Une journée avec la Patrouille Suisse: La Fondation Etoile filante réalise son 3000e Rêve

(Presseportal)

En offrant à Ursin une journée inoubliable avec la Patrouille Suisse, la Fondation Etoile filante a réalisé son 3000e Rêve. Accompagné du commandant, l’adolescent de 15 ans a eu la chance de suivre l’entrainement de la patrouille acrobatique.

 

Le mercredi 28 octobre, dans la salle de briefing de la base aérienne d’Emmen, le commandant Nils Hämmerli s’adresse à ses pilotes et à un invité tout particulier: « Aujourd’hui, c’est TON jour, Ursin! », dit-il en se tournant vers l’adolescent, assis avec son frère Flurin tout en avant. « Aujourd’hui, tu fais partie de notre équipe. »

Ursin a 15 ans. En raison d’une maladie musculaire à un stade avancé (la myopathie de Duchenne), il a besoin de soutien au quotidien. Depuis qu’il est tout petit, la patrouille acrobatique des Forces aériennes suisses le fascine, comme si sa passion pour l’aviation lui avait été donnée au berceau. Son père Jürg a une licence de pilote et pendant des années, sa mère Barbara a été agent de bord. Elle est émue quand elle affirme: « Pour notre famille, c’est magnifique de voir les pilotes s’occuper d’Ursin si personnellement et si chaleureusement. Cette journée est la journée la plus extraordinaire qu’il a jamais vécue. »

Après le briefing avec les pilotes, le commandant lui-même emmène Ursin et sa famille à la base aérienne de Wangen-Lachen (SZ) à bord d’un Pilatus P6 Porter. C’est de là qu’Ursin peut suivre l’entrainement de la Patrouille Suisse. Les instructions du commandant résonnent dans les hauts-parleurs et déjà l’escadron aérien tonne dans le ciel. Ursin suit les formations artistiques avec beaucoup d’excitation. Pour terminer, les pilotes font un « défilé » en guise de salutation toute spéciale pour lui.

Le debriefing-vidéo a lieu en après-midi. Hämmerli est content de la prestation de son équipe et pendant que les pilotes se mettent en route pour un deuxième entrainement, Ursin a la chance de jeter un coup d’oeil dans un avion de chasse F5-Tiger. « La journée est exactement comme je me l’étais imaginée. Je suis tellement privilégié de pouvoir vivre tout ça! », l’adolescent est hyper-content et rayonne.

Voilà la 3000e fois que la Fondation Etoile filante décroche une étoile du ciel pour réaliser le Rêve d’un enfant. « Les Rêves ne sont pas que pour les enfants, mais bien des expériences inoubliables qui resserrent les liens dans la famille », insiste Lucia Wohlgemuth, la directrice de la Fondation.

Télécharger des photos du Rêve d’Ursin


La Fondation Etoile filante

Depuis 1993, la Fondation Etoile filante offre des moments de bonheur et des expériences exceptionnelles à des enfants et adolescents qui vivent avec une maladie ou un handicap. Elle réalise leur Rêve le plus cher et met tout en oeuvre pour rendre possible l’impossible.

La Fondation Etoile filante est une organisation caritative à but non lucratif oeuvrant dans toute la Suisse, avec des bureaux à Zurich et à Lausanne.www.etoilefilante.ch

Contact:
Jocelyne Koehler, Rêves et Communication, Téléphone 021 310 84 43, j.koehler@etoilefilante.ch

Directives médicales actualisées face au manque de lits

(24heures.ch)

L’Académie suisse des sciences médicales et la Société suisse de médecine intensive adoptent de nouvelles mesures pour contrer la menace du manque de places en soins intensifs.

Image Keystone

 

Face à la menace de manque de lits dans les unités de soins intensifs, l’Académie suisse des sciences médicales (ASSM) et la Société suisse de médecine intensive (SSMI) viennent d’actualiser leurs directives. Celles-ci doivent permettre aux hôpitaux de trier les patients, malades du Covid ou non, en cas de pénurie des ressources.

Un des changements importants survenu depuis la première vague de coronavirus est la création par la Confédération du Service sanitaire coordonné (SSC), qui synchronise la répartition des malades entre les 150 hôpitaux de soins aigus en Suisse. L’ASSM propose que ce soit également cette antenne qui décide quand les unités de soins intensifs devront introduire le tri des patients, selon les critères qu’elle vient de réactualiser. Cela garantirait que toutes les ressources ont bel et bien été épuisées avant qu’un hôpital ne se trouve dans l’obligation d’opérer un tri des patients.

Nouveau critère: la fragilité

Comme précédemment, l’âge en soi n’est pas un critère de tri, poursuit l’Académie dans un communiqué mercredi. La démence ou un handicap ne devraient pas non plus influencer la sélection. Cependant, ces facteurs fournissent une indication de l’état général d’un patient.

Pour mieux évaluer celui-ci, l’ASSM intègre désormais le terme de fragilité. Pour l’évaluer, elle se réfère à une échelle de notation de 1 à 9 allant de «très en forme» à «en phase terminale» avec une espérance de vie de moins de six mois.

Si, en raison d’une surcharge totale des capacités aux soins intensifs, des patients ayant besoin de soins intensifs doivent être refusés, le pronostic à court terme est le facteur décisif pour le triage, souligne l’ASSM. Lors de l’admission aux soins intensifs, les patients dont le pronostic de sortie de l’hôpital est favorable avec une thérapie de soins intensifs mais défavorable sans soins intensifs, ont la priorité absolue; il s’agit des patients qui profitent le plus des soins intensifs.

De plus, suite aux réactions de diverses organisations professionnelles, la liste des critères de triage a été complétée par des points concernant l’admission ou la non-admission dans une unité de soins intensifs.

La volonté du patient doit par exemple rester une priorité. Les ressources déjà rationnées ne doivent pas être utilisées pour les patients qui ne souhaitent pas un tel traitement. Il n’y a aucune différence entre les personnes atteintes de Covid-19 et les autres patients.

Le but est de minimiser le nombre de décès. Il s’ensuit que le personnel médical doit être protégé, car sans leurs efforts, encore plus de personnes mourront. La protection contre les surcharges physique ou psychique fait également partie de la protection du personnel.

Pas de tri au printemps

L’ASSM et la SSMI avaient déjà actualisé leurs directives datant de 2013 en mars dernier. Les hôpitaux n’ont pas eu besoin d’y recourir lors de la première vague de coronavirus.

«La situation en Suisse ne s’est pas dégradée au point de devoir appliquer les directives», avait déclaré l’ASSM. Les pénuries redoutées dans les hôpitaux suisses ont pu être évitées grâce notamment à la limitation des interventions et à la restriction rigoureuse de la vie sociale.

L’évolution de la pandémie, qui s’est fortement accentuée au mois d’octobre, a exigé cette adaptation et la mise à jour de ces directives, en s’appuyant sur les leçons tirées depuis mars dernier et sur les dernières découvertes scientifiques. Le principe directeur selon lequel les mêmes critères d’admission et de maintien en soins intensifs doivent être appliqués dans l’ensemble de la Suisse est maintenu sans aucun changement.

Les quatre principes médico-éthiques largement reconnus (bienfaisance, non-malfaisance, respect de l’autonomie et équité) restent décisifs, même en cas de pénurie des ressources. Ces directives médico-éthiques de l’ASSM s’adressent aux professionnels de la santé et leur offrent des aides concrètes pour le quotidien médical.

ATS/NXP

Enfermée dans son corps, pas dans sa tête

(Reiso.ch)

Les victimes du locked-in syndrome, ou syndrome d’enfermement, et leurs proches sont souvent confronté·e·s aux inhabiletés du personnel soignant et à des écueils administratifs. D’une expérience vécue à Fribourg est née une association de soutien.

Par Marilyn Schönmann, infirmière spécialisée, responsable adjointe de l’équipe mobile de soins palliatifs Voltigo, Fribourg

 

L’association Le Phare [1] est née suite à l’accident vasculaire cérébral de Florence, Fribourgeoise de 36 ans, maman de deux petits garçons, épouse, assistante dentaire, personne au grand cœur et rassembleuse, en bonne santé et sans facteurs de risques, avec des projets personnels. Elle s’est écroulée lors d’un cours de gym un soir de novembre 2019.

Transportée aux soins intensifs de l’hôpital de l’Ile à Berne, son pronostic vital est engagé. Une fois la phase critique passée, le diagnostic vient bouleverser le quotidien de Florence et de sa famille, tel un puissant raz-de-marée. Florence est atteinte du locked in syndrome [2].

Concrètement, Florence voit, entend, ressent tout, est tout à fait consciente. Mais elle est incapable de bouger ses jambes, ses bras, sa tête, incapable de parler ou de déglutir. La seule chose qu’elle peut maîtriser est le clignement de ses yeux. « De petits progrès sont possibles, mais Florence restera quoi qu’il advienne, lourdement handicapée. » C’est ce que les médecins des soins intensifs n’ont eu de cesse de répéter.

Après deux semaines passées aux soins intensifs, une fois son état stabilisé, vient le moment d’envisager un transfert dans un centre de rééducation spécialisé pour paraplégiques. C’est à Bâle qu’une place a été disponible le plus rapidement et c’est donc là-bas, à 135 km de chez elle, que commence la rééducation.

Le concept de charge mentale

Le parcours du combattant débute alors pour Florence et son mari Michael. Parcours rythmé par des moments d’espoir, de désespoir, de révolte, d’incertitudes, de tristesse, de réjouissances, de confusion, de peurs… Sur cette toile de fond émotionnelle, il fallait se projeter dans un avenir incertain, tout en gérant un quotidien à réinventer et auquel s’adapter.

Le concept de « charge mentale » développé en psychologie et sociologie [3], dont on entend beaucoup parler à l’heure actuelle, prend ici tout son sens pour Michael, qui a été amené à endosser bien des rôles et des responsabilités. Il a dû dans un premier temps arrêter de travailler pour gérer… tout ! Le quotidien de sa famille, la scolarité et l’éducation des enfants, les visites à Bâle, les démarches administratives, les entretiens médicaux, etc. Cela a été évidemment un bouleversement aussi pour les enfants, soudainement privés de leur maman, et vivant une relation à leur papa qui était amenée à changer.

Le système de santé en Suisse est vanté dans bien des pays pour sa performance. Pourtant, l’expérience vécue ici a mis en évidence certaines failles. L’objectif n’est pas de faire de ce récit une généralité ni de lancer des accusations. Le tableau peut s’avérer très différent selon les personnes, les histoires et les institutions.

Sensibiliser le personnel soignant

Il aura fallu plusieurs semaines pour élaborer un code oculaire avec Florence pour définir un oui (en ouvrant les yeux) et un non (en les fermant) et que ce même code soit communiqué au personnel soignant et aux proches. Une fois ce code établi et assimilé, il a fallu trouver une solution pour que Florence puisse s’exprimer de manière plus détaillée. Les proches avaient très à cœur de redonner la parole à Florence et, ne voyant rien se mettre en place, ils ont développé des outils. Car malgré son incapacité à parler, Florence avait énormément de choses à dire. Une planche de pictogrammes pour les soins et les besoins quotidiens, ainsi qu’un tableau avec un alphabet réparti en quatre couleurs, ont été mis en place [4].

Ce qui est étonnant c’est que tout ceci ait été élaboré par les proches, alors que le monde des soins baigne dans les concepts d’autonomie [5] et d’autodétermination et que le principe même d’un centre de réadaptation est d’aider ses bénéficiaires à retrouver au maximum leur autonomie.

La barrière de la langue a aussi été une difficulté non négligeable puisque plus de la moitié du personnel parlait à Florence en allemand, alors qu’elle n’en comprend pas un mot.

« Je ne suis pas débile ! »

C’est une phrase que Florence a souvent dictée en ouvrant grand les yeux, sa manière pour le crier, en racontant comment elle se sentait considérée parfois. Elle expliquait qu’il arrivait que le personnel vienne lui faire les soins à deux personnes en se racontant leur week-end, sans se soucier que sa main soit écrasée ou qu’une mouche lui chatouille le visage. Elle n’avait pas le choix des horaires, des activités, des soins. Elle devait subir un rythme imposé par l’hôpital, ainsi que l’incompréhension d’un personnel débordé, sans pouvoir s’exprimer. L’alphabet et les pictogrammes n’étaient que rarement utilisés par les soignants et cela, il faut le dire, la rendait folle de rage.

Après plusieurs mois à communiquer en dictant l’alphabet, ce sont aussi les proches qui ont investi dans un ordinateur avec une reconnaissance oculaire, pour lui laisser la possibilité d’utiliser des moyens de communication tels que WhatsApp et Skype. Cet ordinateur s’est avéré salvateur durant la période du confinement du Covid-19, puisque toutes les visites ont été interdites durant trois mois. Aucune exception n’a été autorisée, même pour ses enfants. Elle se disait doublement confinée et que c’était une torture de vivre cela. Aujourd’hui, elle est encore traumatisée par cette période.

Florence vivait des moments de déprime et pouvait pleurer, parfois très fort, ce qui se manifeste dans son cas par des cris viscéraux. Le personnel soignant, premier témoin de sa détresse, était visiblement très mal à l’aise et on lui demandait d’arrêter. Florence souhaite donner cet exemple : lorsqu’elle a pu revoir ses enfants après le confinement, elle a été menacée d’être ramenée en chambre sans les voir si elle n’arrêtait pas de pleurer. « Inhumain », écrit-elle alors.

Un changement d’établissement, à nouveau organisé par des proches, lui a rendu le sentiment d’être considérée et respectée en tant qu’être humain à part entière. Elle a écrit : « Je retrouve enfin un peu de ma dignité. » L’établissement, francophone cette fois, lui permet d’être plus à l’aise avec le personnel. Elle décrit une différence de mentalité dans la prise en soins. C’est aussi un soulagement pour elle de se retrouver plus proche des siens et de savoir que les visiteurs ne passent pas des heures sur la route pour la voir.

Pas d’accompagnement dans l’administration

Le mari de Florence a été amené, comme proche aidant, à entreprendre toutes les démarches administratives, que ce soit pour s’occuper de la demande d’assurance invalidité, contacter Pro Infirmis, activer l’assurance perte de gains, envisager des démarches pour trouver un logement adéquat, chercher un soutien psychologique pour les enfants, etc. Ces démarches ne sont pas une mince affaire lorsqu’une personne est émotionnellement affectée et que son quotidien s’avère bouleversé. Encore faut-il connaître les structures et à quoi elles servent.

On s’attendrait à ce que ces personnes non initiées soient guidées et accompagnées dans ces étapes. Utopie ! Débrouille-toi comme tu peux ! D’un canton à l’autre, les conditions et les institutions diffèrent. Michael a avancé à tâtons, sans connaître les démarches à entreprendre. Il existe des services de liaison ou des services sociaux censés les accompagner, encore faut-il le savoir et être mis en lien avec eux.

Florence et Michael ont décidé que, malgré les difficultés liées au handicap, leur famille serait un jour à nouveau réunie. Locataires, leur logement actuel est incompatible à la vie en chaise roulante.

Michael souhaite donc acheter un bien immobilier, adapté à la vie en chaise roulante et au handicap, sans risque de se faire mettre à la porte un jour par le propriétaire, sans devoir se battre pour des aménagements du logement et permettant à Florence de vivre une vie la plus épanouie possible auprès de sa famille. Mais sans fonds propres, difficile d’avancer dans ce projet. Il a donc lancé une cagnotte en ligne [6].

Des autorités communales démunies

Parallèlement, Michael espère compter sur l’aide de la commune dans laquelle il réside. Il existe en effet un droit de la personne à disposer d’un logement adapté à sa situation. La tendance actuelle est de mettre à disposition une pluralité d’offres et à sortir des institutions. Contactée, la commune indique à Michael que « si ces réflexions sont importantes et intéressantes, elles prennent cependant du temps ». Et de lui proposer de réaliser un flyer pour le déposer dans les boîtes aux lettres des habitants, au cas où quelqu’un serait intéressé à vendre son bien. Ici à nouveau, c’est Michael qui a réalisé le flyer, et ce sont les proches qui ont arpenté le territoire communal pour le distribuer. Cette démarche n’ayant pas abouti, une tentative de solliciter à nouveau les autorités a été entreprise. Même si le soutien moral est là, un appui concret semble difficile à obtenir, alors même qu’il serait primordial : Florence et Michael ont grandi dans cette commune, leurs enfants y sont scolarisés et y ont leurs ami·e·s. Ce serait un déchirement et une souffrance supplémentaire et inutile que de devoir partir.

Tous ces obstacles rencontrés le long de ce parcours et les leçons apprises doivent servir à d’autres. C’est pourquoi, forts de leur expérience, Michael et Florence, soutenus par leurs amis et leur famille, ont fondé l’association Le Phare.


[1] Présentation dans REISO et site internet

[2] On pense tout de suite aux histoires de Vincent Humbert (Je vous demande le droit de mourir, 2003) ou à l’histoire de Jean-Dominique Baudy (Le scaphandre et le papillon, 2007) et cela est venu terrifier tous les proches de Florence.

[3] Aurélia Schneider, La charge mentale des femmes… et celle des hommes, Larousse, 2018. Monique Haicault. La gestion ordinaire de la vie en deux, Sociologie du Travail, Elsevier Masson, 1984

[4] Florence valide en premier la couleur puis la lettre avec ses yeux. Lettre après lettre, cela forme des mots puis des phrases. Différentes versions ont été testées jusqu’à ce que Florence choisisse celle qui lui convienne le mieux.

[5] « L’autonomie constitue le fondement des devoirs éthiques et la raison première du respect dû aux personnes humaines » © 2018 Elsevier Masson SA, en ligne

[6] Voir en ligne

Fiesch remporte le prix suisse de la mobilité FLUX

(ate.ch)

En un temps record, la localité touristique valaisanne de Fiesch a aménagé une nouvelle plateforme de transports publics pour le chemin de fer, les cars postaux et les remontées mécaniques. Cet engagement au service des voyageurs se voit désormais récompensé. CarPostal, l’Union des transports publics (UTP) et l’Association Transports et Environnement (ATE) décernent le prix FLUX 2020, l’un des prix de la mobilité les plus importants de Suisse, à la commune de Fiesch.


Gare de Fiesch

 

Depuis 14 ans, il récompense un pôle d’échanges permettant aux voyageurs de se déplacer le plus agréablement possible et se distinguant par son exploitation. Le jury composé de dix experts suisses en transports publics fait chaque année son choix par rapport à un thème central différent.

En 2020, il a examiné de nouveaux pôles de RER et d’échanges régionaux. Le prix récompense la commune responsable de la conception du pôle. Cette fois, c’est la localité touristique valaisanne de Fiesch qui s’est vu décerner la statuette dorée FLUX. La plateforme de transports publics de Fiesch, inaugurée en décembre 2019, regroupe chemin de fer, cars postaux et remontées mécaniques. Conçue sans obstacles pour les personnes handicapées, elle a convaincu le jury par sa clarté et son caractère compact.

Trois années seulement se sont écoulées entre la soumission du projet et l’inauguration de la plateforme de transports publics. La nouvelle gare de Fiesch avec doublement de voie du Matterhorn Gotthard Bahn, la télécabine menant à la Fiescheralp avec ses nouvelles stations inférieure et supérieure ainsi que le nouveau garage CarPostal ont vu le jour durant ce court laps de temps. La plateforme héberge également les guichets de vente des billets, des commerces et des restaurants. De l’avis du jury, même les visiteurs occasionnels y trouvent immédiatement leurs marques. Les services sont si proches des quais que les visiteurs peuvent encore les utiliser peu avant leur départ.

Outre la future lauréate, les communes de Gland (VD) et de Châtel-St-Denis (FR) s’étaient elles aussi hissées dans la sélection finale. Si les finalistes malheureuses n’ont pas remporté le prix FLUX, elles ont cependant convaincu le jury avec leurs nouveaux pôles d’échanges. En 2017, Gland a entièrement réaménagé sa gare. En plus de correspondances désormais disponibles toutes les demi-heures à destination de Genève et de Lausanne, le pôle d’échanges se distingue également par un accès aisé pour les usagers des bus, les cyclistes et les automobilistes. Dans le cas de la nouvelle gare inaugurée en 2019 à Châtel-St-Denis, le projet se distingue par la collaboration de la commune avec les Transports publics fribourgeois et le canton de Fribourg, donnant naissance à un nouveau quartier de logements et de services agrémenté d’agréables surfaces vertes.

CarPostal, l’Association Transports et Environnement (ATE) et l’Union des transports publics (UTP) ont décerné le prix FLUX pour la quatorzième fois. La remise du prix aura lieu le 11 mars 2021 dans le cadre du congrès «Mobilité du futur» de l’UTP. La commune lauréate de Fiesch recevra 5’000 francs.

Genève veut donner le droit de vote aux handicapés

(Le Matin)

Sous curatelle pour des raisons diverses, 1200 personnes n’ont pas le droit de vote à Genève. Le canton pourrait être le premier à corriger cette injustice.


Les personnes qui ont un handicap mental, par exemple, sont souvent privées de leurs droits politiques parce qu’elles sont sous curatelle. Une injustice à supprimer selon Inclusion Handicap.
Getty Images

 

Une partie de la population suisse, qui se trouve sous curatelle pour des raisons diverses, n’a pas le droit de voter, ni d’élire. Le 29 novembre, les citoyennes et citoyens du canton de Genève devront voter une modification constitutionnelle, afin que ces personnes obtiennent les mêmes droits que les autres. L’association faîtière Inclusion Handicap espère que ce résultat sera positif et serve d’exemple pour les autres cantons suisses, Selon elle «la pratique actuelle est contraire au droit international».

Si les Genevois disent oui le 29 novembre, ce sont quelque 1200 personnes qui vont obtenir leurs droits politiques, mais seulement sur les plans locaux et cantonaux, la loi fédérale doit faire l’objet d’une démarche à Berne. «En cas d’approbation de la modification, ajoute Inclusion Handicap, cela créerait un précédent prometteur pour la Suisse. La Confédération ainsi que tous les autres cantons doivent lancer rapidement des réformes afin que le droit de vote et d’éligibilité s’applique à tout le monde».

Des cas très différents

Mais quelles sont ces personnes à Genève qui sont privées de leurs droits politiques? Pour l’avocat et député Cyril Mizrahi d’Inclusion Handicap, les cas de figure sont multiples: «Ce sont des personnes qui ont soit un handicap mental, des troubles psychiques, des personnes âgées, des personnes qui ont des addictions ou encore des personnes qui ont besoin d’aide dans leur vie pratique. Nous ne voulons pas mettre en avant un profil de personnes, car les cas sont très différents les uns des autres. Mais sur les 1200 personnes, un millier est sous une curatelle de portée générale».

Si cette situation est contraire au droit international, l’avocat estime aussi qu’elle est inutile: «J’ai eu l’occasion de discuter avec des personnes avec un handicap mental, qui ne comprenaient pas pourquoi elles étaient privées de leurs droits politiques. Je ne trouvais pas les arguments pour expliquer au nom de quoi on pouvait les privait de ses droits.» Certes, la question du «discernement» de la personne est au cœur de cette problématique, mais pour le juriste cela ne justifie pas une privation des droits: «Les gens qui ne comprennent pas la politique, qui ont aucune idée de ce qu’est une votation, ils n’iront de toute façon pas voter. Pour ceux qui ont une capacité de discernement, il n’existe pas d’exigences ou de critères pour leur retirer ce droit».

Pour Inclusion handicap: «La Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées oblige la Suisse à garantir à toutes les personnes handicapées la jouissance des droits politiques et la possibilité de les exercer». La question de la restitution des droits politiques aux personnes sous curatelle occupe d’autres cantons en Suisse romande. Dans les parlements de Fribourg, Vaud, Valais et Neuchâtel, des démarches ont été ou sont entreprises pour rétablir les droits politiques de ces personnes.