Port du masque obligatoire: Pas de stigmatisation des personnes handicapées

(Inclusion Handicap)

Communiqué de presse du 03.07.2020: Ordonnance Covid-19

Dès lundi prochain, le port du masque sera obligatoire dans les transports publics afin de lutter contre la propagation du coronavirus. Les personnes en situation de handicap sont en partie dispensées de cette obligation. Dans certaines circonstances, le port du masque peut s’avérer dangereux pour elles. Inclusion Handicap invite les passagères et passagers des TP et les entreprises de transports à tenir compte de ces circonstances et à prévenir toute stigmatisation des personnes concernées.

Dans son ordonnance publiée hier, le Conseil fédéral a précisé qu’une partie de la population était dispensée de l’obligation de porter un masque. Il s’agit de personnes qui, pour des raisons particulières dont notamment des raisons médicales, ne peuvent pas porter de masque facial. Cette dérogation s’applique à certaines personnes en situation de handicap qui sont par exemple dans l’incapacité de mettre et d’enlever le masque par leurs propres moyens.

Voici quelques cas de figure:

– Une partie de la population n’est pas en mesure, en raison de troubles moteurs, de mettre et d’enlever un masque, par exemple les personnes tétraplégiques ou atteintes de certaines maladies musculaires.

– Lors d’une crise aiguë de convulsions (p. ex. en cas d’épilepsie) ou de pathologies des voies respiratoires, le masque peut augmenter le risque d’étouffement.

– Chez les passagères et passagers autistes, le masque peut déclencher un accès de stress et de panique pouvant aboutir à un meltdown. Pour bon nombre de ces personnes, le port du masque représente une contrainte trop forte en raison de leur hypersensibilité sensorielle.

– Pour communiquer, de nombreuses personnes handicapées de l’ouïe doivent pouvoir lire sur les lèvres de leur interlocutrice ou interlocuteur.

Les raisons pour lesquelles certaines personnes handicapées ne portent pas de masque sont multiples et en partie d’ordre individuel. Inclusion Handicap lance un appel aux usagères et usagers des TP ainsi qu’aux entreprises de transports pour qu’ils tiennent compte de ces circonstances afin de ne pas stigmatiser les personnes concernées. De plus, les handicaps ne sont souvent pas visibles à première vue. Les personnes concernées ont de bonnes raisons de ne pas porter de masque (et elles n’y sont d’ailleurs pas obligées). En cas de doute, il est permis et indiqué de poser des questions sans préjugés.

Inclusion Handicap soutient bien entendu les mesures mises en œuvre par le Conseil fédéral et l’Office fédéral de la santé publique dans le but d’endiguer une nouvelle propagation du coronavirus.

Plaintes pénales contre une collecte frauduleuse

(20min.ch)

Handicap International réagit pénalement contre l’utilisation abusive de son nom sur des pétitions mensongères en faveur d’enfants.


La pétition, soi-disant en faveur d’enfants handicapés, avec le drapeau suisse et le nom de l’ONG Handicap International.fnt

 


Un des individus à l’œuvre avec sa fausse pétition en main dans un train entre Yverdon-les-Bains et Lausanne, le 17 juin.fnt

 


À Lausanne, le 24 juin, un homme aborde un passant à l’av. de la Gare et lui tend une pétition à signer en espérant de l’argent.fnt

 

L’utilisation abusive du nom de Handicap International (HI) sur des pétitions mensongères en faveur d’enfants ne laisse pas indifférent. Réagissant à l’article de «20 minutes» du 29 juin, l’association a déclaré mardi avoir porté plainte grâce à diverses polices qui l’ont avertie de cette situation litigieuse.

«Des individus sont actuellement très actifs dans toute la Suisse avec cette collecte frauduleuse, déclare la porte-parole de HI, Marie Bro. Ces derniers jours, nous avons reçu les informations à ce propos des polices cantonales bernoise et vaudoise (à Moudon), ainsi que de police Riviera à Clarens (VD) et de la police de Nyon.» Du 19 au 22 juin, un même fraudeur a été contrôlé après avoir approché des gens pour solliciter leur générosité à Soleure, St-Prex (VD), Nyon (VD) puis à Sion (VS).​

«Nous portons plainte à chaque fois que la police ou la justice nous informe de telles activités en notre nom, et nous encourageons les gens approchés par ces individus à en faire de même», souligne Marie Bro.

Actif sans gêne dans les trains

Interrogé sur la présence active de ces jeunes individus dans les rames CFF, sans masque et sans titre de transport semble-t-il, le porte-parole de l’entreprise de transport public nous a assuré que les consignes étaient strictes: «Les contrôleurs font diffuser une annonce dans les rames pour mettre en garde les passagers quand des mendiants ou de faux pétitionnaires sont repérés à bord. Et ils font descendre du train ces individus.» Un photojournaliste à bord d’une rame entre Lausanne et Vevey il y a une dizaine de jours a assisté à un scénario très différent. «J’ai vu un de ces individus solliciter chaque passager avec cette fausse pétition, témoigne-t-il. Il a obtenu de l’argent d’une dame âgée. À l’approche de deux contrôleurs, je les ai avertis de la scène.» Tandis qu’ils avaient l’individu en vue, ils ont assuré le pendulaire qu’ils allaient agir. Mais ils sont partis alors en sens inverse sans contrôler l’individu, et aucune annonce n’a été faite dans la rame jusqu’en gare de Vevey.

Appel pour mieux protéger les personnes en institution

(ATS/NXP)

Isolement extrême, mortalité élevée, restriction des libertés: la pandémie a mis en lumière de nombreuses inégalités de traitement pour les résidents en EMS ou les malades mentaux.


La pandémie du Covid-19 a révélé la grande vulnérabilité des personnes vivant dans des établissements médico-sociaux (archives).
KEYSTONE/LAURENT GILLIERON

 

Les personnes en EMS ou placées en institution ont particulièrement souffert des restrictions liées à la pandémie de Covid-19. Des éthiciens lancent un appel pour corriger le tir, notamment en matière de droit à l’autodétermination et de respect de la personnalité.

Durant plusieurs mois, des restrictions sévères ont été imposées aux résidents des EMS, mais également des institutions pour malades ou handicapés mentaux, où vivent aussi des enfants et adolescents. Elles ont entraîné chez beaucoup une perte de la qualité de vie due en partie à la longue séparation avec leurs proches, indique l’appel publié mercredi dans le Bulletin des médecins suisses.

Chez de nombreux résidents, en particulier chez les personnes atteintes de démence, l’isolement spatial et social du noyau familial a accéléré le déclin des capacités cognitives et la dégradation physique. Dans certains cas, les complications ont même mené à la mort. Le port du masque ou l’isolement en chambres ont souvent encore aggravé la situation.

Plus de 50% des décès en EMS

En Suisse, malgré ces mesures rigoureuses, plus de 50% des décès dus au coronavirus sont survenus dans les EMS. Parmi les nombreuses raisons, il y a le risque accru d’infection chez les personnes vivant en communauté dans de grandes structures ainsi que, dans certains cas, le manque ou la fourniture tardive d’équipements de protection pour le personnel soignant dans les institutions, rappelle le texte.

Par ailleurs, depuis plusieurs semaines, diverses autorités sanitaires cantonales ont émis des directives destinées aux EMS imposant des conditions plus strictes pour l’hospitalisation des personnes présentant une suspicion de Covid-19 que pour le reste de la population.

Dix demandes

Pour les éthiciens, cette pandémie a été dominée par le devoir de protection maximale de la population. Mais cette exigence ne doit pas se faire au détriment des droits des personnes vulnérables. L’appel, destiné aux directions d’institutions, aux organisations et aux autorités sanitaires, énumère dix postulats pour apprendre des leçons de cette crise.

Ils demandent notamment que les droits à la liberté des personnes en institutions de soins de longue durée soient garantis même en période de pandémie. Les proches et les personnes de référence doivent avoir accès aux personnes incapables de discernement.

Le texte exige une analyse des raisons de la mortalité élevée due au coronavirus dans les EMS. Il s’agit aussi de pallier les problèmes de sous-effectifs et de pénurie de matériel de protection qui sont apparus. Les critères d’hospitalisation des résidents des EMS doivent obéir aux standards nationaux, sans limitations supplémentaires.

L’appel «Protection et qualité de vie des personnes en EMS» a été signé par plus d’une centaine de personnes de toute la Suisse.

Le handicap en temps de Covid-19

(La Liberté)

Le déconfinement nous oblige à repenser «l’avant-» et «l’après-crise». Et nos vulnérabilités…
Gilles Labarthe

Interview Ménagères, nounous, auxiliaires, indépendants… la crise du coronavirus a fait des ravages chez «toutes ces personnes qui, privées d’un revenu du travail suffisant, se sont retrouvées sans ressources et parfois sans droits, le travail social et sanitaire de proximité prenant des allures d’action humanitaire», avertit Émilie Rosenstein. sociologue. Dans un article qui vient d’être publié, cette chercheuse à l’Université de Genève, spécialisée dans les questions d’inclusion et d’exclusion, nous invite à repenser la place que nous laissons -ou pas – à d’autres «oubliés»: les handicapés.

Sur quoi portent vos recherches actuelles?

Émilie Rosenstein: Je travaille sur les politiques sociales et du handicap, en lien avec l’assurance-invalidité (AI) particulièrement. Mes questions portent sur la capacité de ces politiques à intégrer leurs bénéficiaires,notamment sur le marché du travail, perspective qui reste limitée en matière de potentiel d’inclusion. Ces derniers mois dans le cadre d’un mandat pour Les Colis du Cœur. j’étudie les mesures d’aide alimentaire d’urgence mises en place à Genève Avec le professeur Jean-Michel Bonvin, nous nous intéressons aux effets de la crise actuelle sur les personnes les plus démunies. Le Covid a secoué pas mal de choses, y compris pour les chercheurs en sciences sociales.

Comment parler de la situation du handicap en Suisse?
Et en chiffre?

Vaste question…De manière générale, la population en situation de handicap est en temps normal déjà passablement ignorée, sous-représentée. On ne la voit pas dans les médias. La crise du Covid a renforcé cette impression. Les chiffres? Cette population représente 1,7 million de personnes en Suisse, soit une très large population, très hétérogène: les handicaps ne se ressemblent pas. Par chance, les structures associatives dans le domaine du handicap sont assez importantes, elles peuvent être mobilisées pour défendre leurs droits. Une tendance se dégage ces dernières années, avec un accès aux prestations AI plus restrictif. Seuls 12% des personnes concernées bénéficieraient aujourd’hui d’une rente AI. Beaucoup de personnes doivent aborder le handicap sans aide spécifique. Parmi les personnes dites «fortement limitées». on estime qu’une sur quatre est confronté à un risque de précarité, d’autant plus important en période de crise, faute de suivi, d’accès aux soins et à l’emploi, d’insertion sociale: elles ont moins d’opportunités que la moyenne, et plus d’obstacles à surmonter.

En quoi cette situation de pays voisins?

En Suisse. prés d’une nouvelle rente AI sur deux est octroyée pour des raisons psychiques.Nous devons revoir nos préjugés, et l’image type personnes en chaise roulante. qui domine dans nos représentations de la vulnérabilité.

Plusieurs personnes handicapées ont dénoncé leur «quasi-invisibilité» dans les médias alors que les mesures sanitaires les ont encore davantage exclues de la société et des soins de proximité…

Il faut insister en effet sur le rôle des médias: en France, les statistiques du Conseil supérieur de l’audiovisuel (l’autorité de surveillance, ndtr) montrent que les handicapés font partie des intervenants qu’on voit le moins à la télévision. Ils ne sont pas présents pour différentes raisons:manque d’accès aux opportunités, difficultés à sortir. mais aussi discrimination et stigmatisation dans l’espace public. Le handicap a un effet repoussoir. Par rapport aux travaux que l’ai menés, le sentiment de solitude qu’ils éprouvent est très avéré.Cela rejoint d’autres études qui montrent que leurs contacts sociaux sont très inférieurs, au regard des personnes non handicapées. L’Office fédéral de la statistique a d’ailleurs un indicateur qui montre qu’environ 50%d es personnes handicapées se sentait seules, contre 30% pour la population générale.

Vous évoquez aussi les « étapes» de la crise, depuis le Covid ou la colère face aux privations, en passant par l’acceptation ou l’abattement… En quoi le vécu des personnes handicapées peut-il nous aider à comprendre ce que nous traversons tous?

L’expérience du handicap est fondamentalement singulière et difficile à communiquer. Elle renvoie à différents mots, à des étiquettes, comme la maladie,les étapes de deuil entre un «avant» celui de la santé, et un «après», fait de vulnérabilité, d’isolement, d’incertitude de l’avenir. Ce que nous vivons avec cette pandémie y ressemble beaucoup. Elle nous a tous atomisés, à des degrés divers. Elle nous a tous mis à l’arrêt, nous a forcés à composer. Elle nous a appris que nous ne pouvons pas seulement nous considérer comme des acteurs performants de l’Industrie. de l’économie, mais que nous sommes tous plus ou moins vulnérables à certains moments. Les mesures de confinement étaient très strictes par rapport au déconfinement, et nous interpellent sur nos capacités d’adaptation. Maintenant,nous devons naviguer avec des régles beaucoup moins précises.Il nous est difficile d’être certains qu’on fait bien les choses. Nous vivons un moment plus flou, où nous devons redéfinir les règles pour soi-même, mais aussi pour les autres, Et sans savoir pour combien de temps, ce qui génère un surplus d’anxiété.


«La population en situation de handicap est en temps normal déjà passablement ignorée» Émilie Rosenstein

 

Du confinement au déconfinement quelles leçons en tirer afin qu’elles ne soient pas à nouveau «oubliées» dans la course vers la «reprise» économique?

Dans les deux cas, les personnes en situation de handicap ont subi un fort isolement qui vient accentuer les discriminations qu’elles connaissent d’ordinaire.Ce qui me parait important c’est de prendre le temps d’écouter ce qu’elles ont à nous dire, sur ce qui s’est passé et sur ce qui se passe aujourd’hui, en matière de privation, de sacrifices, de changement. On ne les consulte pas ! Or, il faut cesser de construire des politiques sociales pour elles, mais sans elles. Elles devraient être partie prenante. Il en va de même pour la recherche: elle doit se faire davantage avec elles, en co- construisant nos objets d’étude, en prenant en considération les enjeux qu’elles nous signalent. Nous devons nous intéresser aux coûts non seulement économiques, mais aussi psychiques et sociaux que cette crise a engendres. Et parmi les leçons que je retiens: apprendre à penser tous les individus comme vulnérables. Nous sommes tous exposés un jour ou l’autre à des risques. Le Covid l’a bien montré »


Témoignage:

«Je fais partie des personnes piégées dans cette histoire »

«Pour moi. le type de handicap, c’est un diagnostic de schizophrénie, posé déjà à l’âge de 17 ans. Après une première psychose à 16 ans, je me rappelle la scène du médecin qui m’a dit: «Vous n’aurez jamais d’enfants, ni de vie sociale, ni de travail»

La jeune femme(*) qui nous apporte ce témoignage a aujourd’hui la trentaine et vit en Suisse romande. Depuis ce diagnostic, elle s’est battue: études supérieures, spécialisation…jusqu’à trouver une activité professionnelle. Puis, il y a eu cette rechute; «Il y a trois ans,j’ai fait une nouvelle crise. Le problème, c’est qu’on n’est pas toujours bien conscients de sa propre maladie.

Il m’est difficile de communiquer à ce sujet» Les maladies psychiques forment la majeure partie de ces «handicaps invisibles», si douloureux à faire valoir auprès de l’AL Elle évoque plusieurs autres écueils, à commencer par les préjugés tenaces («dans les films policiers, le tueur est toujours un dangereux psychopathe »); une forte discrimination envers les individus vulnérables; l’absence de lois stimulant l’embauche dans les entreprises; Les mesures récentes autorisant les assureurs à recourir à des détectives afin d’enquêter sur de possibles abus à la rente Al…

Pendant le confinement, «La situation était compliquée pour moi, dit-elle encore, comme j’ai déjà tendance à analyser les choses de manière altérée…»

Et ces dernières semaines?

«J’ai l’impression qu’on marche sur Le fil. Ce que je trouve frappant, étant donné que je fais moi-même partie des personnes à risques qui se sont retrouvées piégées dans cette histoire, c’est que le déconfinement est allé très, très vite. Les politiques ont voulu avant tout sauver L’économie. En bref on demande aux personnes âgées et vulnérables de rester chez elles et aux personnes actives de retourner au travail.» GIL

(*)Identité connue de La rédaction. La personne tient à rester anonyme et taire et le domaine de son activité de peur d’être reconnue.



«Nous devons nous intéresser au coûts non seulement économiques, mais aussi psychiques et sociaux que cette crise a engendrés», plaide la sociologue Emilie Rosenstein- Corinne Aeberhard

 

Le trouble mental de la victime en faisait une proie facile

(20min.ch)

Le Ministère public accuse un homme d’avoir contraint sexuellement une femme au bénéfice d’un emploi protégé. Le prévenu conteste les faits.


La victime, souffrant d’une déficience mentale, s’est révélée incapable de se défendre.
Getty Images/iStockphoto

 

Elle avait 38 ans, il en avait 45, et ce qui s’est passé entre eux aurait pu s’apparenter à un jeu sexuel. En réalité, la relation entre ces deux êtres était bien moins égalitaire que ce que leur âge laisse supposer: la jeune femme, au bénéfice d’un emploi protégé dans un restaurant des Établissements publics pour l’intégration (EPI), souffrait d’un retard mental léger et d’un trouble dépressif récurrent. Ses facultés intellectuelles s’apparentaient à celles d’une jeune adolescente de 12 ans. Par conséquent, le Ministère public accuse l’homme, un employé de cuisine du même restaurant disposant pour sa part de toute sa tête, de contrainte sexuelle – voire, si les juges écartaient ce qualificatif, d’actes d’ordre sexuel commis sur personne incapable de discernement ou de résistance.

Les faits qui seront prochainement jugés par le Tribunal correctionnel remontent à plus de quatre ans. En décembre 2015, alors que la victime amenait du linge à la blanchisserie, le prévenu l’aurait enfermée dans le vestiaire, aurait ouvert sa braguette, sorti son sexe et signifié sans un mot à sa proie supposée sa volonté de se faire masturber. Ce qui, selon l’acte d’accusation, advint. Le Ministère public souligne que la plaignante se sentait «coincée dans cet espace confiné sans possibilité d’en sortir» et «ne voyait aucune autre issue que celle de s’exécuter». Le deuxième événement, analogue, s’est produit en mars 2016, dans la chambre froide. Puis il s’est répété «plus régulièrement», à l’identique, jusqu’en août 2016.

Le Ministère public, qui a rendu son acte d’accusation mi-juin, note que le prévenu ne s’est «jamais préoccupé une seule fois de l’absence de consentement de sa victime», alors qu’elle, apeurée, «n’osait pas lui dire non». Il retient qu’il a agi «alors qu’il savait qu’elle était incapable de discernement et de résistance compte tenu des troubles dont elle souffrait», et considère qu’il a «profité de cet état de fait pour parvenir à ses fins».

L’homme, représenté par Me Bernard Nuzzo, a été renvoyé par les EPI à la suite de ces faits. «Mon client les conteste intégralement et, par conséquent, il conteste également son licenciement par le biais d’une procédure administrative parallèle», indique l’avocat, qui regrette «la lenteur de la procédure pénale, qui malheureusement tend à devenir la norme». Me Yann Lam, qui défend la victime, préfère pour sa part ne pas s’exprimer avant le procès. En tout état de cause, personne, dans cette affaire, ne met en avant une éventuelle responsabilité pénale des EPI, l’épisode relevant manifestement davantage d’un dérapage individuel que d’un manquement institutionnel.