Révision de la loi sur le handicap: les députés valaisans acceptent l’entrée en matière

(Le Nouvelliste)

Grand Conseil
Tous les partis reconnaissent l’importance de la révision d’une législation qui date de 1991. L’objectif est de l’adapter à la convention de l’ONU sur les droits des personnes handicapées, ratifiée par la Suisse en 2014. De nombreux amendements sont cependant annoncés en première lecture.

Par Christine Savioz


Des milliers de personnes sont en situation de handicap en Valais. Le Nouvelliste/Archives

 

Tous les partis représentés au Grand Conseil valaisan ont accepté mardi matin l’entrée en matière de la révision de la loi sur les droits et l’inclusion des personnes en situation de handicap. «C’est un projet indispensable pour répondre aux exigences de la convention de l’ONU sur les droits des personnes handicapées, ratifiée par la Suisse en 2014», a rappelé Claire-Lise Bonvin du PDCVr. Selon Forum Handicap Valais, plus de 50 000 personnes sont en situation de handicap en Valais.

Le renversement du fardeau de la preuve est une bonne solution.
Jean-Daniel Melly, député du parti des Verts

De nombreux partis ont souligné des points importants dans cette révision, comme l’accès en justice facilité pour les personnes concernées qui pourront intenter une action sans frais pour lancer la procédure. Par ailleurs, le renversement du fardeau de la preuve est perçu positivement. «C’est une bonne solution», a par exemple souligné Fabien Zurbriggen, du SVPO. Une mesure saluée également par Jean-Daniel Melly des Verts.

Le centre spécialisé ne fait pas l’unanimité

En revanche, la création d’un centre spécialisé, impliquant l’engagement d’une personne à plein temps, n’a pas fait l’unanimité. Ce centre aura pour objectif de veiller aux droits des personnes en situation de handicap, en conseillant notamment les différents services de l’Etat pour aller vers davantage d’inclusion et en proposant chaque année au gouvernement des mesures allant dans ce sens.


Ce centre est redondant et coûteux.
Arnaud Schaller, député PLR

Si ce projet de centre est bien accueilli par les Verts et les socialistes – «cela permettra des échanges réguliers avec les personnes en situation de handicap», note Christine Seipelt-Weber du PS –, il ne plaît guère aux partis de droite, comme le PLR. «Pour nous, ce centre ne remplit pas un besoin: ce serait redondant et coûteux», note le libéral-radical Arnaud Schaller.

Les partis de droite sceptiques

Même avis sceptique du côté du SVPO par la voix de Fabien Zurbriggen qui argumente ainsi sa position: «Ce service n’est pas nécessaire car cela créerait un poste de plus à plein temps et signifierait que les responsables actuels seraient déchargés. Il n’y a pas besoin de personnel supplémentaire.»

Tous les chefs de parti ont d’ores et déjà annoncé de multiples amendements au projet proposé et accepté par le Conseil d’État en décembre 2020. La première lecture aura lieu jeudi.

Il annule leur réservation parce qu’ils ont un handicap mental

(20min.ch)

En apprenant que ses futurs clients sont handicapés mentaux, le patron d’une auberge de Laax (GR) a retiré son offre. Contacté, il assure que sa démarche est tout sauf discriminante.

par Daniel Krähenbühl/ofu

Une semaine de vacances à Laax (GR), une station idyllique nichée entre les montagnes et les lacs. C’est ce qu’a voulu offrir la fondation «Freier leben» à douze jeunes souffrant de troubles d’apprentissage et d’un léger handicap mental. Pour cela, elle a réservé plusieurs chambres dans une auberge de la localité grisonne. Selon l’échange de mails entre le patron et la fondation, que «20 Minuten» a pu se procurer, tout s’est déroulé normalement au début. Le gérant a expliqué que les chambres étaient libres et la fondation s’est dite prête à vouloir verser un acompte pour la réservation. Or soudainement, le patron de l’auberge a fait marche arrière.

«Désolé, mais je viens de réaliser que les clients sont des personnes souffrant d’un handicap mental. Je suis navré de devoir vous dire que nous ne sommes pas adaptés pour les héberger», peut-on lire dans le mail. Dans l’écrit, le responsable de l’auberge assure qu’il «ne s’agit pas de discrimination». «Nous sommes restés plusieurs fois avec des frais impayés par le passé. Nous ne pouvons pas nous le permettre vu la situation actuelle.»

Handicap mental et non physique

Selon Nuria Frei, avocate auprès de l’association Inclusion Handicap, le comportement de l’auberge est «clairement discriminant et viole la loi sur l’égalité pour les handicapés». Et d’ajouter: «Il ne semble pas s’être rendu compte que des personnes souffrant d’un handicap mental ne nécessitent pas une infrastructure particulière. Il aurait dû se renseigner davantage au lieu d’annuler immédiatement la réservation.» Susanne Stahel, en charge de la communication pour Pro Infirmis, est du même avis. «Nous ne connaissons pas le cas concret, mais si des personnes handicapées ont été exclues consciemment alors il s’agit d’un scandale.»

Contacté, le responsable de l’auberge se défend: «Nous ne discriminons personne, peu importe son origine, sa couleur de peau ou sa constitution physique.» Au contraire: «Nous gérons un établissement international et nos clients viennent de partout dans le monde.» Selon lui, la réservation a été annulée parce que l’auberge ne pouvait pas assurer un hébergement adapté pour les clients en question: «Notre auberge n’a pas été construite pour accueillir les personnes handicapées.» Selon le gérant, l’établissement a 120 ans et s’étend sur trois étages sans ascenseur. Selon lui, ni les chambres ni les installations sanitaires ne conviennent aux personnes handicapées. En revanche, il ne s’exprime pas sur le fait qu’il s’agit ici de personnes souffrant d’un handicap mental et non physique.

«Nous nous en excusons»

Le patron explique par ailleurs avoir perdu beaucoup d’argent par le passé parce que des gens ont effectué des réservations avant de les annuler au dernier moment en réalisant que l’établissement n’était pas adapté. Il tient tout de même à s’excuser: «Si nous avons tiré de fausses conclusions quant à l’hébergement des clients en question, nous nous en excusons. Ce n’était pas notre intention. À aucun moment, nous voulions discriminer quelqu’un.» Pour finir, il aurait souhaité que la fondation ait visité les lieux avant d’effectuer la réservation afin de les aviser de la condition particulière des clients. «Cela aurait permis de tout régler sur place. Si nous avions alors décidé que tout était en ordre, alors ils auraient bien évidemment pu loger chez nous.»

Tourisme sans barrières : Slow tourisme pour tous

(Journal de Morges)

Morges Région Tourisme et l’ARCAM se sont associés au projet Innotour « Destinations sans barrières », déposé parla Fondation Claire & George. Nous sommes ainsi une des destinations pilote en Suisse pour un tourisme accessible à tous. Des synergies avec Pro Infirmis Vaud nous permettent déjà d’être une des régions les mieux auditées et de pouvoir ainsi offrir une information inclusive pour tous les publics.

Nous avons comme objectif de communiquer sur les offres de loisirs accessibles dès 2021/22 (exemples: kayak,patinoire, piscines, fauteuil tout-terrain JST à l’Arboretum etc.) ainsi que de créer des forfaits touristiques accessibles qui seront également promus par le biais de la Fondation Claire & George.

Dans les projets en cours menés par Véronique Hermanjat, déléguée au tourisme de l’APCAM, figure aussi le traçage sur le réseau officiel de SuisseMobile du chemin de balade le long du lac, d’une longueur d’environ 3,7 km.

Comment est-ce identifié sur notre site ?

Au moyen des pictogrammes Pro lnfirmis, visibles sur les points d’intérêt, sous les adresses


Maison de la rivière Tolochenaz

 


L’Arboretum du Vallon de l’Aubonne s’est par exemple muni d’un fauteuil roulant tout-terrain pour permettre à tous de découvrir ce lieu magnifique.

 

Un masque avec fenêtre pour lire sur les lèvres

(20min.ch)

La société Flawa à Flawil met sur le marché un masque qui permet aux personnes sourdes de lire sur les lèvres de leur interlocuteur.
par leo/jbm


Ce type de masque 100% suisse et homologué est en vente depuis vendredi.20min/Michel Eggimann

 

En raison de l’utilisation obligatoire de masques dans de nombreux endroits à cause de la pandémie, les personnes malentendantes ou sourdes qui dépendent de la lecture labiale sont désemparées. «Nous étions conscients du problème car nous employons des personnes souffrant de déficiences auditives», déclare Claude Rieser, directeur de la société Flawa. C’est pourquoi l’entreprise de Flawil, en collaboration avec l’Association suisse des malentendants Sonos, a mis au point un masque de protection doté d’une fenêtre transparente à la hauteur de la bouche et qui répond aux prescriptions médicales en la matière. Auparavant, de tels masques ne venaient que de l’étranger.

La lecture sur les lèvres est de nouveau possible. Des personnes malentendantes ont été associées au projet afin que leurs besoins soient pris en compte dans le processus de développement. Les masques sont vendus par box de 25 au prix de 39,90, soit 1,60 la pièce. Le fabricant produit actuellement 30’000 masques de ce type par semaine. Dès la réception de machines permettant l’automatisation du placement de la fenêtre transparente, la production passera à 100’000 pièces par semaine.

En Suisse romande, l’État de Genève, l’entreprise genevoise Jean Gallay, M3 Groupe, les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) et la start-up suisse HM CARE viennent de signer un protocole d’accord pour la fabrication locale de masques chirurgicaux transparents au bout du lac. Cette protection appelée Hello Mask est, elle, totalement transparente. Elle a été développée par l’EPFL et l’EMPA. Sur son site internet, l’entreprise qui va les produire indique qu’elle devrait être prête à livrer au début de l’été 2021.

Le domaine des Egli offre équilibre et vocation à un employé différent

(Terre & Nature / Les Pros de la Terre)

Grâce à la Fondation Landwirtschaft und Behinderte, des personnes en situation de handicap mental trouvent un emploi à leur mesure dans une exploitation agricole.
Exemple à Buttisholz (LU)


Très proche du troupeau de vaches laitières, dont il s’occupe au quotidien, Patrick Perriraz aide aussi Rita et Beni Egli, ses patrons, aux travaux du poulailler de l’exploitation. À 39 ans et après de nombreuses années en institutions spécialisées, le Vaudois a trouvé sa voie et une autonomie grâce à l’agriculture.

 

Aurélie Jaquet

Nous sommes au cœur de la campagne lucernoise, dans une belle ferme traditionnelle située un peu en retrait du village. C’est là que Patrick Perriraz travaille depuis six ans; l’employé agricole nous accueille à notre arrivée, entouré de ses patrons, Beni et Rita Egli. Voix qui porte et rire généreux, le Vaudois tient tout d’abord à raconter son plaisir d’œuvrer sur cette exploitation laitière. «Je ne pour-rais pas m’imaginer ailleurs. Vivre là, c’est le bonheur», s’exclame-t-il.

Tous les jours à l’écurie

Âgé de 39 ans et atteint d’un retard mental,Patrick Perriraz a trouvé sa voie dans l’agriculture grâce à la Fondation suisse alémanique Landwirtschaft und Behinderte(LuB), qui met en contact des personnes handicapées avec des familles de paysans(voir encadré ci-dessous). Un cheminement professionnel que le Romand a entrepris en2005, à la suite du décès de sa mère. «J’avais commencé un apprentissage de mécanicien dans une institution, mais ça ne me plaisait pas. Ma tutrice m’a alors parlé de la LuB et j’ai eu envie d’essayer», raconte-t-il. Lejeune homme travaillera sept ans sur un domaine jurassien,avant de rejoindre jusqu’en 2015 une autre exploitation dans le canton de Berne. Chez les Egli, il apprécie la routine rythmée par le troupeau de vaches laitières. «Le matin, je me lève à 6 h pour aller à l’écurie. Je nettoie les litières et j’aide à la traite. Ensuite je vais déjeuner! Après ça, on termine le travail à l’étable et on discute du programme de la journée.Parfois, j’accompagne Rita au poulailler, ou alors j’aide Beni à installer les parcs. Ça dépend des jours.» S’il se sent très à l’aise avec le bétail, il ne peut pas en dire autant des machines. «Je ne peux conduire que des3o km/h. Mais de toute façon je n’aime pas manier les gros tracteurs, encore moins quand il y a des chars derrière», lâche-t-il en souriant.

Patrick Perriraz est le troisième employé engagé par Rita et Beni Egli par le biais de Landwirtschaft und Behinderte. «Il nous tient à cœur de pouvoir offrir leur chance à des personnes différentes», expliquent-ils. Après six ans, le couple ne tarit pas d’éloges sur lui. «Patrick est très calme et patient avec les animaux. Il connaît d’ailleurs les noms de pratiquement toutes les vaches de l’écurie.» Concilier la marche de leur exploitation avec le profil particulier de leur ouvrier est devenu pour eux un automatisme journalier. «Nous adaptons bien sûr les travaux en fonction de ses capacités et nous prenons le temps de bien organiser les journées. C’est important de s’assurer qu’il se sent capable de réaliser ce qu’on lui propose. Mais c’est un employé très appliqué et surtout passionné.»

Travail et loisirs

Au bénéfice d’un contrat de travail agricole,Patrick Perriraz touche un salaire adapté à ses compétences et géré par sa tutrice.Nourri, logé et blanchi, l’employé partage le quotidien de la famille Egli et dispose d’un petit studio attenant à la ferme. Dans sa chambre, il aime suivre les matches de hockey sur glace à la télévision et s’adonner à sa passion pour les constructions en Lego. Mais lorsqu’il a congé, c’est son amie qu’il file retrouver; comme lui, Gabi travaille entant qu’employée agricole sur une exploita-tion de l’Oberland zurichois, une situation qu’elle doit elle aussi à la Fondation LuB – c’est d’ailleurs par l’intermédiaire de celle-ci qu’ils se sont rencontrés. Le Vaudois a d’ores et déjà prévu de l’emmener trois jours à Paris en janvier prochain pour fêter ses 40 ans.

«Même si Patrick fait partie de la famille, c’est important que chacun puisse avoir sa vie en dehors du travail, commente Rita Egli. Nous passons beaucoup de temps ensemble et partageons de nombreux loisirs avec lui, mais nous veillons aussi à ce qu’il puisse être le plus indépendant possible.» De son côté, le Vaudois apprécie la patience et l’écoute de ses deux patrons. Il aime aussi leur approche avec le bétail. «L’un de mes anciens patrons était brutal avec son troupeau. Je suis très sensible aux animaux.Quand on tape une vache, j’ai l’impression que c’est moi qu’on frappe. Je ne supporte pas qu’on fasse du mal aux bêtes», s’enflamme-t-il.

Si LuB a permis à Patrick Perriraz de se découvrir une vocation pour l’agriculture, c’est aussi une stabilité et un foyer qu’il a trouvés chez Rita et Beni Egli. Un soulage-ment pour celui qui, adolescent, redoutait de passer sa vie en institution. «Les handicapés ont autant le droit de travailler que les personnes normales. Aujourd’hui, j’ai un toit pour dormir et un boulot que j’aime. C’était mon rêve depuis toujours.

En chiffres

L’exploitation des Egli
52 vaches laitieres
500 poules pondeuses
9000 poulets d’engraissement
30 hectares de surfaces cultivées
4 personnes actives sur l’exploitation: Rita et Beni Egli, leur fils Simon, 25 ans,et Patrick Perriraz, employé agricole.

La ferme comme lieu d’intégration

Landwirtschaft und Behinderte (LuB), en français Agriculture et handicap, a été créée en 1994. La fondation est née sur l’initiative d’un agriculteur bio de l’Oberland zurichois qui,apprenant qu’une personne handicapée de son village cherchait une ferme où travailler,proposa de l’accueillir. Aujourd’hui, vingt-huit ans après sa création, la LuB gère 90 dossiers et dispose d’un réseau de 120 fermes partenaires, essentiellement en Suisse alémanique.«Nous n’en avons que deux ou trois du côté romand», explique Monika Lauener, collaboratrice auprès de la LuB.

La fondation assure le contact et le suivi entre employeurs et employés. Les tâches confiées sur un domaine varient considérablement selon le handicap.Le candidat commence par un stage de deux semaines, afin de voir si le lieu et les conditions lui plaisent, puis effectue trois mois d’essai avant de signer un contrat à durée indéterminée.«De notre côté, nous effectuons une visite tous les trois mois sur l’exploitation afin d’échanger avec l’ouvrier et ses patrons, mais surtout de garder un lien et d’être présents en cas de besoin. Notre but est en priorité que la personne handicapée soit intégrée et heureuse dans la famille où elle vit», conclut Monika Lauener.

Plus d’info www.lub.ch