Cohésion sociale: cessons de discuter et agissons !

(Nouveau Genevois)

Le groupe PLR au Grand Conseil a déposé en début d’année une motion demandant la création d’un «Guichet de l’autonomie». Pierre Nicollier, Député, et Céline Van Till, membre du Comité directeur, expliquent les avantages que procurerait un tel guichet aux personnes en situation de handicap.


Pierre Nicollier et Céline Van Till

 

Une situation touchant de nombreuses personnes

En Suisse, le nombre de citoyens vivant avec une limitation ou une perte d’autonomie est souvent sous-évalué. Notre pays compte en effet 1,7 millions de citoyens en situation de handicap dont 457 000 avec des limitations fortes selon les critères de la loi fédérale sur l’égalité. Genève, pour sa part, compte environ 14 000 rentiers Al et une partie importante des 83 000 rentiers AVS vit également avec une ou plusieurs limitations.

Ces limitations peuvent prendre la forme de limitations d’activités mais également de restrictions de participations dans le cadre social ou de déficiences. Elles progressent avec l’âge; 47 % des citoyens âgés de 85 ans et plus vivent avec une ou plusieurs affections. Leurs besoins pour maintenir une autonomie dans la vie quotidienne deviennent, avec le temps, similaires à ceux des personnes en situation de handicap.

Un point de contact unique pour mieux orienter

A Genève, nous avons la chance de pouvoir compter sur des prestations de qualité proposées par les communes et le canton mais également par de nombreuses initiatives privées. Il peut néanmoins être difficile pour les personnes susmentionnées, ainsi que leurs proches, de parvenir à identifier quelles sont les prestations existantes dont elles pourraient bénéficier dans leur quotidien et où les trouver. Il serait ainsi nécessaire et judicieux d’organiser et de référencer ces prestations de manière adéquate.

La mise en place d’un point de contact unique, proposée dans la motion M2811 déposée au Grand Conseil, répond concrètement à ce besoin. Cette motion charge le canton de créer un « guichet de l’autonomie».

Ce point de contact serait matérialisé avec une présence physique, ainsi qu’un guichet virtuel. Leur accès permettrait de présenter l’information de façon exhaustive et mettrait à disposition les informations pour orienter les citoyens vers les organismes compétents. La Maison de l’Autonomie adjacente à la gare Lancy Pont- Rouge, serait un lieu parfaitement adéquat pour accueillir ce projet. Pour rappel, la Maison de l’Autonomie a été inaugurée en septembre 2021, grâce à des donateurs privés ainsi que les Ports-Francs de Genève. Elle accueille déjà 8 associations: Agis, Caritas Suisse, Pro Infirmis, The YOLO Factory, Agoeer – Insos, Handisport, Service de Relève et Un Brin Créatif. L’une de ces associations pourrait se charger de la mise en œuvre de cette mission, mandatée par le canton.

Il peut être difficile pour les personnes susmentionnées, ainsi que leurs proches, de parvenir à identifier quelles sont les prestations existantes dont elles pourraient bénéficier dans leur quotidien et où les trouver

N’attendons pas 2030

Pourquoi ne pas attendre le plan stratégique cantonal du handicap en cours d’établissement par le Département de la Cohésion Sociale? Parce que ce plan doit être mis en œuvre d’ici 2030 seulement. Il est peut-être rassurant pour certains de prévoir des activités pour la décennie à venir, mais, pour notre part, nous ne souhaitons pas attendre la fin des consultations qui aboutissent quatre ans après le début de la législature (!) pour permettre aux citoyens qui en ont besoin de pouvoir accéder plus facilement à des prestations qui existent déjà.

Nous voyons, au travers de cette proposition, une opportunité de rapidement améliorer la qualité de vie de nos concitoyens, en facilitant l’accès aux informations, en les orientant vers les services appropriés et en soutenant leur autonomie. Cette centralisation de l’information est une amélioration de l’efficience des services existants et pourrait limiter les efforts d’informations que chaque prestataire doit fournir individuellement. De plus, proposer un point de contact unique au plus vite permettrait en outre de faciliter le déploiement de la fameuse stratégie 2030.

Notre pays compte 1,7 millions de citoyens en situation de handicap dont 457 000 avec des limitations fortes.

Fin de l’écriture inclusive au sein des services du canton (GE)

(20min.ch)

Le Grand Conseil a entériné l’arrêt de l’usage de l’écriture inclusive dans l’administration. Le Conseil d’État avait déjà émis une directive en ce sens.


Le Grand Conseil

 

Les députés de droite et du MCG ont signé la fin de l’utilisation de l’écriture inclusive dans les services du canton et au sein des entités autonomes (HUG, Hospice général, etc.). Une majorité du Grand Conseil a adopté une motion UDC en ce sens, jeudi soir, rapportent différents médias genevois. L’arrêt de l’utilisation de points médians ou de tirets, par exemple, avait en réalité déjà été ordonnée par le Conseil d’État. Dans une récente directive, il s’était dit «favorable à une communication inclusive», mais celle-ci devait «être claire et aussi précise que possible». L’Exécutif cantonal, qui n’avait pas le pouvoir d’imposer ses vues aux établissements autonomes, estimait donc que l’écriture inclusive suscitait un problème de lisibilité, notamment pour des personnes qui ont déjà des difficultés de lecture.
(dra)

Neuchâtel se dote d’une préposée à l’inclusion des personnes vivant avec un handicap

(ATS)

Le canton de Neuchâtel se dote d’une préposée à l’inclusion des personnes vivant avec un handicap.

Ce sera une première en Suisse romande: Nathalie Christen sera la préposée neuchâteloise à l’inclusion des personnes vivant avec un handicap. Elle occupera ce poste dès le 1er avril

Auparavant, elle a travaillé durant plus de sept ans comme collaboratrice scientifique au Bureau fédéral de l’égalité pour les personnes handicapées.

Diplômée d’un master en droit de l’Université de Neuchâtel, spécialisée sur les questions liées aux assurances sociales, elle a notamment participé à la convention de l’organisation des Nations unies sur les droits des personnes handicapées.

Le Département de l’emploi et de la cohésion sociale (DECS) déclare ce vendredi que Nathalie Christen jouera un rôle central dans la mise en œuvre de la loi cantonale sur l’inclusion et l’accompagnement des personnes vivant avec un handicap (LIncA) . Le texte avait été adopté à l’unanimité du Grand Conseil le 2 novembre.

La future préposée entrera en fonction le 1er avril, à l’occasion des États généraux de l’inclusion, précise le communiqué.

Pro Infirmis soutient les personnes en situation de handicap ayant fui l’Ukraine et crée un fonds spécial

(Presseportal)

Pro Infirmis est consternée par les actes de guerre en Ukraine et les condamne fermement. Des millions de personnes ont été forcées de fuir leur patrie. Avec des conséquences particulièrement dramatiques pour celles qui sont en situation de handicap : d’une part, elles perdent d’un coup tout leur réseau de soutien et, d’autre part, leurs besoins spécifiques sont souvent oubliés en temps de crise. Au vu de la situation actuelle en Ukraine et du statut de protection « S » (qui n’avait jamais été activé auparavant), Pro Infirmis a créé un fonds d’un million de francs, tirés de ses propres réserves, afin d’offrir un soutien à ce groupe de réfugiés particulièrement vulnérable.

Ce fonds est destiné à financer une aide rapide et directe pour les réfugiés en situation de handicap, afin de leur permettre de se construire une vie aussi autonome que possible en Suisse. Pro Infirmis désire offrir son appui aux autorités, aider à trouver des solutions pragmatiques et assurer que les besoins spécifiques des personnes en situation de handicap sont pris en compte. La Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées, que la Suisse a ratifiée en 2014, postule une aide humanitaire inclusive, qui protège les droits des personnes en situation de handicap.

Pro Infirmis, en tant qu’organisation spécialisée, entend offrir son expertise tant aux centres d’accueil et services pour réfugiés, qu’aux organisations spécialisées du domaine. Nous exhortons la Confédération et les cantons à prendre en compte les besoins des réfugiés en situation de handicap dans leurs processus et d’assurer le financement nécessaire.

Le fonds spécial créé par Pro Infirmis lui permet d’offrir ses prestations aux personnes concernées. Par notre consultation sociale, nous voulons aider rapidement et efficacement les réfugiés en situation de handicap (quel que soit leur statut) et répondre ainsi aux besoins spécifiques que les structures officielles ne peuvent pas couvrir.

Grâce à son expérience dans le domaine, Pro Infirmis peut trouver rapidement des solutions pragmatiques. Par ailleurs, Pro Infirmis a créé une taskforce chargée de mettre sur pied des offres supplémentaires. Ce faisant, les particularités cantonales et les besoins effectifs des personnes concernées sont au centre de nos préoccupations. Pro Infirmis dispose de 50 antennes dans toutes les régions de Suisse et connaît donc bien les spécificités locales. Grâce à son dense réseau de partenaires, elle est à même de donner les bonnes informations et d’agir de manière ciblée et flexible dans cette situation volatile.

Pour en savoir plus, s’adresser à :
Felicitas Huggenberger, directrice, 058 775 26 80, felicitas.huggenberger@proinfirmis.ch
Stéphanie Zufferey, cheffe du département Prestations de service Suisse romande et Tessin, 058 775 26 31, stephanie.zufferey@proinfirmis.ch

Adaptation des transports publics : La loi pour l’égalité des handicapés n’est pas appliquée

(24 heures)

Entrée en vigueur il y a vingt ans, la LHand a encore un long chemin à parcourir. À Morges, deux haltes de bus sur 51 sont aux normes.

Sarah Rempe


Les communes ont jusqu’au 31 décembre 2023 pour garantir le respect de la LHand entrée en vigueur il y a près de vingt ans. JDM/SEBASTI EN BOVY

 

C’était il y a bientôt deux décennies. Le 13 décembre 2002, le parlement actait la loi fédérale sur l’élimination des inégalités frappant les personnes handicapées. Une première décision pour une entrée en vigueur le ler janvier 2004.

C’est à l’article 22 du texte que les choses se précisent. On peut y lire: «Les constructions, les installations et les véhicules des transports publics qui sont déjà en service doivent être adaptés aux besoins des personnes handicapées au plus tard vingt ans après l’entrée en vigueur de la présente loi.» Le calcul est vite fait, et l’échéance n’est plus très loin: le 31 décembre 2023.

Avancée sur les bâtiments

C’est sur cette date que s’est appuyé le Parti socialiste et indépendants de gauche (PSIG) du Conseil communal de Morges afin d’interpeller son Exécutif. «La Municipalité a-t-elle prévu une planification des travaux sur les bâtiments publics et les arrêts de bus MBC pour garantir le respect de la LHand? Si oui, quand devrait-elle débuter et s’achever?» a par exemple questionné le groupe politique.

Dans sa réponse, le collège municipal détaille les travaux effectués et établis dans le but de se mettre en conformité avec la loi. De nombreuses interventions ont notamment été opérées sur les infrastructures appartenant à la Ville, avec des créations de WC handicapés, des automatisations de portes d’entrée, ou encore l’installation d’une plateforme élévatrice.

«La planification actuelle des travaux afin de garantir le respect de la LHand dans les bâtiments communaux prévoit la mise aux normes de tous les objets significatifs pour un horizon maximum de 2027», souligne l’Exécutif.

Travaux sur les arrêts de bus repoussés

Mais là où le bât blesse, c’est lors- qu’on s’intéresse aux arrêts de bus. Le constat est sans appel: seules deux haltes sur les 51 que compte la commune sont actuellement aux normes. Un problème que la Ville ne nie pas.

«Nous en sommes conscients, admet Alain Jaccard, consultant aux Services industriels. Il faut savoir que beaucoup de projets de requalification de grands axes comme les rues de Lausanne, des Charpentiers ou de la Gare ont été repoussés. On comptait sur ces chantiers pour modifier plusieurs arrêts et éviter de faire le travail à double.»

La Municipalité chiffre à 29 le nombre de haltes incluses dans ces travaux de réfection de route.

«On comptait sur ces chantiers [ajournés] pour modifier plusieurs arrêts.»
Alain Jaccard, consultant aux Services industriels

«Il existe plusieurs options possibles: soit anticiper l’état définitif en prenant le risque de re-prendre l’ouvrage lors d’une future requalification routière, soit attendre le réaménagement et donc avoir quelques années en non-conformité à la loi, ou encore mettre en oeuvre un aménagement provisoire, mais cette solution est coûteuse», relève-t-elle dans sa réponse à l’interpellation du PSIG.

Quant aux 20 haltes restantes, non conformes et non incluses dans des projets de requalification routière, elles feront l’objet d’un préavis qui sera déposé au Conseil communal dans le courant de l’année, assure l’Exécutif. Par la voix de Camille Robert, le PSIG a déclaré «se réjouir de voir arriver ce préavis» et «rester attentif de très près à cette problématique».

Canton silencieux

Contacté, le Canton de Vaud n’a pas souhaité communiquer le nombre d’arrêts de bus dont il est propriétaire ni la quantité aux normes. «Un EMPD (ndlr: exposédes motifs et projet de décret) cantonal concernant la mise en conformité des arrêts de bus à la LHand est à bout touchant», a informé le Département des infrastructures et des ressources humaines de l’État.