Manuela Schär décroche la première médaille suisse

(20min)

La spécialiste du 5000 m en athlétisme a remporté l’argent aux Jeux paralympiques de Tokyo.

par Sport-Center


Manuela Schaer (deuxième sur la photo) a décroché sa quatrième médaille aux Jeux paralympiques. AFP

 

La première médaille suisse aux Jeux paralympiques de Tokyo a été décrochée par Manuela Schär, qui a remporté l’argent au 5000 m en athlétisme. L’athlète en fauteuil roulant a terminé à 8 secondes de l’Américaine Susannah Scaroni, qui a attaqué vers la moitié de la course pour se détacher du groupe. Schär a devancé de 15 secondes l’Américaine Tatyana McFadden, troisième.

La Lucernoise de 36 ans, qui prend part à ses 5es Jeux paralympiques, avait décroché deux médailles à Athènes en 2004 (argent et bronze) et une à Pékin en 2008 (bronze). «C’est un grand soulagement pour moi. La tension était grande et c’est désormais un poids en moins», a déclaré la Suissesse après sa course. Pour moi, il était important de bien commencer les Jeux. Je savais que j’étais prête, mais c’est bien de le montrer.»

L’athlète prendra part aux 400m, 800m, 1500m et au marathon à Tokyo. L’autre Suissesse en lice, Patricia Eachus, a été reléguée à la 10e et dernière place, à 24 secondes de la 9e place et à 1’10’’ de la lauréate du jour.

L’AI ouvre un espace de médiation à Vevey

(24 Heures Lausanne)

L’Office de l’assurance invalidité pour le canton de Vaud tente un nouveau concept pour calmer les situations problématiques.

Avec le Canton et ses différents partenaires, l’Office a élaboré un nouveau concept qui a été présenté ce vendredi à son siège veveysan. Le principe est d’offrirune oreille attentive et neutre aux personnes qui se sentiraient malmenées par l’institution, qu’il s’agisse d’assurés ou d’employés. Cet espace d’écoute et de conciliation doit entrer en fonction le 1er septembre.

Ce projet «comble un vrai besoin et renforce la crédibilité du système», de l’avis de Rebecca Ruiz. «On est confronté à un jargon compliqué et on n’a pas toujours les codes, ce qui peut susciter des incompréhensions, un sentiment de partir perdant, voire d’injustice», reconnaît la conseillère d’État responsable de la Santé et de l’Action sociale. Des sentiments que cette offre doit permettre de conjurer.

«Nous sommes parfaitement conscients que franchir la porte d’un office de l’AI est déjà une épreuve, abonde Olivier Barraud, directeur de l’OAI VD. Notre rôle au quotidien consiste en un accueil bienveillant. Cependant, on ne peut pas éviter qu’il y ait des couacs.»

Des partenaires séduits

L’an dernier, la justice a rejeté 263 recours sur les 412 concernant des décisions de l’AI. Giuseppe Fonte, adjoint de direction chez Pro Infirmis, voit donc dans ce concept une façon «d’éviter l’épuisement et les recours qui sont voués à l’échec, et donc d’économiser des ressources». Même son de cloche du côté d’Unia: pour la responsable juridique Célia Borlat,
«toute solution pragmatique est bonne à prendre».

L’association de défense des personnes en situation de handicap et le syndicat sont associés au processus. Ils interviendront en deuxième instance, si la première phase d’écoute assurée par une juriste de l’OAI VD ne permet pas de désamorcer la situation.
Hélène Jost

Un jeu vidéo pour parler du handicap

(La Région Nord vaudois)

 

Le nouveau jeu vidéo Symbiose, au thème engagé, sera présenté au public ce week-end lors du festival yverdonnois. Rencontre avec ses deux créatrices.
Léa Perrin

L’écran s’obscurcit,les informations auditives disparaissent, mais le joueur continue pour-tant la partie. Un bug de conception? Non! Marion Bareil et Camille Attard ont pensé à tout en créant leur jeu Symbiose. Loin du jeu d’arcade traditionnel, ce jeu vidéo, en plus d’être ludique et accessible à tous les joueurs, aborde une réflexion plus profonde. Par le biais du thème du handicap dans un premier temps, mais également celui de la dégradation de l’environnement.

« Sylvie Thorens, la directrice cantonale de Pro Infirmis qui a proposé l’idée, ne voulait pas aborder le thème du handicap de manière frontale, mais davantage parler de la perception du handicap selon l’environnement. En quoi on peut être handicapé et dans quelle situation », expliquent es deux créatrices, fondatrices du studio Tourmaline.

Professionnelles dans un milieu plutôt masculin, elles n’ont pas hésité à relever ce challenge, en créant ce jeu très immersif. On s’est focalisées sur les sens. Le fait d’être handicapé ou non, c’est lorsque l’on peut s’adapter à un milieu, ou pas. Si on vivait dans un monde sans lumière, la vue ne servirait à rien, on devrait donc s’adapter autrement », image Marion Bareil.

«Le lien avec les sens est concret dans le jeu, par exemple si le point vital de la vision est détruit, l’écran devient foncé et notre champ de vision est réduit. On passe par différents états durant la partie. »

Si Symbiose aborde le handicap,il a également pour but de porter un message aux éditeurs numériques, afin d’inclure davantage les joueurs en situation de handicap.

« On veut le rendre le plus accessible possible et il y a des choses assez simples à ajouter sur le jeu pour le faire. On peut le mettre sous forme d’options, pour la vue, l’ouïe ou même la motricité. Avec Symbiose, on aimerait dire : rendez le jeu vidéo accessible !» expliquent avec enthousiasme le deux femmes, qui travaillent sur le projet depuis avril.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Même si Symbiose reste avant tout un jeu, il sous-entend d’autres problématiques qui touchent l’ensemble des joueurs. «Le pont entre le thème du handicap et celui de l’écologie, c’est quelque chose qui n’est pas souvent mis en lien, note Marion Bareil. Il faut se questionner sur la façon dont on va s’adapter à notre environnement et le protéger avant qu’il ne se retourne contre nous. » Et c’est exactement ce qu’il s’agira de faire dans l’univers de Symbiose. «Au final, on va tous être un peu handicapés face à cet environnement qui est en train de se dégrader », ajoute Camille Attard.

En partenariat avec Pro Infirmis ,le studio Tourmaline, créé par Marion Bareil et Camille Attard, présentera le premier prototype de Symbiose ce week-end lors des Numerik Games à Yverdon-les- Bains. Chacun pourra y jouer et proposer des améliorations pour la finalisation du jeu.

Infos pratiques
Pour découvrir leur travail: www.tourmaline-studio.com


Marion Bareil et Camille Attard sont les deux créatrices du jeu vidéo Symbiose. DR

 

Symbiose: comment on y joue?

Symbiose est un jeu de plates-formes en mode survie. Le but du jeu est simple, mais le parcours est semé d’embûches. Le joueur se retrouve dans la peau d’un petit symbiote, lui-même enfermé dans une créature géante. Le symbiote a les sens limités, mais la créature lui prête les siens.En échange, le symbiote devra alors protéger la créature contre les invasions de nuisibles qui peuvent, eux, attaquer ses points vitaux et donc dégrader ses sens. «Le jeu commence doucement, mais ça peut devenir assez nerveux et stratégique !» expliquent Marion Bareil et Camille Attard.


Jérémy Legrand: « Si l’on continue on va tous finir par se retrouver en situation de handicap»

 

« Symbiose est une fable poétique pour mettre le joueur en lien direct avec son environnement. Il sera en immersion dans une créature qui doit s’équiper au mieux de ses sens,et peut se retrouver avec les sens attaqués »,explique Jérémy Legrand, directeur adjoint de Pro Infirmis Vaud.

L’association suisse de référence, qui soutient la promotion d’une société inclusive pour les personnes en situation de handicap, a souhaité transmettre un message bien précis avec l’élaboration de ce jeu vidéo.

C’est pourquoi l’association a désiré collaborer avec Tourmaline Studio, sur proposition de Marc Atallah, le directeur des Numerik Games. «A travers ce jeu, on veut démontrer que l’environnement peut créer des situations de handicap, et qu’en l’adaptant, on peut en réduire son impact. Mais aussi toucher et développer ce monde du jeu vidéo pour permettre à tous d’y jouer » , ajoute Jérémy Legrand.

«Symbiose est une fable poétique pour mettre le joueur en lien direct avec son environnement »Jérémy Legrand, directeur adjoint de Pro Infirmis Vaud

Mais lorsqu’il parle d’environnement, le directeur adjoint de Pro Infirmis l’entend aussi au sens plus large. «On va être de plus en plus confrontés à ces problèmes d’environnement.Si l’on continue à détruire cette planète, on va tous finir par se retrouver en situation de handicap. Le message peut donc être compris par le plus grand nombre. » Le jeu sera proposé tout au long du festival Numerik Games, que ce soit pour les personnes atteintes d’un handicap, ou non. «On avait envie d’avoir quelque chose d’imagé et d’accessible à tous. Symbiose est très coloré, ça donne envie. On dirait presque un bonbon !»

« Quand on est différent physiquement, on attire toujours certains regards »

(RTS.ch)


Leo McCrea, né en Angleterre, défend les couleurs de la natation helvétique depuis avril 2019. [Ennio Leanza – Keystone]

 

Leo McCrea est le plus jeune athlète suisse présent aux Jeux paralympiques. Sa maman est vaudoise, son père anglais, et il vit à Poole, non loin de Bournemouth, au sud de l’Angleterre. A Tokyo, le nageur de 17 ans tentera de décrocher une médaille sur 100m brasse pour la Suisse.

RTSsport a rencontré pour la première fois Leo McCrea il y a 10 jours à Worb, dans la banlieue bernoise, avant son entraînement matinal prévu sur la ligne numéro 4 de la piscine du centre WislePark. Zen, cet inconditionnel du club de football de Crystal Palace nous raconte son histoire sans tabou. « Je suis né avec une forme de nanisme qui s’appelle l’achondroplasie. Cette maladie affecte la croissance des os. Pour moi, ce sont les bras et les jambes qui sont plus petits… Il y a un an, je suis allé chez le médecin et il m’a dit que mes membres n’allaient plus croître ». McCrea mesure 1m35.

Leo McCrea a commencé la natation à l’âge de 6 ans. « Cela m’a tout de suite plu. J’ai été repéré par l’association sportive pour les personnes de petite taille et la maman d’Ellie Simmonds. Ellie est une véritable star du sport paralympique en Grande-Bretagne. Elle est une inspiration pour moi ».

Atteinte elle aussi d’achondroplasie, Ellie Simmonds compte notamment 5 titres paralympiques et 16 médailles d’or à des Mondiaux! Elle disputera à Tokyo ses 4es Jeux paralympiques. « J’aimerais arriver à son niveau et j’espère tout au long de ma carrière ramener plein de médailles à la Suisse », déclare d’un air malicieux le nageur de 17 ans.


Leo McCrea en images

 

Désigné para-nageur en 2018 lors de la cérémonie récompensant les meilleurs nageurs britanniques, McCrea a même été invité à intégrer l’académie des para-nageurs britanniques. Pourquoi avoir alors choisi la Suisse, qu’il représente depuis avril 2019?

« La Suisse m’a donné la possibilité de progresser à un niveau international. Etant donné que ma grand-mère et ma mère sont suisses, j’ai lancé les démarches administratives pour obtenir le passeport helvétique. Je viens chaque année rendre visite à ma grand-maman Heidi qui habite dans la région de Lausanne… Grâce la Suisse, j’ai pu disputer en 2019 les Championnats du monde à Londres alors que j’avais 15 ans. Et il y a 3 mois, lors des Européens à Funchal, je me suis classé 4e du 100m brasse. Cela a accéléré ma marge de progression. C’est une opportunité incroyable ».

Une médaille à Tokyo: son grand objectif

Quand on lui demande ce qu’il vient chercher à Tokyo, Leo McCrea répond du tac au tac: « Acquérir de l’expérience, dans l’optique des Jeux paralympiques de 2024 à Paris, et viser la médaille de bronze sur le 100m brasse à Tokyo ». Le rendez-vous est pris. Samedi à 04h09 pour les séries. Pour espérer prendre part à la finale, prévue samedi à 12h10, McCrea devra se classer dans le top-8.

Et McCrea de conclure: « La natation m’a démontré que rien n’est impossible. Les athlètes présents aux Jeux paralympiques prouvent tous les jours au monde entier que quel que soit leur handicap, on peut y arriver ».

Tokyo, Miguel Bao


« Je sens parfois certains regards »

Alors que l’on parle énormément d’inclusion lors des Jeux paralympiques de Tokyo, comment Leo McCrea, qui souhaite devenir entraîneur sportif, vit-il son handicap? « Je sens parfois certains regards. Je me suis habitué à ces situations, cela ne m’affecte pas personnellement. Quand on est différent physiquement, on attire toujours certains regards… ».


McCrea a disputé jeudi à Tokyo le 200m 4 nages. Il a terminé 15e sur 17 engagés lors des séries. Il va encore prendre part aux courses du 100m libre, 400m libre et 100m brasse. [Ennio Leanza – Keystone]

 

14 entraînements par semaine avant les Jeux

Un mois avant de s’envoler pour Tokyo, McCrea s’entraînait à Worb avec Nora Meister, l’autre nageuse suisse présente aux Jeux paralympiques, à raison de 12 séances hebdomadaires. « C’est plutôt intense, mais c’est le prix à payer pour atteindre mes objectifs. En temps normal en Angleterre, je m’entraîne 7 fois par semaine ».

« J’adore tout dans la natation: les entraînements, le fait de garder la forme, d’être vu à la télévision lors des Jeux paralympiques, de donner des interviews, de pouvoir partager ma passion. C’est incroyable. »

Un grand fan de Messi

« Je suis content de m’appeler Leo », plaisante McCrea. « J’ignore pourquoi mes parents m’ont donné ce prénom, mais ça me va très bien car je suis un grand fan de Messi ».

« Je m’entraînais lorsque j’ai appris que Leo Messi avait signé à Paris. J’étais un peu contrarié. J’aurais vraiment aimé qu’il signe en Angleterre parce que je vais voir des matches de Premier League. Paris est un très grand club. Je vais continuer à être un fan de Messi » .

Sport Handicap: sept Valaisans engagés aux World Winter Games

(Le Nouvelliste)


Pas moins de sept membres de Plusport Sion seront du voyage à Kazan. HÉLOÏSE MARET / LE NOUVELLISTE

 

Sport Handicap Disputés du 22 au 28 janvier 2022, ces joutes offriront à 40 athlètes suisses en situation de handicap mental l’occasion de briller au plus haut niveau en Russie.

Par Lionel Pattaroni

L’édition 2022 des World Winter Games pose ses valises en Russie. Organisée par SpecialOlympics pour les personnes en situation de handicap mental, ce ne sont pas moins de 2000 athlètes, issus de 107 pays, qui fouleront le sol de Kazan du 22 au 28 janvier prochain. Déclinées sous forme de sept disciplines, ces douzièmes joutes hivernales verront la délégation suisse tenter de décrocher des médailles dans cinq d’entre elles, puisque les sportifs à croix blanche seront au départ du ski alpin, du snowboard, du ski de fond, des raquettes à neige et du unihockey.

Participer à ces épreuves restera à n’en pas douter une expérience unique dans leur vie.

Jonathan Grept, coach-entraîneur de la délégation suisse

«La participation aux World Winter Games apporte énormément aux athlètes», détaille Jonathan Grept, coach-entraîneur de la délégation helvète. «Ils font preuve de motivation et de persévérance pour atteindre cet objectif, gagnant également en assurance. Prendre part à ces épreuves restera à n’en pas douter une expérience unique dans leur vie.»

Un camp à Lenzerheide

Composée de 65 membres – 40 athlètes et 25 entraîneurs et membres du staff – la Team Switzerland ne chôme pas dans sa préparation. Davantage basée sur une participation préalable aux National Winter Games et une certaine régularité dans les entraînements du sport en question que sur les prestations en elles-mêmes, la sélection des représentants suisses débouche sur une phase de plusieurs mois durant laquelle les groupes engagés dans les différentes épreuves se préparent de manière autonome, suivant des programmes élaborés en étroite collaboration avec SpecialOlympics.

Une préparation qui se poursuivra ensuite en décembre, sous la forme d’un camp de quatre jours à Lenzerheide dans les Grisons, afin de peaufiner les techniques individuelles des athlètes et de les préparer au dépaysement induit par la compétition. «Nous n’avons pas d’attentes particulières en termes de médailles», reprend Jonathan Grept. «Le seul fait de montrer tous les efforts consentis durant la préparation consiste déjà en un formidable succès. Je reste toutefois persuadé que chaque athlète, dans sa catégorie de performance, possède les armes pour se battre pour une breloque.»

Deux entraîneurs et sept athlètes

Avec pas moins de neuf représentants au départ de cette douzième cuvée hivernale, la délégation valaisanne sera présente en nombre sur le sol russe. Entraîneur principal de l’équipe de snowboard, le Grangeard Armand Freysinger tentera d’accompagner ses ouailles vers les sommets sur les pentes de Sviyaga. Présent pour sa part au départ du ski alpin, notamment aux côtés de Blaise Tacchini et de Vincent Zuberbühler, Loïc Levasseur se réjouit de prendre part à pareille compétition.

Après avoir remporté deux médailles à Villars et à La Lenk à l’occasion des National Games, pouvoir participer à mes premiers World Winter Games en Russie représente une formidable opportunité.

Loïc Levasseur, athlète suisse

«Les événements de SpecialOlympics permettent avant tout de faire de nouvelles connaissances et de découvrir des endroits jusqu’alors inconnus», glisse l’athlète de 32 ans. «Après avoir remporté deux médailles à Villars et à La Lenk à l’occasion des National Games, pouvoir participer à mes premiers World Winter Games en Russie représente une formidable opportunité», complète l’habitant de Mont-Noble.

Déjà deux médailles pour Silvia Truffer

Engagées sous les ordres de la résidente d’Ernen Franziska Wenger, une des entraîneuses de ski de fond, les Valaisannes Stephanie Hutter, Muriel Reinke et Silvia Truffer se réjouissent également de s’envoler pour Kazan. «Les World Winter Games m’ont déjà permis de vivre de merveilleuses expériences, notamment avec la médaille d’or décrochée en 2009 aux Etats-Unis et celle de bronze obtenue en 2017 en Autriche», se remémore Silvia Truffer. «Si remporter une nouvelle breloque l’an prochain me comblerait, je me réjouis avant tout de rencontrer de nouvelles personnes.»