Musée du Saint-Bernard: une première suisse pour les personnes sourdes

Le musée du Saint-Bernard a inauguré vendredi une borne interactive contenant plus de trente séquences filmées sur l’histoire du lieu. Tous les petits films sont traduits en langue des signes. L’aboutissement de 300 heures de travail pour les traducteurs.

«C’est un grand pas en avant dans l’intégration des personnes sourdes au sein de la population!» Rolande Praplan, membre du comité de la société des sourds du Valais, ne cache pas son enthousiasme. Grâce à la volonté du prieur du Saint-Bernard, Jean-Michel Lonfat, des films sur l’histoire du lieu, traduits en langue des signes, ont été inaugurés vendredi au musée.

« Les mêmes chances que tout le monde »

La borne interactive présente trente-deux petits films, en français, allemand, italien, anglais et en langue des signes. «C’est la première fois qu’un musée propose quelque chose de fixe comme cela. Dans d’autres musées, il y a parfois de l’aide pour les personnes sourdes mais il faut toujours téléphoner avant pour avoir un guide par exemple. Là, on pourra aller au musée quand on en a envie, avec les mêmes chances que tout le monde de découvrir le lieu!», précise Rolande Praplan.

Parmi la trentaine de petits films, se trouvent des commentaires, des interviews et des témoignages. Comme les propos de pèlerins qui racontent leurs ressentis après leur séjour à l’hospice.

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Sion sans les étoiles pour les personnes à mobilité réduite

20 places sur 15’000 tel est le ratio octroyé, pour les personnes à mobilité réduite, par Live Music Production, l’organisateur du festival de Sion sous les étoiles.

Michäel Drieberg directeur le Live Music Production brandit l’argument financier. «Nous ne recevons aucune aide financière pour cette plateforme. Nous investissons pourtant entre 60 000 à 70 000 francs, sans compter les services de sécurité supplémentaires. En tout, nous ne devons pas être loin de 100 000 francs», souligne Michael Drieberg. Il ajoute que l’espace utilisé au sol par la plateforme ampute le festival d’un certain nombre de spectateurs debout. «Pour chaque mètre carré, nous aurions pu mettre quatre personnes debout. En plus, nous ne vendons donc qu’un billet sur deux pour les personnes, puisque le spectateur en chaise roulante entre gratuitement; seul son accompagnant* paie», précise Michael Drieberg.

* A noter que Live Music Production, l’organisateur de Sion sous les étoiles, est effectivement le seul organisateur de concerts à obliger la personne en chaise roulante à prendre un accompagnant.

Des propos qui font réagir les personnes paraplégiques. «On ne demande pas la gratuité. Nous voulons juste pouvoir assister aux concerts comme tout le monde au tarif normal», conclut Remo Pfyffer vice-président de la section valaisanne de l’Association suisse des paraplégiques (ASP)

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Un petit robot pour les écoliers malvoyants

Baptisé «Cellulo», le robot multifonctionnel permet aux enfants aveugles de se représenter leur salle de classe, afin de mieux appréhender les obstacles.

L’outil permet à l’enfant de découvrir sa classe en toute sécurité et d’apprendre en s’amusant où sont les obstacles, comme les armoires ou le bureau du maître. A l’aide la main, l’enfant fait glisser le robot sur une carte qui représente sa classe. «Cellulo» stoppe, recule et vibre lorsqu’il touche quelque chose.

L’enfant doit dire ce qu’il vient de heurter et s’il ne le sait pas, s’il est spatialement perdu, la tablette nomme l’obstacle: l’armoire à crayons ou le bureau du professeur.

L’histoire du Cellulo

Pour son projet de semestre, Alexandre Foucqueteau s’est lancé dans l’élaboration d’une nouvelle application pour un petit robot multifonctionnel appelé « Cellulo ». Né il y a 2 ans à l’EPFL d’une collaboration entre le Laboratoire d’ergonomie éducative (CHILI) et le Laboratoire des systèmes intelligents (LSRO) avec le soutien du NCCR Robotics, le robot aide des enfants en déficience visuelle à se guider dans leur salle de classe. À l’aide de la main, l’enfant fait glisser le petit robot sur la carte. Lorsque celui-ci butte sur les obstacles, qui représentent ceux bien réels de la classe comme les pupitres ou le bureau de l’enseignant, il les reconnaît. Cela paraît simple sur papier mais l’interaction avec une tablette, qui reconnaisse les obstacles, n’a pas été de soi.

Ce projet, le chercheur l’a mené en collaboration avec Agnieska Kolodziej, doctorante au Laboratoire Cognition, Langues, Langage, Ergonomie de Toulouse. Elle travaille sur la relation de distance chez les personnes aveugles et l’apprentissage du langage. « J’ai suivi pendant 5 mois des classes d’enfants malvoyants allant de 3 ans à 9 ans, des classes très hétérogènes et les outils d’apprentissages ne répondaient pas vraiment à leurs besoins. Cette collaboration avec l’EPFL nous a permis d’imaginer un projet ludique et interactif.» C’est ainsi qu’une nouvelle application pour le petit robot a pris forme.

Afin que les enfants puissent se représenter en 2D leur salle de classe, et appréhender son mobilier, Alexandre Foucqueteau a dû modéliser la pièce et, entre autres, apprendre à Cellulo à indiquer clairement ce qui entrave le passage. «L’idée est que le robot stoppe, recule et vibre lorsqu’il touche quelque chose. L’enfant doit dire ce qu’il vient de heurter et s’il ne le sait pas, s’il est spatialement perdu, la tablette nomme l’obstacle, l’armoire à crayons ou le bureau du professeur.»

Cellulo a la particularité d’être solide et maniable, manipulable dans tous les sens sans risque de l’endommager car son mécanisme est magnétique. On peut le déplacer rapidement sans qu’il se casse. Cela permet aux enfants de découvrir les choses à leur rythme, d’aller se «cogner» virtuellement sur chaque armoire, chaque chaise ou table. L’institutrice peut aussi programmer le robot et lui faire suivre une trajectoire donnée.

Pour Alexandre, le plus dur aura été d’apprendre à diriger Celullo car il a dû se plonger dans l’interface de programmation, apprendre à l’utiliser et à la compléter pour que cela réponde à l’utilisation souhaitée.

Maintenant que Cellulo connaît la classe, l’étudiant travaille à la mise au point d’une chasse au trésor collaborative. Le scénario ? Deux enfants qui découvriraient simultanément la cachette sur la carte et, grandeur nature, dans la classe.

Source: communiqué de presse de l’EPFL

Toujours plus de jeunes handicapés aidés à se former

Le nombre de bénéficiaires d’une formation professionnelle initiale de l’AI a bondi de 70% entre 2007 et 2016. En raison d’une circulaire datant de 2011, 15% de jeunes handicapés ont suivi une formation élémentaire d’un an au lieu de deux, mais ce texte n’a eu aucun impact sur les interruptions de formation facile d’accès.

A la demande du National, le Conseil fédéral a adopté mercredi un rapport concernant le soutien de l’assurance invalidité aux jeunes handicapés en formation élémentaire. Un sujet d’inquiétude des parlementaires est déjà réglé.

L’Office fédéral des assurances sociales a cessé en décembre dernier de faire dépendre l’octroi d’une aide pour la 2e année aux chances de trouver un travail. Contestée par les associations de handicapés, cette pratique introduite en 2011 par l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) n’avait pas de base légale suffisante, ont estimé une expertise de 2015 puis un arrêt du Tribunal fédéral.

L’OFAS est revenu en arrière en décembre 2016. Il avait serré la vis après avoir constaté qu’une part considérable des personnes ayant suivi une formation professionnelle initiale facile d?accès continuait à bénéficier d?une rente AI entière à l?issue des deux années de formation et exerçaient toujours une activité dans un cadre protégé.

Réadaptation privilégiée

Le nombre de bénéficiaires d’une formation professionnelle initiale de l’AI avait bondi de 7’700 à 13’220 personnes entre 2007 et 2016. Cette forte hausse peut s’expliquer par une orientation plus marquée de l’assurance vers la réadaptation.

Les coûts totaux ont augmenté, mais le coût annuel moyen par bénéficiaire d’une formation élémentaire AI ou d’une formation pratique dispensée par l’Association de branche nationale des institutions pour personnes avec handicap (INSOS) a reculé. Après un sommet à plus de 43’000 francs en 2013, il s’est stabilisé à près de 39’000 francs.

Selon le rapport, cela s’explique par la circulaire ayant raccourci la durée de formation à un an. Mais c’est aussi dû aux efforts des organismes de formation pour mieux axer les formations aux exigences du marché ordinaire de l’emploi. Le groupe de personnes ayant suivi un an de formation au lieu de deux s’est élevé à 15% des cas.

Mais en 2013-2014, près de 15 autres pour cent ont suivi plus de 25 mois de formation, essentiellement en raison d’un changement d’orientation. Cette proportion était encore de 30% en 2010. Selon le rapport, cette diminution est liée à une approche plus consciente des coûts et à un examen plus poussé des choix professionnels.

La part des jeunes ayant interrompu leur formation avant la fin reste considérable. Environ 15% l’ont fait durant la première année et la part est stable. Ceux qui l’ont fait au cours de la seconde année sont passés de 20% en 2010 à 15% en 2014.

Source : ats/nxp

Malentendante elle décroche sa maturité

Victoria Pittier porte des appareils auditifs et lit sur les lèvres pour saisir les propos de ses interlocuteurs. Malentendante elle vient de réussir avec brio sa maturité au collège de la Planta après cinq années d’étude.

Après l’été, elle travaillera trois semaines au service des jardins de Sion «pour se faire des sous» et continuera d’avancer sur son chemin professionnel pour réaliser son rêve de devenir ostéopathe.

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