La situation des proches aidants doit encore être améliorée

(Presseportal.ch)

Le 30 octobre marque la Journée intercantonale des proches aidants. Les proches accomplissent un travail indispensable, en particulier dans le cadre des soins aux personnes atteintes de cancer. Il est par conséquent nécessaire d’améliorer encore leur situation. Avec d’autres membres fondateurs de la Communauté d’intérêts Proches aidants CIPA, la Ligue contre le cancer élabore des propositions à ce sujet.

Madame, Monsieur,
Le nombre de personnes atteintes d’un cancer ou l’ayant été augmente chaque année en Suisse. Les proches assument souvent une grande partie du travail de soins aux personnes atteintes d’un cancer. Mais pour la majorité des proches aidants, concilier soins à la personne et vie professionnelle, garde d’enfants et besoins personnels relève d’un difficile et fragile équilibre.

La nouvelle loi laisse en suspens plusieurs questions

A la suite de l’entrée en vigueur en deux étapes de la nouvelle loi visant une meilleure conciliation entre activité professionnelle et prise en charge d’un proche, on pourrait avoir l’impression que la question des proches aidants est à présent réglée au niveau fédéral*. Ce n’est bien entendu pas le cas, car les personnes prêtant assistance à un proche ne sont pas toutes actives professionnellement. Il manque des dispositifs importants, notamment :

  • la reconnaissance – par les assurances sociales – du travail accompli gratuitement et souvent au détriment de la prévoyance vieillesse du proche aidant ;
  • un congé de longue durée pour les proches aidants actifs s’occupant de personnes adultes.

Toutes les tentatives au Parlement se sont soldées par un échec pour des raisons financières, quand bien même l’engagement des proches aidants aux côtés d’adultes – entièrement à leur charge – permet au système de santé de réaliser des milliards de francs d’économies, ainsi qu’en structures de prise en charge.

Pour un véritable statut de proche aidant

L’association faitière CIPA – fondée notamment par la Ligue contre le cancer avec Travail.Suisse, la Croix-Rouge Suisse, Pro Infirmis et Pro Senectute – réclame une véritable stratégie en faveur des proches aidants, quel que soit leur âge, leur statut ou leur situation, et quel que soit le type de relation (familiale, amicale, de voisinage), l’âge et l’état de santé des proches qu’ils aident au quotidien. Il manque en Suisse la définition d’un véritable statut de proche aidant, comme cela existe par exemple en Belgique, un statut qui donne accès à des prestations spécifiques (offres de soutien, prestations sociales, etc.). C’est en ce sens que les membres de la CIPA ont adopté une résolution lors de leur assemblée générale en juin dernier: ils demandent au Conseil fédéral, en collaboration avec les associations de proches aidants, de définir les contours d’un statut de proche aidant.

Conseil et soutien aux proches aidants de personnes touchées par le cancer

La Ligue contre le cancer offre aux proches aidants conseils et informations. Les 18 ligues cantonales et régionales contre le cancer offrent un point de contact de proximité. Enfin, les personnes touchées et leurs proches bénéficient également d’une assistance gratuite par le biais de la Ligne InfoCancer par téléphone, e-mail, chat, ou Skype. Et sur Forum Cancer, ils ont la possibilité de discuter entre eux.

*La nouvelle loi prévoit un congé de courte durée de trois jours par événement (10 jours au maximum par année, un plafond qui ne s’applique pas s’il s’agit de ses propres enfants) qui permet au travailleur ou à la travailleuse de s’absenter pour s’occuper d’un proche dans sa famille, tout en étant payé ž e par son employeur. Ce congé de courte durée élargi est entré en vigueur le 1er janvier dernier. En juillet, le congé de longue durée de 14 semaines au maximum destiné aux parents d’enfants gravement malades ou accidentés est enfin devenu réalité ; 80% du salaire est versé durant ce congé via les allocations pour perte de gains (APG).

La Ligue contre le cancer est une organisation à but non lucratif œuvrant depuis 111 ans dans la prévention du cancer, la promotion de la recherche et le soutien des personnes atteintes de cancer et de leurs proches. Elle rassemble 18 ligues cantonales et régionales ainsi que l’organisation faîtière nationale sise à Berne et elle est principalement financée par des dons.


Contact
Stefanie de Borba
Responsable médias
Ligue suisse contre le cancer
media@liguecancer.ch
T +41 31 389 93 31

La fin d’une discrimination

(Lausanne Cités)


Hadrien Buclin,
Député Ensemble à gauche au Grand Conseil vaudois

 

Le Grand Conseil a accepté une motion visant à rétablir les droits politiques pour les personnes sous curatelle. Cette décision ouvre la voie à une modification de la Constitution vaudoise sur laquelle la population sera amenée à se prononcer. Les personnes affectées de troubles psychiques ou de déficience mentale qui se voient aujourd’hui privées des droits politiques vivent douloureusement cette discrimination. Nombre d’entre elles s’intéressent en effet à la vie publique et souhaitent participer aux décisions qui concernent l’ensemble de la société, de la même manière qu’elles sont capables de s’autodéterminer quant à de nombreux aspects de leur vie quotidienne. Certes, certaines personnes s’abstiendront, comme c’est le cas de nombreux autres votants, mais ce n’est pas une raison pour les exclure a priori des droits politiques. Des personnes en situation de handicap et des associations de soutien se sont mobilisées devant le Parlement le jour où la motion a été débattue pour faire entendre leur voix.

Le rétablissement des droits politiques de ces personnes serait cohérent par rapport à la Convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées que la Suisse a ratifiée. Celle-ci prévoit que les États parties «s’engagent à faire en sorte que les personnes handicapées puissent effectivement et pleinement participer à la vie politique». À Genève, l’an dernier, la population a soutenu le rétablissement des droits politiques des personnes en situation de handicap par près de 75% des suffrages exprimés : une décision de bon augure pour une future votation dans le canton de Vaud.

Seul un tiers des 858’000 personnes proches aidants actifs reçoit un soutien de leur employeur

(cipa-igab.ch)

Le nombre de proches aidants est toujours élevé en Suisse. Selon le « Baromètre Conditions de travail » de Travail.Suisse, 16,8% des personnes actives soutiennent régulièrement un.e proche adulte, soit 858’000 personnes. Seul un tiers reçoit un soutien de leur employeur. A l’occasion de la Journée des proches aidants du 30 octobre, la CIPA (Communauté d’intérêts Proches Aidants) a commandé quelques questions à l’enquête annuelle que réalise la faîtière indépendante des travailleurs et travailleuses avec la Haute École spécialisée bernoise.

Le « Baromètre Conditions de travail » 2021 s’est penché sur la conciliation du travail salarié avec les tâches de proche aidant. Cette enquête annuelle représentative révèle que le nombre de personnes actives qui aident régulièrement un.e proche adulte est de 858’000. Cela confirme les dernières estimations du Programme de promotion 2017-2020 de l’OFSP qui donne une fourchette très large comprise entre 634’000 et 1,4 million de personnes. Ils et elles sont majoritaires à ne recevoir aucun soutien de leur employeur (58,3% soit plus de 500’000 personnes) et seul un tiers en reçoit un (30,9%, soit 265’000 personnes). Ceci malgré l’entrée en vigueur en début d’année du congé de courte durée (3 jours payés) et du congé payé de 14 semaines réservé aux parents d’enfants gravement malades ou accidentés.

L’aide que les proches aidants actifs reçoivent principalement de leur employeur, c’est la possibilité de prendre congé à court terme, ce qui est devenu un droit depuis le 1er janvier. Cela concerne 77% des personnes concernées. L’adaptation durable des horaires de travail est mentionnée par 37% des personnes et la réduction du temps de travail par 27%. Viennent ensuite l’information sur les offres de décharge et la collaboration avec des organisations spécialisées (17% pour chacune des deux).

Parmi ces 858’000 personnes actives qui aident régulièrement un proche adulte, 14,3% souhaiteraient un soutien de la part de leur employeur (soit 122’694 personnes) tandis que 13,5% ne savent que répondre à la question (soit 115’830 personnes). La majorité n’en souhaite pas plus (72,2%). La conciliation est difficile à très difficile pour le tiers des proches aidants actifs les plus sollicités par leurs proches adultes (32,6%)

La CIPA souhaite rappeler aux employeurs qu’il est dans leur intérêt d’offrir une souplesse d’organisation à leurs employé.e.s, bien plus souvent concernés par des tâches de proche aidant que ce qu’ils le supposent. De nouveaux congés sont entrés en vigueur en 2021, mais ils ne sont pas la seule réponse adéquate à tous les problèmes de conciliation.

Au-delà des mesures ponctuelles, il est important que l’on définisse au niveau suisse un véritable statut juridique du proche aidant au moyen de critères définis d’entente avec les organisations représentant les proches aidants. C’est ce qu’a demandé la CIPA au Conseil fédéral dans sa résolution du mois de juin.

Lire la résolution de la CIPA du 1er juin 2021.

Plus d’informations
Andreas Bircher, Président CIPA, T 078 685 94 46
Valérie Borioli Sandoz, Directrice CIPA, T 079 598 06 37

Un quart de siècle de navigation pour tous

(La Côte)

Swiss Disabled Sailing a fêté cette année ses 25 printemps. Retour sur l’évolution qu’a connue l’association basée à Prangins ces dernières années avec Michel Darbre, son cofondateur et actuel président.

Par Romain Bory


Michel Darbre, ici sur le RS Venture, passe près de trois jours par semaine à s’occuper de son association. Sigfredo Hard

 

«Embarquez et laissez votre différence à terre.»

C’est avec cette devise en tête que Swiss Disabled Sailing fait naviguer les personnes en situation de handicap depuis un quart de siècle… Voire un peu plus. «La structure a, en fait, presque dix ans de plus, révèle Michel Darbre, un des trois cofondateurs. On a commencé en 1986, mais de manière complètement officieuse, en envoyant des personnes faire des régates de voile handicap aux Pays-Bas et en France.»

« Nous avons une solution pour toutes les personnes qui ne peuvent pas naviguer normalement. »
Michel Darbre, Président de Swiss Disabled Sailing

En 1991, Michel Darbre, alors président du Cercle de la voile de Nyon, et son équipe se proposent pour organiser le Handicap Trophy. Un événement finalement reconnu par la Fédération internationale de voile comme le premier Championnat du monde et qui a réuni 34 bateaux à Nyon.

Aux Jeux paralympiques

«A l’époque, on s’appelait déjà Swiss Disabled Sailing Team, accorde le président actuel, qui s’est lancé dans l’aventure par pur amour de la voile. C’est en 1996 qu’on a finalement créé l’association officielle pour être en contact plus facilement avec nos partenaires et nos associations.» A ses débuts, l’association réunissait des navigateurs en situation de handicap de toute la Suisse. Elle les a menés à divers Championnats d’Europe ou du monde, et même à trois Jeux paralympiques. «En 1992, aux Jeux olympiques de Barcelone, nous étions un sport de démonstration grâce à la présidente de la Fédération mondiale de voile handicap, la princesse Cristina, la fille du roi d’Espagne Juan Carlos, sourit Michel Darbre, qui distille ses anecdotes avec passion. Elle faisait du 470, à l’époque, et elle avait une coéquipière médecin qui s’occupait de personnes handicapées.» Grâce à cette première expérience, la voile se retrouve aux Jeux paralympiques avec, à chaque fois, un équipage de«SDS». «Ça a duré jusqu’en 2012, où on nous a sortis du programme pour des raisons politiques, souffle le président nyonnais. C’est d’ailleurs un énorme problème financier pour les nations.» En parallèle de ses aventures internationales, Swiss Disabled Sailing décide de se tourner peu à peu vers la plaisance.

Besoin de structuration

Cela n’a pas marché tout de suite et, il y a une douzaine d’années, on s’est dit qu’il fallait mettre en place une structure dans une base nautique», détaille Michel Darbre. Prangins est finalement préféré à Versoix, Vidy ou Thonon. «Nous avons complètement inversé nos objectifs à ce moment-là. Le but n’était plus la compétition, mais on a voulu faire profiter le plus grand nombre de nos bateaux», accorde ce mordu de voile.

« Il y a encore beaucoup de monde qui ne sait pas ce qu’on fait. C’est dommage parce que nous avons les moyens et les infrastructures pour naviguer plus. »
Michel Darbre, Président de Swiss Disabled Sailing

D’abord réservée aux handicapés physiques, l’association, reconnue d’utilité publique, s’ouvre aux personnes souffrant de handicaps sensoriels et mentaux, et même aux personnes dans les EMS. «Nous avons une solution pour toutes les personnes qui ne peuvent pas naviguer normalement», sourit Michel Darbre. Depuis cette année, les Pranginois peuvent même accueillir des personnes en déficience visuelle, grâce à une application (SARA navigation), qui «guide» les malvoyants par rapport à la côte et à des bouées virtuelles.

La voile, un remède thérapeutique

Malgré ça, Michel Darbre ne se fait pas d’illusions. «Nous n’allons certainement pas avoir des centaines de demandes pour cette nouvelle offre, mais si nous pouvons permettre à certains de sortir et naviguer, c’est déjà génial», confie le Nyonnais. Car naviguer a certaines vertus, assure-t-il encore. «Aller sur l’eau, ça permet de tout oublier et on voit quand les gens reviennent à quais qu’ils sont totalement déstressés. Certains apprennent même à faire des mouvements qu’ils ne feraient pas d’ordinaire. Il y a tout un côté paramédical et un soutien à la mobilité qui s’instaure naturellement.» Ce n’est pas étonnant si «SDS» s’appuie sur des moniteurs qui sont aussi physiothérapeutes ou ergothérapeutes. «Nous voulons promouvoir ces améliorations physiques ou psychiques. Ce n’est pas juste de la voile, cela représente également une aide thérapeutique et un soutien psychologique», assure le président.

«Freiné par le Covid»

Pourtant, en Suisse, Swiss Disabled Sailing est une des deux seules structures qui opère dans ce secteur. Sailability, sur le lac de Constance, est la deuxième, mais navigue plutôt sur des petits bateaux. «L’arrivée du Covid nous a bien freinés et, cette année, nous n’avons pas été aidés par la météo… Nos sorties ont été divisées par trois par rapport aux belles années», confie Michel Darbre, toujours à la recherche de soutien pour faire vivre son association. Mais plus que l’aspect financier, le président nyonnais est aussi en quête de nouveaux adhérents. «Le bouche à-oreille marche bien, mais il y a encore beaucoup de monde qui ne sait pas ce qu’on fait. C’est dom-mage parce que nous avons les moyens et les infrastructures pour naviguer plus», constate le retraité. Depuis cette année, l’association a ouvert une section jeunesse, destinée aux moins de 25 ans. L’occasion d’amener un peu de sang frais au sein de l’équipe pranginoise, car Michel Darbre l’avoue volontiers, il ne fera pas encore 25 ans à la présidence de Swiss Disabled Sailing.


L’Association en chiffres

  • 80 000 Francs de budget annuel complètement sponsorisés par des institutions et des fondations.
  • 450 Embarquements de personnes lors de la meilleure année, en 2019.
  • 20 Bénévoles, dont 11 membres qui sont au Comité.
  • 15 Membres réguliers, dont deux équipages ont été sélectionnés aux Mondiaux.
  • 12 Bateaux adaptés, dont 3 RS Venture, 1 Skud18, 4 Néo495 et 2 Surprise.
  • 3 Participations à des Jeux paralympiques.

Handicapé à vie pour avoir tenté de voler des lignes électriques CFF

(20min)

par Lauren von Beust

Une nuit de juin 2020, deux hommes s’apprêtaient à voler pour 960 kilos de cuivre, lorsque l’un d’eux a été électrocuté, le laissant paraplégique. Tous deux ont comparu mardi devant le Tribunal de la Côte.


Photo d’illustration.
VQH

 

«Ma vie est foutue depuis l’accident. […] J’aurais largement préféré la mort ou 20 ans de prison, plutôt que ce qui m’est arrivé», a déclaré mardi Dilhan*, paraplégique, devant le Tribunal de Nyon (VD). Dans la nuit du 20 au 21 juin 2020, il avait tenté, avec son comparse Anton*, de dérober 960 kilos de cuivre sur les lignes électriques des CFF, à Eclépens (VD).

Tandis que ce dernier se trouvait, selon l’accusation, sur les voies ou à proximité de celles-ci, Dilhan, debout sur une échelle, a reçu une décharge qui l’a fait chuter de plusieurs mètres. Anton, lui, a quitté les lieux, alors que son acolyte se trouvait en danger de mort imminent. Tous deux sont jugés pour tentative de vol, dommages à la propriété qualifiés, le préjudice ayant été estimé par les CFF à près de 20’000 francs. Pour Anton, s’ajoute l’omission de porter secours. Ressortissant bulgare, il risque aussi l’expulsion du territoire suisse.

«Encouragé à monter plus haut»

Contrairement à ce dernier, Dilhan, 34 ans et handicapé à vie, reconnaît les faits qui lui sont reprochés. Le Vaudois dit toutefois avoir été encouragé à monter plus haut sur l’échelle. Son compère lui aurait en effet demandé d’aller vérifier la présence d’électricité sur le poteau sur lequel il travaillait. Une version contestée par Anton, 29 ans, qui assure qu’au moment de l’électrocution, il se trouvait plus loin.

«Je me rappelle qu’il a essayé de me réveiller, j’avais des douleurs insoutenables et je lui ai dit d’appeler les secours, de faire quelque chose. Je voyais qu’il ne voulait le pas faire», reprend celui qui crut mourir cette nuit-là. L’autre prévenu s’explique en racontant qu’après avoir vu que son comparse respirait, et ne parvenant pas le soulever, son état de panique l’a poussé à aller chercher l’aide d’un ami. Personne n’est toutefois revenu sur les lieux de l’accident.

En outre, Anton, qui ne parle pas français, a indiqué qu’il ne connaissait pas les numéros d’urgence en Suisse. «Connaissez-vous les numéros d’urgence en Bulgarie?, a demandé à l’assemblée son avocate Chiara Amoroso. Personnellement, je ne connais même pas ceux de la France.» Selon elle, Anton «a été entraîné» par Dilhan, cerveau de cette opération. Elle a plaidé l’acquittement. «Comme le chantait Alain Souchon, à force de toucher les filles électriques (ndlr: bien qu’il s’agisse ici des fils), on se prend des beignes. Mon client n’a pas à payer pour ces beignes.»

«Des infractions contre notre patrimoine»

Le procureur Xavier Christe a demandé au Tribunal de ne «pas donner de crédit aux déclarations» de Anton, car «elles ont varié au fil de l’instruction». «Il y a suffisamment d’indices pour démontrer que le prévenu a accompli les faits qui lui sont reprochés», a affirmé le représentant du ministère public, avant de rappeler que si «la tentative de vol» n’a pas été achevée, Anton «s’est reconnu coupable d’omission de porter secours». Tenant aussi compte des dommages à la propriété qualifiés, le parquet a requis 36 mois de peine privative de liberté contre le ressortissant bulgare, ainsi que son expulsion du territoire suisse pendant sept ans: «Un pays dans lequel il s’est rendu uniquement pour commettre des infractions contre notre patrimoine.» Le verdict sera rendu dans les prochains jours.

Éviter la double peine

En ce qui concerne Dilhan, «il a d’ores et déjà été puni pour ses actes», a clamé Me Milena Chiari. En effet, le procureur lui-même a pris en compte dans sa réquisition l’article 54 du code pénal, qui dit qu’une peine serait inappropriée dans le cas où l’auteur a été directement atteint dans sa santé par les conséquences de ses actes. Xavier Christe a néanmoins demandé une peine pécuniaire de 90 jours amende à 20 francs avec un sursis d’une durée de deux ans, ne serait-ce que pour un motif de prévention générale.