Des crèches valaisannes rendent l’inclusion des enfants avec handicap possible

(Le Nouvelliste)

Selon un rapport de Procap Suisse, le Valais est bien doté en structures d’accueil pour les enfants à besoins spécifiques avant la scolarité. La Tonkinelle, à Monthey, en est un exemple parfait. Reportage.

Par Christine Savioz


Ce matin-là, tous les enfants ont décoré avec gourmandise les cupcakes. SACHA BITTEL

 

«Notre objectif est que chacun trouve et ait sa place», s’exclame Béatrice Métroz, éducatrice de l’enfance au sein de la Tonkinelle à Monthey. Cette crèche est l’un des lieux d’accueil valaisans qui ont répondu au sondage de Procap Suisse recensant les structures disponibles dans chaque canton pour des enfants en situation de handicap.

La Tonkinelle permet l’inclusion des enfants avec des besoins spécifiques (problèmes de langage, de comportement, de retard, surdité, trisomie…) au sein de groupes d’enfants sans handicap, de 2 mois à 4 ans. «Nous essayons de faire de la prévention précoce», explique Véronique Bressoud, directrice de la Tonkinelle et cheffe du Service de l’enfance de la Ville de Monthey.

Actuellement, deux garçons, qui ont chacun une particularité, font partie des 85 enfants accueillis. Eliott est malentendant et Kelyan a des retards de langage et des difficultés de sociabilisation. Depuis leur entrée en crèche, chacun a pu évoluer. «Mon fils a déjà fait beaucoup de progrès», se réjouit la maman de Kelyan.

Des stratégies favorisant l’inclusion

La force de la crèche est d’éviter la stigmatisation. «Avec l’équipe, on discute comment faire au mieux pour que les enfants s’intègrent, ce qu’on peut mettre en place pour que chacun se sente bien», explique Béatrice Métroz. Par exemple, les éducatrices avaient décidé de porter un masque transparent quand elles s’occupaient du groupe comprenant Eliott. «Seulement, il a remarqué que nous ne portions ce masque que lorsqu’il était là et s’est senti à part», raconte Béatrice Métroz. L’équipe a alors décidé de porter tous les jours ce masque pour effacer toute différence.


A l’extérieur, les enfants jouent spontanément ensemble. Photo: Sacha Bittel

 

A voir les enfants évoluer ensemble au sein des jeux proposés à la crèche, la stratégie d’inclusion fonctionne. Ce matin-là, tous prennent ainsi le même plaisir à sauter sur le château gonflable ou à décorer les cupcakes. Certes, Corane Dély, assistante socio-éducative, s’occupe plus spécifiquement de Kelyan mais cela ne l’empêche pas de s’intégrer avec ses camarades. Au contraire. «Il est rassuré que je sois là. Mais il a de plus en plus de contacts avec les autres», se réjouit Corane Dély.

Eviter tout jugement

Les éducatrices ont également réalisé un travail avec tous les enfants pour qu’ils déterminent leurs forces et les domaines où ils ont des difficultés. «Chacun a ainsi pu se rendre compte qu’on a tous besoin d’aide parfois. Cela leur permet de comprendre certains besoins spécifiques d’Eliott ou Kelyan.» Du coup, la dynamique de groupe a changé. Le jugement disparaît peu à peu.

Avec l’équipe, on discute comment faire au mieux pour que les enfants s’intègrent, ce qu’on peut mettre en place pour que chacun se sente bien.
Béatrice Métroz, éducatrice de l’enfance

Tous les enfants sont encouragés à l’autonomie. Ils enfilent par exemple eux-mêmes leurs chaussures. Y compris ceux qui ont des besoins spécifiques. «Du moins, ils essaient. On les aide s’il le faut», note Béatrice Métroz. Une ligne du temps est également complétée chaque jour sur un tableau avec des dessins représentant les activités de la journée. «Cela aide des enfants comme Kelyan qui ont besoin d’être sécurisés, mais c’est utile à tous pour se repérer.»

Il arrive cependant que la crèche, après un temps d’intégration, doive arrêter l’accueil d’un enfant avec handicap car ses besoins nécessitent une grande prise en charge spécialisée ou des infrastructures plus appropriées que celles de la Tonkinelle. «Il faut qu’il puisse trouver sa place dans le groupe d’enfants au même titre que les autres. Parfois, il faut avoir l’humilité de reconnaître que ce ne sera pas possible», souligne Véronique Bressoud.

Dans ces cas-là, l’équipe éducative discute avec les parents d’autres pistes possibles pour l’accueil de leur enfant. «C’est la raison pour laquelle nous ne pouvons pas faire de généralités en matière d’inclusion. Chaque situation est particulière avec des besoins et réponses particulières», conclut Véronique Bressoud.

Accueil des enfants avec handicap: le Valais est bien doté

Le Valais est bien placé, sur le plan national, au niveau de ses structures d’accueil pour les enfants avec handicap en âge préscolaire. C’est le résultat d’un rapport de Procap Suisse. Le Valais comporte de nombreuses structures d’accueil ordinaires qui accueillent des enfants avec des besoins spécifiques.

Autre point positif, qui concerne le financement. Si la nécessité d’un encadrement spécialisé est constatée chez un enfant, le canton finance sa prise en charge par l’intermédiaire de l’Office éducatif itinérant. Lorsqu’un enfant perçoit des prestations de soutien spécifiques, les coûts supplémentaires dus au handicap sont financés par le canton.

En revanche, il manque des offres spécifiques pour les enfants présentant des troubles du spectre autistique. «Un échange cantonal est en cours pour rassembler des idées et développer des solutions», précise le rapport.

La Suisse et Conches accueilleront les Jeux mondiaux militaires d’hiver 2025

(Le Nouvelliste)

Les Jeux mondiaux militaires d’hiver 2025 se dérouleront en Suisse centrale et à Conches dans le Haut-Valais, où une partie des disciplines nordiques auront lieu.


Les disciplines nordiques auront lieu entre Andermatt et Realp, dans le canton d’Uri, et Conches, dans le Haut-Valais (ci-dessus). KEYSTONE / JEAN-CHRISTOPHE BOTT (ARCHIVES)

 

La Suisse accueillera les cinquièmes Jeux mondiaux militaires d’hiver en 2025. L’événement réunira plus d’un millier d’athlètes en Suisse centrale et à Conches, annonce jeudi le Département fédéral de la défense (DDPS). Lucerne sera la ville hôte.

La ville accueillera aussi certaines épreuves. Les disciplines alpines auront lieu dans la région d’Engelberg-Titlis et les disciplines nordiques entre Andermatt, Realp et Conches. Des compétitions seront aussi disputées dans les domaines du ski-alpinisme, de la course d’orientation à skis, de l’escalade sportive et du cross-country.

Des joutes parasportives sont aussi prévues, pour permettre aux militaires en situation de handicap de participer aux jeux. L’événement sera financé par le budget ordinaire du Groupement Défense et son coût plafonné à 13 millions de francs.

«La Suisse mettra un point d’honneur à assurer la durabilité écologique de la manifestation en organisant les premiers Jeux mondiaux militaires au bilan carbone neutre», souligne le DDPS. Ces jeux sont organisés tous les quatre ans par le Conseil international du sport militaire (CISM), troisième plus grande organisation sportive au monde. La Suisse était le seul pays candidat.

La Suisse salue le mouvement sportif mondial de Special Olympics

(Spécial Olympics)

Les World Winter Games pour les personnes en situation de handicap mental pourront avoir lieu en Suisse en 2029. Cette décision a été prise par le conseil d’administration de Special Olympics International. L’attribution des Games est toujours soumise à des garanties financières du secteur public. Du 6 au 17 mars 2029, 2’500 athlètes originaires de plus de 100 pays feront connaissance avec toutes les régions de Suisse, participeront à des compétitions dans neuf sports et encourageront ainsi la coexistence égale de toutes les personnes dans notre société.


Special Olympics Switzerland World Winter Games 2029

 

Les World Winter Games sont bien plus que du sport. Special Olympics Switzerland travaille en étroite collaboration avec les fédérations sportives et les clubs sportifs suisses pour mettre en œuvre conjointement la Convention des Nations unies relative aux droits des personnes handicapées. Les Games offrent une expérience unique pour une Suisse inclusive, où chacun·e a un accès égal au sport, à l’éducation, à la santé et à tous les aspects de la vie.

Les World Winter Games dureront douze jours et réuniront 2500 athlètes de 110 nations pour des compétitions sportives dans 9 disciplines. D’innombrables coachs, membres de la famille, supporters, bénévoles et médias du monde entier les accompagneront. Les World Winter Games de Special Olympics sont le deuxième plus grand événement de sports d’hiver après les Jeux olympiques. Avant la cérémonie d’ouverture au stade du Letzigrund à Zurich le 6 mars 2029, les athlètes feront connaissance avec toutes les régions de Suisse dans le cadre du programme de la ville hôte. Après la cérémonie de clôture du 17 mars 2029, l’impact des Games restera dans le cœur et les attitudes des habitants du canton des Grisons et de tout le pays.

Les compétitions dans neuf disciplines sportives seront organisées sur six jours dans le canton des Grisons: patinage artistique, short track, unihockey, hockey en salle à Coire; ski alpin et snowboard à Arosa et ski de fond, raquette à neige et danse à Lenzerheide.

L’attribution provisoire est encore soumise à une garantie de financement, qui est attendue fin septembre 2022, date à laquelle une cérémonie officielle de signature aura lieu.

Je suis persuadée que la candidature et la possibilité d’organiser les World Winter Games 2029 en Suisse contribueront durablement à une société inclusive.
Viola Amherd, Conseillère fédérale, Cheffe du Département fédéral de la défense, de la protection de la population et des sports

Informations complémentaires sur le site Web de Special Olympics

Une exposition de tricots urbains à Lausanne et Monthey

(swissinfo.ch/Keystone-ATS)


L’exposition « à travers les mailles » a été inaugurée vendredi à Lausanne. KEYSTONE/CHRISTIAN BRUN sda-ats

 

Une exposition de tricots a été inaugurée vendredi dans plusieurs villes suisses, dont Lausanne et Monthey (VS), pour sensibiliser la population à la surdicécité. Fontaines, ponts, arbres et lampadaires ont été recouverts de pièces tricotées.

L’opération est menée par l’Union centrale suisse pour le bien des aveugles (UCBA) et la Fondation romande sourdaveugles (FRSA). Les pièces ont été tricotées par des personnes qui ne sont pas en situation de handicap, associées pour l’occasion à d’autres personnes sourdes et aveugles.

Intitulée « A travers les mailles ! », l’exposition entend ainsi montrer « que la participation des personnes sourdaveugles est possible lorsque celles-ci bénéficient d’un soutien adéquat », indiquent les organisateurs dans un communiqué.

A Lausanne, les lampadaires et arbres de la place du Vieux port à Ouchy ont été recouverts vendredi et le resteront jusqu’au 31 août. La conseillère d’Etat vaudoise Rebecca Ruiz et la municipale lausannoise Florence Germond ont participé à l’inauguration.

A Monthey, l’exposition dure jusqu’au 5 juillet sur la fontaine de la place Centrale, sur le Vieux-Pont et les arbres devant l’office du tourisme. Ailleurs en Suisse, Zurich, Berne, St-Gall, Langnau am Albis et Bellinzone participent également à l’opération.

Ces expositions ont été lancées en marge de la Journée de la surdicécité, le 27 juin. La Suisse compte près de 57’000 personnes sourdaveugles. « Ces personnes sont confrontées à de très nombreuses barrières pour prendre part à la vie en société et à l’art. L’exposition donne un signal fort en faveur de l’inclusion », poursuit le communiqué.

Le gouvernement a-t-il des oreilles?

(Le Journal du Jura)

GRAND CONSEIL – Le député Mohamed Hamdaoui (PDC, Bienne), vient d’interpeller le Conseil exécutif à propos de la langue des signes. En mars 2020,alors que le Grand Conseil devait traiter une motion demandant aux parlementaires de reconnaître le langage des signes,la Fédération suisse des sourds avait organisé une manifestation devant le Rathaus, pour sensibiliser les élus à leur cause.

Avec succès,puisqu’ils avaient finalement approuvé le texte sous forme de postulat, ouvrant ainsi la voie à une reconnaissance officielle de cette langue. Or, constate Mohamed Hamdaoui, rien ne semble avoir bougé depuis.

Aussi demande-t-il «où en est a Direction de la santé, des affaires sociales et de l’intégration (DSSI) dans sa réponse au postulat sur la reconnaissance de la langue des signes dans le canton de Berne». Il veut savoir ce qu’a déjà entrepris la DSSI depuis l’acceptation de ce postulat pour améliorer la situation des personnes sourdes et malentendantes.

Le député demande par exemple si la DSSi a pris contact avec les organisations qui défendent les personnes concernées pour entendre leurs propositions. Soulignant que le canton de Vaud a accepté une résolution visant à ancrer la langue des signes dans sa Constitution, il demande au Conseil exécutif s’il ne pourrait pas s’inspirer de cet exemple.
PHO