Pour un val d’llliez accessible à tous

(Le Nouvelliste)

La nouvelle association Access4all veut répertorier les lieux touristiques de la vallée d’llliez accessibles aux personnes en situation de handicap. Un projet auquel participe Région Dents du Midi.

Par Isabelle Gay


Dans la vallée d’llliez, les zones accessibles à tous seront présentées au printemps prochain. LITESCAPE MEDIA

 

Des activités et des animations pour les personnes âgées ou les jeunes sont régulièrement mises en place. Pour les personnes en situation de handicap, en revanche, il n’en existe presque pas. Notre association souhaite remédier à ce manque», explique Carole Perrin, présidente de la toute nouvelle association chablaisienne Access4all.

Retrouver les informations plus facilement

Son objectif: favoriser l’accueil et les loisirs des personnes en situation de handicap dans la vallée d’Illiez en listant les lieux touristiques, les hébergements ainsi que les activités qui sont adaptés. «Pour une personne malvoyante ou en fauteuil, il n’est pas toujours évident de savoir, lors de la réservation, si le lieu lui sera tout à fait adéquat», explique Carole Perrin. «Elles pourront prochainement retrouver ces informations plus facilement.» Dans cette démarche, Access4all s’est approchée de Région Dents du Midi (RDDM) et partage, avec elle, le logo de la destination. «Ce projet s’inscrit parfaitement dans une promotion de la région en apportant une plus-value pour les personnes en situation de handicap. Il était logique de le soutenir», déclare le directeur adjoint de RDDM et responsable marketing et qualité, Raphaël Brandou.

Les différents points d’intérêt accessibles aux personnes en situation de handicap sont actuellement répertoriés par Pro Infirmis et la Fondation Emera. «Nous pourrons centraliser, d’ici au printemps 2022, directement sur notre site, les prestations disponibles», ajoute Raphaël Brandon.

Conseiller les acteurs touristiques

L’association Access4all veut également aller à la rencontre des acteurs locaux en les conseillant sur l’accueil des personnes en situation de handicap. Premier exemple concret au Palladium de Champéry: «Nous leur avons suggéré une plateforme munie de patins pour les chaises roulantes afin de permettre de profiter aussi de la glace cet hiver», raconte la présidente. La Fondation Cerebral, qui met justement gratuitement ce type de support à disposition des patinoires, est ensuite intervenue auprès du Palladium. «Les hébergeurs ne
savent pas toujours comment aider. Nous pouvons leur servir d’intermédiaire avec d’autres associations.»

Le comité d’Access4all dit fourmiller d’idées pour sensibiliser le public à son action et a lancé, depuis quelques jours, une campagne de dons et cotisations pour le financement de futurs projets. «Nous pourrions envisager un spectacle réservé aux personnes sourdes par exemple ou encore faire venir un interprète dans des animations.»

Plusieurs sociétés régionales ont d’ores et déjà confirmé vouloir soutenir cette nouvelle association. Le 18 décembre prochain, le groupe des Bikers du Chablais roulera d’ailleurs pour elle lors du marché de Noël de Monthey.

Nous pourrions envisager un spectacle réservé aux personnes sourdes par exemple. »
Carole Perrin
Présidente d’Access4All Association

Soutien au monde du handicap: Le poignant témoignage de Timea Bacsinszky

(24heures.ch)


Marraine de l’opération, Timea Bacsinszky présente, avec la complicité des boulangers Cyril et Nathalie Bezençon, des bonshommes en pâte privés d’un membre ou en fauteuil roulant. Florian Cella

 

Pierre-Alain Schlosser

L’ex-tenniswoman est la marraine de l’action «Tous de la même pâte» de Pro Infirmis, en collaboration avec 680 boulangeries de Suisse. À cette occasion, elle a révélé son rapport au handicap.

C’est un témoignage poignant que Timea Bacsinszky a livré sur le monde du handicap. Vendredi, dans le cadre de l’opération «Tous de la même pâte» de Pro Infirmis, la médaillée d’argent des Jeux de Rio a dévoilé quelques souvenirs en rapport avec sa plus tendre enfance.

«Ma grand-maman paternelle en Transylvanie, aujourd’hui disparue, a été victime d’une attaque cérébrale, et je l’ai toujours connue handicapée, a révélé l’ancien matricule 9 du tennis mondial. La moitié de son corps était paralysée.» Retraitée du sport depuis le mois de juillet, la Vaudoise de 32 ans a grandi en considérant le handicap comme une normalité. «À mes yeux, il n’y avait aucune différence, car je voyais la générosité et l’engagement de ma grand-maman, se souvient-elle avec tendresse. Tous les étés on partait de Belmont-sur-Lausanne pour Satu Mare. Elle se réjouissait tellement de nous voir qu’elle préparait des pots de confiture, des compotes pour nous. Mes grands-parents n’avaient pas beaucoup d’argent, mais chaque année, ils prenaient deux poussins dans leur poulailler pour que je puisse les nourrir.»

«J’ai essayé une seule fois le tennis en fauteuil roulant. Pour moi, ces athlètes sont des artistes. Je suis admirative de leur dextérité dans leurs gestes et dans leurs déplacements.»
Timea Bacsinszky

Alors, quand Pro Infirmis lui a proposé de devenir marraine de sa dernière opération, la championne n’a pas hésité à s’engager. «Car j’avais ce lien direct avec le monde du handicap. Et parce que je trouve malheureux que l’accès à certains restaurants et autres lieux sociaux ne soient pas plus accessibles.»

Lors de la conférence de presse donnée à la boulangerie Bezençon à Goumoens-la-Ville, Timea Bacsinszky a aussi relevé son admiration pour les parasportifs. «J’ai essayé une seule fois le tennis en fauteuil roulant. Pour moi, ces athlètes sont des artistes. Je suis admirative de leur dextérité dans leurs gestes et dans leurs déplacements. Ce sport est tellement compliqué. En Grand Chelem, j’ai notamment pu côtoyer ces sportifs dans les vestiaires et pu voir leurs difficultés au quotidien.»

Le bon moment

En tant que sportive d’élite, Timea Bacsinszky sait combien la santé est précieuse. La décision de se retirer du milieu professionnel est d’ailleurs en partie liée à des maux récurrents au dos. «Avec mes soucis de disque déchiré entre les vertèbres L4 et L5 et la situation sanitaire liée au Covid, je pense que le moment était le bon pour donner une autre orientation à ma vie.»

Désormais, la jeune retraitée joue pour le plaisir avec son frère, sa sœur, Bastian Baker et Ivan Knie. Et s’est mise au padel. Après avoir passé ses diplômes J+S, elle s’est engagée dans plusieurs projets. «J’aimerais entraîner la relève avec l’association vaudoise de tennis et le Stade-Lausanne et un peu avec Swiss Tennis.» Le désœuvrement ne la guette pas, puisqu’elle a également des mandats comme directrice sportive du tournoi de Montreux. Elle va aussi collaborer avec Grand Chelem Management sur celui de Lausanne. En jetant un bref coup d’œil dans le rétroviseur de ses dix-huit années au plus haut niveau, Timea Bacsinszky se dit avant tout fière de sa résilience. D’avoir réussi son retour après un break dans l’hôtellerie. «J’ai façonné mon projet, je me suis approprié ma vie, et les résultats sont arrivés. Mes entraîneurs, Erfan Djahangiri et Dimitri Zavialoff, ainsi que mon manager, Alexandre Ahr, m’ont beaucoup aidée. Ils me disaient toujours de faire les choses bien, de m’investir. En essayant de profiter au maximum des émotions, car tout va très vite dans ce milieu. Je pense que je donnerai ce type de conseils à mes futurs élèves.»


Des bonshommes de pâte sans bras ou en chaise roulante. Vendredi, Pro Infirmis a lancé son opération «Tous de la même pâte» dans 680 boulangeries suisses à l’occasion de la Journée internationale des personnes en situation de handicap. En Suisse romande, 150 artisans ont joué le jeu en élaborant des bonshommes de la Saint-Nicolas pas tout à fait comme les autres.

«L’idée est d’utiliser les périodes festives pour sensibiliser la population au handicap, explique Sylvie Podio, directrice de Pro Infirmis Vaud. Aujourd’hui, ce sont des bonshommes de pâte. Demain, ce sera des Pères Noël, des Rois mages ou des superhéros.» Rendre la différence ordinaire est en quelque sorte l’objectif de cette initiative. Les boulangers participants à l’action toucheront l’entier des recettes. «Nous voulions garder le produit accessible en ne le renchérissant pas, souligne Yves Girard, secrétaire général de l’association des artisans boulangers vaudois. Le message véhiculé est le plus important.» À l’image de la boulangerie Bezençon à Goumoens-la-Ville, ces bonshommes resteront encore en vente pendant plusieurs jours. PAS

En situation de handicap, elle s’engage en politique

(frapp.ch/fr)

A l’occasion de la journée internationale des personnes handicapées, rencontre avec une Fribourgeoise qui défend une société plus inclusive.
RadioFr. – Maëlle Robert / sc

Fabienne Müller a été candidate au Grand Conseil à l’automne dernier. Handicapée physique depuis sa naissance, elle est aussi la présidente de Procap Fribourg, une association d’entraide pour personnes avec handicap.

A 42 ans, Fabienne Müller s’est lancée en politique pour porter ses revendications pour une société plus inclusive. Après un bref passage par le parti des artistes il y a des années, elle s’est présentée sur la liste UDC pour le Grand Conseil le 7 novembre dernier. Elle n’a pas été élue, mais en retire une expérience très positive. « Je suis encore assez fière de ce résultat, moi qui n’y connaissais rien en politique. J’ai recueilli 622 voix, c’est pas mal. »


Fabienne Müller s’est présentée en politique pour défendre les droits des personnes en situation de handicap, qui ne sont pas assez écoutées selon elle. © RadioFr.

 

A travers sa candidature, elle veut ainsi défendre les droits des personnes en situation de handicap, qui ne sont pas assez écoutées selon elle. Parmi ses chevaux de bataille: l’accessibilité aux lieux publics, notamment les établissements de soins, aux personnes en situation de handicap. « J’ai une amie qui est sourde. Elle n’a pas pu rester à l’hôpital parce qu’elle n’avait pas d’interprète. Ce n’est pas correct. Moi-même, lors d’une opération, je ne pouvais pas rentrer dans la salle de bain de la chambre d’hôpital car les portes n’étaient pas assez larges. » Elle est confrontée à ces difficultés au quotidien. « On a parfois envie d’une belle coupe. Dans la plupart des salons de coiffure, si on ne peut pas se lever tout seul, on ne peut pas se laver les cheveux parce que les bacs ne sont pas amovibles. »

Les élus en situation de handicap restent rares aujourd’hui en Suisse. On pense notamment au conseiller national Christian Lohr, du canton de Thurgovie, en fauteuil roulant. « J’espère qu’il y en aura plus à l’avenir! Ce n’est pas parce que l’on a un handicap que l’on doit se cacher. On a les mêmes droits. »


Rencontre avec Fabienne Müller 03.12.2021

Une émission pour en parler

Quelles sont les raisons qui peuvent pousser ou freiner une personne handicapée à participer à la vie politique, donc à élire, à voter et parfois à se porter candidate à une élection? RadioFr. s’est penché sur la thématique avec une table ronde en direct réalisée mercredi. Stéphanie Fidanza et Antoinette Romanens, deux membres du Comité de Forum Handicap Fribourg, ont donné leur point de vue:


Émission complète 1/1 03.12.2021

Comment les personnes en situation de handicap se sentent-elles intégrées – ou non – au débat politique? La Fribourgeoise Fabienne Müller faisait part plus haut de son expérience. Stéphanie Fidanza a aussi évoqué son vécu.


Émission complète 2/2 03.12.2021

Des Grittibänz en situation de handicap

Dans le cadre de cette journée du 3 décembre, 18 boulangeries fribourgeoises se sont associées à Pro Infirmis pour créer des bonshommes de St-Nicolas aux formes inhabituels, car en situation de handicap. Ces Grittibänz sont vendus dans 34 points de vente du canton, afin de sensibiliser la population à une société plus inclusive.

L’action est parrainée par le Gruérien Jean-Marc Berset. Ancien boulanger, cet athlète handisport a été six fois champion du monde et compte quatre participations aux Jeux paralympiques à son actif.

Les musées de l’OFC renforcent l’inclusion

(edi.admin.ch/fr)

Ces prochaines années, les musées de l’Office fédéral de la culture (OFC) comptent mettre la priorité sur des mesures visant à renforcer l’inclusion. Ils ont conclu à cette fin des partenariats avec le service Culture inclusive de Pro Infirmis. Le label « Culture inclusive » a pour principal objectif de favoriser l’inclusion globale des personnes en situation de handicap.

La Collection Oskar Reinhart « Am Römerholz », à Winterthour (ZH), le Musée des automates à musique, à Seewen (SO), et le Musée du couvent Saint-Georges, à Stein am Rhein, prévoient d’instaurer toute une série de mesures dans le but de continuer à promouvoir la participation sans obstacles à la vie culturelle des personnes avec et sans handicap et de l’ancrer durablement dans les institutions. Le Musée Vincenzo Vela, à Ligornetto, a déjà conclu un tel partenariat à l’été 2019. Les musées adhèrent en outre à la « charte de l’inclusion culturelle » du service Culture inclusive de Pro Infirmis.

Les mesures prévues concernent l’offre culturelle, l’accès aux contenus, les aspects architecturaux, les possibilités d’emploi et la communication. Un accent particulier est mis sur des offres de médiation conçues spécialement pour certains groupes cibles, par exemple pour les personnes porteuses d’un handicap cognitif ou celles souffrant d’un handicap physique. Concevoir une offre de médiation attrayante et participative qui s’adresse à un public varié et nouveau est d’après le message culture 2021-2024 une tâche essentielle des musées de la Confédération. Il est également prévu de traduire les sites Internet en « langage simplifié » et de prendre des mesures architecturales pour permettre un accès sans obstacles aux musées et aux manifestations organisées par ces derniers.

En tant que service d’attribution du label « Culture inclusive », Pro Infirmis conseille au besoin les partenaires du label sur les thèmes de l’accessibilité et de l’inclusion et les met en réseau avec des services de consultation, des travailleurs sociaux et d’autres partenaires du label.


Adresse pour l’envoi de questions

Daniel Menna, Responsable suppléant communication, Office fédéral de la culture OFC, daniel.menna@bak.admin.ch, +41 58 469 69 50

Liens

Musées de l’OFC
Service Culture inclusive de Pro Infirmis

Handicap: 1000 personnes privées de droits politiques en Valais

(Le Nouvelliste)

Alors que tous les citoyens suisses, y compris les personnes en situation de handicap mental, devraient avoir accès aux droits politiques, 1000 personnes en sont toujours privées en Valais. En cette Journée internationale du handicap, l’avocat et professeur à la HES-SO Pierre Margot-Cattin fait le point.

Par Christine Savioz


Lavey – 25 novembre 2021 – Pierre margot-Cattin, pour les droits des personnes en situation de handicap d’avoir accès à leur droits politiques. ©Héloïse Maret

 

Quatorze mille personnes en situation de handicap sont privées de leurs droits politiques en Suisse. Mille en Valais. «Il s’agit de personnes sous curatelle de portée générale. Dès que cette mesure est appliquée, il y a une privation automatique des droits civiques. Ce qui est contraire au texte de la convention de l’ONU, ratifiée par la Suisse en 2014, donnant le droit politique à tous», explique l’avocat et ethnologue Pierre Margot-Cattin. Un thème abordé lors du récent forum organisé par la Fondation Emera et la HES-SO. En cette Journée internationale du handicap, Pierre Margot-Cattin fait le point.

Qu’entend-on par droits politiques?

Chacun doit avoir le droit d’élire, de voter et d’être élu, ainsi que d’être aidé pour le processus si besoin. Il faut que les gens puissent être pleinement informés pour se forger une opinion. Ils doivent avoir accès à l’information, tant officielle que dans les médias.

Vous prônez une extension du langage facile à lire et à comprendre…

La Confédération devrait publier, pour les votations fédérales, un document avec une version normale et une autre simplifiée. On peut même imaginer que la version simplifiée convienne à tous, car souvent les textes sont compliqués. Il faudrait aussi imaginer des supports sonores et en braille.

Les personnes en situation de handicap mental peuvent-elles vraiment voter?

Une bonne partie, oui. Le risque est très faible que des gens n’ayant pas la capacité de comprendre l’enjeu votent. Une bonne partie de la population de la FOVAHM par exemple peut voter. Ces personnes ont juste besoin d’être accompagnées en amont pour se forger leur propre opinion.

N’y a-t-il pas un risque d’influence de l’accompagnant sur les personnes en situation de handicap mental?

Nous sommes tous influencés pour un vote puisqu’on forge notre opinion sur la base des opinions d’autres qui s’expriment dans une campagne. En famille aussi, on discute politique, on se forge une opinion sur la base de la comparaison de l’opinion des autres. Le risque d’influence est donc marginal. En revanche, le risque est plus important lorsqu’une personne vote par procuration.


En 2014, Pierre Margot-Cattin (au centre) et le conseiller national thurgovien Christian Lohr, également en situation de handicap, s’étaient rendus à New York lors de la signature de la Suisse à la Convention de l’ONU sur les droits des personnes handicapées. Photo: DR

 

Maud Theler et Philippe Moerch, tous deux en chaise roulante, sont entrés cette année au Grand Conseil valaisan. La preuve d’une évolution?

Pour le Valais, oui, c’est un beau progrès. Il faut encore qu’ils soient reconnus comme parlementaires et non juste comme des représentants du handicap. Il reste cependant encore beaucoup à faire pour que des personnes en situation de handicap entrent dans un exécutif. En Suisse, aujourd’hui, seules trois personnes y sont, deux dans le canton de Vaud et une au Tessin, toutes avec des handicaps sensoriels et non qui se voient physiquement.

Il reste beaucoup à faire pour qu’une personne en situation de handicap entre dans un exécutif.

L’image de la personne sur une chaise roulante peut-elle être un obstacle à une élection dans un exécutif?

C’est encore très fort. Aujourd’hui, on tolère sans problème le politicien thurgovien Christian Lohr en fauteuil électrique au Conseil national, mais il n’a sans doute aucune chance de devenir conseiller fédéral. Là, cela n’a pas beaucoup changé. Pendant mes études de droit en 1987, j’avais eu un entretien avec mon professeur, expert pour la commission d’examen pour la carrière diplomatique. Je lui avais exprimé mon souhait de devenir diplomate. S’il a dit comprendre mon envie et que je serais sans doute excellent, il a ajouté que je n’avais aucune chance en raison de mon apparence. Car, pour représenter la Suisse, il faut donner une image revalorisante du pays.

Vous avez échoué aux élections pour l’exécutif dans votre commune de Lavey ce printemps. Votre handicap a-t-il été un obstacle de plus?

Clairement. Mes détracteurs disaient que, pour être à l’exécutif, il faut pouvoir être responsable du dicastère des forêts et aller voir les arbres malades. Ils imaginaient aussi que je ne penserais qu’aux personnes handicapées et que cela allait coûter cher à la commune. Il y avait un troisième argument sous-jacent disant que j’avais déjà assez à faire avec mon handicap au quotidien sans devoir me charger d’une telle tâche publique. Il y a encore un grand pas pour être considéré comme un candidat comme un autre.

Comment voyez-vous l’évolution des droits des personnes handicapées en Suisse?

Je suis optimiste, car les deux messages principaux de la convention – soit cette idée du handicap qui est une difficulté d’interaction dans un environnement donné et l’autre élément lié à l’autodétermination et la liberté de choix – sont en train d’être intégrés dans la plupart des politiques sociales et des nouveaux développements. Les mentalités sont en train de changer. La vieille vision de la personne handicapée qui n’est pas capable en raison d’un problème médical s’atténue peu à peu.