abrite alors sur son sol la première structure prenant soin de la santé visuelle des Vaudois. Exactement 175 ans plus tard, la Fondation Asile des aveugles s’est développée sur le même site.

Pensionnaires et personnel de l’Asile des aveugles devant le bâtiment historique de l’hôpital ophtalmique, vers 1900. MHL/Fondation Asile des aveugles

L’institution regroupe aujourd’hui différents services. A la pointe de la discipline, l’hôpital ophtalmique intègre en son sein le service d’ophtalmologie de l’Université de Lausanne et dispose d’un pôle actif dans la recherche. Le Centre pédagogique pour les élèves handicapés de la vue, qui œuvre dans toute la Suisse romande, aide les enfants atteints dans leur vision de leur naissance à leur entrée dans la vie active.

Le service réadaptation basse vision, qui propose un accompagnement et des solutions de réadaptation pour la vie quotidienne des personnes malvoyantes et aveugles. Deux EMS prioritairement dédiés aux aînés atteints de déficiences visuelles invalidantes. Une approche pluridisciplinaire que l’on retrouve dès sa création, le 3 janvier 1843, puisque la Fondation Asile des aveugles a développé dès le début une dimension non seulement médicale, mais aussi sociale et éducative, ce qui n’était pas fréquent à l’époque. Et dire que tout a commencé par une opération de la cataracte…

Lire le supplément du 24heures (en PDF)

Votations fédérales du 4 mars Pléthore d’adversaires à l’initiative « No Billag »

(swissinfo.ch)

Le 30 janvier, les opposants à l’initiative «No Billag» ont manifesté sur la Place fédérale, à Berne.(Keystone)

L’initiative «No Billag», qui veut supprimer la redevance pour financer la radio et la télévision, n’est soutenue que par un nombre assez restreint de partis et d’organisations. Parmi les principaux soutiens, on trouve l’Union démocratique du centre et l’Union suisse des arts et métiers. La plupart des autres organisations ou partis préconisent le rejet de l’initiative.

Partis politiques

Union démocratique du centre (UDC)

L’UDC est le seul parti gouvernemental qui soutient «No Billag». Ses délégués se sont très clairement prononcés en faveur de l’initiative.

Jeunes UDC, Jeunes PLR

Les sections jeunes de l’Union démocratique du centre et du Parti libéral-radical (PLR) font partie des tout premiers soutiens de l’initiative.
Organisations

Union suisse des arts et métiers

L’organisation faîtière des PME s’est prononcée en faveur de l’initiative à une majorité des deux tiers.

Comité d’initiative

A la base de l’initiative, il y a de jeunes Suisses qui se qualifient de «libertariens». Le comité d’initiative ne compte que peu d’élus politiques.

Conseil fédéral et Parlement

Tant le gouvernement que les deux Chambres du Parlement rejettent l’initiative.

Partis politiques

Parti socialiste suisse (PSS)

La direction du PS a adopté à l’unanimité le rejet de l’initiative.

Parti libéral-radical (PLR)

Les délégués du PLR ont clairement voté pour le rejet.

Parti démocrate-chrétien (PDC)

Les délégués du PDC ont dit clairement non à l’initiative.

Parti écologiste suisse (PES)

Lors de leur assemblée des délégués, les Verts ont clairement refusé l’initiative.

Parti bourgeois-démocratique (PBD)

Les délégués du parti ont très largement voté contre l’initiative.

Verts libéraux

Là aussi, l’assemblée des délégués a largement préconisé le non à l’initiative.

Organisations

Conférence des gouvernements cantonaux

Les gouvernements des différents cantons suisses sont opposés à l’initiative.

Economiesuisse

L’organisation faîtière de l’économie nationale rejette l’initiative.

Organisation des Suisses de l’étranger (OSE)

L’OSE, qui représente les intérêts d’environ 770’000 Suisses établis à l’étranger, refuse l’initiative.

Organisations touristiques

La Fédération suisse du tourisme, qui regroupe Hotelleriesuisse, Gastrosuisse et les Remontées Mécaniques Suisses, refuse l’initiative.

Union suisse des paysans (USP)

La direction de l’USP s’est prononcée pour un rejet de l’initiative.

Association des communes suisses (ACS)

L’ACS rejette l’initiative à l’unanimité.

Union des villes suisses (UVS)

Là aussi, c’est à l’unanimité que l’UVS demande de refuser l’initiative.

Culture populaire suisse

Cette organisation, qui représente 33 associations avec plus de 400’000 membres actifs de la culture, rejette l’initiative.

Aînés

Plusieurs organisations de retraités se sont prononcées contre «No Billag», dont l’Association suisse des aînés (ASA) et la Fédération des Associations des retraités et de l’entraide en Suisse (FARES).

Milieux religieux

La Fédération des Églises protestantes et la Conférence des évêques suisses refusent cette initiative «qui couperait la parole aux minorités»

Syndicats

Les milieux syndicaux, notamment l’Union syndicale suisse et Travail.Suisse, préconisent le rejet de l’initiative.

Régions de montagne

Le Groupement suisse pour les régions de montagne s’oppose à l’initiative qui supprimerait de nombreux emplois et diminuerait l’offre médiatique dans ces régions.

Handicapés

L’organisation Pro Infirmis recommande le rejet de l’initiative, car «les voix des plus faibles seraient réduites au silence en premier».

Nouveaux trains Dosto des CFF: des améliorations sont nécessaires

Jusqu’à fin novembre 2018 les nouveaux trains des CFF seront mis en service à des fins de tests. Ce n’est qu’après la phase de tests que l’autorisation définitive d’exploitation pourra être octroyée pour le DOSTO. Comme on a pu le constater à l’occasion de l’inspection d’un véhicule par des représentants des organisations d’aide aux personnes handicapées, le DOSTO présente encore quelques défauts pour l’utilisation autonome par les personnes handicapées. En conséquence Inclusion Handicap a adressé un recours au Tribunal administratif fédéral contre cette autorisation d’exploitation de durée limitée.

Le Dosto est un investissement significatif des CFF: il représente un coût de 1,9 milliard de francs pour 62 trains à deux étages qui seront exploités notamment sur les lignes Genève – Saint-Gall et Berne – Zurich. Il est donc d’autant plus important qu’une acquisition de cette importance satisfasse aux exigences du droit de l’égalité des personnes handicapées.

Au mois de novembre de l’année passée, l’Office fédéral des transports a octroyé aux CFF une autorisation d’exploitation de durée limitée pour une année. Le but était d’identifier et de corriger les défauts actuels du matériel roulant. Inclusion Handicap a d’ores et déjà adressé un recours contre cette autorisation d’exploitation de durée limitée. Cela conformément au principe de la proportionnalité et donc également dans l’intérêt des CFF: comme, dans leur très grande majorité, ces trains n’ont pas encore été construits, il sera ainsi possible de satisfaire aux exigences concernant l’accessibilité pour les personnes handicapées sans occasionner des coûts inutiles.

Peu avant Noël, Inclusion Handicap avait inspecté le Dosto avec des représentants des commissions spécialisées. La visite et l’inspection ont fait ressortir divers défauts. Dans son recours, Inclusion Handicap a adressé au total 15 demandes en justice. Il s’agit principalement des points suivants:

  • Les passagers en fauteuil roulant ne peuvent pas quitter le train par eux-mêmes, car l’inclinaison vers le haut par rapport au quai est trop élevée. Inclusion Handicap sollicite le rehaussement du plancher dans la zone d’accès aux trains.
  • Les mains courantes des escaliers vers la zone d’accès aux trains ne sont pas assez longues. Inclusion Handicap demande qu’elles soient reliées jusqu’à la porte. Autrement cela poserait un problème de sécurité p. ex. pour les passagers malvoyants.
  • En raison de leur positionnement, les boutons d’ouverture des portes du train ne peuvent pas du tout être atteints par les personnes en fauteuil roulant. Les boutons extérieurs doivent d’une part être marqués avec un champ de contraste et d’autre part être dotés d’un signal acoustique, afin qu’ils puissent être utilisés aussi par les personnes malvoyantes.
  • Se déplacer dans le train est rendu difficile par le fait que l’étage supérieur n’est pas plat. Des marquages doivent par conséquent être effectués pour réduire le risque de trébuchement.
  • En divers endroits, les conditions d’éclairage provoquent des éblouissements extrêmes. Inclusion Handicap requiert que des mesures soient prises pour réduire l’éblouissement des passagers (réduction des reflets). Cela concerne par exemple les moniteurs affichant les horaires, qui sont essentiels pour les voyageurs malentendants.

L’objectif du recours d’Inclusion Handicap n’est pas d’empêcher l’exploitation de test. Il importe cependant d’assurer que les adaptations nécessaires soient apportées immédiatement, avant que la construction des véhicules ne soit achevée.

Source: Inclusion Handicap