Handicap et communication inclusive: deux instituts de recherche valaisans dans la course

(Le Nouvelliste)

Recherche: Les instituts Idiap à Martigny et Icare à Sierre participent à un projet de recherche pour faciliter l’accès aux informations de première importance aux personnes handicapées mentales, sourdes ou aveugles. Les domaines concernés vont de la météo aux dangers naturels en passant par les documents officiels des assurances sociales.

Par Christine Savioz


La communication simplifiée permet aux personnes en situation de déficience intellectuelle d’avoir accès à toutes les informations essentielles.
ERMOLAEV ALEXANDER/SHUTTERSTOCK

 

Rendre la communication accessible aux personnes en situation de handicap, c’est le défi que lancent notamment les instituts de recherche Idiap et Icare en Valais, emmenés par l’Université de Zurich. Douze millions, dont 6 millions issus d’Innosuisse et 6 millions de partenaires privés, viennent d’être injectés dans ce projet. Les recherches débuteront en janvier 2022, pour une durée de quatre ans.

L’objectif est de trouver des technologies pour donner accès aux personnes handicapées mentales à des textes simplifiés, permettre aux personnes sourdes de disposer d’une traduction en langue des signes ou de sous-titrages et aux personnes aveugles de pouvoir écouter en audiodescription. Et ce dans les domaines de la météo, des dangers naturels et des documents officiels au niveau des assurances sociales ou de la santé publique. «Aujourd’hui, il y a un clair manque d’accès à ces informations de première importance. Cela répond à un besoin», souligne Nicolas Filippov, responsable communication de l’institut de recherche Idiap.

Un projet enthousiasmant

Le fait d’avoir accès à des textes simplifiés est un véritable atout pour les personnes en situation de déficience intellectuelle. «Souvent, elles ne comprennent pas les informations essentielles et, n’osant pas le dire, elles se retrouvent endettées. Ce projet pourrait vraiment leur changer la vie», se réjouit Monica Courtine, formatrice au centre de formation et perfectionnement à la Fondation valaisanne en faveur des personnes avec handicap mental (FOVAHM).

Même enthousiasme pour la Société des sourds du Valais. «Je suis heureux que les chercheurs soient sensibles à ces questions d’inclusion», remarque son président Stéphane Faustinelli.

Ce projet ouvrira encore d’autres perspectives aux personnes en situation de déficience intellectuelle et pourrait enlever certaines limitations qu’elles ont.
Monica Courtine, formatrice à la FOVAHM

Il se dit rassuré que la Fédération suisse des sourds soit partenaire du projet. «Il est très important que des personnes concernées puissent participer à cette recherche pour dire si ce qui est réalisé au niveau de la langue des signes est compréhensible ou pas. Il y a de nombreuses subtilités dans cette langue que seules les personnes sourdes peuvent remarquer.» Pour rappel, 10 à 12% de la population est touchée par un problème de surdité, tous niveaux confondus. En Valais, cela représente donc plus de 40 000 personnes.

En collaboration avec des gens concernés

Le fait que MétéoSuisse soit l’un des partenaires du projet réjouit Denis Maret, président de la section valaisanne des aveugles et malvoyants. «C’est une application qui n’est aujourd’hui pas totalement accessible en audiodescription alors que c’est le cas pour la météo donnée sur les iPhone par exemple.»

Pour lui, tout projet visant à améliorer l’accessibilité de l’information aux personnes vivant avec un handicap visuel est à saluer. «Il existe certes déjà pas mal d’audiodescriptions. Par exemple, si un malvoyant veut se renseigner sur la loi Covid, il peut le faire sur le site de la Confédération grâce à un système de VoiceOver qui décrit à voix haute ce qui est affiché à l’écran. Mais ce n’est de loin pas le cas de tout.»

Denis Maret espère également que les personnes concernées puissent participer au projet, en testant ce qui est proposé. «Car il y a eu des cas, notamment en France, où une personne a inventé un système pour les personnes malvoyantes mais qui n’était pas du tout adapté à elles.»

Globalement, l’annonce de ce projet suisse réjouit ainsi déjà le milieu des personnes en situation de handicap. «Cela leur ouvrira encore d’autres perspectives et pourrait enlever certaines limitations qu’elles ont», espère Monica Courtine.

Vers une meilleure inclusion des personnes vivant avec un handicap

(ats/rtn)

Le Grand Conseil neuchâtelois a validé mardi à l’unanimité un projet de loi qui prévoit entre autres la création d’un poste de préposé à l’inclusion. L’objectif est de favoriser l’autonomie des personnes souffrant d’un handicap


En 2017, 24,5% de la population neuchâteloise était limitée dans ses activités de la vie quotidienne par un handicap, selon le rapport soumis au Grand Conseil.
(Photo d’illustration)

 

« Cette loi est innovante et ambitieuse, car elle propose des avancées majeures et symboliques dans la reconnaissance du statut des personnes handicapées. La philosophie est de passer d’une vision centrée sur l’invalidité à une vision centrée sur la personne handicapée, qui doit devenir un citoyen à part entière », a déclaré Alain Ribaux, conseiller d’État. Avec cette nouvelle loi, Neuchâtel sera « le bon élève au niveau national et en est fier », a ajouté Alain Ribaux. Fribourg a une nouvelle réglementation depuis 2018, mais n’a pas créé de poste de préposé. Des travaux sont en cours en Valais et à Genève. Vaud a adopté une loi en mai.

A Neuchâtel, un poste de préposé à l’inclusion sera créé, tout comme une commission dévolue à ce domaine. Un plan d’action, issu d’un processus participatif, a été défini sur onze axes, dont la scolarité et la formation, le logement ou la vie professionnelle.

Commission des plaintes

Une commission des plaintes, qui pourra notamment traiter des questions d’inégalité et de discrimination, sera mise sur pied. Elle traitera aussi des plaintes envers les prestataires du dispositif de prestations.

La loi clarifie également la collaboration de l’Etat avec les institutions qui prennent en charge des personnes vivant avec un handicap. Une surveillance plus accrue du fonctionnement de ces institutions, jugées de qualité par Alain Ribaux, sera aussi mise en place, non pas dans une logique « d’ingérence ou de méfiance mais par nécessité de protéger ces personnes de toute maltraitance », a ajouté le conseiller d’Etat. Le gouvernement veillera aussi au bon usage des subventions qui s’élevaient à 59 millions de francs en 2019.

En ratifiant la Convention relative aux droits des personnes handicapées en 2014, la Suisse a dû changer de paradigme. Cette modification signifie désormais une égalité dans tous les domaines de la vie et une autonomie et auto-détermination dans l’accompagnement. /ats-sbe

Deux athlètes handisport pour la première fois à l’ER pour sportifs d’élite

(admin.ch)

Pour la toute première fois, deux athlètes handisport, Elena Kratter (Vorderthal SZ/athlétisme) et Fabian Recher (Spiez/handbike), commenceront lundi, 1 novembre, l’école de recrues pour sportifs d’élite au centre de compétences Sport de l’armée à Macolin. Au total, l’ER pour sportifs d’élite réunit actuellement 44 athlètes (5 femmes et 39 hommes). Les deux ER pour sportifs d’élite accueillent chaque année deux fois plus d’athlètes depuis 2020 (70 athlètes par ER, contre 35 auparavant jusque 2023).
COM OFSPO, Kurt Henauer


De gauche à droite : Michael Würmli, entraîneur national de handbike, les para-athlètes Elena Kratter et Fabian Recher, le colonel Marco Mudry, le commandant Komp Zen Sport Armee ©VBS/DDPS Alex Kühni

 

Près de 2 ans après la participation de Roger Bolliger (cyclisme sur route) à un CR dans le cadre de l’encouragement du sport par l’armée, voici que deux athlètes handisport rejoignent l’ER pour sportifs d’élite. «C’est une grande opportunité pour moi, car je peux profiter de conditions d’entraînement idéales», déclare Elena Kratter, qui a remporté la médaille de bronze au saut en longueur et s’est classée 5e au 100 m à Tokyo. «Je suis très heureux de pouvoir m’entraîner de façon professionnelle pour la première fois de ma carrière», ajoute Fabian Recher, qui a obtenu la 7e place tant en course sur route qu’au relai par équipe en handbike.

Une ER réunissant des sportifs avec et sans handicap


Elena Kratter

 


Fabian Recher

 

Elena Kratter et Fabian Recher accompagnent les 42 autres athlètes provenant de 14 sports et suivent le programme habituel. «Intégrer deux athlètes handisport dans l’ER constitue un gros défi», déclare le colonel EMG Marco Mudry. Et le commandant, qui dirige le centre de compétences Sport de l’armée, d’ajouter: «Nous concrétisons ainsi dans le domaine du sport la vision d’une armée pour tous.» Elena Kratter et Fabien Recher ont dû, à l’instar des autres recrues, se soumettre à un examen médical pour pouvoir intégrer l’armée. Comme les autres, ils suivront la formation de base ainsi que la formation de moniteur de sport militaire durant les cinq premières semaines. Certains modules devront néanmoins être adaptés à leur situation, y compris durant les 13 semaines qui suivront. Durant toute leur ER, les deux athlètes s’entraîneront dans leur sport sous la direction d’entraîneurs mis à disposition par leurs fédérations sportives respectives.

Deux fois plus de recrues aux ER pour sportifs d’élite

Suite à une décision prise par la conseillère fédérale Viola Amherd en automne 2019, l’encouragement du sport d’élite par l’armée s’étoffe progressivement. Les deux écoles de recrues organisées chaque année à Macolin réuniront ainsi 70 athlètes chacune au lieu de 35 d’ici à 2023. En conséquence, il y aura davantage de soldats sport ainsi que d’entraîneurs militarisés pouvant réaliser jusqu’à 100 jours de cours de répétition volontaires à des fins d’entraînement et de compétition. Un nouveau bâtiment d’hébergement permettant d’accueillir le centre de compétences Sport est prévu à Macolin.

Actuellement, l’Etat-major sport de l’armée réunit 919 personnes, dont 640 athlètes, des entraîneurs, des physiothérapeutes et du personnel de service. Il compte 13% de femmes.


Renseignements:
Kurt Henauer, communication cen comp sport A
kurt.henauer@baspo.admin.ch / 079 405 76 20

Lien: Centre de compétences Sport de l’armée (admin.ch)

Une association lie sport à sensations et handicap

(La Côte)

L’association Limitless s’apprête à souffler sa première bougie. Elle propose de pratiquer certains sports normalement inaccessibles aux enfants porteurs d’un handicap.

Par Lauriane Barraud


Noah pratique le paddle avec son accompagnant Michel Schnitzbauer.
C’est l’une des quatre activités proposées par l’association. Limitless

 

Sophie Pointet est une maman heureuse devoir son fils s’épanouir. Noah, 9 ans, pratique le skateboard et le paddle comme n’importe quel enfant de son âge. Le garçon, porteur d’une trisomie 21 couplée à une hyperactivité, est coaché par l’équipe de Limitless, une association morgienne créée en décembre 2020. Son objectif? Promouvoir les sports à sensations, surf et parkour inclus, en plus des deux autres activités suivie par Noah, auprès des jeunes en situation de handicap.

«C’est génial que l’association accepte nos enfants et c’est un véritable soulagement de ne pas devoir se battre constamment, témoigne Sophie Pointet. On peut enfin amener nos enfants à suivre une activité comme n’importe quel autre parent.» Pour la maman, Limitless crée aussi une bulle d’oxygène non négligeable dans des semaines remplies par des rendez-vous médicaux. «Entre le logopédiste et le pédopsychiatre, difficile de trouver du temps pour les loisirs. L’association propose les activités le week-end, ce qui change tout.»

Passionnés de skate

Derrière ce projet, on retrouve deux Morgiens: Jodie Reigner, physiothérapeute au Chuv, et Michel Schnitzbauer, éducateur social à l’Espérance à Etoy. «Avec ma formation, j’ai travaillé dans plusieurs structures actives dans le milieu du handicap, explique Jodie Reigner, directrice de l’association à but non lucratif. Avec Michel, nous sommes aussi passionnés de skateboard et de surf. On a voulu lier les deux en créant Limitless, qui permet d’accéder à ces sports peu importe le handicap.»

Grâce à une équipe de bénévoles qualifiées dans l’encadrement spécialisé, la structure offre aux jeunes la possibilité de goûter à des sensations fortes en toute sécurité. «Lors des différentes activités, nous avons un bénévole par participant», poursuit la responsable âgée de 27 ans. Chaque week-end, entre 2 et 4 activités sont proposées à des petits groupes. Actuellement, une vingtaine de jeunes, venant de toute la Romandie, viennent régulièrement.

Si la plupart des sessions se déroulent à Lausanne et à Sion, Limitless aimerait aussi en proposer sur La Côte. «Notre souhait serait d’en avoir à Morges, ajoute Jodie Reigner. Mais, pour l’instant, c’est de la musique d’avenir. Il faut voir ce que la Ville pourrait nous mettre à disposition.» Toujours est-il que l’association a demandé une subvention aux communes de Morges et Lausanne.

Besoin de ressources

Il faut dire qu’aujourd’hui Limitless fonctionne principalement grâce aux dons. «Nous payons la moitié des prestations proposées, l’autre est prise en charge par les parents, précise-t-elle encore. Nous avons besoin de ressources pour privatiser les lieux, changer le matériel et l’adapter aux différentes formes de handicap ainsi que de défrayer les bénévoles.» Pour développer davantage l’association, Jodie Reigner et son équipe envisagent également d’organiser des repas de soutien, créer de la marchandise avec leur logo et mettre en place un système de cotisations. La directrice, qui s’occupe de la structure uniquement sur son temps libre, aimerait pouvoir y consacrer la moitié de son temps de travail. Elle garderait son activité de physiothérapeute l’autre partie du temps.


Infos complémentaires https://limitlessideap.co/

Journée mondiale de l’AVC le 29 octobre: réagir correctement sauve des vies

(presseportal.ch)

L’attaque cérébrale frappe en Suisse toutes les 30 minutes. Un cinquième des victimes en meurt, un tiers reste durablement handicapé. Bien des souffrances pourraient être évitées si les témoins réagissaient immédiatement. Pour que de plus en plus de gens reconnaissent les symptômes et réagissent correctement, la Fondation Suisse de Cardiologie poursuit sa campagne nationale « Reconnaître l’attaque cérébrale. Sauver des vies. »

En Suisse, l’attaque cérébrale est la troisième cause de décès et la plus fréquente cause de handicap non congénital. Elle frappe toutes les 30 minutes, soit environ 16 000 personnes par an. Bien des souffrances et des séquelles pourraient être évitées si les témoins reconnaissaient les symptômes et réagissaient vite et bien, car la plupart des attaques cérébrales peuvent se soigner avec succès.

Très bon taux de succès du traitement

Dans une Stroke Unit ou un Stroke Center, on commence par vérifier le soupçon d’attaque cérébrale à l’aide d’un processus d’imagerie médicale, scanner ou IRM. Si le diagnostic se confirme, les spécialistes mettent en route le traitement d’urgence. La première étape consiste souvent à dissoudre le caillot qui obstrue un vaisseau sanguin du cerveau à l’aide de médicaments anticoagulants par perfusion intraveineuse. Si un gros vaisseau est obstrué, on pratique également une thrombectomie. Il s’agit de l’extraction mécanique du caillot à l’aide d’un cathéter spécifique appelé stent retriever, introduit en passant par l’aine. Réalisée à temps, cette méthode permet d’épargner un handicap à plus de la moitié des victimes.

Délai critique

Les chances de succès du traitement diminuent cependant avec le temps: dans l’idéal, la victime doit arriver au centre spécialisé en l’espace de quelques heures après le début des symptômes d’attaque cérébrale. Hélas, environ un tiers des patient-e-s arrivent plus tard. C’est pourquoi bon nombre restent handicapé-e-s, voire décèdent, alors que ce serait évitable.

« Reconnaître l’attaque cérébrale. Sauver des vies. »

Pour qu’à l’avenir, plus de personnes touchées échappent à une issue dramatique, il faut améliorer les connaissances de la population sur l’attaque cérébrale et sur la conduite à tenir en cas d’urgence.

Les trois principaux symptômes de l’attaque cérébrale sont les suivants:

– Paralysie au visage: soudaine paralysie, troubles sensitifs ou affaiblissement, le plus souvent d’un seul côté du corps
– Paralysie dans les bras ou les jambes: soudaine paralysie, troubles sensitifs ou affaiblissement, le plus souvent d’un seul côté du corps
– Troubles de la parole: difficultés à parler ou à comprendre ce qui est dit

Si l’un de ces symptômes apparaît, il faut immédiatement alerter les secours au numéro d’appel d’urgence 144.

La campagne de prévention de la Fondation Suisse de Cardiologie « Reconnaître l’attaque cérébrale. Sauver des vies. » a pour but que la population connaisse mieux les symptômes de l’attaque cérébrale et sache réagir correctement en cas d’urgence. La campagne est soutenue par la Société Cérébrovasculaire Suisse et la fondation Iten-Kohaut.

Informations approfondies

Le communiqué de presse, les graphiques et des informations de fond sur le thème « Reconnaître l’attaque cérébrale. Sauver des vies. » sont disponibles à l’adresse www.swissheart.ch/medias
Vous trouverez plus d’informations sur l’attaque cérébrale à l’adresse www.attaquecerebrale.ch

Contact:

Peter Ferloni, responsable communication
Fondation Suisse de Cardiologie
Téléphone 031 388 80 85
ferloni@swissheart.ch