Ski handicap: Veysonnaz accueille l’élite mondiale durant deux semaines

(Le Nouvelliste)

Théo Gmür profitera des épreuves de Coupe du monde sur la piste de l’Ours pour renouer avec la compétition à ce niveau. Neuf courses sont prévues en deux semaines.

Par Christophe Spahr


Théo Gmür retrouvera la Coupe du monde après une saison blanche. Sacha Bittel

 

Veysonnaz ne fait pas les choses à moitié. La station valaisanne organise pas moins de neuf courses de ski handicap, durant deux semaines, dans un contexte difficile qui a d’ailleurs contraint d’autres stations à renoncer. «Dès le moment où ces épreuves étaient au calendrier et que la Confédération ne nous interdit pas de les organiser, il n’était pas question d’y renoncer», explique Didier Bonvin, responsable de l’organisation. «Nous y tenons d’autant plus que nous nous étions engagés. Nous sommes toujours autant motivés à mettre sur pied des courses pour ces skieurs avec l’appui des remontées mécaniques et des responsables de la station.»

Des atouts suisses

Veysonnaz a même récupéré quelques courses annulées en Autriche. Elle a répondu à la demande de la FIS. Les contraintes liées au Covid-19 sont pourtant nombreuses. «Les mesures à prendre, édictées par la FIS, sont exactement les mêmes qu’en Coupe du monde de ski, qu’à Crans-Montana ces prochains jours. L’organisation est identique.»

La Suisse comptera sur Thomas Pfyl, l’un des plus expérimentés de la délégation. A 33 ans, le Schwytzois est aussi le plus régulier puisqu’il s’est très souvent classé dans le top 5 en Coupe du monde, la saison passée. Il a d’ailleurs terminé troisième du classement général. «Il sera de nouveau tout devant», pronostique Grégory Chambaz, entraîneur national.

Je me réjouis toujours autant de skier à domicile.
Théo Gmür, para-skieur de Nendaz

Robin Cuche, 22 ans, peut aussi nourrir de grosses ambitions. Du côté valaisan, Théo Gmür retrouvera la Coupe du monde après une dernière saison blanche en raison d’une blessure. A 24 ans, il a toutefois déjà couru cette saison puisqu’il avait pris part aux épreuves de Coupe d’Europe à Saint-Moritz, en décembre. Disqualifié du premier géant, il s’était classé troisième de la deuxième épreuve à 0’’81 du Français Arthur Bauchet. Le Nendard était toutefois au contact et possédait une marge de plusieurs secondes sur ses poursuivants.

La vitesse en deuxième semaine

Théo Gmür sera au départ du géant de Coupe d’Europe, mardi, ainsi que des deux géants de Coupe du monde, mercredi et jeudi. Sa participation aux slaloms est encore incertaine. «Je me réjouis toujours autant de skier à domicile», explique-t-il. «Certes, c’est dommage qu’il n’y ait pas de spectateurs. Mais au moins, il y a des courses.»

Cette semaine sera consacrée aux épreuves techniques. La suivante sera réservée à la vitesse avec deux descentes et deux super-G. «Elles ne compteront toutefois pas pour la Coupe du monde», précise Didier Bonvin. «Swiss Ski souhaitait permettre à de jeunes skieurs d’y prendre part. Or, ils n’auraient pas eu les points pour être au départ. Mais tous les meilleurs spécialistes actuels seront de la partie.»
Des courses à huis clos

Ces courses se tiendront bien évidemment à huis clos. La cérémonie de remise des médailles se tiendra dans une certaine intimité. La neige tombée ces derniers jours a certes augmenté le travail sur la piste. Mais elle améliore évidemment les conditions pour les skieurs.

Toutes les épreuves se courront sur la piste de l’Ours. L’arrivée sera dessinée à la hauteur de l’intermédiaire.

Les musées encore trop inaccessibles

(La Liberté)

En Suisse, deux tiers des musées ne sont pas totalement ouverts aux personnes en chaises roulantes.


Pourcentage de Musées totalement accessibles aux chaises roulantes

 

Nicolas Maranda

Culture» A cause du coronavirus, tous les musées sont aujourd’hui fermés. Mais même quand ils rouvriront leurs portes, tout le monde ne pourra pas y accéder. Car en Suisse,seulement 35% des musées sont totalement accessibles aux chaises roulantes. Les autres ne le sont que partiellement ou pas du tout. C’est ce qui ressort d’une analyse du moteur de recherche disponible sur le site internet de l’Association des musées suisses (AMS). Ce taux varie beaucoup d’un canton à l’autre. Les meilleurs élèves sont Appenzell Rhodes-Intérieures,avec deux établissements accessibles sur trois, et Bâle-Ville(56%). Le canton de Fribourg se classe au cinquième rang avec pile 50% (11 musées sur 22), à égalité avec Nidwald, Zoug et Glaris. Obwald et Schaffhouse ferment la marche, eux qui ne disposent d’aucune collection totalement ouverte aux personnes à mobilité réduite.

A noter que cette recherche ne tient compte que des établissements qui sont membres del’AMS et donc qui respectent les critères définis par le Conseil international des musées(ICOM). Directrice du Musée gruérien de Bulle et présidente de l’AMS, Isabelle Raboud-Schüle précise: «Un musée doit respecter les règles éthiques du Conseil international des musées et, en particulier, disposer d’une base institutionnelle stable et clairement sans but lucratif. Il doit tenir à jour un inventaire de ses collections,être en mesure de conserver et exposer adéquatement les œuvres et objets qu’il détient.Tout cela implique un engagement dans la durée. Mais le musée a surtout une mission à l’égard de la société, en permettant la recherche sur ses collections et en fournissant de la documentation de qualité.»

Bâtisse du XVIIe siècle

S’il paraît très bas, le taux d’accessibilité pour les fauteuils roulants n’est néanmoins pas surprenant. «Beaucoup de musées sont situés dans des bâtiments historiques, qui souvent sont protégés. Il est donc très difficile, voire impossible, de garantir une complète accessibilité pour les personnes en chaises roulantes. Il faudrait investir beaucoup d’argent pour construire par exemple des ascenseurs extérieurs. Et ce n’est pas toujours compatible avec la conservation du patrimoine bâti», remarque Isabelle Raboud-Schüle.

Elle ajoute: «Les musées qui sont pleinement accessibles sont ceux qui sont logés dans des bâtiments construits spécifiquement pour eux. Aujourd’hui, cela se fait de plus en plus, comme à Lausanne avec le quartier des arts Plate-forme 10. Mais la majorité des musées sont situés dans des bâtiments qui n’ont pas été pensés pour ça, comme des habitations, des ateliers ou des bâtiments ruraux.»

Au Musée de Charmey, par exemple, une seule salle est accessible aux personnes à mobilité réduite. Elle contient l’exposition permanente consacrée à la chartreuse de La Valsainte.En revanche, impossible pour les chaises roulantes de monter dans les étages accueillant les expositions temporaires. L’institution est logée dans une bâtisse datant du XVII siècle, l’ancien Platzhaus de Bellegarde, qui a été déplacée et rénovée au tournant des années 1980 à 1990.«Il aurait été possible, à l’époque,d’inclure peut-être un ascenseur quelque part, mais cela n’a pas été fait.


«Nous devons aussi faire l’effort de sortir de nos murs» Elise Meyer

 

Garantir l’accessibilité n’était pas encore obligatoire lors de rénovations ou de constructions de bâtiments publics. Mais ça le serait aujourd’hui», relève Elise Meyer, conservatrice.

Responsable romande du Service culture inclusive de Pro Infirmis, Nicole Grieve observe: «En matière d’accessibilité et d’inclusion,, nous avons 40 ans de retard sur un pays comme la France, d’une part parce que nous sommes un État fédéral, mais aussi parce que c’est souvent une logique économique et une vision du handicap qui obligent l’individu à s’adapter qui priment. Et tant qu’il n’y aura pas d’obligation ni d’argent au niveau des politiques culturelles et sociales pour rendre l’environne-ment accessible et la vie en société inclusive, il sera difficile de faire mieux. Sur le terrain, il y a beaucoup d’initiatives lancées par des pionniers, mais cela reste encore ponctuel.»

Elle cite notamment le Musée d’art et d’histoire de Genève, qui a mis en place des visites descriptives et sensorielles proposant des reproductions de peintures en relief.«Cela inclut les personnes vivant avec un handicap visuel tout en intéressant de nombreux autres visiteurs», précise-t-elle. Et la question de l’accès aux lieux de culture ne concerne pas que les personnes à mobilité réduite mais aussi les personnes malvoyantes,malentendantes ou encore celles qui vivent avec une déficience intellectuelle.

Un label reconnu

Le Service culture inclusive décerne d’ailleurs un label encourageant notamment l’accessibilité des offres culturelles. En Suisse romande, où il existe de-puis 2018, une vingtaine d’institutions l’ont déjà reçu, comme l’atelier Creahm (Créativité et handicap mental) à Villars-sur-Glâne. «Nous accompagnons les établissements culturels pendant quatre ans avec des experts vivant eux-mêmes avec un handicap pour qu’ils développent l’inclusion dans différents champs d’activité comme l’accès aux contenus, l’accès architectural ou encore la communication», explique Nicole Grieve. Elle ajoute: «C’est important, car il ne s’agit pas de faire des adaptations pour seulement2 ou 3 personnes. En Suisse, les personnes en situation de handicap représentent 20% de la population. Et tout le monde, en vieillissant, sera concerné un jour.»

Pour Elise Meyer, la solution consiste peut-être aussi à aller à la rencontre du public. Elle ex-plique: «Notre mission, c’est avant tout de transmettre la culture. Alors bien sûr, nous aimerions avoir le plus de visiteurs possible dans notre musée. Mais parfois, nous devons aussi faire l’effort de sortir de nos murs.» La conservatrice du Musée de Charmey donne pour exemple la médiation culturelle proposée aux personnes âgées.«Dans ce cas, nous nous adaptons en nous déplaçant avec les objets. C’est un effort que nous devons faire de manière générale pour aller chercher notre public», conclut-elle.»


UNE OFFRE MUSÉALE OUI VARIE BEAUCOUP D’UN CANTON À L’AUTRE

Plus de 1200 institutions sont recensées sur le site internet de l’Association des musées suisses (AMS). Toutefois, seulement quelque 750 d’entre elles sont enregistrées comme membres de l’AMS, ce qui implique qu’elles répondent aux normes définies par le Conseil international des musées (ICOM). Duels cantons sont les mieux dotés en musées correspondant à ces critères? Sans surprise, il s’agit des trois cantons les plus peuplés du pays, à savoir Zurich (120 musées), Berne (76) Vaud (72). A titre de comparaison, Fribourg en compte 22. Mais cela ne dit encore rien de la densité de musées par région.

A ce jeu-là, selon l’analyse des données disponibles sur le site web susmentionné, ce sont Appenzell Rhodes-Intérieures et les Grisons qui dominent avec tous deux environ 18,6 musées estampillés AMS pour 100000 habitants. Dans ce classement, le premier romand est le canton de Neuchâtel,qui termine en quatrième position avec15,9 musées «officiels» pour 100000 habitants. Fribourg obtient seulement le vingt-troisième rang avec un taux de 6,8, juste devant Bâle-Campagne (6,2), Genève (5,4) et Zoug (4,7) qui ferment la marche. A noter que ce mode de calcul a tendance à favoriser les petits cantons ayant une position périphérique. C’est ce qui explique la densité relativement faible dans les cantons comptant le plus d’habitants: 7,8 musées pour Zurich et 7,3 pour Berne. NM

La Cour européenne des droits de l’homme critique la pratique suisse en matière de taxe militaire.

(rtn.ch/ats)

Dans un arrêt de chambre rendu mardi, les juges de Strasbourg estiment que la pratique suisse viole l’article 14 (interdiction de la discrimination) de la Convention, en lien avec l’article 8 (droit au respect de la vie privée et familiale). Outre la distinction artificielle entre différentes personnes déclarées inaptes, ils soulignent que celles-ci sont désavantagées par rapport aux objecteurs de conscience qui peuvent effectuer un service civil et éviter ainsi de payer la taxe d’exemption.

Opposition à la taxe

L’affaire concerne un Bernois né en 1983. En 2004, il a été déclaré inapte au service militaire pour des raisons de santé non spécifiées dans l’arrêt, et versé dans la protection civile (PC). En 2010, l’intéressé a été astreint à payer 254 francs 45 au titre de la taxe d’exemption de l’obligation de servir. Il s’est opposé à celle-ci car son inaptitude médicale l’empêchait de servir tant dans l’armée que dans le service civil.

En 2011, le recourant a été informé qu’il était affecté à la réserve de la PC et dispensé du cours d’initiation. Par la suite, il a appris qu’il ne devrait pas accomplir ce service. A fin 2013, il a été libéré définitivement de toute obligation et n’a donc pas servi dans la PC.

La Cour européenne des droits de l’homme (CourEDH) constate que la pratique suisse aboutit à une différence de traitement entre des personnes placées dans des situations analogues. En 2009 dans l’affaire Glor contre Suisse, elle était arrivée à une conclusion similaire et avait pris note de la volonté de la Suisse de rétablir une certaine égalité entre les personnes effectuant le service militaire ou civil et celles exemptées.

Pour Strasbourg, les distinctions opérées par la Suisse entre la présente affaire et celle de 2009 ne sont pas pertinentes. L’absence de volonté du requérant d’effectuer un service militaire n’est pas déterminante puisqu’il a été déclaré inapte pour des raisons médicales.

Ordonnance révisée

En outre, la possibilité de réduire la taxe d’exemption en se faisant affecter à la PC est jugée ‘purement théorique’ puisque l’intéressé a été incorporé d’emblée dans la réserve et n’a pas pu servir. Enfin, le montant modeste de la taxe n’est pas décisif, surtout que le requérant était étudiant à l’époque.

La Cour conclut qu’elle ne parvient pas à cerner, au vu des explications fournies par le gouvernement suisse et à défaut d’indication des motifs médicaux d’exemption, pourquoi le degré de handicap de l’intéressé a été apprécié différemment de celui examiné en 2009 qui concernait un diabète de type 1.

Dans l’arrêt Glor, les juges européens avaient estimé qu’au vu des buts de la taxe d’exemption, la différence opérée entre les personnes inaptes dispensées du paiement et celles astreintes était discriminatoire. Ils avaient jugé essentiel le fait que le recourant avait toujours affirmé qu’il était prêt à servir. La discrimination résidait dans le fait qu’il était soumis à la taxe alors que des personnes souffrant de handicap jugé plus grave ne l’étaient pas et qu’aucun service alternatif ne lui avait été proposé.

A la suite de cet arrêt, le Conseil fédéral a modifié l’ordonnance sur l’appréciation médicale de l’aptitude au service. Depuis le 1er janvier 2013, ce texte permet, à certaines conditions, d’être déclaré ‘apte au service militaire uniquement dans des fonctions particulières.’ À cet effet, la personne intéressée doit exprimer sa volonté par écrit et elle peut être incorporée comme ‘soldat d’exploitation’. (arrêt du 12 janvier 2020 dans la cause No 23040/13)

Hommage à Anne Tercier, militante hors norme des droits civiques

(Le Temps)

Anne Tercier s’est éteinte à 41 ans, le 30 décembre dernier à Lausanne. La mémoire collective se rappellera d’elle comme d’une militante des droits civiques qui a réussi à surpasser les difficultés de son handicap mental pour faire bouger des lignes dans notre société.


Anne Tercier prend la parole lors d’un Bla-Bla Vote en 2019, qui se tient à la maison de quartier de Chailly à Lausanne. — © Jules Brischoux

 

Omar Odermatt, coordinateur du Bla-Bla Vote pour Eben-Hézer Lausanne. Bruno Wägli, directeur adjoint, responsable du département socio-éducatif d’Eben-Hézer Lausanne.

Vivant depuis le 4 février 2002 au sein d’Eben-Hézer Lausanne (établissement socio-éducatif dépendant de la Fondation Eben-Hézer), Anne Tercier a toujours fait usage de son droit de vote, car comme elle l’affirmait «voter, c’est être reconnue comme une citoyenne à part entière du fait que ma voix compte autant que celle des autres». En 2018, sans explication, elle se voit soudainement privée de ses droits civiques. Débute alors pour elle un combat pour récupérer ses droits, mais également pour que toutes les personnes en situation de handicap puissent être reconnues dans l’exercice de ce droit, conformément à la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées, ratifiée par la Suisse en 2014.

«Pour que chaque voix compte»

Elle est appuyée dans sa démarche par plusieurs députés et trois interventions parlementaires sont déposées au Grand Conseil vaudois entre juillet 2019 et octobre 2020; dont une motion qui, suite à son examen en commission, sera traitée par le parlement.

Son combat a été raconté en septembre 2020 par Le Temps, tout comme son investissement au sein du mouvement Tous Citoyens d’Eben-Hézer Lausanne et du Bla-Bla Vote, un projet porté par la maison de quartier de Chailly et Eben-Hézer Lausanne.


Lire aussi son portrait: Le combat d’Anne Tercier, atteinte de déficience intellectuelle, pour récupérer ses droits civiques

Cet engagement civique lui a valu ensuite des invitations dans plusieurs autres médias nationaux, notamment à l’occasion de la votation cantonale genevoise du 29 novembre dernier qui a abouti à la reconnaissance du droit de vote à près de 1200 personnes jugées incapables de discernement. Le 30 novembre dernier, quelques minutes avant de rejoindre le plateau de l’émission Forum de la RTS, elle confiait: «Je suis très fière, car je suis allée au bout d’une chose que je n’aurais jamais pu imaginer il y a trois ans.»

Oui, Anne Tercier peut être très fière. Son combat politique a mis en lumière que dans le canton de Vaud, des personnes en situation de handicap sont privées de leurs droits civiques sans motif explicite, et ce, au mépris des engagements internationaux de notre pays. Son engagement devrait toutes et tous nous interroger sur la notion même d’incapacité, sur notre regard et la place que nous accordons aux personnes en situation de handicap dans notre société. Malgré son départ précipité, son combat «pour que chaque voix compte» se poursuit.

La HES-SO Valais et la FRH obtiennent 2 millions de francs pour stimuler l’innovation liée au handicap

(Le Nouvelliste)

La HES-SO Valais-Wallis et la Fondation pour la recherche en faveur des personnes en situation de handicap entendent booster la création de projets innovants dans ce domaine. Pour ce faire, elles s’appuieront d’ici à 2024 sur un financement fédéral de 2 millions de francs.
Par Florent Bagnoud


La HES-SO Valais-Wallis et la Fondation pour la recherche en faveur des personnes en situation de handicap entendent booster la création de projets innovants dans ce domaine. Héloïse Maret/Archives

 

Faire appel à l’innovation pour améliorer l’inclusion des personnes en situation de handicap. C’est l’objectif de la Fondation pour la recherche en faveur des personnes en situation de handicap (FRH) et de la HES-SO Valais-Wallis. Pour développer cette Mission les deux entités ont reçu en août un financement de 2 millions de francs de l’agence Innosuisse, dans le cadre de son programme de soutien national «NTN – Innovation Booster».

De nouvelles technologies à développer

Entre 2021 et 2024, elles utiliseront cette enveloppe pour stimuler l’éclosion de projets innovants en lien avec le handicap dans tout le pays. C’est le Living Lab Handicap, fondé en 2019 par la FRH et la HES-SO Valais-Wallis, qui pilotera ce NTN. Chaque année, 245 000 francs seront distribués via 37 chèques allant de 5000 ou 10 000 francs.

«Pour l’instant, tout est ouvert. Mais on peut imaginer que les projets que nous soutiendrons porteront sur l’accessibilité aux transports publics, le développement de nouvelles technologies pour les fauteuils roulants ou encore les adaptations dans le domicile de ces personnes», indique Noémie Moulin, coordinatrice du NTN au sein de la FRH. Le million de francs restant sera dédié aux frais de fonctionnement de ce «booster» d’innovations.

Expérimenter les besoins

Pour encourager l’émergence d’idées et créer une communauté d’innovateurs, la FRH peut compter sur le soutien de 34 partenaires – écoles, universités, entreprises ou institutions spécialisées – à travers le pays. Plusieurs événements seront mis sur pied dans des villes suisses. «Les participants qui souhaitent déposer une idée de projet peuvent être des entreprises, des étudiants et même des privés. L’idée est de créer des équipes pluridisciplinaires, composées notamment de personnes en situation de handicap», glisse Noémie Moulin.

Elle précise qu’une commission d’experts, composée en partie de personnes en situation de handicap, et une commission scientifique analyseront les demandes en vue de l’attribution des chèques.

«Donner une première impulsion»

Les premiers prototypes devraient être réalisés d’ici à la fin 2021. Le processus reprendra à zéro en 2022, pour d’autres équipes et d’autres projets en lien avec le handicap. Ainsi de suite jusqu’à fin 2024. «Notre soutien financier vise à donner une première impulsion. Une fois un projet lancé, l’idée est que les équipes trouvent par elles-mêmes les fonds nécessaires à sa poursuite», lance Benjamin Nanchen, manager du Living Lab Handicap.

La HES-SO Valais-Wallis est également impliquée dans deux autres NTN, portant sur l’énergie. Ceux-ci sont également soutenus à hauteur de 2 millions de francs chacun sur quatre ans.