Enfants handicapés: les parents mieux soutenus

Les familles qui soignent à la maison des enfants gravement malades ou lourdement handicapés recevront un coup de pouce financier supplémentaire de l’AI à partir du 1er janvier. Le Conseil fédéral a fixé mercredi la date pour l’augmentation du supplément pour soins intenses.

Selon le degré de gravité du handicap ou de la maladie, le montant du supplément sera relevé au minimum de 470 francs et au maximum de 940 francs par mois. Actuellement, les enfants concernés bénéficient aussi du droit à une allocation pour impotent de l’assurance-invalidité et pour certains d’une contribution d’assistance.

Pour ces cas-là, le montant du supplément pour soins intenses ne sera pas déduit de la contribution d’assistance. Les familles qui touchent ces prestations verront ainsi leur aide financière réellement augmentée.

Ces aides, acceptées par les Chambres fédérales en mars, sont issues d’une initiative parlementaire de l’ancien conseiller national Rudolf Joder (UDC/BE). Il constatait que les possibilités pour décharger les familles qui s’occupent d’enfants gravement handicapés ou malades à la maison sont insuffisantes.

Source : ats/nxp

Les CFF renoncent à réduire les annonces dans les trains

Les CFF ne réduiront pas les annonces sur les prochaines correspondances dans les trains et les gares. Ces informations sont importantes pour les personnes aveugles et malvoyantes, mais aussi pour les personnes âgées ou peu habituées à voyager.

En cas de perturbation, les voyageurs veulent être bien informés sur les possibilités de poursuivre leur trajet. Une évaluation des réactions des clients a toutefois montré que ces derniers ne perçoivent pas toujours les annonces de correspondances dans ce genre de situations. Nombre d’entre eux ont indiqué qu’ils n’avaient pas reçu d’informations, alors que des annonces avaient été faites.

C’est pourquoi les CFF avaient lancé un projet pilote entre fin 2016 et fin avril 2017 sur la ligne Zurich – St-Gall. Le but était de déterminer si une réduction des annonces de correspondances augmentait l’attention lors de situations de perturbations et si l’efficacité de l’information globale pouvait ainsi être améliorée.

Durant cet essai, dans les trains et les gares, les clients n’ont reçu des annonces de correspondances que lors de retards ou de changements de voies, alors que ces informations étaient supprimées en situation normale.

L’analyse de l’essai pilote a montré que toutes les informations acoustiques sont surtout essentielles pour les aveugles et malvoyants, ont indiqué les CFF sur leur site Internet. Grâce aux annonces de correspondances, ces personnes peuvent s’orienter durant leur trajet, se sentent plus sûres et peuvent se déplacer de manière autonome.

Les personnes âgées et celles qui n’ont pas l’habitude de voyager apprécient aussi les informations sur leurs correspondances dans les trains et les gares comme service des CFF, poursuit l’ex-régie fédérale. C’est pourquoi les annonces vont être maintenues dans leur forme actuelle.

Source ATS

La Suisse peut mieux faire pour les handicapés

La Suisse peut faire mieux en matière de mise en œuvre de la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées, qu’elle a ratifiée en 2014. Trois associations actives dans le milieu veulent élaborer des mesures concrètes pour l’application du texte.

L’adhésion de la Suisse à la convention est «une étape importante sur la voie vers l’égalité et l’autodétermination des personnes en situation de handicap». Cependant, ces personnes continuent de faire face à «de nombreux obstacles» qui les empêchent de réellement participer aux différents domaines de la vie, soulignent lundi INSOS, Curaviva, et vahs, qui représentent les institutions pour handicapés en Suisse.

Pour permettre une «mise en oeuvre réussie» de la convention, les trois associations veulent élaborer un plan d’action national et une série de mesures concrètes en ce sens. Un groupe de travail a été créé à cet effet. Plusieurs projets partiels sont déjà en cours aux niveaux cantonal et régional.

Parallèlement, le groupe de travail aidera les institutions membres à appliquer la convention à travers des «possibilités d’action et d’exemples de bonne pratique». L’objectif est de permettre aux personnes handicapées de vivre de la manière la plus autodéterminée et autonome possible dans un cadre institutionnel, expliquent les associations.

Les trois associations

INSOS Suisse représente, en tant qu’association nationale de branche, les intérêts de 800 institutions pour des personnes avec handicap.

Curaviva Suisse défend les intérêts de plus de 2600 homes et institutions sociales.

L’Union suisse pour la pédagogie curative et la sociothérapie anthroposophique (vahs) regroupe 43 institutions.

Source :ats/nxp

La Suisse est contrainte d’agir pour l’égalité des handicapés

Les personnes handicapées placées en Suisse sous une curatelle de portée générale n’ont pas le droit de vote et ne sont pas éligibles. Cette situation contrevient à la Convention de l’ONU sur les droits des personnes handicapées à laquelle la Suisse a adhéré en 2014. Les spécialistes travaillent d’arrache-pied pour mettre fin à cette inégalité.


(image Keystone)

Special Olympics Switzerland: Ces filles handicapées peuvent jouer au football comme tout le monde. Mais peuvent-elles aussi voter lorsqu’elles atteignent l’âge de 18 ans?

Il n’y a en Suisse qu’un seul groupe de citoyens qui possèdent le passeport rouge à croix blanche mais qui est privé de ses droits politiques: les personnes placées sous curatelles de portée générale par les autorités cantonales de protection de l’enfant et de l’adulte (APEA) parce qu’elles n’arrivent pas à gérer leur vie de manière autonome. La mesure est unilatérale et aucune possibilité de recours n’existe. Elle entraîne la privation systématique des droits politiques, comme le veut l’article 136 de la Constitution fédérale. Lien vers l’extrait du Code civil suisse (Protection de l’adulte, droit des personnes et droit de la filiation)

Mais l’article 34 de cette charte garantit, lui, les droits politiques de tous les Suisses et de toutes les Suissesses. Ma main gauche ignore ce que fait ma main droite, pourrait-on dire.

«La solution actuelle n’est défendable ni du point de vue constitutionnel ni de celui du droit international», dit Markus Schefer, professeur de droit public à l’Université de Bâle et expert de la question de l’égalité des droits des handicapés en Suisse.

En droit international, le professeur invoque la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées entrée en vigueur il y a neuf ans et déjà adoptée par 174 pays. La Suisse l’a rejointe en 2014, ses dispositions sont donc aussi juridiquement contraignantes dans le pays. Cela vaut également pour l’article 29 qui garantit aux personnes handicapés «la jouissance des droits politiques et la possibilité de les exercer sur la base de l’égalité avec les autres». Et de l’article 5 qui interdit «toutes les discriminations fondées sur le handicap».

La principale critique formulée par Markus Schefer: la procédure de décision de mise sous curatelle de portée générale ne prévoit aucun examen de l’aptitude de la personne touchée à se forger une opinion politique et à l’exprimer. «Nous partons du principe que ces atteintes vont en général de pair, mais ce n’est pas forcément le cas».

Caroline Hess-Klein critique aussi les règles en vigueur en Suisse. La responsable du département Egalité d’Inclusion Handicap, l’association faîtière des organisations suisses de personnes handicapées, estime qu’il faut réduire autant que possible les exigences pour qu’une personne sous curatelle générale puisse exercer ses droits politiques.

Elle estime qu’on pourrait prendre exemple sur le seuil pour le mariage qui a intentionnellement été placé très bas. « Le mariage est un droit si personnel qu’il doit être ouvert à tout le monde. Le Tribunal fédéral estime qu’il suffit d’avoir une notion grossière de ce qu’il représente», dit Caroline Hess-Klein.

Palette d’obstacles
Inclusion Handicap a publié récemment son premier rapport alternatif sur les progrès de la mise en œuvre de la convention de l’ONU sur les droits des handicapés. L’association y relève notamment une «palette d’obstacles» auxquels les handicapés continuent d’être confrontés. Le rapport esquisse aussi des solutions aux niveaux cantonal et fédéral.

Markus Schefer estime en outre que ces discriminations remettent en question l’intégrité du processus démocratique en Suisse. Plus il y a de gens qui en sont exclus, moins il est démocratique. Le professeur établit un parallèle avec la situation avant que les femmes obtiennent le droit de vote. «L’enjeu ici est également notre culture politique, relève-t-il. Aujourd’hui plus personne ne doute de la justesse de la votation sur l’introduction du suffrage féminin en 1971. J’espère que dans quelques années plus personne ne remettra en question le fait que les gens en situation de handicap aient des droits politiques.»

Markus Schefer fait partie des pionniers de la recherche universitaire sur le droit à l’égalité des handicapés en Suisse. Il veut maintenant travailler au niveau international. Le juriste constitutionnel bâlois est candidat un siège dans le Comité des droits des personnes handicapées de l’ONU dont neuf des 18 membres seront renouvelés en juin 2018. Cette instance surveille la mise en œuvre de la Convention dans les États membres et elle émet des recommandations en pointant les obligations auxquelles ils ne satisfont pas encore.

Markus Schefer n’était d’ailleurs pas à Bâle quand swissinfo.ch a pu s’entretenir avec lui au téléphone, mais New York où il mène campagne. Et Caroline Hess-Klein l’accompagnait au siège principal de l’ONU.

«L’ONU attend d’un candidat qu’il ait le soutien des organisations de défense des handicapés», explique la représentante d’Inclusion Handicap. «Avec Markus Schefer, le comité renforcerait son expertise sur les droits de l’homme. Il pourrait ainsi accroître sa crédibilité au sein du système des Nations Unies», estime-t-elle.

Pour réunir un maximum de voix sur la candidature de Markus Schefer, le duo fait fréquemment la navette entre New York et Genève. L’enjeu est de taille. «Un siège dans ce comité donnerait aussi aux personnes en situation de handicap en Suisse une meilleure plateforme pour faire valoir leurs préoccupations au niveau politique», souligne Caroline Hess-Klein.

Et ce qui est tout aussi important: sa présence dans ce comité pourrait contribuer à sensibiliser davantage les autorités suisses aux questions liées à l’égalité des handicapés.

La Suisse compte 1,6 million de personnes en situation de handicap. Les autorités peuvent placer sous une curatelle de portée générale celles qui sont victimes d’une atteinte sérieuse et de longue durée. En l’absence de statistique centralisée, on ignore combien de personnes en Suisse sont touchées par une telle mesure.

La décision est prise de manière unilatérale par les autorités de protection de l’enfant et de l’adulte (APEA). Il n’y a pas de recours possible et elle entraîne la privation systématique des droits politiques, ce qui contrevient à la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées que la Suisse a signée et ratifiée en 2014.

Les cantons de Vaud, Genève et le Tessin offrent aux citoyens handicapés la possibilité de revendiquer leurs droits politiques devant un tribunal. Dans ce cas, le droit de vote n’est valable que pour les scrutins communaux et cantonaux, mais pas au niveau fédéral.

La moitié des États de l’Union européenne se montrent plus ouverts aux droits politiques des handicapés et certains pays ne prévoient d’ailleurs aucune limitation. C’est le cas des Pays-Bas, de l’Irlande et de la Finlande. (Source: Spiegel online).

Source: swissinfo.ch
Traduction de l’allemand: Olivier Hüther

Journée des proches aidants: Le précieux soutien de la CRS

Le 30 octobre la Suisse célèbre la «Journée des proches aidants». A cette occasion, la Croix-Rouge suisse (CRS) tient à rappeler qu’il est important de savoir demander de l’aide à temps et de s’informer auprès des institutions compétentes.

Au vu du vieillissement de la population, la «Journée des proches aidants» a gagné en importance. De plus en plus de proches se sentent dépassés par les soins qu’ils accordent à des personnes de leur entourage et ont besoin urgemment de pauses de respiration. La Croix-Rouge suisse (CRS) propose diverses prestations d’aide qui peuvent faire des miracles dans ce genre de situation.

La CRS recommande à tous les proches aidants: souciez-vous à temps de mettre en place un soutien ciblé et informez-vous sur les nombreuses possibilités (d’aide). Il arrive souvent que les personnes concernées et leurs proches organisent l’aide trop tard et qu’il ne reste alors comme seule solution que l’hôpital ou l’EMS. Les personnes qui s’occupent et soignent des proches à domicile fournissent un travail précieux mais aussi fatiguant. Souvent, les personnes âgées, malades ou handicapées ne peuvent continuer à vivre à la maison que grâce au soutien de leur famille. C’est l’un des buts principaux de la CRS: que des personnes âgées puissent, en Suisse, mener une existence digne le plus longtemps possible à la maison.

L’engagement de la CRS en faveur des proches aidants se focalise sur quatre thèmes: les services d’aide (aussi pour les personnes atteintes de démence), l’information et le conseil, le service de visites et d’accompagnement de même que le conseil à domicile. Plus de 50 projets sont en cours. Chaque année, près de 345 605 heures de soutien sont fournies par les associations cantonales de la Croix-Rouge et leurs bénévoles par le biais des services d’aide et de visites et d’accompagnement. Les prestations de ces domaines varient d’un canton à l’autre. Vous trouvez une vue d’ensemble sur www.proche-aidant.ch (en haut à droite sous «J’ai besoin d’aide») En outre, nos efforts visant la création d’une communauté d’intérêts pour les proches aidants sont en train de porter leurs fruits: dix organisations se sont rencontrées il y a peu afin de concrétiser leurs demandes.

A l’occasion de la Journée des proches aidants, diverses associations cantonales de la Croix-Rouge organisent des actions et des événements, entre autres à Zurich (manifestation sur le thème Work & Care avec le Service d’aide Suisse (Entlastungsdienst Schweiz), voir le site, dans les cantons de Lucerne (annonces, bus), d’Argovie (huit stands en collaboration avec d’autres organisations), de Soleure (quatre stands) et dans le Jura bernois.

La Journée des proches aidants a été lancée par le service d’Aide Suisse (Entlastungsdienst Schweiz), en collaboration avec la CRS. Vous trouvez plus d’informations sur le thème «Proches aidants» sur le site Internet de la CRS
fr: www.proche-aidant.ch
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all: www.pflege-entlastung.ch

it: www.familiari-curanti.ch