Le nombre de cas de discriminations contre les personnes sourdes a augmenté

(arcinfo/ats)

Inquiétant Le nombre de cas de discriminations contre les personnes sourdes a augmenté l’an dernier. Les domaines de l’emploi et de la santé sont particulièrement concernés.


Les personnes sourdes sont toujours discriminées malgré le fait que la protection contre la discrimination des personnes handicapées soit inscrite dans plusieurs lois suisses.
(illustration) KEYSTONE / ANTHONY ANEX

 

L’an dernier, la Fédération suisse des sourds a enregistré un total de 106 cas de discriminations, soit plus du double par rapport à 2017. Ainsi, les personnes sourdes sont toujours discriminées malgré le fait que la protection contre la discrimination des personnes handicapées soit inscrite dans plusieurs lois suisses.

Le nombre de cas de discriminations contre les personnes sourdes a augmenté de manière significative à 106 cas, après les 52 de 2017 et les 76 de 2018, a indiqué lundi la Fédération suisse des sourds. Une augmentation «particulièrement inquiétante» a été observée du nombre de cas dans les domaines du «travail et de l’emploi» et de la «santé».

Nombreux malentendus

Par exemple, les assurances maladie et les hôpitaux refusent souvent de couvrir les frais des interprètes en langue des signes pour les thérapies ou les consultations avec les médecins. Et dans le domaine «travail et emploi», il apparaît que les heures payées mensuellement par l’AI pour les interprètes en langue des signes pour les employés sont rarement suffisantes.

Cela conduit à de nombreux malentendus et, dans certains cas, à la rupture des relations de travail. Ainsi, les personnes sourdes sont dans l’incapacité de mener une vie autodéterminée et sont de plus en plus poussées au chômage.

Premier label Culture inclusive en Valais

(Le Nouvelliste)

Le label Culture inclusive distingue les institutions culturelles qui s’engagent de manière durable pour une inclusion culturelle des personnes avec un handicap. Lancé dans un premier temps en Suisse alémanique, il est attribué pour la première fois en Valais et en Romandie à la Médiathèque Valais – Brigue.


Médiathèque Valais – Brigue

 

Dans le but de stimuler les rencontres entre les personnes avec et sans handicap ainsi que le mélange de publics issus de milieux socioculturels divers, les porteurs de ce label doivent faciliter l’accessibilité aux offres culturelles, favoriser la participation à la culture de toute personne intéressée, promouvoir l’ouverture d’esprit et l’échange de points de vue,sensibiliser aux avantages que l’inclusion apporte à la société.

A la Médiathèque Valais – Brigue, toutes les salles sont donc accessibles au public et les bureaux et alentours de la médiathèque aux personnes à mobilité réduite.

Les besoins des personnes en situation de handicap ont également été intégrés dans le concept de sécurité.

L’accessibilité aux contenus proposés est également garantie: la salle de réception de la médiathèque dispose d’une boucle audio. Les livres, bandes dessinées et albums photos tactiles pour enfants sont lus et visionnés sur place par des groupes et des visiteurs souffrant de handicaps cognitifs.

La Médiathèque Valais – Brigue recevra le label Culture inclusive des mains de Pro Infirmis le samedi 14 mars à 11 heures,lors de la deuxième édition du Samedi des bibliothèques, en présence de la conseillère d’État Esther Waeber-Kalbermatten, indique le communiqué de l’État du Valais. FM

377’000 personnes sont malvoyantes en Suisse, un chiffre qui va encore augmenter

(Le Nouvelliste)


En Suisse, 377’000 personnes sont malvoyantes, aveugles ou à la fois sourdes et aveugles. (illustration)©KEYSTONE/TI-PRESS/SAMUEL GOLAY

 

En Suisse, pas moins de 377’000 personnes souffrent d’un handicap visuel. Un chiffre plus élevé qu’imaginé et qui va encore augmenter au cours des prochaines décennies.


Combien de malvoyants en Suisse?

 

Combien de malvoyants en Suisse?

Près de 377’000 personnes – soit plus de 4% de la population suisse – sont atteintes dans leur capacité à voir.


Malvoyance, cécité ou surdicécité

 

Malvoyance, cécité ou surdicécité

Parmi les 377’000 personnes atteintes d’un handicap de la vue, la grande majorité (270’000) dispose encore d’un certain potentiel visuel et l’utilise lorsque la situation le permet.
Personnes aveugles 50’000
Personnes sourdaveugles 57’000
Personnes malvoyantes 270’000

Environ 50’000 sont aveugles et 57’000 sont à la fois malvoyantes et malentendantes (atteintes de surdicécité).


Personnes concernées par classe d’âge

 

L’étude révèle également que 1,5 % des enfants et adolescents en Suisse (soit 26’000) sont malvoyants, aveugles ou sourdaveugles.

Si dans cette classe d’âge, les atteintes sensorielles sont de naissance, la plupart des déficiences surviennent en fait avec l’âge : pour 36% de la population, ce n’est qu’à partir de 60 ans que la vue et l’ouïe diminuent fortement.


Evolution jusqu’en 2039

 

En raison de la croissance générale de la population et de celle des seniors, le nombre de personnes en situation de handicap visuel ou de surdicécité augmentera nettement ces prochaines décennies.

377’000 personnes concernées.

En 2029 déjà, un demi-million de personnes vivront avec une malvoyance, une cécité ou une surdicécité et dix ans plus tard ce chiffre se montera vraisemblablement à 600’000.

Source: Union centrale suisse pour le bien des aveugles

Députés pas 100% sourds à la revendication des malentendants

(le Matin)

Gantés de blanc pour applaudir en levant les bras et en agitant les mains, une cinquantaine de malentendants bénéficiaient mercredi matin d’une traduction en langue des signes au Grand Conseil bernois, de manière à suivre un débat soulevé par le député Mohamed Hamdaoui (PDC), lui même handicapé dans sa mobilité.


Mercredi matin au Grand Conseil bernois, la communauté des malentendants a suivi le débat traduit en langage des signes, en deux langues.

 

L’enjeu: imposer une reconnaissance officielle de la langue des signes dans l’administration bernoise, via une modification législative. Mohamed Hamdaoui (PDC) exigeait en particulier un accès «adapté au système judiciaire, à l’administration et aux services publics aux personnes communiquant par le langage des signes».

De cette oreille

Las! Le gouvernement ne l’a pas entendu de cette oreille: le Conseil-exécutif considère «disproportionné d’adopter un acte législatif fondé sur une seule forme spécifique de handicap». Son raisonnement: «En cas de besoin, par exemple pour un entretien dans un office, au tribunal ou à l’hôpital, il est possible de faire appel à des interprètes en langue des signes via Procom».

«Nous ne sommes pas là pour prendre des mesures symboliques, mais pour proposer de vraies solutions», a insisté le conseiller d’Etat Pierre Alain Schnegg, en charge de la santé, des affaires sociales et de l’intégration.

134 voix contre 11

Le Grand Conseil se préparait à rejeter sa motion quand Mohamed Hamdaoui l’a transformée en un postulat moins contraignant. Bien lui en pris: le Grand Conseil l’a accepté par 134 voix contre 11.

Dans la tribune du public, les malentendants ont applaudi à leur manière. Le président du Grand Conseil leur a signalé avec le sourire que le public n’était pas autorisé à manifester sa joie, mais qu’agiter des mains gantées n’avait pas dérangé le plénum.

«Moi, j’ai de la chance: mon handicap est visible», avait plaidé au micro Mohamed Hamdaoui, victime de la polio. Au sujet des malentendants, il a souligné que non seulement leur handicap est invisible, mais «leur souffrance est silencieuse».

«Manif silencieuse»

«Je n’ai jamais assisté à une manifestation aussi silencieuse», indiquait avant la séance Synes Ernst, vice-président du PDC bernois, tandis que des malentendants brandissaient des pancartes et distribuaient des bouchons d’oreilles marqués «Ne Soyez pas sourds à nos soucis!».

«À handicap à part, solution à part», insiste Mohamed Hamdaoui, à l’issue du vote. Sa crainte: que la cause des sourd finisse dans un tiroir. Son modèle est à Genève, mais le député bernois ne voulait d’une modification de la Constitution cantonale qui nécessiterait une votation populaire.

Ce qui comptait le plus pour lui après le vote? «Les malentendants ont le sentiment qu’on commence à les écouter»., conclut Mohamed Hamdaoui.

Vincent Donzé

Handicap et informatique: une exposition inédite

(ats)

Le Musée Bolo permet de découvrir le quotidien technologique de ces personnes handicapées.


(Photo: Keystone/Laurent Gillieron)

 

La nouvelle exposition temporaire du Musée Bolo à l’École polytechnique fédérale de Lausanne (EPFL) souhaite montrer une face méconnue de l’informatique: l’accessibilité numérique pour les personnes avec un handicap auditif, visuel ou moteur. Intitulée «#002 – Accessible», elle est visible dès vendredi et ce jusqu’au 29 novembre à Lausanne.

Du Telescrit à la synthèse vocale en passant par le clavier visuel, nombreuses sont les inventions, améliorées au fil des années, utilisées par des personnes avec un handicap auditif, visuel ou moteur. A travers trois portraits et divers objets, l’exposition temporaire permet de découvrir le quotidien technologique de ces personnes handicapées.

Créé en 2002, le Musée Bolo est un musée privé de matériel informatique. Il raconte l’histoire du numérique comme le miroir «des relations entre l’ordinateur et la société d’aujourd’hui», avec tous les bouleversements que cela implique et pas seulement comme une suite d’innovations technologiques.

(ats)