Avenir Suisse met en évidence un Röstigraben dans les dépenses de l’AI

(rts.ch)

Le think tank libéral Avenir Suisse publie aujourd’hui un rapport sur l’assurance invalidité. il en ressort un röstigraben. / 19h30 / 1 min. / hier à 19:30

Les cantons romands dépensent davantage que les alémaniques pour l’assurance-invalidité, selon une étude d’Avenir Suisse. Alors que la crise du Covid-19 et les troubles psychiques qu’elle engendre perdurent, le think tank libéral propose ses solutions pour améliorer la réinsertion des bénéficiaires.

Plus de 24 milliards de francs, c’est le coût de l’invalidité au sens large en Suisse tel que calculé par Avenir Suisse dans une étude publiée mardi, intitulée « Réinsérer plutôt qu’exclure ». C’est près du triple de ce que montrent les seules statistiques de l’assurance-invalidité (voir encadré). Pour arriver à ce chiffre, le laboratoire d’idées d’obédience libérale se fonde sur des données inédites fournies par l’Office fédéral des assurances sociales.

Outre les rentes versées aux personnes avec handicap et les mesures de réadaptation, Avenir Suisse prend en compte toute une série de dépenses annexes à l’AI: les prestations complémentaires versées aux bénéficiaires de l’AI (2,1 milliards de francs par an), les rentes d’invalidité du deuxième pilier (2,1 milliards) ou encore les dépenses couvertes par l’assurance-accidents (2 milliards), l’assurance obligatoire des soins (4,8 milliards) et les assurances complémentaires (2,2 milliards).

De fortes disparités selon les cantons

La situation n’est toutefois pas uniforme dans tout le pays et on constate de fortes disparités cantonales, relève Avenir Suisse. Le taux de bénéficiaires d’une rente AI est ainsi très élevé à Bâle-Ville, dans le Jura, au Tessin ou à Neuchâtel, tandis qu’il est particulièrement faible en Appenzell Rhodes-Intérieures ou en Suisse centrale. Mais c’est surtout au niveau des coûts globaux par assuré assumés par les offices AI cantonaux que les écarts sont importants, précise le think tank.

Dans le Jura, un bénéficiaire coûte un peu plus de 60’000 francs jusqu’à l’âge de la retraite, en additionnant les coûts de rente et les coûts de réadaptation, selon les calculs d’Avenir Suisse. A l’autre bout de l’échelle, un bénéficiaire en Appenzell Rhodes-Intérieures coûte à peine plus de 25’000 francs. Tous les cantons romands, à l’exception de Fribourg et de Berne, se situent au-dessus de la moyenne suisse (45’172 francs).

Un Röstigraben culturel

Comment expliquer ce Röstigraben? Une partie de l’explication tient dans les caractéristiques socio-économiques des populations cantonales, reconnaît Jérôme Cosandey, l’un des auteurs de l’étude. Mais le directeur romand d’Avenir Suisse décèle aussi un facteur « culturel ». « Certains cantons sont peut-être plus favorables à l’idée d’une rente, tandis que d’autres essaient à tout prix de l’éviter en réinsérant les personnes. Cette différence se retrouve dans les offices AI, mais aussi dans les tribunaux », qui jugent les recours déposés par les personnes auxquelles une rente a été refusée.

L’interview de Jérôme Cosandey dans la matinale


L’invité de La Matinale – Jérôme Cosandey, directeur romand d’Avenir Suisse / L’invité-e de La Matinale (en vidéo) / 11 min. / hier à 08:00

Ces différences culturelles se traduisent par un taux d’octroi des rentes nettement supérieur dans les cantons romands (sauf Berne et Fribourg) et au Tessin. A titre d’exemple, une demande sur dix se conclut par le versement d’une rente en Appenzell ou à Uri, tandis qu’une requête sur cinq est acceptée à Genève ou au Tessin. Les cantons de Zurich ou de Bâle-Ville, qui possèdent pourtant une structure économique et démographique similaire à Genève, se situent dans la moyenne suisse.

L’impact du Covid-19 sur l’AI

Pour Avenir Suisse, il est nécessaire d’uniformiser les pratiques afin de lisser les différences d’interprétation. La fondation plaide notamment en faveur de l’introduction à l’échelle nationale d’une nomenclature définissant les maladies psychiques ouvrant droit à une rente. Si 43% des nouvelles rentes étaient liées à un trouble psychique en 2019, cette proportion ne cesse de grimper. En 1995, ce taux n’était que de 28%.

Cette problématique risque de devenir encore plus importante avec la pandémie, prévient Avenir Suisse. Selon l’enquête Swiss Corona Stress publiée en décembre dernier, 18% de la population suisse présentait des symptômes dépressifs graves au pire de la deuxième vague en novembre 2020, soit six fois plus qu’avant la crise (3%). De nombreuses personnes continueront de souffrir de troubles psychiques même après le retour à une vie « normale ».

« Si vous partez dans un spirale négative, si vous êtes en dépression, si vous perdez votre job, le retour sur le marché du travail sera difficile », explique Jérôme Cosandey. L’impact de la pandémie risque cependant de se faire sentir avec un certain décalage, puisqu’il se passe en général plus d’un an entre une inscription dans un office AI et le versement d’une rente, rappelle le directeur romand d’Avenir Suisse.

Le reportage de Temps Présent sur la santé mentale des jeunes en temps de pandémie:


Chômeurs du covid, la double peine / Temps présent / 25 min. / le 11 mars 2021

Le modèle argovien en exemple

Le laboratoire d’idées, proche des milieux libéraux, recommande en outre de mieux cibler les efforts déployés en matière de réinsertion. Pour ce faire, il propose de plafonner les montants accordés pour les mesures de réadaptation pour chaque office AI cantonal en fonction du nombre de demandes. Actuellement, ces dépenses ne sont soumises à aucune limitation.

Enfin, Avenir Suisse souhaite développer la coopération entre les différentes institutions publiques cantonales, sur la base du modèle argovien. « Argovie a créé une sorte de guichet unique pour l’AI, l’assurance-chômage et l’aide sociale, avec un seul interlocuteur à la fois pour l’assuré et pour les exmployeurs. Ca évite des doublons, ça facilite la communication et ça peut aussi, à terme, faciliter la réinsertion », plaide Jérôme Cosandey.

Genève se défend

Dans le 19h30, le conseiller d’Etat genevois Thierry Apothéloz dit que son canton « applique le droit fédéral strictement ». Il regrette qu' »un groupe de réflexion libéral attaque une assurance sociale qui protège » et dénonce « un rapport insuffisamment documenté sur un certain nombre de plans, notamment sur les éléments d’urbanisation ».

L’interview de Thierry Apothéloz, conseiller d’Etat genevois, dans le 19h30:


Les explications de Thiérry Apothéloz, conseiller d’État genevois. / 19h30 / 2 min. / hier à 19:30

Didier Kottelat, avec Séverine Ambrus et David Berger


Méthodologie de l’étude

Avenir Suisse a basé son étude sur des données exclusives fournies par l’Office fédéral des assurances sociales.

Le laboratoire d’idées a pris en compte les personnes de 20 à 59 ans qui ont déposé une demande à l’AI entre 2010 et 2015.

L’étude a analysé les prestations ainsi que le coût des prestations accordées aux membres de ces six cohortes quatre ans après leur requête.


L’AI en bref

Avec des dépenses de 9,5 milliards de francs en 2019, l’assurance-invalidité (AI) est la quatrième assurance sociale du pays, après la prévoyance professionnelle, l’AVS et l’assurance obligatoire des soins.

Quelque 218’000 personnes touchent une rente AI, soit environ 4% de la population suisse en âge de travailler. Des centaines de milliers de personnes bénéficient aussi de mesures de réadaptation individuelle.

« Réinsérer plutôt qu’exclure : Comment faciliter davantage le retour au travail en cas d’invalidité » – Nouvelle publication d’Avenir Suisse

(Presseportal / Avenir Suisse)

Le thème de l’invalidité, et son assurance sociale, ont pris une importance encore plus grande lors de la crise du Covid-19, en particulier concernant les maladies psychiques. Une nouvelle étude publiée par Avenir Suisse, s’appuyant sur des données inédites de l’Office fédéral des assurances sociales, montre comment la réintégration des personnes en situation de handicap peut être facilitée dans les cantons. Cette optimisation profite non seulement aux personnes malades, mais aussi aux fournisseurs de prestations privés et publics.

Pour les personnes concernées, l’invalidité est tout d’abord un lourd fardeau personnel. A celui-ci viennent s’ajouter des préoccupations financières et une volonté de réintégrer le marché du travail. Un marathon compliqué à travers les différentes institutions commence : outre l’assurance invalidité (AI), des acteurs privés (employé, employeur et médecins) sont impliqués, mais aussi des institutions privées (assureur d’indemnités journalières en cas de maladie, caisse de pension) ainsi que d’autres institutions publiques telles que l’assurance chômage ou l’aide sociale.

Une rente n’est accordée que si la personne concernée ne peut pas être réintégrée dans le marché de l’emploi. Le processus de réinsertion, déjà difficile en soi, est actuellement rendu encore plus compliqué par la pandémie. D’une part, il y a moins de postes ouverts adaptés et d’autre part, le nombre d’inscriptions à l’AI risque d’augmenter, car le nombre de personnes présentant des symptômes de dépression a été multiplié par six depuis le début de la crise du Coronavirus.

Des différences marquées entre les cantons

Cette nouvelle étude d’Avenir Suisse, sous la direction de Jérôme Cosandey, Directeur romand et responsable de recherche État social pérenne, analyse des données inédites de l’Office fédéral des assurances sociales (Ofas) et examine les efforts d’intégration par canton. L’étude considère les personnes s’étant inscrites à l’AI entre 2010 et 2015, et examine leur situation quatre ans après leur inscription. L’analyse par demande déposée et non par habitant permet de faire abstraction des différences sociodémographiques entre les cantons et de se concentrer sur les activités pilotées par les offices AI.

Cette analyse révèle des différences considérables entre les cantons. Les taux d’octroi de rente – c’est-à-dire le rapport entre le nombre de rentes accordées et celui des demandes – se situent au moins 27 % au-dessus de la moyenne suisse en Romandie et au Tessin. Le canton de Genève affiche même un taux supérieur de 41 % à la moyenne. Ces différences reflètent les multiples interprétations du droit fédéral par les offices AI cantonaux et, en partie, par les tribunaux cantonaux. Cependant, elles sont aussi le résultat de stratégies de réintégration différentes selon les cantons.

Ainsi, les cantons d’Appenzell Rhodes-Extérieures, du Jura et de Zoug dépensent plus de trois fois plus par bénéficiaire que celui du Tessin. Non seulement les montants par personne varient, mais aussi le nombre de bénéficiaires et le succès de leur réintégration. Par exemple, le taux de réussite dans les cantons de Soleure et du Valais est nettement inférieur à celui du canton de Saint-Gall. En tant qu’organe de surveillance, l’Ofas est appelé à étudier les raisons de ces différences et à introduire à cet effet une nomenclature uniforme des maladies psychiques (CIM-10). Afin d’accroître l’efficacité des ressources engagées, un plafond de dépenses devrait être fixé pour le total des mesures d’ordre professionnel prises par chaque office AI. Ce plafond devrait être déterminé sur la base du nombre de demandes annuelles, en analogie aux règles déjà en vigueur dans l’assurance chômage.

Des mesures d’amélioration pour les acteurs privés et publics

Avenir Suisse évalue à 24 milliards de francs le total des coûts annuels résultant des soins, de la réadaptation et des rentes des personnes avec handicap. Face à un si grand nombre d’acteurs et à des coûts si élevés, il importe d’éviter les déficits de communication, les incitations négatives et les redondances.

Par exemple, le profil d’intégration axé sur les ressources (PIR) lancé par l’association Compasso pourrait améliorer la communication entre les médecins et les employeurs. Ce certificat documente la capacité et non l’incapacité de travail de la personne concernée et facilite ainsi la planification de son retour en entreprise. Les employeurs devraient dorénavant exiger un PIR du médecin traitant après 30 jours d’absence du collaborateur.

En outre, l’assureur d’indemnités journalières en cas de maladie apprend l’existence d’une incapacité de travail généralement bien avant l’office AI, et fait régulièrement appel à un case manager. Cette situation profite aux caisses de pension et aux offices AI, qui ne doivent toutefois pas contribuer à ces frais. Cette distorsion est contreproductive, car elle conduit à ce que trop peu de case managers soient mis à contribution. L’AI et le secteur des assurances doivent donc définir des mécanismes afin que tous les acteurs qui profitent des avantages du case management assument une part des coûts.

Finalement, les redondances entre l’AI, l’assurance chômage et l’aide sociale doivent être réduites dans l’intérêt des patients. Comme le montre l’exemple du canton d’Argovie, la « Coopération sur le marché du travail » rassemble là-bas sous un même toit tous les services, ce qui simplifie l’interface avec les personnes malades et les employeurs. Les parlements et gouvernements cantonaux sont appelés à réexaminer les objectifs et la forme de la coopération interinstitutionnelle, et à les adapter aux conditions locales. Ici aussi, les différentes solutions apportées par le fédéralisme doivent servir de sources d’inspiration.
Zurich (ots)


Contact:
Jérôme Cosandey (jerome.cosandey@avenir-suisse.ch, +41 79 828 27 87)
Site web

Recherche de témoignages pour un projet dans le monde du soin et des arts

(Collectif Stogramm)

« Il est des paroles qui tuent. Il s’en prononce parfois dans nos hôpitaux. Une parole vive, c’est une parole qui fait surgir la vie, là où il y a un risque de mort. »
Jean-François Malherbe

Jocelyne Métrailler, infirmière spécialisée en soins palliatifs et Olivia Seigne, metteur en scène et comédienne, préparent une forme théâtrale pour proposer aux patient, à leurs proches et aux soignants un espace de rencontre et de prise de parole.

Dans ce cadre, elles désirent recueillir des témoignages en lien avec l’expérience du soin ou de la maladie, qui leur permettront d’écrire la pièce.

En savoir plus sur le projet «Paroles et Parole»
Délai pour contribuer au projet: 23.04.2021

La création du projet « Paroles et Parole » est partagée et soutenue par « Art en partage », programme culturel de l’État du Valais et par le TLH Sierre (Théâtre Les Halles).


Contact: parolesetparole@gmail.com
Téléphone et SMS: 077 454 57 62

Informez-vous sur l’égalité pour les personnes handicapées

(BFEH)

Le Bureau fédéral pour l’égalité des personnes handicapées (BFEH) vous propose de vous informer sur l’égalité pour les personnes handicapées.

Newsletter BFEH 2/2021
Thèmes : Thème prioritaire « Autonomie » – Thème prioritaire « Egalité et travail » – Aides financières – Actualité en Suisse

Thème prioritaire « Autonomie »
Plateforme d’assistance CléA : une application web qui met en relation offre et demande d’assistance

Il est souvent difficile pour les personnes handicapées de mener une vie autonome. Pour leur faciliter la tâche, elles ont la possibilité d’engager une assistance personnelle, autrement dit, des personnes qui les aident à mieux gérer leur quotidien à la maison. Outre la vie à domicile, l’assistance leur permet également d’exercer un emploi. Cependant, la charge administrative résultant d’une telle assistance est importante, et la recherche d’assistants s’avère souvent difficile. C’est justement cela que l’association de soutien CléA entend simplifier grâce à l’application web « Plateforme d’assistance CléA », dont la conception se veut claire. En deux clics, on arrive sur une page proposant deux options : « Je cherche une assistance » et « J’offre une assistance », puis sur des informations complémentaires. Les utilisateurs peuvent saisir d’emblée leurs besoins individuels, tels que la demande concrète et le temps nécessaire d’assistance, ce qui facilite et accélère la recherche de personnes appropriées. Cette fonctionnalité présente des avantages, et pas seulement pour les personnes handicapées. Le travail d’assistant est peu connu. Aussi, CléA entend faire mieux connaître les avantages d’une activité d’assistant, qui permet de travailler à temps partiel et convient aussi bien aux étudiants, qu’aux parents ayant des enfants, aux personnes en réorientation professionnelle ou aux seniors.

Communiqué de presse : « Start der «CléA Assistenzplattform» erfolgt » (en allemand)

Appli pour la mise en relation de l’offre et de la demande d’assistance : CléA Assistenzplattform (clea.app) (en allemand)

Le lancement de l’application web en français, allemand et italien est prévu pour cet automne.

Thème prioritaire « Égalité et travail »
Assertions vérifiées et matériau de recherche à votre disposition

Qu’est-ce qui encourage l’inclusion professionnelle des personnes avec handicap ? Qu’est-ce qui la freine ? Nous avons rassemblé pour vous non pas des suppositions, mais des constatations scientifiquement fondées.

« Les employeurs qui ont déjà été en contact avec des personnes handicapées sont plus disposés à engager ces dernières. »
« Être soutenu au travail améliore les performances des personnes en situation de handicap. »
« Un climat de travail facilitant l’inclusion amène plus facilement les employeurs à engager des personnes handicapées. »
« Les collaborateurs en situation de handicap sont plus souvent victimes de discrimination que les autres. »

Ces corrélations, et bien d’autres encore, entre le cadre organisationnel d’un lieu de travail, le traitement des personnes handicapées, et le résultat réel, par exemple la performance au travail des employés handicapés, ainsi que les répercussions sur le marché du travail, sont systématiquement compilées dans l’aperçu auquel ce lien vous renverra. Effectuez-vous des recherches sur l’égalité pour les personnes handicapées au travail ? Êtes-vous un employeur en quête d’éléments utiles vous permettant de créer un climat de travail inclusif ? Jetez alors un coup d’œil à la synthèse des connaissances scientifiques actuelles sur le sujet.

Aides financières
Du côté des projets

Comment nos aides financières ont-elles contribué concrètement à l’égalité des personnes handicapées? Les organisations vous présentent ici régulièrement les résultats de leurs projets achevés et qui ont bénéficié du soutien financier du BFEH.

Dans cette édition, nous vous présentons :

Programme myAbility Talent®


Séance de clôture en ligne du projet myAbility Talent® Programm

 

Le projet myAbility Talent® est le premier programme de carrière en Suisse destiné aux étudiants et jeunes diplômés en situation de handicap ou de maladie chronique ainsi qu’aux entreprises. Les jeunes talents et les collaborateurs des entreprises partenaires ont participé à des sessions de coaching et à des ateliers. Les trois sessions de coaching ont permis aux jeunes talents d’enrichir leurs connaissances sur le dossier de candidature, l’entretien d’embauche, les stratégies de carrière et la manière de communiquer sur leur handicap. Au terme de ces sessions, les jeunes talents ont eu l’occasion de s’entretenir avec les responsables du personnel des entreprises partenaires, et de mettre ainsi en pratique leurs connaissances toutes fraîches. À l’issue de ces entretiens, les jeunes talents ont effectué un stage dans les entreprises partenaires, ce qui leur a permis de découvrir différents départements et de rencontrer des collaborateurs.

Programme myAbility Talent®

Actualité en Suisse

Le Canton de Berne promeut la langue facile

« Il faut que les informations émanant du canton de Berne soient accessibles aussi aux personnes qui ont des difficultés de lecture. » Ainsi commence le communiqué de presse du Conseil-exécutif du Canton de Berne paru le 25 mars 2021. Les autorités cantonales viennent de publier un rapport détaillé sur la langue simplifiée et la langue facile. Le rapport expose l’urgence de la situation et propose des pistes facilitant l’accès à l’information aux personnes ayant des difficultés à comprendre des textes écrits. Une citation de Joseph Pulitzer, fameux éditeur et fondateur du Prix-Pulitzer, est mise en exergue au début de la conclusion du rapport : « Écris peu, et ils le liront. Écris clairement, et ils le comprendront. Écris de façon imagée, et ils le garderont en mémoire. » Plus que centenaires, ces paroles touchent un sujet des plus actuels, les moyens de rendre compréhensible l’information des autorités publiques et de la rendre accessible à toutes les catégories de population.
Rapport « Langue facile dans le canton de Berne » du 17 mars 2021


Adresse pour l’envoi de questions

ebgb@gs-edi.admin.ch

La langue facile favorise la confiance dans les autorités

(be.ch )

Communiqué du conseil exécutif

Il faut que les informations émanant du canton de Berne soient accessibles aussi aux personnes qui ont des difficultés de lecture. L’utilisation ciblée de la langue facile permet de lever des obstacles. Dans le rapport sur le sujet qu’il adresse au Grand Conseil, le Conseil-exécutif explique pourquoi il est nécessaire d’agir et propose des pistes.

Jusqu’à 20% des adultes éprouvent des difficultés à comprendre des textes écrits en raison de troubles cognitifs, de difficultés de lecture, de problèmes de compréhension, d’un niveau de formation insuffisant ou de connaissances linguistiques trop faibles. Or, l’accès aux informations émanant du canton est indispensable pour pouvoir participer à la vie sociale, économique et politique. Le Grand Conseil a donc chargé le Conseil-exécutif d’examiner la manière dont la langue facile pourrait être utilisée sur les sites Internet et dans les documents d’information du canton de Berne.

Informer et communiquer de manière adaptée aux groupes cibles

Le degré de simplification d’un texte dépend du groupe cible. Lorsque les informations s’adressent à la population dans son ensemble, le rapport préconise le recours à la langue simplifiée, qui utilise des phrases courtes, des mots simples et des formulations actives. Ces critères sont déjà respectés sur les sites Internet du canton et ils seront dorénavant pris en considération dans la communication.

Le Conseil-exécutif propose en outre d’utiliser la langue facile dans certains domaines. La langue facile s’adresse à des personnes dont les capacités de compréhension de textes écrits sont fortement limitées. Elle se distingue des textes « écrits normalement » par la mise en page et la taille de la police. La transcription d’informations en langue facile doit être confiée à des spécialistes.

Selon le gouvernement, le recours ciblé à la langue facile est judicieux chaque fois que la compréhension de contenus importants peut être facilitée pour les groupes cibles. C’est le cas notamment des informations ayant une incidence sur la vie et la santé des gens. Ainsi, l’Office fédéral de la santé publique formule en langue facile les consignes pour se protéger contre le coronavirus. Il est également recommandé de recourir à la langue facile pour informer les personnes avec un handicap et pour communiquer au sujet du système éducatif et plus généralement au sujet des domaines d’activité du canton dans lesquels les droits et les obligations des citoyen·ne·s sont en jeu.

Mise en œuvre à partir de 2023 au plus tôt

L’accessibilité et la compréhensibilité des informations seront inscrites dans la loi sur l’administration numérique et dans la révision de la loi sur l’information. L’administration cantonale en bénéficiera tout autant que la population. Par exemple, l’administration recevra moins de questions parce que les instructions ou les formulaires seront plus faciles à comprendre. Un accès facilité et davantage de clarté favorisent également la confiance dans les autorités et l’adhésion à l’action publique.

La transcription en langue facile et sa mise en œuvre pour l’offre sur Internet requièrent cependant des ressources humaines et financières supplémentaires. La Chancellerie d’État, qui est en charge du dossier, ne pourra les budgéter qu’à partir de 2023 en raison des conséquences financières de la crise du coronavirus.

Le Conseil-exécutif demande au Grand Conseil de prendre connaissance du rapport sur la langue facile dans le canton de Berne et de classer l’intervention parlementaire correspondante. Le parlement cantonal débattra du projet probablement à l’été 2021.