Proches aidants – Le modeste projet du Conseil fédéral est approuvé par le Conseil national

(Pro Infirmis.ch)

Le Conseil national a discuté aujourd’hui du projet de loi de quatre mesures visant à améliorer la conciliation de la vie professionnelle des proches aidants avec leur travail d’aide et de soutien. Suivant sa commission qui a pour l’essentiel suivi les propositions du Conseil fédéral, la chambre basse n’a cependant pas pris d’autres mesures pourtant nécessaires.

La Communauté d’intérêts Proches aidants CIPA a approuvé en principe les efforts du Conseil fédéral en vue d’améliorer la conciliation d’une activité professionnelle et de la prise en charge de proches. Le projet de loi actuel couvre quelques-uns des besoins importants des proches aidants et entraîne une amélioration minime de la situation actuelle. Il s’agit d’un pas important dans la bonne direction, mais d’un premier pas seulement. C’était aujourd’hui au tour du Conseil national de décider du projet proposé.

Plusieurs tentatives de restreindre encore la portée du projet pourtant modeste du Conseil fédéral ont échoué en plenum et la CIPA s’en félicite. En revanche, le Conseil national n’a pas non plus adopté d’autres propositions visant à étendre le droit au congé de prise en charge, notamment celles visant à étendre le droit au congé de prise en charge aux autres membres de la famille et d’une durée plus longue, au grand regret de la CIPA.

Pas de réponse à la question de la prise en charge à long terme des adultes

La CIPA souligne à nouveau que la prise en charge à long terme des adultes ne trouve toujours pas de réponse. Selon Adrian Wüthrich, Conseiller national et Président de la CIPA : « Pour décharger durablement les proches aidants, une interaction réfléchie et efficace entre activité professionnelle rémunérée et prestations adaptées aux besoins, abordables et faciles d’accès dans le domaine de la santé et social sont nécessaires. ». Le travail va donc se poursuivre et ce sera au Conseil des Etats de discuter de toutes les mesures susceptibles d’améliorer la conciliation de l’activité professionnelle et des tâches de soutien. Pro Infirmis est membre de la Communauté d’intérêts Proches aidants.

Plus d’informations :

Valérie Borioli Sandoz, Directrice du Secrétariat CIPA-IGAB, tél. 079 598 06 37, secretariat@cipa-igab.ch

Adrian Wüthrich, Conseiller national et Président CIPA-IGAB, tél. 079 287 04 93

(ats/nxp)

Les personnes aveugles et malvoyantes ne pourront participer aux élections fédérales que dans des conditions difficiles. La Fédération suisse des aveugles et des malvoyants en appelle au Conseil fédéral pour une introduction rapide du vote électronique.


Le vote électronique permet aux personnes aveugles et malvoyants de participer de manière indépendante aux élections et votations. Image: Keystone

 

Le secret des urnes n’est pas garanti pour les personnes aveugles et malvoyantes, car elles ont besoin d’une aide pour remplir leur bulletin de vote, souligne la FSA dans un communiqué lundi. Or cela est en contradiction avec la loi fédérale sur les droits politiques, qui indique que le secret du vote doit être sauvegardé.

Le vote électronique, testé par exemple dans le canton de Bâle-Ville, a permis aux personnes aveugles et malvoyantes de participer de manière indépendante aux élections et votations. Les documents électoraux ne devaient pas non plus obligatoirement être remplis à la main.

La FSA regrette donc vivement que le Conseil fédéral ait décidé en juin dernier de renoncer au vote électronique et lui demande de revenir sur sa décision. La Suisse pourrait ainsi répondre aux exigences de la convention des Nations Unies relative aux droits des personnes handicapées et à celles de la loi fédérale sur l’égalité des personnes handicapées.

Voter seul-e malgré un handicap visuel

(rfj.ch)

La Fédération suisse des aveugles et malvoyants (FSA) est intervenue auprès du Conseil fédéral pour le prier de généraliser le vote électronique, afin de permettre aux personnes qui souffrent d’un handicap visuel de voter de manière autonome.


Les personnes malvoyantes ont besoin d’une aide extérieure pour utiliser des bulletins de vote traditionnels. (Image : archives)

 

Les aveugles et malvoyant-e-s devraient pouvoir voter seul-e-s. La Fédération suisse des aveugles et malvoyants a émis cette revendication à l’approche du scrutin. La FSA rappelle que 320’000 citoyennes et citoyens suisses vivent avec un handicap visuel et sont donc concerné-e-s par la problématique. Elle est intervenue auprès du Conseil fédéral pour le prier d’accélérer l’introduction du vote électronique.

La fédération suisse des aveugles et malvoyants regrette que le Conseil fédéral n’ait pas encore approuvé la généralisation de l’e-voting. L’exécutif national a en effet décidé en juin de renoncer pour l’instant à sa mise en exploitation.

Ce canal permettrait pourtant aux personnes malvoyantes de voter de manière autonome : LA FSA donne l’exemple d’un projet pilote concluant à Bâle-Ville.

Un avantage considérable, alors que le système actuel rend nécessaire pour les aveugles et malvoyant-e-s d’avoir une aide extérieure qui remplisse pour eux le bulletin de vote. D’après la fédération, un tel système contrevient à la loi fédérale sur les droits politiques, puisque le secret du vote n’est pas sauvegardé. Il viole de plus la convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées. /nbe


Lire le communiqué de la FSA

Apprendre la musique au rythme de l’autisme

(Le Temps.ch)

Trois musiciens concertistes et pédagogues animent à Yverdon-les-Bains une école spécialement dédiée aux personnes souffrant de troubles autistiques, mais ouverte à tous. Une belle réussite d’intégration par le chant et la musique.

«Avoir envie de rencontrer l’autre, dans sa différence. Et aussi sortir la musique classique de son cadre habituel». C’est ce qui a incité la chanteuse lyrique Elodie Favre et le pianiste Bernardo Aroztegui à fonder Atempy, en 2015 à Yverdon-les-Bains. Une école pour «apprendre la musique à son rythme» et offrir cette dernière au public à l’occasion de concerts. Deux ans plus tard, la violoncelliste Cristina Bellu s’est associée aux deux artistes. Ce trio de musiciens concertistes a notamment développé une pédagogie spécialement destinée aux personnes atteintes de troubles du spectre autistique: un handicap aux multiples facettes, qui se manifeste notamment par de grandes difficultés dans la communication sociale. Les personnes autistes sont souvent habitées par une profonde douleur existentielle. Or le chant, la musique et aussi la danse peuvent être, pour elles, de précieux outils de médiation avec la société.

Pour pratiquer un tel enseignement, rien sans doute de plus naturel qu’un cadre…inhabituel! C’est pourquoi, grâce au soutien de la fondation Shapdiz, Atempy s’est installée dans l’un des onze bâtiments rectangulaires de l’ancien site des usines Leclanché, aujourd’hui occupé par des dizaines d’artistes et artisans. Pour accéder aux deux salles contigües de l’école de musique, il faut monter un escalier et traverser un couloir qui n’est pas vraiment des plus folichons. Mais une fois arrivé à destination, on découvre que l’austère friche industrielle a laissé place à l’intimité d’un lieu imprégné par l’âme vibrante de ses locataires.

L’art de s’adapter à l’autre

Les trois professeurs ont été initiés à la méthode Dolce, mise au point par la pianiste et psychologue Françoise Dorocq (lire l’encadré). «La règle de base de cette pédagogie, souligne Cristina Bellu, consiste à s’adapter à la personne telle qu’elle est, sans chercher à lui imposer ce que l’on voudrait qu’elle fasse». Cette capacité à s’adapter, les deux fondateurs d’Atempy l’ont intimement vécue dans la migration. Native d’Yverdon-les-Bains, Elodie Favre a passé 14 ans en Uruguay où elle a notamment bénéficié de plusieurs classes de maître pour parfaire son art vocal. «Dans ce pays qui m’était étranger, j’ai fait l’expérience passionnante de l’altérité», souligne-t-elle. C’est en Uruguay qu’elle a rencontré son époux Bernardo Aroztegui, pianiste de concert, qui lui aussi a goûté au charme de l’altérité lors de sa venue en Suisse en 2011 où il a obtenu un master en pédagogie à la Haute école de musique de Lausanne. Quant à l’Italienne d’origine Cristina Bellu, qui poursuit un doctorat à la Faculté de psychologie et sciences de l’éducation de Genève, son intérêt pour la neuro-motricité appliquée aux enfants débutants l’a incité à se tourner vers les personnes autistes.

Selon la pédagogie Dolce, pour s’adapter à un élève autiste, jeune ou adulte, l’enseignant exécute, avec lui, certains de ses gestes sans signification apparente et répétées inlassablement, comme par exemple le fait de se balancer d’avant en arrière. «Nous entrons dans son univers. En lui montrant de l’empathie, en mimant sa stéréotypie, nous le mettons en confiance», relève Elodie Favre. Tout cela en douceur, par le jeu et l’écoute attentive et bienveillante comme le préconise la méthode Dolce. Le lien étant établi entre le professeur et l’élève, celui-ci peut acquérir de nouvelles compétences cognitives et se construire un schéma corporel jusqu’ici défaillant.

Le résultat est parfois surprenant. Bernardo Aroztegui se souvient d’un enfant capable de jouer une pièce fort complexe de Franz Liszt après seulement une année d’initiation au piano. Mais le pianiste en herbe aura encore bien de la peine à garder un tempo régulier.

 

Handicapés ou non, on joue ensemble

Atempy n’est pas qu’une école avec sa cinquantaine d’élèves, dont une dizaine ayant des troubles autistiques, dans les trois disciplines (chant, piano et violoncelle). C’est aussi un atelier qui accueille des concerts – avec des artistes de haut niveau comme le pianiste et claveciniste Michel Kiener – des classes de maîtres, des conférences ou des expositions. A l’issue de chaque manifestation, artistes et public se retrouvent dans une atmosphère conviviale. Les personnes souffrant de handicaps sont invitées, elles aussi, à participer à ces festivités, qu’elles soient spectatrices ou même artistes. A cet effet une association des amis d’Atempy, rassemblant une cinquantaine de personnes, a notamment pour vocation de promouvoir des concerts en étroite collaboration avec des fondations telles que de Verdeil, CAT Manureva ou Saint George, qui soutiennent des personnes en difficulté d’apprentissage ou handicapées.

Le projet «rencontre», programmé pour 2020, est le prochain point d’orgue d’Atempy. Il rassemble des musiciens, des chanteurs professionnels et amateurs ainsi que d’autres artistes, en situation de handicap ou non, en vue d’un spectacle. Les répétitions vont se dérouler plusieurs samedis de suite dans la région d’Yverdon-les-Bains. Les trois professeurs d’Atempy ont notamment été inspirés par l’Orchestra invisibile (orchestre invisible), formation musicale fondée en 2005 à Cascina Rossago, en Italie, qui rassemble 25 musiciens dont 12 autistes. Cet orchestre protège du regard du public certains de ses membres qui seraient trop troublés par la présence de spectateurs. Le projet d’Atempy se résume en une phrase qu’Elodie Favre lâche, tout sourire: «Avoir le bonheur de faire de la musique ensemble, tout simplement».


Origine anglo-saxonne

La pianiste et psychologue française Françoise Dorocq a construit la méthode Dolce dans les années 1985-1990 en s’inspirant du programme Son-Rise développé dix ans plus tôt à Sheffield, dans le Massachusetts. Conçu pour être appliqué au domicile parental des enfants autistes, ce programme insiste sur l’acceptation sans jugement des comportements de l’enfant autiste, le contact visuel et l’absence de contrôle coercitif. Par son association parisienne Autisme, Piano et Thérapie Educative (APTE), Françoise Dorocq propose son enseignement aux personnes intéressées par des stages de formation et un suivi régulier de ces dernières. (PLB)
(Publié dans L’Echo Magazine N°38)

Foyer-Handicap invite le héros des «Intouchables»

(tdg.ch)

La fondation ne se lasse pas de fêter ses 50 ans! Elle organise un débat sur «Le handicap: un défi comme un autre?» à Uni Dufour.


De g. à dr.: Ludovic Jaugey, Betty Dunant et Tal Schibler. Image: STEEVE IUNCKER-GOMEZ

 

À l’occasion de son 50e anniversaire, la fondation Foyer-Handicap veut bousculer les a priori. Consciente du chemin qu’il reste encore à parcourir, l’honorable institution a choisi une action choc pour inviter la population au dialogue.

Vous avez sans doute vu cette campagne de sensibilisation affichée sur les murs du canton et accessible sur les réseaux sociaux depuis le printemps. Objectif: favoriser la compréhension du handicap tout en démontant les idées toutes faites. Le concept est simple: sur chaque affiche, un enfant interroge naïvement et sans filtre son parent. «Dis Papa, pourquoi on lui parle comme à un enfant?» «Dis Maman, est-ce que le monsieur il est contagieux?» En arrière-plan, on devine des résidents et des collaborateurs de Foyer-Handicap, souvent confrontés à ce type de questions. Même spontanéité en retour. Exemple: «Dis Maman, est-ce qu’il a mal le monsieur?» Réponse d’un résident: «Non, mais dans le regard des gens, oui.»

Ce regard miroir, depuis cinquante ans, n’en finit pas de mobiliser les animateurs de Foyer Handicap. Tout démarre en 1969, quand l’association Baobab, l’ancêtre de Foyer-Handicap, ouvre les portes de sa première résidence pour offrir de bonnes conditions d’accueil aux personnes en situation de handicap. «À l’époque, rien d’équivalent n’existait à Genève ou en Suisse», rappellent Betty Dunant et Tal Schibler, respectivement vice-présidente et président de la fondation. Depuis lors, celle-ci n’a pas changé ses mots d’ordre, note le directeur général, Ludovic Jaugey: «Innover, inventer, s’adapter pour que nos bénéficiaires puissent échapper à l’exclusion et trouver une place active dans la société.»

Et quoi de mieux, pour cet anniversaire, que de défendre l’intégration en s’appuyant sur l’expérience de Philippe Pozzo di Borgo, l’homme qui a inspiré le film «Intouchables», magnifié par François Cluzet et Omar Sy?

Victime d’un accident de parapente qui l’a rendu tétraplégique, Philippe Pozzo di Borgo participera à un débat sur les défis liés au handicap, ce lundi à Uni Dufour. «Tant qu’il y a de l’énergie, notre vie est une beauté en soi et il serait lamentable de ne pas l’apprécier», est d’avis cet homme d’affaires et conférencier.

Deux autres personnalités échangeront avec lui: la sportive Céline van Till et le Dr Nicolas de Tonnac, membre du conseil de fondation de Foyer-Handicap. L.B.

Conférence-débat à Uni Dufour, ce lundi à 18 heures, auditoire U600