Plongée virtuelle dans le combat d’un paraplégique (Echichens)

Le ciné-bus de la Fondation suisse pour paraplégiques proposait samedi (à Echichens) de vivre la vie d’un patient paralysé. Saisissant.


Le casque de réalité virtuelle permet de véritablement s’immerger dans l’expérience d’un patient paraplégique.(Image: Patrick MARTIN)

Une soirée en musique puis le trou noir. Quelques flashs d’un vol en hélico, d’un bloc opératoire, d’un lit d’hôpital. La vue de jambes inertes, quelques mouvements pénibles où notre corps semble d’un coup plus lourd. Et le retour vers le monde extérieur, la vie de famille, un match de basket.

Casque de réalité virtuelle sur la tête, installé dans un fauteuil roulant sur vérins, on entre durant quelques instants dans la vie de Marcel, qui perd l’usage de ses jambes à la suite d’un accident. A la sortie du ciné-bus de la Fondation suisse pour paraplégiques, on reste sans voix; il faut quelques instants pour «digérer» ces images. «Une conférence ou un film classique ne témoignent pas aussi bien de cette réalité, note Simone Leib, responsable ressources humaines de la fondation. Là, on propose un vrai changement de perspective.»

Affrété en mai, le micro-cinéma mobile sillonne le pays depuis, entre événements privés ou publics (comme samedi à Echichens à l’occasion des 50 ans de la fondation Cité Radieuse qui héberge des personnes en situation de handicap physique). Le public visé est double: «On s’adresse aux professionnels qui vont travailler avec des personnes en situation de handicap et à «monsieur et madame tout le monde» pour les sensibiliser», décrit Guillaume Roud, attaché de presse de la fondation.

Ce bref film ne donne qu’un aperçu furtif du combat vers le retour au quotidien. «C’est un combat qui va durer toute une vie, acquiesce Guillaume Roud. En général, lors d’un accident, le patient victime d’une lésion médullaire est acheminé vers notre centre national de Nottwil (LU) pour être pris en charge et opéré. La durée du séjour dépend de la gravité des blessures.»

Une période de rééducation physique, mais aussi «sociale». «A Nottwil, nous disposons d’appartements où les familles peuvent réapprendre à séjourner avec un proche devenu handicapé. Nous accompagnons ensuite les patients et les proches par le biais d’un coaching à domicile ou au centre national. Là-bas, les patients sont dans un cocon où tout est adapté pour eux. Le retour vers l’extérieur doit donc se faire progressivement.»

De fait, le seul maniement d’un fauteuil roulant demande un apprentissage. Pour en avoir le cœur net, nous avons testé le petit parcours aménagé à Echichens par Degonda Rehab, l’un des deux derniers concepteurs de fauteuils roulants du pays.

Le foyer Cité Radieuse est une preuve tangible que cette lente reconstruction ne va pas de soi. «Certains sont en quête de l’apprentissage d’une vie plus autonome, d’autres resteront ici toute leur vie, observe Nicolas Gremod, responsable de la fonction pédagogique et directeur adjoint de Cité Radieuse.

Tout dépend du parcours de chacun. Le but d’une institution telle que la nôtre est de s’adapter et d’adapter les outils pour permettre à nos résidents de retrouver cette autonomie. On est revenu de l’idée «d’intégration» pour parler aujourd’hui plutôt «d’inclusion». Mais dans un pays de normes comme le nôtre, il faut sans cesse répéter ce message. D’où l’intérêt d’une telle journée.»

Source:24 heures.ch

Le premier prix suisse décerné à l’art brut suscite la polémique

Et si l’art brut se normalisait?

La question se pose au moment où, pour la première fois, un prix suisse récompense une production « d’art spontané ». Décerné à Olten (AG), Aare Brut est doté de 5000 francs.

Attribuée par un jury d’experts et par Procap, l’association de défense des droits des handicapés, la distinction est revenue à la Fribourgeoise Rosalina Aleixo.

Cliquez sur l’image pour écouter le reportage de la Matinale (RTS.ch)

Le prix Aare Brut a été délivré en marge d’une exposition qui rassemble les créations de 14 artistes jusqu’à la fin octobre à Olten, dans une exposition éponyme.

Or, la récompense suscite la polémique: un prix est-il légitime pour récompenser les œuvres de créateurs indemnes de toute culture artistique – la définition même de l’art brut?

Curatrice de l’exposition, Emelyne Fichot explique que ce prix a pour but de favoriser l’émergence des créations artistiques de qualité et de permettre une certaine ouverture aux autres, malgré les réticences.

« Si le besoin de reconnaissance est contraire au principe même de l’art brut, les choses évoluent, en même temps que la société », estime-t-elle.

Lucienne Peiry, historienne de l’art et spécialiste de l’art brut, estime que toute initiative est bénéfique pour mettre en valeur les œuvres et les artistes de cet art spontané, mais sans pour autant cautionner l’idée d’un prix.

« L’idée de compétition, de hiérarchie, est à mon avis étrangère, voire complètement contraire, à l’art brut. L’art brut, c’est l’art de l’intimité, de la sauvagerie, les premières pulsations de la création artistique. Un prix ne convient donc pas à cet art qui est étranger, par définition, à l’idée du palmarès », affirme-t-elle.

Reste qu’avec ou sans prix, les œuvres exposées à Olten ont pour objectif de souligner l’importance de l’inclusion dans le domaine artistique, l’art brut étant aussi l’action de création du secret, de la dissidence ou de la désobéissance.

Source rts culture

Une ligne téléphonique pour les proches aidants (GE)

Le canton de Genève dispose désormais d’un programme de soutien aux proches aidants. Il comprend quatre objectifs et onze actions qui vont être développés ces quatre prochaines années, dont une ligne téléphonique unique lancée le 1er novembre.

L’aide informelle apportée par des proches auprès d’une personne en situation de dépendance joue un rôle essentiel dans la société. Depuis plusieurs années, le soutien aux proches aidants a été jugé prioritaire par le Conseil d’Etat, notamment en raison du vieillissement démographique, a déclaré le conseiller d’Etat Mauro Poggia jeudi devant la presse à Genève.

«Dans ce contexte, nous sommes tous des proches aidants en puissance», a relevé le chef du Département de l’emploi, des affaires sociales et de la santé (DEAS). A Genève, on estime qu’une personne sur cinq aide ainsi de manière régulière et sans rémunération un ou plusieurs proches malades, âgés, en perte d’autonomie ou en situation de handicap.

Parmi ces proches aidants, (parents, amis, conjoints, voisins), 78% ont moins de 65 ans. Plus des deux tiers (63%) le font presque tous les jours ou en tout cas une fois par semaine. Cette aide est assumée principalement par les femmes (61%) et par des personnes de la classe d’âge 50 – 64 ans (31 %), a détaillé le ministre.

Le programme 2017-2020 a pour but de soutenir ces personnes pour éviter qu’elles ne s’épuisent, tombent malades ou s’isolent. Il cherche à développer des solutions pratiques qui répondent aux besoins d’information, de soutien et de répit exprimés par les proches aidants.

«Ce plan d’action qui répond à une invite du Grand Conseil a l’avantage de renforcer la coordination entre plusieurs plan et programmes cantonaux de santé. Il place le proche aidant au centre du dispositif», s’est réjoui le conseiller d’Etat.

L’information aux proches et la formation des professionnels y figure en bonne place. Un flyer d’information est sur les rails, a indiqué Adrien Bron, directeur général à la Direction générale de la santé. Le numéro de téléphone unique Proch’Info (058 317 7000) sera mis en oeuvre dès le 1er novembre pour informer les proches aidants sur les structures et services disponibles à Genève.

Les prestations de répit existantes vont être évaluées et étoffées, notamment pour les situations d’urgence et pour les familles avec enfants gravement malades. Il s’agira aussi de créer un «dispositif de relève pour tous», avec un pôle d’accompagnants à domicile, a noté M.Bron. Un inventaire des groupes d’entraide et des prestations de soutien individuel sera établi.

Il s’agira également d’évaluer comment soutenir financièrement les proches aidants. Parmi les pistes évoquées, une mesure de réduction fiscale, des prestations complémentaires ou une bonification pour tâche d’assistance.

Certaines actions sont déjà en cours, a rappelé M.Poggia. Il a cité la Journée des proches aidants du 30 octobre lancée en 2013 par le canton de Vaud. Genève s’est joint à l’initiative en 2014. Depuis 2015, l’ensemble des cantons romands s’y sont associés. Cette année, à Genève, une semaine entière sera dédiée à la thématique au centre commercial de Balexert. Du 30 octobre au 4 novembre, de nombreuses activités y seront offertes au public.

Si cette politique de soutien est directement liée à celle du maintien à domicile des personnes âgées, elle traite aussi les questions propres aux troubles cognitifs, au handicap, aux maladies chroniques ou enfantines, ont encore relevé les intervenants.

Source ats/nxp

Le football accessible aux personnes handicapées avec La Swiss Football League SFL

Du 21 au 29 octobre 2017 les clubs professionnels suisses thématisent la possibilité de vivre le football de haut niveau pour les personnes aveugles ou malvoyantes. Dans le cadre de la semaine à thèmes de la SFL, la Ligue et les clubs participant souhaitent donner la parole aux spécialistes ainsi qu’aux personnes concernées afin de recueillir leurs besoins et leurs propositions. Ceci avec l’objectif d’améliorer l’accessibilité à un match de la Ligue aux personnes souffrant d’un handicap de la vue.

Le public du football reflète tout l’éventail de la société actuelle. Un stade de football devrait être un endroit où les supporters, avec des conditions de vie différentes, peuvent vivre ensemble leurs émotions pour leur club. La SFL et ses clubs travaillent ensemble pour améliorer la liberté d’accès aux stades en Suisse et les retransmissions en direct pour les personnes aveugles ou malvoyantes. Avec la Fédération suisse des aveugles et malvoyants (FSA) et Radio Blind Power, la Ligue dispose de partenaires importants. L’Office fédéral du sport (OFSPO) et le Bureau fédéral pour l’égalité des personnes handicapées (BFEH) soutiennent cette initiative.

Depuis cette année, chaque club de la Raiffeisen Super League et de la Brack.ch Challenge League doit disposer d’un responsable des personnes en situation de handicap comme le prescrit également le règlement pour l’octroi de licence aux clubs de l’UEFA. Dans l’optique de la semaine à thèmes et avec la collaboration de la FSA et du Centre pour l’accès au football en Europe (CAFE), la SFL a formé ses responsables des personnes en situation de handicap spécifiquement sur le sujet des personnes souffrant d’un handicap visuel.

L’audiodescription (description pour les personnes aveugles et malvoyantes) est une condition importante pour les personnes souffrant d’un handicap visuel de vivre les matches de football. La SFL et Raiffeisen, sponsor principal de la Ligue, ont conclu un partenariat de plusieurs années avec la radio suisse d’intégration Blind Power. L’objectif commun consiste à retransmettre tous les matches de la RSL en audiodescription et de surmonter les problèmes techniques permettant une retransmission sans décalage.

Du 21 au 29 octobre douze clubs professionnels suisses placent les supporters souffrant d’un handicap de la vue au centre de leurs préoccupations. Des supporters aveugles et malvoyants s’expriment dans de courts vidéo clips sur leur façon d’être supporter.

Ecouter ou voir le clip vidéo avec Christiane Conne supportrice du FC Sion et Mario Golfetto supporter du FC Lausanne Sport

Les activités des clubs professionnels, partiellement en collaboration avec la FSA devraient sensibiliser les supporters et personnes responsables à l’inclusion des personnes souffrant d’un handicap visuel.

Qu’est-ce qu’ une audiodescription? (Version audiodescriptive)

Grâce à la mise aux enchères des maillots, en tant que collecte commune des clubs, les supporters peuvent s’engager directement pour le travail de Radio Blind Power.

Il y a en Suisse plus de 320’000 personnes aveugles ou malvoyantes. Avec le vieillissement de la population, ce chiffre va continuer d’augmenter. C’est une importante tâche de notre société que d’assurer à ces personnes de pouvoir prendre part à des évènements sportifs. Le football professionnel suisse a conscience de cette responsabilité, que le football dure plus de 90 minutes (#plusque90minutes).

L’accessibilité de centaines de points d’intérêts du Valais répertoriée sur les sites des offices du tourisme

Le Valais rejoint le projet « cartes numériques d’accessiblité » de Pro Infirmis. Les lieux de loisirs des régions du Val d’Anniviers comportent désormais des informations sur l’accessibilité pour les personnes handicapées sur les sites internet des offices du tourisme. Au tour, d’ici fin 2017, de Sierre et Crans-Montana.

Faciliter les loisirs des personnes avec handicap, tant moteur que visuel ou auditif, c’est le but du projet «cartes numériques d’accessibilité» créé par Pro Infirmis en 2014 et déjà réalisé dans une dizaine de villes suisse. Le Valais y participe depuis le début 2017.

Il s’agit de répertorier l’accessibilité des points d’intérêt d’une région – les hôtels, restaurants, cinémas, piscines, bibliothèques, musées, etc. -, sur les sites internet des offices du tourisme. Concrètement, la personne handicapée pourra désormais cliquer sur le nom d’un hôtel par exemple, puis découvrir toutes les informations liées à l’accessibilité du lieu. Les mesures y sont très précises. «Par exemple, nous indiquons la hauteur du lavabo, le nombre de centimètres entre le lit et le mur, la hauteur des marches, etc. Cela évite à la personne de s’y rendre et ne pas pouvoir y entrer», explique Thuy Essellier, la cheffe du projet valaisan.

Quatre cents points d’intérêts seront répertoriés d’ici fin 2017

En Valais, cent-cinquante points d’intérêts des régions du Val d’Anniviers, dont Vercorin, Zinal, Grimentz et Saint-Luc, ont déjà été répertoriés. Une centaine de points sur la région de Sierre sont actuellement en saisie, ainsi que cent-cinquante à Crans-Montana. «Nous devrions avoir terminé ces régions-là pour la fin de l’année», ajoute Thuy Essellier. Le projet devrait ensuite s’ouvrir au Haut-Valais au printemps prochain.

85’000 francs de budget

Pour les trois régions déjà effectuées ou en cours de réalisation, ainsi que le Haut-Valais, le budget se monte à 85’000 francs financés par la fondation Emera, Pro Infirmis, les offices du tourisme participants et des sponsors privés. «Actuellement, nous n’avons pas encore bouclé totalement notre budget. Il nous manque environ 20’000 francs», souligne le directeur du service social handicap d’Emera, Olivier Musy qui participe au comité de pilotage.

Source le nouvelliste.ch