Le caractère arbitraire des expertises AI

(Forte / Société Suisse SEP)

 

Les expertises médicales sont des instruments importants de clarification des droits aux prestations AI. Mais l’AI ne s’appuie que partiellement sur l’appréciation des médecins traitants. Dans de nombreux autres cas, elle sollicite des expertises médicales externes pour clarifier le niveau d’incapacité de travail d’une personne assurée.

Cependant, dans le travail quotidien de conseil juridique d’Inclusion Handicap, des experts douteux et tendancieux sont remarqués depuis un certain temps.

Faire la lumière dans les ténèbres

Le Conseiller fédéral, Alain Berset, a réagi en annonçant qu’il allait enquêter sur les abus. Inclusion Handicap soutient cette démarche. Afin de rechercher les causes profondes de ces problèmes, l’organisation faîtière a institué un bureau d’enregistrement le 28 février et encourage les assurés qui ont fait l’objet d’une expertise, leurs médecins ou leurs représentants légaux à participer à une enquête en ligne. Le but est d’affiner l’image et la fréquence des problèmes qui surviennent.

Ces conclusions devraient être intégrées, entre autres, au travail politique dans le but d’améliorer la situation.
Texte: Marc Moser, responsable de la communication chez Inclusion Handicap

Rémi et Robin ont rechaussé leurs lattes

(rtn.ch)

Les deux frères de Saules ont déjà repris depuis un mois les entraînements sur neige en vue de la future saison de ski alpin. Rémi vise les manches de la Coupe d’Europe et Robin la Coupe du monde de ski-handicap.


Le gros de la préparation physique est derrière pour
Rémi (à gauche sur la photo) et Robin Cuche.

 

Ils ont déjà rechaussé leurs lattes depuis un mois : Rémi et Robin Cuche ont repris les entraînements sur neige, à Zermatt et à Saas Fee, en vue de la future saison de ski alpin. Cela peut paraître très tôt. Mais en réalité, tous les compétiteurs se préparent sur glacier dès le mois de juillet. C’est de règle pour être compétitif.

Rémi et Robin n’y échappent pas. Les deux frères de Saules ne visent pas les mêmes objectifs : Rémi Cuche espère participer régulièrement à des manches de la Coupe d’Europe et à terme intégrer les cadres de Swiss-Ski. L’hiver dernier, il avait fait son retour à la compétition à la fin du mois de janvier seulement après s’être déchiré les ligaments croisés au genou. Rémi Cuche s’était immédiatement illustré en décrochant la médaille de bronze de la descente des championnats de Suisse juniors.

Hémiplégique de naissance, Robin Cuche, lui, se prépare en perspective des manches de la Coupe du monde du monde de ski-handicap. Le frère de Rémi visent les podiums.

Pour Rémi et Robin, comme pour tout skieur, le retour sur neige est la bienvenue. Il se situe toujours après une longue et fastidieuse préparation physique de base. Marcel Neuenschwander a rencontré Robin et Rémi Cuche, à Auvernier, en train de transpirer en salle sous les ordres de Florian Lorimier, leur préparateur physique. Ce n’est pas que du plaisir, Rémi Cuche tout d’abord…

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La Société des sourds de Genève veut ouvrir un restaurant

(tdg.ch)

La Société des sourds de Genève veut ouvrir un restaurant. L’objectif est à la fois de donner du travail aux malentendants, mieux faire connaître la langue des signes et favoriser les échanges avec la population entendante.


Élodie Ernst et Mehari Afewerki, porteurs du projet Vroom de la Société des sourds de Genève, en pleine discussion… en langue des signes. XL

 

Commander son plat du jour en langue des signes ou en s’exprimant avec des gestes, cette expérience sera bientôt possible pour tous les Genevois, grâce à un projet porté par la Société des sourds de Genève (SSG). «Nous souhaitons en effet ouvrir un restaurant en ville où la gestion et le service seront entièrement assurés par des personnes sourdes ou malentendantes», indique son président, Mehari Afewerki.

L’idée trottait dans la tête de la SSG depuis quelque temps déjà. «Elle découle d’une situation concrète, à savoir que le marché du travail est jonché d’obstacles pour les sourds, poursuit-il. Cela même si la langue des signes est officiellement reconnue dans la Constitution genevoise entrée en vigueur en 2013.» Plus précisément dans son article 16, alinéa 3.

Une première pour Genève

Outre fournir du travail – et une formation, car des stages sont prévus – aux personnes souffrant de surdité, le concept poursuit d’autres objectifs. «D’abord montrer que les sourds ont des compétences professionnelles et peuvent communiquer et travailler avec les entendants, ensuite promouvoir la langue des signes auprès de la population, enfin favoriser la diversité et l’égalité au travers des échanges entre entendants et malentendants», détaille Élodie Ernst, responsable communication pour le projet Vroom. Vroom, un drôle de nom pour un restaurant? «Il symbolise le bruit, donc aussi, par association d’idées, le silence dans lequel sont plongés les malentendants.»


«Le marché du travail est jonché d’obstacles pour les sourds»
Mehari Afewerki, président de la Société des sourds de Genève


«Ce type de restaurant serait une première pour Genève et la Suisse, mais il en existe déjà ailleurs, notamment en France», indique Mehari Afewerki. Le lieu n’est pas encore arrêté, «il se situera probablement du côté de Plainpalais et pourra accueillir une cinquantaine de clients. Nous attendons une réponse très prochainement», précise-t-il. Le financement par crowdfunding, qui se terminera le 30 septembre, donne des résultats encourageants. «Nous avons déjà réuni 70% des 300’000 francs nécessaires à l’aménagement particulier des lieux», informe Élodie Ernst. Par exemple des tables rondes, pratiques pour communiquer par langue des signes vu que les convives ne sont pas assis côte à côte, de la vaisselle et du mobilier peu bruyants pour rester dans l’ambiance, des cuisines adaptées, des iPad pour les commandes, etc.

Des contreparties sont proposées aux donateurs, tels un apéritif, un menu pour deux personnes ou encore un cours de langue des signes. «Dans un premier temps, nous pensons engager quatre à cinq serveurs sourds et former des jeunes aux métiers de la cuisine. Laquelle sera axée sur des produits de la région», relève encore Mehari Afewerki. Le budget global s’élève à 1,2 million de francs. L’ouverture de Vroom est prévue pour le printemps prochain.

Financement participatif, infos sur lokalhelden.ch/fr/restaurant-gere-par-des-sourds

Les Thilo sont liés par une confiance aveugle

(tdg.ch)


Fin juillet, la fratrie Thilo, Louise, Anne-Sophie et Max (de gauche à droite)
ont navigué au large de Pully / Sébastien Anex

 

Debout au centre du bateau, Maximilien Thilo règle minutieusement les voiles en écoutant les instructions de ses deux sœurs. Aveugle depuis la naissance, il ne peut pas voir la dizaine de cordes fixées devant lui, et pourtant il ne se trompe jamais. «Je les reconnais au toucher, mais aussi grâce à ma mémoire parce que je me souviens de leur emplacement.»

Les bloqueurs forment les touches d’un piano imaginaire. C’est d’ailleurs le nom donné à ce poste stratégique. «La bonne marche du bateau dépend en partie des réglages faits ici. C’est une grande victoire pour moi. Quand je quitte la terre ferme, je m’évade. Une fois à bord, la notion de handicap disparaît et je deviens un équipier comme un autre.»


je deviens un équipier comme un autre…

Il reconnaît les bateaux

À ses côtés, Louise et Anne-Sophie Thilo sont des équipières de luxe. Les deux Vaudoises ont porté les couleurs de la voile suisse au plus haut niveau. «Aujourd’hui, Max navigue plus que nous», rigole la cadette de 23 ans. «C’est vrai que je sors sur le lac tous les mercredis avec mon équipe de copains», poursuit son frère, un peu timide en ce début d’entretien.

Le trentenaire aux longs cheveux blonds poste régulièrement des photos de ces régates sur les réseaux sociaux. L’année dernière, il a participé au Bol d’Or. «Ça bastonnait vraiment», se souvient-il alors que cette 81e édition est restée dans les mémoires pour sa tempête ravageuse.

Un bateau de la CGN passe à bâbord, au large de Pully. Sa sirène retentit et interrompt les discussions. «C’est quel bateau Max?» demande Louise sur un ton amusé. «Avec un son aussi grave, ça ne peut être que le Général Guisan», répond son frère. «Il a raison en plus!» rigole Anne-Sophie. «Quand on était petit, on avait deux cassettes avec l’enregistrement des sifflets, explique-t-il, comme pour s’excuser. J’arrivais à les reconnaître à chaque fois.» La famille n’habitait pas loin de l’eau. À chaque passage, ses sœurs prenaient les jumelles pour vérifier s’il avait raison. «C’était tout le temps le cas», précise l’aînée avec une pointe de nostalgie.

Grimpe, surf ou skate

Les Thilo ont bien grandi depuis, mais leurs liens ne se sont pas déliés pour autant. Malgré un emploi du temps chargé, ils se retrouvent régulièrement pour faire du sport, et pas seulement de la voile. «On a fait de la grimpe, de la plongée, du surf, du skate ensemble, détaille avec enthousiasme Louise. Max a même sauté des corniches à ski.»

L’hiver, ils le passent en montagne, sur les domaines skiables. «Notre frère skie avec nous, explique Anne-Sophie. On ne s’est jamais posé la question de savoir s’il pouvait venir avec nous. On a toujours trouvé un plan B, C ou D, mais Max était intégré à ces activités sportives.»


«La société décourage très vite les gens qui ne rentrent pas totalement dans le moule»
Anne-Sophie Thilo


Avec une pointe de fierté, le Vaudois rappelle qu’il a été champion suisse de géant il y a quelques années. Une anecdote qui fait bondir ses deux sœurs dans un grand éclat de rire. «C’est vrai qu’il fait plein de choses, reconnaît Louise. Mais, on doit quand même souvent le pousser, pour réussir à le faire sortir de sa chambre et quitter son ordinateur. Il râle un peu, mais une fois qu’il nous a suivies, il est trop content. Et surtout, il en parle après pendant des années.»

Une société qui «décourage»

Une fois lancé, Max se laisse porter par ses sœurs qui sont ses yeux. Ces moments partagés permettent de faire tomber la barrière du handicap, de nourrir une confiance en soi sans cesse fragilisée par les autres. «La société décourage très vite les gens qui ne rentrent pas totalement dans le moule», résume Anne-Sophie, avec l’expérience d’un vécu qui n’a pas toujours été aussi radieux.


«Quand Max était petit, il y avait toujours quelqu’un pour lui dire qu’il ne pourrait jamais faire telle ou telle chose parce qu’il ne voyait pas»
Louise Thilo


Louise enchaîne dans la foulée, comme si elle avait capté au bond une passe adressée par sa coéquipière. «Quand Max était petit, il y avait toujours quelqu’un pour lui dire qu’il ne pourrait jamais faire telle ou telle chose parce qu’il ne voyait pas. Mes parents ont toujours répondu le contraire. Et c’est le cas. Il a rapidement été intégré dans une école normale, il a fait un apprentissage, une école de massage.» Le grand frère écoute attentivement. Un sourire se dessine sur son visage.

Le temps commence à manquer. Le prochain patient va bientôt arriver au cabinet de Maximilien Thilo. Après plusieurs essais infructueux, les deux sœurs parviennent à allumer le moteur du bateau. Le vent capricieux du Léman a définitivement pris le large. Il faudra rentrer au port de Pully par ses propres moyens.

Une nouvelle activité

La prochaine sortie familiale aura certainement lieu en montagne. Les Thilo viennent d’investir dans un tandem VTT et électrique. Jusque-là, Max devait se coltiner les paisibles sorties en randonnée avec les parents. Il peut désormais suivre ses sœurs et dévaler les pentes, même en été.


Les Thilo viennent d’investir dans un tandem VTT

«Comme je ne vois pas, mes sensations sont décuplées. Je sens le vent sur ma peau ou les mouvements de terrain. C’est grisant.» Régulièrement, Louise et Anne-Sophie essaient aussi de ressentir ça. Renonçant à la vision pour se mettre à la place de leur frère. «C’est quand même impressionnant, souligne la plus jeune. On se rend alors compte qu’il nous fait vraiment confiance.»

 

Anne-Sophie, 32 ans. L’aînée Thilo a pris part aux Jeux olympiques d’été à Pékin en 2008. La même année, la Vaudoise a décroché la médaille d’argent aux championnats d’Europe en classe 470 avec Emmanuelle Rol. Retraitée en 2013, elle a lancé sa propre entreprise de communication et figure au conseil de fondation du Fonds du sport vaudois.

 

Louise, 23 ans. La benjamine a pratiqué la voile à haut niveau, représentant la Suisse aux Mondiaux juniors et aux Universiades. Cette étudiante en physiothérapie encadre des centaines de navigateurs en herbe lors des camps d’été organisés par le Club nautique de Pully. Depuis quelques jours, elle tient la cabane de Susanfe, derrière les Dents du Midi.

 

Maximilien, 30 ans. «Max» est un sportif touche-à-tout. Voile, grimpe, VTT, ski hors-piste, plongée ou skate, il ne recule devient rien, malgré sa cécité, grâce au soutien inconditionnel de ses sœurs. Le cadet a participé au Bol d’Or 2019. Une 81e édition marquée par de forts orages. Massothérapeute diplômé, il a ouvert un cabinet à Pully.

Des exposés en ligne sur le droit de l’égalité des personnes handicapées

(droit-et-handicap.ius.unibas.ch)


Conférences en ligne – Droit de l’égalité des personne handicapées 2020

 

Entre le 24 août et le 26 novembre seront présentés quatre exposés en ligne sur le thème du droit de l’égalité des personnes handicapées. Inclusion Handicap, la Faculté de droit de l’Université de Bâle ainsi que le Bureau fédéral de l’égalité pour les personnes handicapées (BFEH) organisent ce cycle en lieu et place de la conférence annuelle prévue le 15 mai, qui a dû être annulée en raison de la pandémie liée au coronavirus.

Exposés en ligne : Droits politiques et vie autonome


Lundi 24 août 2020 : de 16h00 à 17h15

Stratégie en matière de litiges pour la mise en œuvre des droits des personnes handicapées
Dr. Caroline Hess-Klein, Responsable du département Égalité, Inclusion Handicap :
Inscription


Mercredi 16 septembre 2020 : de 16h00 à 17h15

Le droit à une vie autonome
Dr. Camilla Parker, Conseillère en droits de l’homme et santé psychique :
Inscription


Mardi 27 octobre 2020 : de 16h00 à 17h15

Les droits politiques des personnes handicapées
Prof. Dr. Thierry Tanquerel, Professeur honoraire de droit public, Université de Genève :
Inscription


Jeudi 26 novembre 2020 : de 16h00 à 17h15

Encourager une véritable déinstitutionnalisation : Une perspective de la Nouvelle-Zélande
Alexia Black, Assistante de Sir Robert Martin KNZM (Membre du Comité CDPH de l’ONU) :
Inscription