La réforme de l’AI entrera en vigueur le 1er janvier

(tdg /ats)

Cette nouvelle mouture a pour but d’optimiser l’assurance et la désendetter. Elle entrera en vigueur en 2022.


La réforme introduit notamment des mesures visant à faciliter la réinsertion professionnelle des jeunes et des personnes atteintes dans leur santé psychique.
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La réforme de l’AI entrera en vigueur au 1er janvier 2022, annonce mercredi le gouvernement. Elle vise aussi à améliorer les chances sur le marché du travail des enfants, des jeunes et des personnes souffrant de maladies psychiques.

La réforme introduit notamment des mesures visant à faciliter la réinsertion professionnelle des jeunes et des personnes atteintes dans leur santé psychique.

Pour favoriser la détection précoce, les mineurs dès 13 ans et les personnes menacées d’incapacité de travail pourront être signalées à l’AI. L’AI intensifiera la collaboration avec les médecins traitants et les employeurs.

Améliorer les expertises

Les expertises médicales seront uniformisées pour toutes les assurances sociales. Elles doivent devenir plus transparentes. Les entretiens entre l’assuré et l’expert feront l’objet d’enregistrements sonores conservés dans les dossiers.

Les offices AI tiendront une liste publique contenant des informations sur les experts auxquels ils font appel (nombre d’expertises effectuées, remboursements, incapacités de travail attestées, appréciation des expertises dans le cadre de décisions de justice).

Une commission extraparlementaire indépendante sera instituée pour veiller à la qualité des expertises. Le nombre de représentants du corps médical au sein de la commission diminue au profit de celui des organisations de patients et d’aide aux personnes handicapées, à la demande des participants à la procédure de consultation, précise le Conseil fédéral.

Rentes et maladies rares

La réforme de l’AI a occupé les Chambres fédérales durant un an. Les rentes pour enfants ont été au coeur des débats. Le Conseil national aurait souhaité dans un premier temps les réduire, avant d’y renoncer. Les familles de rentiers avec enfants ne verront donc pas leurs prestations baisser.

Mais la réforme apporte tout de même un changement dans l’attribution des rentes. Celles-ci seront attribuées de manière linéaire pour les bénéficiaires présentant un taux d’invalidité situé entre 40 et 69%. Le montant maximum restera atteint avec une invalidité de 70%. Le but est d’inciter les bénéficiaires d’une rente AI à rester le plus possible dans la vie active.

L’AI devra également rembourser les frais médicaux de certaines maladies congénitales rares qui touchent les enfants et les jeunes. Mais il y aura désormais des critères clairs pour déterminer si une maladie entre dans cette catégorie. La liste des infirmités congénitales sera mise à jour.

Les affections qui peuvent être traitées facilement seront désormais prises en charge par l’assurance maladie. À l’inverse, de nouvelles maladies, en particulier des maladies rares, seront prises en charge par l’AI.

Liste de médicaments

Pour les infirmités congénitales reconnues, l’AI prend aussi en charge les coûts des médicaments. Une liste sera créée. Elle recensera les médicaments pris en charge par l’AI ainsi que leur prix maximal.

Pour être admis sur la liste, les médicaments devront faire l’objet d’un examen selon les critères d’efficacité, d’adéquation et d’économicité, comme c’est le cas pour l’assurance maladie. A partir de l’âge de 20 ans, les médicaments remboursés par l’AI seront pris en charge par l’assurance obligatoire des soins.

Les organisations faîtières de l’aide privée aux personnes en situation de handicap peuvent recevoir des aides financières de l’AI. Le Conseil fédéral entendait déterminer un ordre de priorité suivant lequel répartir ces aides dans les limites du montant fixé.

Devant une levée de boucliers en consultation, le gouvernement a pour l’instant jeté l’éponge. Un éventuel ajustement sera envisagé avec les organisations concernées pour la prochaine période contractuelle 2024-2027.

Insuffisant et injuste

Pour la faîtière des organisations suisses de personnes handicapées, Inclusion Handicap, la réforme est insuffisante. Elle cimente des injustices, écrit-elle dans un communiqué. Et de citer notamment la question des expertises, trop souvent attribuées et rédigées de sorte à éviter autant que possible l’octroi d’une rente AI, selon la faîtière.

Une procédure de conciliation n’est prévue que si la personne assurée prend l’initiative de se prononcer contre l’experte ou l’expert désigné par l’AI. De nombreuses personnes assurées n’oseront pas entreprendre une telle démarche, souligne Inclusion Handicap.

ATS

Des compétences «exceptionnelles»

(La Liberté)

L’entreprise formatrice Rafisa facilite l’intégration de personnes autistes dans le monde du travail.


La filiale Rafisa Informatique, à Givisiez, compte quatre collaborateurs pour une dizaine d’apprentis. Pierre-André Rouiller, formateur et responsable de la filiale, et Larissa Strasser, pédagogue sociale, forment le noyau de l’équipe. DR

 

«Nicole Rüttimann Formation»

«Mettre le potentiel souvent méconnu de personnes atteintes de troubles du spectre autistique à disposition d’autres entreprises et organisations.» Telle est la mission de la Fondation informatique et autisme, et de son entreprise formatrice Rafisa Informatique.Elle emploie des personnes atteintes du syndrome d’Asperger, leur offrant une formation complète, financée par l’assurance- invalidité (AI). Elle facilite ensuite l’accès à un emploi. Depuis la création de la maison mère, à Zurich en 2009, la demande augmente, et plusieurs filiales ont ouvert en Suisse alémanique. La première de Suisse romande vient d’éclore en 2019, à Givisiez, gérée par Pierre-André Rouiller, 53 ans, ingénieur HES en informatique et formateur.Celui-ci explique la démarche.

A quels besoins répond cette formation?

Pierre-André Rouiller: L’intégration professionnelle est encouragée dans le cadre de la loi sur l’invalidité, afin d’éviter de recourir aux rentes. D’un point de vue personnel, s’insérer dans le monde du travail est primordial pour un parcours sain et une meilleure intégration sociale.Plus la prise en charge intervient tôt, plus le succès de l’intégration professionnelle ultérieure est assuré. La fondation, qui collabore avec l’AI et l’Office fédéral des assurances sociales, vise ainsi à ouvrir l’accès au secteur des technologies de l’information aux personnes avec trouble autistique (TSA). Pour leur permettre de développer tout leur potentiel, elle leur fournit un savoir-faire pratique sur la base d’une formation complète, ainsi que des compétences sociales Elle offre une aide ciblée destinée à faciliter leur transition vers la vie professionnelle.

Qu’offrez-vous de plus qu’une entreprise standard?

A Givisiez, nous comptons une dizaine d’apprenants pour quatre collaborateurs. Larissa Strasser, pédagogue sociale, est responsable de l’accompagnement et du développement des compétences sociales. Pour ma part, je suis aussi formateur d’adultes. Nous proposons un environnement adapté, au ni-veau physique comme de l’accompagnement. Notre mission est de former et intégrer sur un premier marché du travail. Nos axes: la formation, le développement des compétences sociales et l’accompagnement individuel. Le soutien peut prendre des formes variées. Par exemple, nous apportons notre aide pour l’organisation des transports publics, qui engendrent une sur- sollicitation pour ces personnes, proposons des adaptations et des appuis scolaires, collaborons étroitement avec le réseau (psychologues, psychiatres, parents,conseillers AI, offices de la formation, écoles…).

«Il y a encore du chemin à faire pour faire accepter le rôle social de l’entreprise»
Pierre-André Rouiller

Pour intégrer le cursus, il faut être accompagné par l’AI, et être dans le spectre d’autisme sans déficience intellectuelle. Car la formation est exigeante. Elle est précédée d’une évaluation du projet professionnel et parfois d’un préapprentissage. L’AI fi-nance la formation, l’apprenti n’est pas salarié. Outre l’acquisition de la pratique professionnelle dans l’entreprise à Fribourg, il suit des cours à l’école professionnelle à Lausanne. La formation débouche, après 3 ou 4 ans, sur un certificat fédéral suisse d’informaticien ou d’opérateur en informatique.

Qu’en est-il du soutien à l’intégration pour l’emploi?

Les diplômés sont spécifiquement soutenus dans leur intégration dans le marché du travail primaire. Nous faisons,outre un accompagnement,notamment l’interface avec le futur employeur. Nous déterminons les adaptations à mettre en place. Il faut travailler sur deux axes. Sans sur adapter l’environnement, l’entreprise doit évaluer quels aménagements sont indispensables pour la personne; celle-ci doit à son tour s’adapter au reste. Les solutions peuvent parfois être simples,comme la mise à disposition d’un casque antibruit ou d’un espace isolé pour ces personnes qui ne supportent pas un open space. L’accompagnement préalable par l’AI notamment est excellent. Mais il reste un gros effort de sensibilisation à poursuivre du côté du marché du travail; notre tissu économique le permet. De nombreuses entreprises dans le canton pour-raient envisager une telle démarche…

Quelle plus-value pour une entreprise d’engager une personne atteinte d’Asperger?

Il y a encore du chemin à par-courir pour faire accepter le rôle social de l’entreprise, et la présence d’une personne avec un profil atypique. Mais une fois le pas franchi, ces personnes peuvent donner la pleine mesure de leurs capacités. Et elles possèdent souvent des compétences exceptionnelles! Compréhension rapide, pensée analytique et créative, grande concentration… Elles apportent une vision différente pour des projets novateurs. Ces qualités sont très appréciées notamment dans les technologies de l’information ou le graphisme, domaine pour lequel elles optent souvent.

Pouvez-vous déjà faire un bilan?

Il n’y a pas encore de chiffres nous concernant, notre plus«vieil» apprenti étant en 2e année. Mais en dix ans à Zurich, plus de 60% des sortants ont trouvé un pied solide dans le marché du travail. Et la proportion est passée à près de 90%pour 2019. Sur 13 en fin de formation, 10 sont au bénéfice d’un CDI et les 3 autres ont trouvé une place rapidement.Zurich compte aujourd’hui une soixantaine d’apprenants. Et la filiale créée à Winterthour en 2021 pour la décharger en a déjà une dizaine. A Givisiez, nous en avons aussi une dizaine. Et nous envisageons d’ouvrir d’autres filiales en Romandie. Par ailleurs, nous serons présents avec un stand Rafisa à Berne lors du Forum autisme les 19 et 20 novembre. Et nous prévoyons d’organiser des portes ouvertes à Givisiez dès que la situation sanitaire le permettra. »

De meilleurs accès pour les personnes à mobilité réduite

(rfj.ch)

Une motion au Parlement jurassien demande au Gouvernement de faire davantage d’efforts pour que les personnes à mobilité réduite puissent accéder aux bâtiments ouverts au public.

L’accès aux bâtiments ouverts au public doit être garanti et amélioré pour les personnes à mobilité réduite dans le Jura. C’est le sens d’une motion déposée récemment au Parlement jurassien. Le texte émane de la députée socialiste suppléante Lisa Raval. L’élue de Porrentruy estime que le vivre ensemble qui figure dans le programme de législature du Gouvernement doit prendre en compte les personnes à mobilité réduite. L’expression ne regroupe pas que les handicapés mais aussi les parents avec une poussette, par exemple, ou les personnes en surpoids.

Lisa Raval demande ainsi un recensement des bâtiments ouverts au public, la mise en place d’un contrôle – par une police des constructions ou par Pro Infirmis – ainsi que l’inscription d’une somme à la planification financière cantonale. Le tout vise à créer des conditions pour concrétiser l’égalité d’accès des personnes à mobilité réduite aux bâtiments publics, comme les édifices administratifs, les écoles, les restaurants, les magasins et les cinémas. Des normes fédérales existent en la matière mais elles ne sont pas toujours respectées, comme le souligne Lisa Raval :

Lisa Raval souhaite ainsi que le canton du Jura suive l’exemple de Porrentruy qui a mené, avec succès, des démarches en ce sens. /fco


Les handicapés ne sont pas les seules personnes considérées comme étant à mobilité réduite et Lisa Raval veut leur assurer un accès aux bâtiments ouverts au public
(photo: archives).

 

12 millions pour un projet d’inclusion

(Le Nouvelliste)

Les instituts Idiap à Martigny et Icare à Sierre participent à un projet de recherche pour faciliter l’accès aux informations de première importance aux personnes handicapées mentales, sourdes ou aveugles. Cela va de la météo aux dangers naturels en passant par les documents officiels des assurances sociales.

Par Christine Savioz


La communication simplifiée permet aux personnes en situation de déficience intellectuelle d’avoir accès à toutes les informations essentielles. ERMOLAEV ALEXANDER/SHUTTERSTOCK

 

Rendre la communication accessible aux personnes ensituation de handicap, c’est le défi que lancent notamment les instituts de recherche
Idiap et Icare en Valais, emmenés par l’Université de Zurich. Douze millions, dont 6 millions issus d’Innosuisse et 6 millions de partenaires privés, viennent d’être injectés dans ce projet. Les recherches débuteront en janvier 2022,pour une durée de quatre ans.

« Ce projet ouvrira encore d’autres perspectives aux personnes en situation de déficience intellectuelle et pourrait enlever certaines limitations qu’elles ont. »
Monica Courtine, Formatrice à la FOVAHM

L’objectif est de trouver des technologies pour donner accès aux personnes handicapées mentales à des textes simplifiés, permettre aux personnes sourdes de disposer d’une traduction en langue des signes ou de sous-titrages et aux personnes aveugles de pouvoir écouter en audiodescription. Et ce dans les domaines de la météo, des dangers naturels et des documents officiels au niveau des assurances sociales ou de la santé publique. «Aujourd’hui, il y a un clair manque d’accès à ces informations de première importance. Cela répond à un besoin», souligne Nicolas Filippov, responsable communication de l’institut de recherche Idiap.

Un projet enthousiasmant

Le fait d’avoir accès à des textes simplifiés est un véritable atout pour les personnes en situation de déficience intellectuelle. «Souvent, elles ne comprennent pas les informations essentielles et, n’osant pas le dire, elles se retrouvent endettées. Ce projet pourrait vraiment leur changer la vie», se réjouit Monica Courtine, formatrice au centre de formation et perfectionnement à la Fondation valaisanne en faveur des personnes avec handicap mental (FOVAHM).

Même enthousiasme pour la Société des sourds du Valais. «Je suis heureux que les chercheurs soient sensibles à ces questions d’inclusion», remarque son président Stéphane Faustinelli.


Stéphane Faustinelli, président de la société des sourds du Valais

 

Il se dit rassuré que la Fédération suisse des sourds soit partenaire du projet. «Il est très important que des personnes concernées puissent participer à cette recherche pour dire si ce qui est réalisé au niveau de la langue des signes est compréhensible ou pas. Il y a de nombreuses subtilités dans cettelangue que seules les personnes sourdes peuvent remarquer.» Pour rappel, 10 à 12% de la population est touchée par un problème de surdité, tous niveaux confondus. En Valais, cela représente donc plus de 40 000 personnes.

En collaboration avec des gens concernés

Le fait que MétéoSuisse soit l’un des partenaires du projet réjouit Denis Maret, président de la section valaisanne des aveugles et malvoyants. «C’est une application qui n’est aujourd’hui pas totalement ac-cessible en audiodescription alors que c’est le cas pour la météo donnée sur les iPhone par exemple.» Pour lui, tout projet visant à améliorer l’accessibilité de l’information aux personnes vivant avec un handicap visuel est à saluer.«Il existe certes déjà pas mal d’audiodescriptions. Par exemple, si un malvoyant veut se renseigner sur la loi Covid, il peut le faire sur le site de la Confédération grâce à un système de VoiceOver qui décrit à voix haute ce qui est affiché à l’écran.Mais ce n’est de loin pas le cas de tout.»

Denis Maret espère également que les personnes concernées puissent participer au projet, en testant ce qui est proposé. «Car il y a eu des cas, notamment en France, où une personne a inventé un système pour les personnes malvoyantes mais qui n’était pas du tout adapté à elles.» Globalement, l’annonce de ce projet suisse réjouit ainsi déjà le milieu des personnes en situation de handicap. «Cela leur ouvrira encore d’autres perspectives et pourrait enlever certaines limitations qu’elles ont», espère Monica Courtine.

Une carte tactile pour déambuler dans le musée

(Le Matin)

Le musée d’Art et d’Histoire propose des plans virtuels pour permettre aux personnes aveugles et malvoyantes de visiter en toute autonomie. Une première en Suisse.


Grâce à un boîtier électronique qui reconnaît automatiquement les lieux et met en route la bonne piste audio, le public peut facilement accéder aux différents espaces. MAH

 


Un plan virtuelle au premier étage du musée permet de percevoir l’intérieur du bâtiment grâce au toucher et à l’ouïe.
MAH

 


Les repères indispensables y sont ajoutés sous forme de symboles. Au toucher, la personne découvre peu à peu l’espace et se constitue une carte mentale de son environnement.MAH

 

Après les audioguides et les visites descriptives et tactiles, le musée d’Art et d’Histoire de Genève (MAH) fait un pas supplémentaire en faveur des publics en situation de handicap. Pour permettre aux personnes aveugles et malvoyantes de déambuler en toute autonomie, le MAH s’est équipé d’un nouvel outil: des maps virtuelles. Une première en Suisse, a fièrement annoncé vendredi, la direction.

Depuis le mois d’octobre, trois plans sont ainsi proposés au premier étage du musée. L’un d’eux permet de se faire une idée de l’intérieur du bâtiment grâce au toucher et à l’ouïe. Les repères indispensables y sont ajoutés sous forme de symboles. Au toucher, la personne découvre peu à peu l’espace et se constitue une carte mentale de son environnement.

Un dispositif récompensé

Ce dispositif fixe est complété par deux autres, portatifs, disponibles à l’accueil. Grâce à un boîtier électronique qui reconnaît automatiquement les lieux et met en route la bonne piste audio, le public accède aux différents espaces. Les personnes aveugles et malvoyantes pourront ainsi visiter à leur guise les salles des Beaux-Arts et celle consacrée au peintre Ferdinand Hodler.

En septembre, les plans tactiles Virtuoz ont reçu le Prix de l’Innovation de la Fondation Asile des aveugles de l’hôpital ophtalmique de Lausanne. Dès janvier 2022, à raison d’une fois par mois, des maquettes tactiles seront également disponibles en salle, au MAH. Créées en céramique, elles reproduisent en relief des tableaux et seront associées à une audiodescription.(lhu)