74 gares et arrêts ferroviaires ont été adaptés aux handicapés en 2019

(La Côte/ATS)


Au total, 3,6 milliards seront investis pour rendre le réseau ferroviaire suisse conforme à la loi (illustration). © KEYSTONE / GAETAN BALLY

 

Les travaux pour permettre aux personnes handicapées d’accéder facilement aux transports ferroviaires avancent. En 2019, 74 gares et arrêts ont été adaptés. 525 sites seront transformés d’ici 2023 et plus de 200 après cette date.

En 2019, les chemins de fer ont adapté 74 gares et arrêts supplémentaires en Suisse pour les rendre plus accessibles. Ces transformations sont une mise en œuvre de la loi sur l’égalité pour les handicapés (LHand) qui fixe l’échéance des travaux à fin 2023. Cependant, pour 205 projets, les adaptations ne pourront être réalisées qu’après cette date.

Des travaux dans 525 autres gares et arrêts ferroviaires seront réalisés d’ici à l’expiration du délai, détaille l’Office fédéral des transports (OFT) dans un rapport publié jeudi. D’ici à fin 2023, environ 87% des passagers pourront embarquer et débarquer de manière autonome et spontanée dans les trois quarts des gares.

Le personnel sollicité

Pour les gares et arrêts ferroviaires où l’on compte sur des retards malgré l’intervention de l’OFT, soit 11% des installations en Suisse, les entreprises proposeront des mesures de compensation, en règle générale sous forme d’assistance fournie par le personnel. Ce qui permettra de tenir compte du principe de proportionnalité inscrit dans la loi, souligne l’office.

Cela concerne également quelques grandes gares telles que Neuchâtel, Berne, Morges (VD) ou la gare centrale de Zurich. Dans ces endroits, de très grands projets d’extension doivent être planifiés et coordonnés en même temps que la mise en conformité à la loi. La majorité des 205 projets seront en phase d’approbation des plans ou d’exécution d’ici à fin 2023 et mis en service un peu plus tard.

Examen en 2020

Pour 686 petits ou moyens projets de gares qui n’en étaient pas encore à ces stades, les gestionnaires d’infrastructures ont devisé à environ 3,6 milliards de francs en 2018 les transformations requises par la loi. Les entreprises ferroviaires ont estimé la part des coûts d’adaptation à environ 1,7 milliard. Dans l’ensemble, la Confédération investit plus de trois milliards.

Les concepts de mise en oeuvre encore en suspens seront examinés et approuvés définitivement par l’OFT d’ici au milieu de l’année 2020. Il s’agit le plus souvent de projets de petite taille avec de faibles fréquences de débarquement et d’embarquement. Le prochain rapport sur l’avancement des travaux est prévu dans un an.

Selon les derniers chiffres disponibles, 819 des 1800 gares en Suisse sont accessibles aujourd’hui en toute autonomie et de manière spontanée au sens de la loi. Cela correspond à une part de 45%, mais comme beaucoup de gares importantes sont incluses, ce sont 63% des passagers qui bénéficient de cette accessibilité.

Berset a lancé l’enquête sur le scandale des experts AI

(Le Matin)

Procédures biaisées, expertises contradictoires, revenus hors normes ou textes «copiés-collés», les pratiques des experts liés à l’AI vont faire l’objet d’une analyse externe approfondie.


Alain Berset est resté plutôt évasif face aux reproches faits aux experts mandatés par l’AI. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’a pas empoigné le problème. Image: Peter Klaunzer/Keystone

 

Peut-on imaginer qu’un médecin expert pour l’AI se contente de faire des «copiés-collés» pour attester qu’une personne est apte à travailler à 100%? Le conseiller national Stefan Müller Altermatt (PDC/SO) a évoqué ce lundi, à l’heure des questions au Conseil national, le cas d’un médecin bernois, qui aurait produit seize expertises similaires pour seize personnes différentes, alors que leur médecin traitant avait conclu à une incapacité de travail. Il relève que ce médecin a gagné pour 3,1 millions de francs depuis 2012 avec des expertises pour l’AI.

«Le médecin serait exclu»

Qu’en dit le conseiller fédéral en charge de la santé, Alain Berset? «L’appréciation de la santé d’un assuré est une affaire individuelle et ne peut être faite qu’au cas par cas. Si l’expert se contente de copier les avis précédents ce n’est pas acceptable pour l’AI». Mais selon lui, l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) n’a pas connaissance d’une telle situation. Si cela devait être le cas, un tel expert «serait exclu préventivement de l’attribution de nouveaux rapports», a-t-il affirmé.

Analyse externe lancée

Depuis la publication dans les médias alémaniques en novembre des revenus de certains médecins experts pour le compte de l’AI, la malaise est palpable. Les conseillers nationaux s’en font l’écho: des procédures biaisées pour Benjamin Roduit (PDC/VS), des expertises contradictoires au détriment d’une assurée pour Nadine Masshardt (PS/BE), des revenus hors normes pour Kathryn Bertschy (VL/BE) ou des dossiers «copier-coller». Dans ses différentes réponses, Alain Berset a joué la prudence et a précisé que son département avait décidé en novembre de lancer une analyse de ces expertises par un organe externe.

Contraire à une bonne pratique

Benjamin Roduit s’étonne qu’un médecin expert pour l’AI déclare que l’assurance lui demande des précisions lorsqu’il conclut au droit à une rente, mais non si la personne est déclarée apte au travail à 100%. Selon Alain Berset: «Les offices AI sont tenus de soumettre toutes les expertises à un contrôle de la qualité sous l’angle de la médecine des assurances, quel qu’en soit le résultat». Pour lui, si l’OFAS venait à avoir connaissance du fait qu’un office AI ne le fait pas, elle interviendrait pour faire respecter les directives.

Pas de travail, pas de rente

Nadine Masshardt a relevé un cas où l’AI avait refusé des mesures de formation à une femme, sous prétexte qu’elle était en mauvaise santé. Puis l’AI a refusé une rente à cette femme après une expertise d’un médecin (le docteur K, qui a gagné 334 000 francs en 2018 avec l’AI) qui avait conclu à une capacité de travail de 100 %. Alain Berset lui a précisé qu’il était difficile d’avoir un avis sur un cas précis, se contentant de rappeler que les offices AI devaient se décider au cours de procédures qui font apparaître «différentes appréciations».

Cinq fois plus qu’un thérapeute ?

Enfin, Kathryn Bertschy est revenue sur les déclarations d’un médecin-chef dans le magazine «Beobachter». Elle demande s’il est normal que «les experts AI gagnent jusqu’à cinq fois plus que s’ils officiaient comme thérapeutes?» Alain Berset a rappelé que «la rémunération pour les expertises polydisciplinaires réalisées pour l’AI sont fixées depuis 2012 par une prescription du Tribunal fédéral».

Est-ce normal ou pas? Il n’a pas donné de réponse, mais l’enquête commandée par le DFI devrait aller au fond des choses. Probablement qu’elle n’oubliera pas les cas cités aujourd’hui devant le Conseil national.

Eric Felley

Alerte sur de fausses collectes en Suisse

(nxp/ats)

Des personnes se prétendant sourdes et muettes se font passer pour des collaborateurs de l’ONG Handicap International.


L’institution porte plainte à chaque infraction signalée.Photo: Unsplash

 

Handicap International (HI) met en garde contre de fausses collectes en Suisse. De faux formulaires avec le nom et le visuel de l’institution sont montrés pour demander un don en argent liquide, a-t-elle affirmé mardi à Genève.

Des personnes affirment récolter du financement pour un centre international pour les personnes sourdes, muettes et handicapées, selon elle. Ce centre n’a pas été établi et n’est pas non plus planifié.

«HI ne collecte pas d’argent liquide dans les rues», affirme-t-elle. Elle appelle ceux qui pourraient avoir des doutes à contacter le bureau de HI ou la police. L’institution collabore étroitement avec les polices cantonales et la justice et «porte plainte à chaque infraction signalée», ajoute-t-elle encore.

Bienne accueille un opéra-bouffe audiodécrit

(Clin d’oeil / Journal des membres FSA)

Leonie Nyfeler, apprentie employée de commerce, Secrétariat général

À Bienne en français et à Bâle/Soleure en allemand, les personnes souffrant de problèmes de vision ont la possibilité de vivre deux opéras et d’expérimenter l’audiodescription en direct. Découverte avec les responsables de deux scènes suisses labellisées «Culture inclusive» par Pro Infirmis.

L’opéra, c’est du mouvement, du chant,de la musique, du théâtre et de la danse, le tout avec des décors et des costumes flamboyants: un feu d’artifice pour les sens. Mais qu’en est-il si la vision ne peut porter jusque vers la scène? Les personnes en situation de handicap visuel ne peuvent pas profiter entièrement des dimensions de la mise en scène d’un opéra. Une solution éprouvée est l’audiodescription «en direct», à découvrir lors de trois représentations du célèbre opéra «La Bohème» de Giacomo Puccini au Théâtre de Bâle et de trois autres représentations de l’unique opéra de Béla Bartôk intitulé «Le Château de Barbe-Bleue» au Théâtre Orchestre Bienne Soleure (TOBS).

Les professionnels en parlent

Belinda Schweizer, cheffe de projet «Culture inclusive» au Théâtre de Bâle,contextualise: «L’audiodescription en direct, c’est une équipe d’auteurs professionnels qui décrit le plus objectivement possible et avec des mots précis et nuancés des éléments visuels tels que les décors, les costumes, les expressions faciales et la gestuelle, afin de les insérer dans les intervalles libres de dialogues ou de chants.» Pour ce faire, une captation vidéo réalisée juste après la répétition générale doit permettre de rédiger un script qui décrit minute par minute ce qui se passe sur scène. «Un travail conséquent qui nécessite beaucoup d’investissement en temps et en argent»,ce que soulignent d’une même voix Joëlle Jobin, cheffe de projet «Accessibilité» pour le TOBS, et Belinda Schweizer.

Depuis une petite cabine insonorisée avec vue sur la scène, un audio-descripteur professionnel décrit les mouvements de scène en déroulant son script. C’est ce qu’entendent en direct dans leurs casques les spectateurs dans la salle. Un récepteur leur est fourni avant la représentation. À Bâle, il sera possible de recevoir l’audiodescription sur son smartphone via l’application MobileConnect. Pour Joëlle Jobin, les représentations avec audiodescription en direct ont été appréciées. La Défense des intérêts de la FSA recommande et encourage ces initiatives auprès d’autres théâtres suisses allemands.

Manuela Schär, sportive handicapée de l’année

(Arcinfo.ch)

Manuela Schär a remporté le titre de «sportive handicapée de l’année» pour la première fois. L’athlète lucernoise qui évolue sur un fauteuil roulant est championne du monde du marathon et est invaincue depuis 19 mois dans cette discipline. Elle a devancé le skieur valaisan Théo Gmür, vainqueur l’an dernier, et le sextuple couronné Marcel Hug (athlétisme).