Accusés de s’être engraissés sur le dos des handicapés

(20min)

Trois personnes auraient mis au point une arnaque aux bons sentiments qui aurait rapporté des millions. Elles contestent tout.

par Christian Humbert


Les bougies étaient par exemple revendues quatre fois leur prix.
Getty Images/EyeEm

 

Treize millions en cinq ans: un couple de Français aujourd’hui âgé de 79 ans et sa fille de 59 ans ont gagné le jackpot. Cet argent a été perçu en vendant chèrement du papier WC, des bougies, des balais, des savons ou des puzzles. Leur truc: inciter leur trentaine de télévendeurs basés à Vevey (VD) à se faire parfois passer pour des handicapés qui vendent au profit de personnes en difficulté.

Moins bien payés que leurs patrons, qui se sont octroyé près d’un demi-million d’honoraires par an, ils ont été incités à vendre pour 2200 francs de marchandises par jour pour toucher des commissions. Ce démarchage téléphonique, interdit par le code d’honneur de l’association faîtière des institutions pour handicapés, aurait démarré dès 2006.

Des palaces ou le CIO parmi les lésés

Les mouvements financiers ont fini par intriguer la banque de la société familiale. Alertée, la justice a démontré que les clients, des palaces et le CIO notamment, ont cru faire une bonne action pour aider des handicapés en achetant du matériel facturé quatre à cinq fois le prix normal. Exemples: le papier WC à 42 centimes était vendu 1,63 francs le rouleau, une bougie à 4,95 francs était refilée à plus de 22 francs.

Les bénéfices sont passés dans la poche des trois membres de la famille, selon la procureure. Ils sont tous trois prévenus d’escroquerie par métier. Leur procès a été reporté à trois reprises depuis la fin de l’enquête en 2019. Aucun client n’a porté plainte.

Les avocats plaideront l’acquittement

La version des faits telle que retenue par le Ministère public est intégralement contestée par les défenseurs de la famille. Les avocats relèvent que l’acte d’accusation repose sur des éléments «dénués de valeur probante» et revient à «écarter unilatéralement et sans fondement» les éléments du dossier qui établissent la position de leurs clients. La défense, qui plaidera l’acquittement, attend sereinement les débats, où elle pourra faire valoir ses moyens.

Des formateurs avec un handicap mental enseignent aux étudiants

(Krankenpflege / Soins infirmiers)

Des personnes en situation de handicap jouent le rôle de patients simulés et participent à la formation des infirmières et infirmiers de demain – un laboratoire pratique d’examen clinique extraordinaire à la Haute école de santé de Genève.

Texte: Seyerine Lalive Raemy, Fabienne Terraneo

Dans son rapport Santé et Handicap de 2011, l’OMS constate qu’il est urgent de former les soignants aux besoins spécifiques de santé du patient avec handicap. Ce rapport ajoute qu’une personne ayant un handicap a deux fois plus de risques de trouver des prestataires de santé qui n’ont pas les compétences requises pour la soigner, trois fois plus de risques de se voir refuser les soins et quatre fois plus de risques d’être mal soignée.

Enseignement ciblé

Depuis douze ans, la Haute école de santé de Genève (HEdS) intègre dans son programme de bachelor en soins infirmiers (plan d’études cadre PEC 12), un axe d’enseignement sur le handicap mental. Après des débuts timides, cette thématique a pris de l’ampleur au cours des trois années du bachelor. Les contenus des enseignements sur le handicap ont été déclinés partir du PEC 12, des recommandations internationales de l’OMS, de la Convention des droits des personnes handicapées de l’ONU et du Royal Collège of Nursing de Londres.

Des cours spécifiques abordant le handicap sont donnés ainsi que des cours non spécifiques sur des thématiques sociales et de sciences infirmières ou encore relatifs l’examen clinique infirmier. Chaque étudiant et étudiante reçoit au minimum 36 heures de formation sur les différents handicaps: sensoriel, moteur, intellectuel, psychique et polyhandicap. Dans certains modules, le handicap est ciblé au travers d’actions de promotion de la santé; dans d’autres, des partenariats sont instaurés avec les institutions et les associations de personnes handicapées. L’objectif est de sensibiliser les étudiants en rendant visible cette population vulnérable de manière positive, pour casser les préjugés, notamment en employant officiellement des formateurs avec handicap mental pour enseigner aux étudiants.


Les étudiants découvrent comment parler à une personne en situation de handicap mental.

 

Scénario: suspicion de fracture

En 2018, un projet est né afin de permettre aux étudiants en soins infirmiers de troisième année de développer des compétences en lien avec l’examen clinique de l’état mental et musculosquelettique, en ayant recours à des patients simulés eux-mêmes en situation de handicap mental.

Les 120 étudiants concernés ont préparé un laboratoire pratique intitule «Examen clinique de l’état mental» en prenant connaissance au préalable de ressources sur la plateforme d’enseignement en ligne de la HEdS.


Une rencontre qui permet de s’apprivoiser réciproquement.

 

En parallèle, les douze patients simules se sont formés un scenario dans lequel ils présentent une suspicion de fracture du poignet suite un accident dans les transports publics. Ils ont appris les éléments importants de l’anamnèse et de l’examen physique en lien avec ce diagnostic, en étant coachés par l’enseignante responsable de ce laboratoire. Ils ont aussi rencontré les enseignants qui accompagnent les étudiants impliqués afin de créer un climat de confiance réciproque pour un déroulement optimal.

Lors du laboratoire, chaque patient simulé rencontre dix étudiants accompagnés d’une enseignante durant deux heures. Hormis les compétences en examen clinique, les étudiants ont pour objectif d’entrer en contact avec la personne et de tisser avec elle un lien de confiance favorisant une prise en soins de qualité, adaptée aux besoin spécifiques de ces patients singuliers. Ils doivent adapter leur écoute, leur communication verbale et non verbale aux spécificités du patient. Ils doivent évaluer la capacité de discernement de la personne et favoriser son autodétermination.

Sortir de sa zone de confort

Après un accueil et une répartition des tâches pour les étudiants, chacun joue son rôle consciencieusement. Certains étudiants sont très intimidés, parfois mal a l’aise. L’une d’entre eux dira: «J’avais peur de ne pas savoir faire, de ne pas dire ce qu’il faut, ou au contraire de dire ce qu’il ne faut pas dire.» Petit à petit, atmosphère se détend, les questions se font plus fluides, plus logiques, le raisonnement clinique s’affûte.

Concrètement, par le biais de l’anamnèse que les étudiants mènent auprès du patient simulé, ils découvrent que celui-ci présente une suspicion de fracture du poignet. Il s’agit donc de mobiliser les compétences en examen clinique musculosquelettique acquises précédemment, gérer la communication avec le patient simulé, évaluer ses besoins, son niveau de compréhension et d’anxiété. Pour les étudiants, il s’agit aussi de sortir de leur zone de confort et de gérer des imprévus en s’adaptant aux ressources et limites de la personne soign6e. Une participante a souligné: «Cette mise en condition de vie réelle est trés formatrice -à introduire pour les prochaines volées.»

Des imprévus formateurs

La principale difficulté de ces laboratoires est que même s’ils sont réglés comme du papier musique, ils ne se déroulent jamais comme prévu – la caractéristique principale du travail avec des formateurs en situation de handicap mental. arrive ceux-ci oublient les informations données ou se trompent de jour. Un dernier briefing est indispensable pour les rassurer et les préparer. Une jeune femme a par exemple bien appris son scénario d’accident dans
le bus et de blessure au bras et maitrise les points principaux, mais elle mélange le scénario avec sa réalité, ses médicaments, sa pathologie. Ces imprévus ont été anticipés lors de l’élaboration du
script. Ils permettent aux étudiants de mieux comprendre la réalité de la personne et à l’enseignante d’apporter des éléments complexes de savoir-faire, savoir-être, savoirs scientifiques et techniques.

Rôle de l’enseignante

Une enseignante remarque que la patiente simulée, intimidée et fière la fois, la cherche souvent du regard pour se rassurer. Elle reste toutefois le plus possible en retrait pour laisser les étudiants s’approprier l’exercice et créer un lien de confiance avec la patiente et le groupe. «J’ai appris laisser de l’espace au patient simulé, car j’ai compris que c’est comme cela que les étudiants apprendraient le mieux», précise l’enseignante. Elle encourage, rebondit sur les questions pertinentes, pose des questions de physiopathologie. Elle encourage chacun et chacune surmonter sa crainte et la méconnaissance de l’autre, pour mettre des mots et accompagner cette rencontre authentique entre soignants et soignés.«Le patient avec qui je travaille est formidable», reconnait une autre enseignante. «Avec ses mots et à sa manière, il dit aux étudiants de quoi il a besoin, ce qu’il comprend, ce qu’il ne comprend pas, ce qui lui fait peur. Il les guide et il me guide. J’ai compris qu’il est le meilleur ambassadeur qui soit pour les personnes en situation de handicap.»

Une expérience à reconduire

Des évaluations de la méthode pédagogique ont été effectuées et les résultats sont extrêmement positifs. A la fois dense et intense, ce laboratoire a été un vrai succès, tant il y a à apprendre sur tous les plans. Les étudiants considèrent cette expérience comme excellente (73%), très bien (20,6%) ou satisfaisante (6,3%). Une étudiante explique: «Faire intervenir des patients simulés en situation de handicap m’a permis de rentrer dans le rôle comme si c’était la réalité. Cette idée est géniale!»

Désormais, plus de 130 étudiants par an (hors période Covid) bénéficient de ce laboratoire, avec des rencontres toujours pleines de surprises et de diversité. Un patient simulé explique: «Je suis fier de participer à cette formation. Tout me satisfait.» Il poursuit:«C’est comme ça qu’on fera changer les regards envers la personne en situation de handicap. Il faudrait même agrandir cette expérience à toute la Suisse.»

Les auteures

Séverine Lalive Raemy et Fabienne Terraneo sont infirmières, maitres d’enseignement la Haute école de sante de Geneve. Contact: severine.lalive-raemy@hesge.ch

Les références en lien avec cet article peuvent être consultées dans l’édition numérique sur www.sbk-asi.ch/app

Adultes en situation de handicap

(Journal de Savièse)

Un pas de plus en faveur de l’auto-détermination et la liberté de choix, explique le service de l’action sociale de l’État du Valais. Qui a diffusé le communiqué suivant:

En participant au projet de plateforme supra régionale d’informations « Ma Place »,le canton du Valais met à disposition des personnes en situation de handicap un outil favorisant leur auto-détermination et leur liberté de choix.
Après l’acceptation par le Parlement de la nouvelle loi sur le droit et l’intégration des personnes en situation de handicap (LDIPH), il renforce ainsi les conditions-cadres nécessaires à l’application de la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées (CDPH).

Depuis cet été, les prestations des institutions spécialisées valaisannes sont publiées sur le site www.maplace.ch aux côtés de celles des autres cantons participants. Appliquant des critères d’accessibilité élevés, cette plateforme a pour vocation de fournir des informations actualisées aux personnes en situation de handicap ainsi qu’à leurs familles et répondants légaux.

Le site www.maplace.ch a été développé par l’association zurichoise des prestataires de services pour personnes en situation de handicap (INSOS Zurich). En collaboration avec sept autres cantons, il a été re-travaillé et adapté pour répondre aux exigences d’une utilisation intercantonale.Dans l’esprit de la CDPH,il vise à promouvoir l’auto-détermination et la liberté de choix des personnes en situation de handicap en leur fournissant les informations nécessaires à l’exercice de leurs droits.

Par son accessibilité, cette plateforme digitale constitue un moyen simple pour les personnes en situation de handicap de trouver une offre qui correspond à leurs besoins et de choisir, dans un catalogue complet, les prestations dont elles souhaiteraient bénéficier. Les places sont réparties par type de handicap (cognitif,psychique, physique, etc.)et selon le type de prestation(logement, centre de jour,atelier, soutien socio-éducatif à domicile et intégration professionnelle en entreprise).
De manière plus fine, le type d’hébergement, le champ d’activités, leur localisation géographique tout comme les places vacantes sont précisés. Ces options permettent ainsi aux utilisateurs de trouver une gamme de prestations adaptées à leurs besoins. Afin de garantir son accessibilité et en complément du français et de l’allemand, le site est également disponible en langage simplifié ainsi qu’en langue des signes française et alémanique.

La participation du canton à cette plateforme met en lumière la diversité de l’offre de prestations sur le territoire valaisan. Pour garantir l’actualisation des données et des prestations disponibles,les institutions spécialisées mettent régulièrement à jour les places disponibles.Cet instrument s’ajoute aux prestations de soutien gratuites, offertes notamment par Emera Conseil social qui reste responsable de l’évaluation des demandes de placement et poursuit ses prestations d’accompagnement pour la co-construction d’un projet de vie et la recherche de prestations adaptées.

Davantage de liberté

Le canton du Valais souhaite plus de liberté pour choisir un lieu de vie ou de travail pour les personnes adultes avec un handicap. Il participe au projet Ma Place. C’est un site internet où les personnes avec un handicap peuvent trouver un endroit où vivre ou travailler. Ces places se trouvent dans des institutions pour personnes adultes avec handicap. maplace.ch est disponible dans plusieurs cantons.

Le site internet www.maplace.ch est fait pour les personnes avec un handicap. Il est écrit en langage simplifié français et allemand et aussi en langue des signes française et alémanique.
Vous cherchez :
– un lieu de vie ?
– un centre de jour?
– un travail?
Alors vous pouvez aller sur le site internet www.maplace.ch. Une vidéo explique comment trouver des places libres.
Les places libres sont triées par type de handicap.
Vous pouvez voir où vous aimeriez vivre.
Pour le travail, vous pouvez choisir ce que vous voulez faire. Vous pouvez par exemple travailler avec du bois ou des tissus. Il y
a beaucoup de possibilités.

Emera Conseil social vous aide à contacter l’institution choisie et organise des visites clans les institutions. Emera centre de conseil à Sion, Avenue de la Gare 3, tél. 027 329 24 7

Olivier Salamin va s’occuper des institutions en faveur des personnes en difficulté

(Le Nouvelliste)

Le vice-président de Sierre devient le nouveau secrétaire général de l’Association valaisanne des institutions en faveur des personnes en difficulté qui regroupe pas moins de 25 membres partenaires.
Par Pascal Guex

Olivier Salamin quitte l’ASA romande pour devenir le nouveau secrétaire général de l’Association valaisanne des institutions en faveur des personnes en difficulté. ldd

 

L’Association valaisanne des institutions en faveur des personnes en difficulté (AVIP) a désigné le successeur de Jean-Daniel Barman, qui a choisi de prendre sa retraite. Olivier Salamin a été nommé au poste de secrétaire général de l’AVIP avec entre autres missions de restructurer et professionnaliser cette structure. «Employé à 50%, le secrétaire général de l’AVIP a notamment pour mission de défendre les intérêts des personnes prises en charge par les 25 institutions membres, mais aussi les intérêts de leur personnel», note l’association dans un communiqué.
Changement de poste

Le vice-président de la commune de Sierre renonce au poste équivalent au sein du réseau romand ASA (Association suisse d’Aide Handicap Mental) qu’il occupait jusqu’ici. Il prend donc la responsabilité de la faîtière des institutions du canton en matière de handicap adulte, d’enseignement spécialisé et d’éducation de la jeunesse.

Créée en 2015 à la suite du mariage de raison entre l’Association valaisanne des institutions en faveur des enfants, adolescents et adultes en difficulté (AVIEA, créée en 1967) et de la Conférence valaisanne des directeurs/trices d’institutions (CValDi, créée en 1981), l’AVIP est devenue l’association faîtière regroupant pas moins de vingt-cinq institutions valaisannes œuvrant en faveur des personnes en difficulté, dont la Fondation Foyers-Ateliers Saint-Hubert, de la fondation Emera ou de la Fondation valaisanne en faveur des personnes avec une déficience intellectuelle (FOVAHM).

Carte de légitimation AI et langage simplifié

(Parlament.ch)

Lors de la session du 27 septembre, le Conseil des États a adopté deux interventions qui allègent nettement le quotidien des personnes en situation de handicap.

Le Conseil des États a adopté tacitement une motion du National (du conseiller national Lohr) pour que la carte de légitimation AI attestant la perception d’une allocation pour impotent soit délivrée non pas sur demande expresse, mais automatiquement. Cette mesure sera destinée à certaines catégories de personnes, dont les enfants.

Le Conseil des États a accepté sans opposition une motion du National (du conseiller national Flach) pour que les offices cantonaux de l’AI simplifient leur communication. Le message principal doit pouvoir être compris par l’assuré moyen. Parfois, les décisions sont formulées de manière si compliquée que même des juristes sans spécialisation en droit des assurances sociales ne parviennent pas à les comprendre, critique la motion.