Garantir les droits des personnes handicapées dans l’aide humanitaire

À l’occasion de la journée internationale des personnes handicapées, le 3 décembre, Handicap International appelle les États à respecter leurs engagements prévus par la Convention relative aux droits des personnes handicapées, en mettant en place les mesures nécessaires à leur inclusion dans la société au niveau national et international. Adoptée le 13 décembre 2006 par les Nations Unies, la Convention relative aux droits des personnes handicapées rappelle que les droits de l’homme, universels, s’appliquent également aux personnes handicapées qui représentent 15% de la population mondiale. Depuis près de 11 ans, elle est devenue une norme internationale reconnue et ratifiée par 175 États.

La Suisse s’est prononcée en faveur de cette égalité en adoptant la Convention en 2014. Cependant, sa mise en œuvre dans les projets et programmes de coopération internationale et d’aide humanitaire peut être passablement améliorée. Le Conseil fédéral a d’ailleurs lui-même reconnu, plus tôt dans l’année, un manque dans la prise en compte systématique de ces droits et dans leur mise en œuvre au sein de la Direction du développement et de la coopération.

Petra Schroeter, qui dirige Handicap International Suisse, rappellent que ces personnes sont parmi les plus vulnérables et d’autant plus lors d’un conflit ou d’une catastrophe. Vingt millions d’entre-elles font actuellement face à une crise humanitaire.

Une enquête de Handicap International de 2015 montre que trois quarts des personnes handicapées interrogées estiment ne pas avoir un accès approprié à une aide de base (eau, nourriture, abri, soins médicaux) et la moitié a signalé l’absence d’accès à des soins spécifiques (réadaptation et aide à la mobilité).

De plus, 92% des organisations humanitaires estiment que les personnes handicapées ne sont pas correctement prises en compte dans les réponses d’urgence. Des efforts sont certes faits dans ce sens, mais il est nécessaire d’apporter une impulsion internationale forte pour réellement changer les pratiques.

Afin de mieux prendre en compte les droits et les besoins des millions de personnes handicapées, affectées par des crises humanitaires, une Charte pour l’inclusion des personnes handicapées dans l’aide humanitaire a été lancée par Handicap International et plusieurs organisations partenaires.

Ce texte appelle à la fois à un changement de pratiques mais aussi de mentalité de la part des acteurs humanitaires. Ceci afin qu’ils prennent en compte les droits et les besoins des personnes handicapées, conformément au principe humanitaire d’impartialité qui commande de donner la priorité aux plus vulnérables. Depuis 2016, la Charte a été adoptée par 165 États, ONG et bailleurs de fonds. Nous espérons grandement que la Suisse concrétise prochainement son soutien en l’adoptant à son tour.

Source: 24 heures

Surdicécité: Un senior sur trois ne voit ou n’entend pas bien

Une personne âgée sur trois vivant en EMS ou prise en soin à domicile souffre d’un handicap auditif ou visuel, voire les deux. Tel est le résultat d’une vaste enquête menée par l’Union centrale suisse pour le bien des aveugles (UCBA).

Ces personnes ne voient ou n’entendent pas bien même avec des lunettes ou un appareil auditif. Si l’on prend uniquement les établissements médico-sociaux, la proportion est même d’une personne sur deux, a annoncé l’UCBA.

Ces seniors ont du mal à reconnaître les visages des infirmiers et des autres résidents, à se repérer dans des pièces ou à se débrouiller avec les objets. Ils peinent à prendre soin d’eux-mêmes (difficultés à se raser, à se coiffer) et à s’occuper pendant leur temps libre, par exemple pour lire ou regarder des photos.

Avec un handicap auditif, ces personnes âgées ont des difficultés à suivre une conversation et à communiquer avec les autres. Elles ne comprennent pas toujours ce que dit le personnel, ce qui entrave sérieusement les soins et la prise en charge.

Seule une minorité de ces personnes malentendantes reçoit cependant un appareil auditif, alors que 13% ont un sévère handicap auditif ou sont pratiquement sourdes.

Pas moins de 27% des résidents d’institutions et 11% des personnes soignées à domicile souffrent même de surdicécité. Ils ne peuvent donc pas compenser une perte de l’ouïe en observant plus attentivement une situation. De même, ils n’arrivent pas à reconnaître des personnes à la voix ni à comprendre acoustiquement ce qu’elles ne peuvent pas voir. D’où un sentiment d’incompréhension, d’impuissance et de frustration.

Ces personnes n’étaient auparavant ni malvoyantes ni malentendantes et ont du mal à assumer ce changement de situation. ‘Elles espèrent une guérison ou une amélioration, mais constatent la perte de leur indépendance et de leur mobilité’, commente Stefan Spring. Elles peuvent alors tomber dans la dépression et se retirer de la vie sociale. Les proches, eux aussi, sont souvent désemparés.

Il peut arriver de confondre les conséquences de déficiences sensorielles avec le début de la démence. Une situation tragique, car une évaluation correcte, accompagnée de mesures adéquates, pourrait permettre à ces personnes de retrouver une bonne qualité de vie et leur autonomie.

Le personnel médical devrait être plus sensibilisé aux déficiences sensorielles des personnes âgées, écrit le responsable de l’étude Stefan Spring.

Il est possible d’adapter les soins, par exemple en aménageant les pièces, en adaptant l’éclairage, en répétant les informations au cours d’une conversation ou en s’annonçant clairement en entrant dans une chambre.

L’enquête a porté sur 40’000 données de personnes provenant du ‘Resident Assessment Instrument’ (RAI) des EMS et des organisations de soins à domicile. Dix-sept cantons utilisent le système RAI, dont Fribourg en Suisse romande.

Source: ATS

L’Etat de Fribourg veut mieux protéger les enfants

L’État fribourgeois exigera dorénavant un extrait spécial du casier judiciaire avant d’engager une personne travaillant avec des personnes mineures, âgées, ou handicapées.

La révision de la loi sur le personnel de l’Etat a été adoptée vendredi par le Grand Conseil par 58 voix contre 31. L’introduction du droit de grève pour les fonctionnaires a pris beaucoup de place dans les débats politiques. L’exigence d’extrait de casier judiciaire pour mieux protéger les personnes vulnérables est toutefois une autre modification importante apportée à cette loi.

Par rapport à un extrait ordinaire, l’extrait spécial du casier judiciaire a l’avantage pour le postulant de ne pas devoir divulguer l’ensemble de ses antécédents pénaux à son employeur. N’y sont cités que les éventuelles interdictions incompatibles avec les activités impliquant des contacts avec les mineurs.

Problème toutefois: l’extrait spécial ne mentionne pas les infractions sur mineurs commises avant 2015 dans le cadre privé. Car ce n’est qu’à partir de cette date que le code pénal a étendu la possibilité de prononcer une interdiction d’activité aux cas où l’infraction a été commise hors du cadre professionnel.

Pour que la protection des mineurs puisse être mise en oeuvre plus rapidement et efficacement, le Conseil d’Etat a proposé une solution transitoire: obliger les postulants à produire un extrait ordinaire de leur casier en plus de l’extrait spécial jusqu’en 2026.

Mais le Grand Conseil a même décidé d’aller plus loin pour renforcer encore la sécurité. Par 60 voix contre 31, il a allongé le délai transitoire jusqu’en 2041 comme le préconisait la commission parlementaire.

Source:ats/nxp

Le salaire du directeur de l’association des paraplégiques fait jaser

Le salaire du directeur de l’association suisse des paraplégiques, le Valaisan Thomas Troger va être réduit. De 356 000 francs par an, il va passer à 296 400 francs. Des montants qui étonnent pour une institution sans but lucratif.

Le montant des salaires versés à ses directeurs par la Fondation suisse pour les paraplégiques, une organisation sans but lucratif, fait polémique, dans la presse alémanique notamment, depuis qu’ils ont été rendus publics.

Le Valaisan Thomas Troger, le directeur de l’Association suisse des paraplégiques qui habite à Ardon, a un salaire brut de 356 200 francs cette année, auquel s’ajoute un forfait de 1000 francs par mois pour ses frais de déplacement. Un montant qui est critiqué.

La Fondation suisse pour les paraplégiques a déclaré dans un communiqué: « D’après une étude comparative récente, les salaires correspondent bien au marché. Seule exception: le salaire brut de Thomas Troger, c’est pourquoi le Conseil de fondation a exigé du Comité central compétent de l’Association une réduction progressive de ce salaire jusqu’au mois d’octobre 2019. » Décision a donc été prise de baisser le salaire de Thomas Troger. A partir du 1er octobre 2019 il sera de 296 400 francs. Contacté, Thomas Troger n’a pas souhaité réagir personnellement.

Le président de l’association suisse des paraplégiques Christian Belt justifie par contre les montants versés à son directeur. Il déclare: « Le salaire de Thomas Troger a été établi sur la base de ses responsabilités de dirigeant, de ses remarquables performances et des fonctions qu’il occupe. » Il indique aussi qu’une première étude comparative, menée en 2014, estimait que le salaire de ce directeur était « conforme au marché. »

Les autres salaires des dirigeants de la Fondation suisse pour les paraplégiques sont importants. Le directeur du Centre suisse des paraplégiques, Hans Peter Gmünder, gagne 467 415 francs par an, montant auquel s’ajoute la mise à disposition d’un studio. Le président du conseil de la fondation, Daniel Joggi, reçoit plus de 100 000 francs pour un mi-temps.

La Fondation Les Buissonnets met gratuitement un bus équipé destiné aux familles de personnes avec handicap.

La Fondation Les Buissonnets a inauguré le 2 novembre à Fribourg un bus équipé. Destiné aux familles de personnes avec handicap, il est à disposition gratuitement.

Que ce soit pour se rendre chez le dentiste ou partir un week-end, le trajet peut s’avérer compliqué lorsqu’on est en chaise roulante. La Fondation Les Buissonnets à Fribourg met gratuitement un bus équipé à disposition des familles de personnes avec handicap. Il a été remis à la fondation par la société Spitex Mobile et a été inauguré le 2 novembre, en présence d’une trentaine de personnes, dont les représentants de la fondation et sponsors – le bus étant financé par le biais de publicités d’entreprises.

«Il n’est pas nécessaire d’être lié aux Buissonnets pour l’emprunter», précise Anne Jochem, directrice des services généraux de la fondation. «Toute personne peut le demander». Le chauffeur doit appeler la fondation quelques jours avant pour réserver. Il doit ensuite remplir un formulaire et suivre une formation de quelques minutes, afin d’apprendre les aspects techniques».

La durée maximale du prêt est d’une semaine. Il est possible de sortir du canton, mais cela doit rester une exception. Le bus peut accueillir cinq personnes.