Communiqué de presse de Agile.CH

Assistance au travail: obtenir de l’aide est un droit
Les personnes en situation de handicap ont droit au travail. Et celles qui ont besoin d’aide pour leur activité professionnelle ont droit à une assistance, excellent moyen d’agir contre les discriminations des personnes handicapées dans le monde du travail. Magnifique ? Oui, au premier abord. « Handicap & politique » est allé voir de plus près.

Le travail, c’est bien plus qu’une occupation. Il est synonyme d’autonomie et d’inclusion. Il améliore concrètement la situation des personnes handicapées. Pour qu’elles puissent être actives sur le marché primaire du travail, elles ont parfois besoin d’une assistance au travail. Actuellement, rares sont les personnes handicapées qui en bénéficient, et celles qui ont pu se procurer une assistante ou un assistant ont dû lutter. Les critères d’octroi sont stricts et la charge administrative conséquente, pour un salaire qui s’apparente davantage à de l’argent de poche. Difficile dans ces conditions d’engager une assistante ou un assistant compétent.

Il existe une lueur d’espoir dans le canton de Berne. Le modèle bernois prévoit en effet un financement par le sujet, qui renforce l’autodétermination et la participation sociale des personnes en situation de handicap. A voir à terme si elles seront plus nombreuses à faire valoir leur droit à une assistance au travail, qui leur permette de trouver un emploi sur le marché primaire du travail. Pour y parvenir, il faut aussi que les employeurs réalisent à quel point les personnes handicapées sont compétentes et motivées.

Au niveau de la politique sociale, les défis auxquels les personnes en situation de handicap devront faire face ces prochains temps sont considérables, qu’il s’agisse d’assurances sociales, de travail ou de santé. Vous en saurez davantage en lisant le dernier numéro de « Handicap & politique » d’AGILE.CH.

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Les débats du Grand Conseil genevois devraient être interprétés en langage des signes et sous-titrés à partir de 2021

Les débats du jeudi soir au Grand Conseil genevois devraient être interprétés en langage des signes et sous-titrés après les travaux de rénovation, prévus jusqu’en 2021, à la salle de l’Hôtel-de-Ville où il siège. Ce double principe a été avalisé ces dernières semaines par le bureau, en concertation avec les organisations concernées.

«Nous allons profiter des travaux pour intégrer dans les infrastructures» les systèmes qui permettront ce dispositif, a expliqué mardi à l’ats le sautier du canton de Genève Laurent Koelliker. Le Grand Conseil pourra encore siéger jusqu’à l’été 2018 dans la salle de l’Hôtel-de-ville avant de déménager dans un nouveau site pendant deux ans et demi.

Durant cette période intermédiaire, le Parlement genevois ne sera pas forcément doté d’un équipement adapté à cet objectif. Avant de quitter la salle de l’Hôtel-de-ville, une solution provisoire est recherchée pour pouvoir signer symboliquement la séance inaugurale de la prochaine législature.

En mars dernier, le Grand Conseil avait donné mandat au bureau de prendre les «mesures nécessaires» pour faciliter l’accès aux débats pour les sourds et malentendants. Mardi, la présidente de la faîtière suisse Inclusion Handicap, la conseillère aux Etats Pascale Bruderer (PS/AG), a cité en exemple la politique menée à Genève en faveur des personnes handicapées.

Source ATS

Inclusion Handicap dénonce «de graves lacunes» dans la législation et dans son application

La Suisse manque d’une «stratégie globale et cohérente» pour mettre en oeuvre ses obligations internationales sur les personnes handicapées, selon Inclusion Handicap. Dans un rapport remis à Genève à un comité de l’ONU, la faîtière fait de l’éducation et de la mobilité une priorité.

«C’est un jour important pour les personnes en situation de handicap», a estimé devant la presse l’ancienne conseillère fédérale Micheline Calmy-Rey qui a participé à la remise du document. Le rapport est publié un an après celui de suivi du Conseil fédéral.

Inclusion Handicap dit d’abord que le gouvernement a «largement sous-estimé» la portée de la Convention sur les droits des personnes handicapées à laquelle la Suisse est partie depuis 2014. Et de dénoncer «de graves lacunes» dans la législation et dans son application aussi bien au niveau fédéral que cantonal et communal.

La Suisse se voit accusée de ne considérer le handicap qu’avec une approche médicale. Et selon Inclusion Handicap, le rapport récent du Département fédéral de l’intérieur (DFI) ne rassemble par ailleurs que des mesures liées au travail.

Interventions prévues au Parlement

«Les personnes handicapées ne doivent pas être handicapées davantage par la société», a insisté la présidente de la faîtière, la conseillère aux Etats Pascale Bruderer (PS/AG). Elle fait de l’amélioration de l’accès à une éducation égalitaire dès l’école obligatoire un «élément central» pour ces personnes, de même que la mobilité.

Ces deux éléments conditionnent tous les autres, de la participation politique à celle dans la société et l’économie, selon la sénatrice. Inclusion Handicap demande notamment une politique coordonnée de transports publics, en particulier dans l’offre et les billets.

En terme d’emploi, Mme Bruderer prépare une motion pour étendre la protection des travailleurs handicapés dans le secteur privé. D’autres interventions parlementaires sont attendues. Sans bras, comme la présidente du Comité de l’ONU, mais aussi avec des jambes atrophiées, le conseiller national Christian Lohr (PDC/TG) va lui lancer une motion pour la ratification du Protocole facultatif à la Convention.

S’y ajoutera une interpellation pour associer des personnes handicapées et leurs organisations à toutes les décisions qui les concernent. Un reproche fait au Conseil fédéral, accusé de pas avoir recouru suffisamment à ces acteurs pour son rapport.

Aménagement pour un conseiller fédéral handicapé

En terme d’approche inclusive des personnes handicapées, la Suisse a du retard sur les Etats-Unis et les pays du nord de l’Europe, selon Mme Burderer. Côté participation politique, aucun conseiller fédéral n’a jamais été élu en situation de handicap. «Il devrait certainement y avoir des aménagements» pour qu’il ou elle puisse assurer son mandat, dit Mme Calmy-Rey.

Le conseiller d’Etat tessinois Manuele Bertoli, aveugle, est en poste depuis 2011. «Les mesures nécessaires» ne sont prises qu’après une telle élection, déplore Mme Calmy-Rey. Certains pensent que le coût pour adapter les infrastructures est trop important, renchérit la vice-présidente d’Inclusion Handicap Verena Kuonen.

Globalement, les efforts demandés aux autorités demandent un «investissement» difficile à chiffrer, explique Mme Bruderer. Mais elle est persuadée qu’il serait absorbé par les bénéfices que la société peut ensuite en tirer.

Finances ou encore santé

Parmi ses nombreuses revendications, Inclusion Handicap demande la généralisation de l’accès à tous les bâtiments qui rassemblent plusieurs logements.

Prévention des situations d’urgence, normes de sécurité, accès à la justice, marge de manoeuvre financière, prise en charge par les caisses-maladie y compris lorsque le handicap se manifeste après l’âge de la retraite: tous ces volets demandent des améliorations. Tout comme l’accès à la culture ou l’aménagement des centres d’hébergement pour requérants d’asile.

Inclusion Handicap veut aussi une assurance-indemnités journalières obligatoire en cas de maladie. Le Comité de l’ONU pour les droits des personnes handicapées devra examiner pour la première fois la situation de la Suisse. Mais le calendrier n’est pas encore connu.

Source ATS

Lire l’article « Handicap bien mal loti » sur lecourrier.ch

Lire le rapport alternatif concernant la CDPH de Inclusion Handicap

31e Championnat de Suisse de tennis en fauteuil roulant 2017

Du 1er au 3 septembre 2017, les meilleurs joueurs de tennis en fauteuil roulant de Suisse se réuniront au club de tennis Niedermatten à Wohlen dans le canton d’Argovie.

L’équipe du comité d’organisation g. à d.: Maja Meier, Urs Weibel (président du CO), Corina Gildinson, Markus Küng et Evelyne Frutig

Les organisateurs y accueilleront chaleureusement tous les athlètes, les sponsors, les donateurs, les spectateurs et espèrent que ces derniers viendront nombreux.

Pour de plus amples informations, cliquer ici (Informations en allemand).

La difficile reconnaissance du sport handicap

Quelques athlètes suisses se font une place sur la scène médiatique et les grandes compétitions internationales sont de plus en plus suivies, mais le financement et le marketing du sport handicap demeurent des combats au quotidien.

Les Championnats du monde d’athlétisme se sont terminés sans que les 19 membres de la délégation suisse aient remporté la moindre médaille. Pour voir le drapeau rouge à croix blanche flotter haut dans le ciel de Londres, il fallait y venir deux semaines auparavant: Marcel Hug y a remporté trois titres, venus compléter un palmarès déjà impressionnant. C’était lors des Mondiaux d’athlétisme handisport. A 31 ans, le Soleurois est l’une des stars de la discipline. Ses exploits ne passent pas inaperçus, mais sa médiatisation demeure cependant toute relative. Elle illustre les décalages qui s’observent dans le milieu du sport handicap.

Reconnu de longue date pour ses bienfaits dans le processus de réadaptation physique, morale et sociale des personnes en situation de handicap, le sport amateur en Suisse se porte plutôt bien. Le paysage associatif s’articule entre deux organisations: l’Association suisse des paraplégiques (ASP), qui regroupe tous les sportifs en chaise roulante, et PluSport, qui rassemble les autres formes de handicap.

Une seule association tire son épingle du jeu

Sur le terrain du sport de haut niveau, les deux structures vivent des réalités bien différentes. Financer et promouvoir le sport de compétition n’est pas une mince affaire, surtout lorsque les sponsors manquent à l’appel. L’ASP tire son épingle du jeu: affiliée au Centre suisse des paraplégiques de Nottwil, elle bénéficie du soutien de ce dernier, car le sport fait partie intégrante des activités de rééducation et de réadaptation.

«Pour l’association, il s’agit d’un vivier de recrutement important pour le sport de haut niveau. Le centre étant unique en Suisse, tous les blessés médullaires y séjournent plus ou moins longtemps», commente Julie Cornaton, doctorante en histoire du sport handicap à l’Université de Lausanne. Sur le plan structurel, les chances sont donc multiples de déceler des talents sportifs comme Marcel Hug, un athlète en chaise roulante.

La situation de PluSport est tout autre. Bien plus fluctuant, son budget se compose des soutiens de l’Office fédéral des assurances sociales et du Sport-Toto, complété par des dons de particuliers. De plus, la promotion de l’association est bien plus difficile en l’absence d’un vivier centralisé de recrutement.

De la rééducation à la compétition

Cette profonde différence institutionnelle entre les athlètes en chaise et les autres ne date pas d’hier. «Dans les années 50 et 60, la pratique compétitive du sport handicap était inconcevable pour beaucoup, tant pour des raisons morales que médicales. On considérait alors que les personnes handicapées avaient déjà vécu suffisamment d’événements difficiles pour qu’elles soient encore mises en confrontation dans un stade ou sur un terrain de sport», éclaire Julie Cornaton.

Progressivement, des velléités compétitrices se sont fait entendre. «La conception réadaptative et anti-compétitrice du sport pour les handicapés, prônée par la Fédération nationale – qui deviendra PluSport – est remise en question, notamment chez les personnes en chaise roulante», reprend la chercheuse. En 1968, quelques protagonistes décident alors de quitter l’organisation pour monter leur propre structure. Sur les bases d’une institution déjà existante réservée aux paraplégiques, l’Association suisse des paraplégiques voit ainsi le jour et s’organise dès ses débuts autour de la compétition.

«Le décalage s’est très vite creusé entre les deux associations, l’ancêtre de PluSport s’étant ouverte bien plus tard à la pratique compétitive. L’ASP bénéficie aujourd’hui d’une plus longue expérience et de structures adaptées à la promotion du sport de haut niveau», complète Julie Cornaton.

Un argumentaire qui évolue

La promotion du sport de haut niveau pour les athlètes handicapés continue pourtant de se heurter à des mentalités paternalistes. «Dans les années 60, les athlètes handicapés qui militaient pour une pratique compétitive étaient généralement les dirigeants de leurs institutions. Ils revendiquaient le fait d’être sportifs avant d’être handicapés. Aujourd’hui, le discours est le même chez les pratiquants, mais on assiste à une inversion des arguments des dirigeants actuels, qui sont bien souvent valides. En matière de recherche de fonds, le levier mobilisé est désormais le handicap, non plus le sport», relève la chercheuse.

Cet argumentaire semble être relativement efficace sur le plan financier, même si les dirigeants l’utilisent un peu par défaut. Mais il est surtout à double tranchant. «Il fait clairement appel au pathos auprès des individus et sociétés contactés. Ces derniers peuvent ainsi redorer leur blason en soutenant une noble cause, mais cela jette par la même occasion une ombre sur la valeur purement sportive des athlètes handicapés. Une des conséquences est que le public ne se déplace que très peu pour assister à des compétitions, car dans cette optique l’accent n’est pas mis sur la qualité des performances ou du spectacle, mais sur le courage des participants.»

Au niveau international, le sport handicap gagne néanmoins depuis quelques années ses lettres de noblesse. En 2012, les Jeux paralympiques de Londres avaient été les plus suivis de l’histoire (2,1 millions de spectateurs). Les récents Championnats du monde d’athlétisme handisport, toujours dans la capitale anglaise, ont confirmé la tendance en écoulant plus de billets que toutes les précédentes éditions.

Source: letemps.ch