Très demandés, les chiens d’assistance changent la vie des personnes à mobilité réduite

(rts.ch)


Essentiel pour les personnes en situation de handicap, l’obtention d’un chien d’assistance dure souvent des années. / 19h30 / 2 min. / le 7 juin 2022

Essentielle pour les personnes en situation de handicap, l’obtention d’un chien d’assistance prend souvent plusieurs années. Dans le canton du Valais, la fondation Le Copain a remis mardi plusieurs de ces chiens à leurs nouveaux maîtres.

Glue, un labrador d’un an et demi spécialisé dans l’assistance, fait connaissance mardi avec sa nouvelle propriétaire. “On va faire beaucoup de choses, tous les jours. C’est un ami pour moi”, confie-t-elle dans le 19h30. Le canidé a grandi dans une famille d’accueil avant de suivre un apprentissage de plusieurs mois.

Ce jour-là, trois chiens ont pu être présentés à leurs bénéficiaires. Un moment que Fabienne, atteinte de myopathie, attendait depuis plus d’une année pour gagner en autonomie. “C’est un soutien important du point de vue physique. Il ramasse des objets, ouvre des portes, nous aide au quotidien. Et c’est aussi bon pour le moral. On est obligé de sortir, on prend moins de médicaments, on communique grâce à lui. Ça nous ouvre au monde”, explique-t-elle.

Liste d’attente conséquente

En trente ans d’existence, la fondation Le Copain a remis gratuitement plus de 360 chiens, essentiellement des labradors et des Golden Retriever. Si la Suisse compte plusieurs structures de ce type, le temps d’attente pour obtenir un compagnon se compte en années.

“On n’arrive pas à suivre toutes les demandes, notamment en raison du coût financier que cela représente », explique Gabriel Friggieri, directeur de la fondation. Et pour cause, former un chien coûte environ 45’000 francs. Par ailleurs, une douzaine de chiens seulement peuvent être formés par année en raison des infrastructures et du personnel que cela requiert. « La liste d’attente est donc assez conséquente. »

Romain Boisset/hkr

Les aveugles pourront aussi bénéficier du secret du vote

(20min.ch)

Le National a approuvé une motion de sa commission pour permettre aux personnes malvoyantes de pouvoir voter en toute discrétion, grâce à des gabarits prévus à cet effet.

par Christine Talos


Voter par le toucher: la solution présentée doit permettre une plus grande autonomie pour celles et ceux qui ne voient pas. UCBA

 

Le Conseil fédéral devra trouver une solution pour que le secret du vote soit garanti pour toutes les personnes malvoyantes lors des élections fédérales, ceci grâce à l’utilisation de modèles de vote. Le National a adopté tacitement mardi une motion en ce sens de sa commission des institutions politiques.

Besoin d’aide pour voter

Actuellement, entre 80’000 et 100’000 personnes aveugles et malvoyantes ont besoin d’aide pour voter. «Elles doivent toujours avoir une personne à côté d’elles pour les aider à remplir le bulletin de vote», a relevé Delphine Klopfenstein Broggini (Verts/GE) au nom de la commission. Deux questions se posent dès lors selon elle. «La première: le bulletin est-il rempli réellement selon le souhait de la personne? La deuxième: le secret du vote est-il vraiment respecté?»

Pour résoudre cette double problématique, l’Union centrale suisse pour le bien des aveugles (UCBA), l’organisation faîtière du handicap visuel en Suisse, a élaboré un modèle type de vote, a rappelé la Genevoise. «Le bulletin de vote est inséré dans le modèle type de manière que la personne aveugle ou malvoyante puisse sentir de quel vote il s’agit et où elle peut écrire «oui», «non» ou «abstention», a-t-elle expliqué. Ce serait une manière très pragmatique et très simple de respecter le secret du vote. Ces gabarits coûtent 35 à 50 francs la pièce, selon l’UCBA.

En attendant le vote électronique

Le Conseil fédéral proposait d’accepter cette motion. «Il est prêt à créer, en concertation avec les cantons et les organisations concernées, les conditions nécessaires à l’utilisation de ces gabarits de vote et à examiner les possibilités de leur financement», a ainsi expliqué le chancelier de la Confédération Walter Thurnherr. Il a toutefois précisé qu’un projet de vote électronique était en cours. «Il représente certainement une solution plus durable et plus complète», a-t-il conclu.

Le Conseil des États doit encore se prononcer.

Les langues des signes, un droit pour les malentendants

(Le Temps)

Par David Haeberli

PARLEMENT Le Conseil national a voté un texte qui veut ancrer l’égalité des chances aux sourds et aux malentendants dans la loi. Le Conseil fédéral est moins enthousiaste.

Un premier pas a été franchi à Berne pour la reconnaissance légale des langues des signes en Suisse.Paradoxe:les personnes sourdes n’ont pas pu suivre les débats menés au Conseil national, alors qu’elles étaient très directement concernées.Si les sessions parlementaires sont diffusées à la télévision et sur internet, ces retransmissions n’incluent pas de traduction en langues des signes.

«Du coup,c’est nous qui faisons le travail, dit Sandrine Burger,porte-parole de la Fédération suisse des sourds,alors que nos membres devraient avoir un même accès à l’information que tous les autres citoyens.»

Sur le site de l’institution,une vidéo résume donc l’enjeu de la décision prise par le Conseil national.

«Aux services des urgences dans les hôpitaux, la disponibilité d’un interprète est très rare alors qu’il peut s’agir de questions de vie ou de mort»
Sandrine Burger,porte-parole de la Fédération suisse des sourds

Voilà un exemple très concret de l’importance du vote de ce ler juin pour les personnes sourdes.Selon le texte voté,«le Conseil fédéral est chargé de présenter une loi fédérale sur la reconnaissance des langues des signes et l’égalité des personnes sourdes et malentendantes,afin que les trois langues des signes suisses soient reconnues légalement.Cette loi a pour but la reconnaissance et la promotion des langues des signes ainsi que l’égalité des personnes sourdes et malentendantes».

Le but est donc d’offrir l’égalité des chances aux sourds et aux malentendants, notamment dans les domaines de l’accès à l’information, de la communication,de la participation politique,des services,de la formation,du travail, de la culture et de la santé.«Le quotidien des sourds est semé de barrières,résume Sandrine Burger.Il s’agit de le simplifier,en concrétisant des règles qui relèvent de droits pourtant acquis.»

Une inscription dans la loi installerait par exemple la présence d’un dispositif de traduction des débats politiques.Mercredi matin, une interprète était tout de même dans la salle du Conseil national afin de traduire les échanges pour la galerie du public.

Une fois le vote positif acquis(134 oui,32 non,13 abstentions),des élues et des élus ont secoué leurs mains en l’air afin de se réjouir de ce succès.Les sourdes et lessourds présents dans la tribune ont compris que ces «applaudissements»silencieux leur étaient destinés.

Panique durant la pandémie

Durant le covid,les informations adressées à la population ont pris la forme de conférences de presse retransmises via internet. «Or,les premières éditions se sont faites en l’absence d’interprète,rappelle Sandrine Burger.Nos membres sentaient bien que quelque chose d’important avait lieu,mais en l’absence de traduction,c’était la panique.»Cette lacune a été comblée dans un second temps, après intervention de la Fédération suisse des sourds.

Le service juridique de la Fédération suisse des sourds fait un bilan annuel des discriminations que subissent ses membres depuis cinq ans.En moyenne, 115 cas annuels sont enregistrés.Aucune évolution à la baisse n’a été constatée.

Cette liste comprend notamment des problèmes dans des administrations publiques, qui rechignent à donner aux sourds ce à quoi chaque citoyen a droit, à savoir un accès plein aux services publics.«Il s’agit de concrétiser un droit qui est acquis»,résume Sandrine Burger.

Qui va payer?

Autres entorses documentées:dans les entreprises,la formation continue est désormais un outil auquel chaque employé peut prétendre. Or,les personnes sourdes,pour y avoir accès, ont besoin d’un interprète.Qui doit payer cette prestation? Les employeurs,regrette la Fédération suisse dessourds,rechignent souvent à le faire.Idem lors d’un rendez-vous chez le médecin.

Plus grave:«Aux services d’urgences dans les hôpitaux,la disponibilité d’un interprète est très rare alors qu’il peut s’agir de questions de vie ou de mort»,relève Sandrine Burger. Le texte voté par le Conseil national doit désormais passer devant les Etats.Ce sera ensuite au tour du Conseil fédéral.Cette étape inquiète particulièrement la Fédération suisse des sourds.Les mesures afin d’assurer une égalité dans l’accès à l’information ont un coût, que la Confédération rechigne à payer.

Plutôt que de créer une loi adhoc,le gouvernement préférerait compléter la loi sur l’égalité pour les personnes handicapées.

«Cette procédure n’aura aucun impact au niveau des finances ou du personnel alors qu’aller plus loin exigerait des ressources considérables,qui ne sont pas disponibles et qui devraient être mises à disposition»,argumente le Conseil fédéral.

Le Conseil fédéral doit revoir sa copie : Vers un calcul plus équitable du taux d’invalidité

(presseportal.ch/fr)


Pro Infirmis demande un calcul équitable du taux d’invalidité obs/Pro Infirmis Schweiz/DOMINIQUE MEIENBERG

 

Aujourd’hui, le taux d’invalidité est déterminé à l’aide de barèmes salariaux qui ne correspondent pas à la réalité. Une situation jugée intenable par les organisations du handicap depuis longtemps. Cela n’a pas empêché le Conseil fédéral de cimenter cette pratique dans le cadre de la révision du règlement sur l’assurance-invalidité, entrée en vigueur début 2022. Pro Infirmis avait émis de vives critiques à ce propos lors de la consultation – en vain.

Heureusement, le Conseil national partage cet avis. Il vient de le prouver à une écrasante majorité : par 170 voix contre zéro et une abstention, il a accepté la motion de sa commission de la sécurité sociale et de la santé publique ( 20.3377), chargeant ainsi le Conseil fédéral d’élaborer d’ici mi-2023 une nouvelle base de calcul du taux d’invalidité qui soit équitable.

 » Nous nous réjouissons que le Conseil national ait reconnu cette discrimination infondée des personnes en situation de handicap. Le Conseil fédéral doit revoir sa copie et abandonner sa pratique de laisser-aller et de temporisation en la matière « , déclare Felicitas Huggenberger, directrice de Pro Infirmis. C’est maintenant au Conseil des États de se pencher au plus vite sur le sujet, afin que le taux d’invalidité puisse être déterminé sur une base équitable dans un proche avenir.


Contact:

Philipp Schüepp, Public Affairs
058 775 26 62
philipp.schueepp@proinfirmis.ch

Roland Thomann, Chef du département Communication et Récolte de fonds
078 743 44 30
roland.thomann@proinfirmis.ch

La langue des signes sera reconnue dans la loi

(Le Matin)

Le National a accepté une motion demandant que les trois langues des signes suisses soient reconnues dans une loi fédérale. Une victoire pour tous les sourds et malentendants.

par Christine Talos

Bonne nouvelle pour les personnes sourdes et malentendantes. Le Conseil fédéral devra présenter une loi fédérale pour que les trois langues des signes suisses soient reconnues légalement. Le National a soutenu mercredi par 134 voix contre 32 une motion en ce sens de sa commission de la science, de l’éducation et de la culture.

«En langage parlé, les trois langues nationales sont des langues étrangères pour les sourds. C’est pourquoi de nombreuses personnes sourdes ont de grandes difficultés à communiquer par écrit ou à comprendre le contenu de longs textes», a expliqué Lilian Studer, au nom de la commission. Les trois langues des signes suisses sont bien plus qu’une simple aide pour surmonter un handicap – elles sont pour la communauté des sourds la caractéristique unique qui fonde son identité et sa culture», a-t-elle ajouté.

La langue des signes pas reconnue en Suisse

Et de rappeler encore que la Suisse est l’un des rares pays d’Europe à ne pas avoir reconnu juridiquement la langue des signes, malgré la ratification de la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées en 2014. En outre, la motion veut améliorer l’égalité entre les personnes malentendantes et les autres. Trop souvent, les personnes sourdes sont discriminées, a-t-elle expliqué. Notamment à l’école, dans le monde du travail, dans l’exercice des droits politiques et dans les soins médicaux, notamment parce que les traducteurs en langue des signes font souvent défaut.

«La surdité ne doit pas être comprise comme un handicap mais être considérée comme une minorité linguistique et culturelle», a de son côté plaidé Anna Giacometti (PLR/GR). La langue des signes est une langue à part entière, équivalente à la langue parlée, selon elle. La langue et la culture des sourds sont des éléments qui enrichissent la Suisse, a-t-elle encore ajouté.

Risques de créer de nouvelles injustices

Une minorité rejetait la motion. «La question est de savoir si ces nouveaux compléments de loi apportent réellement le succès escompté. En outre, le problème est qu’ils créent de nouvelles injustices par rapport aux personnes souffrant d’autres handicaps», a argumenté Verena Herzog (UDC/TG). Une solution doit être trouvée dans le cadre légal actuellement en vigueur, a-t-elle estimé.

Pour le ministre de l’Intérieur, Alain Berset, une telle reconnaissance dans la loi du langage des signes «constitue un signal important pour la communauté des sourds, car elle permet de regrouper et de rendre plus accessibles les mesures déjà prises pour la promotion de l’égalité de toutes les personnes concernées», a-t-il souligné.
Joie des personnes malentendantes


La joie des personnes sourdes qui suivaient les débats à la tribune du National.
Fédération suisse des sourds

 

la Fédération suisse des sourds a explosé de joie au moment du vote positif. «Malgré les lois actuelles, les personnes sourdes restent aujourd’hui encore exclues de nombreux secteurs de la société. C’est pourquoi, aux yeux de la Fédération, la reconnaissance juridique des langues des signes est un prérequis indispensable pour améliorer la situation des personnes sourdes en Suisse», a-t-elle expliqué dans un communiqué.

La motion passe au Conseil des États.


Plus de 10’000 personnes sourdes

En Suisse vivent près de 10’000 personnes sourdes dont la langue maternelle est l’une des trois langues des signes suisses: la langue des signes suisse alémanique (DSGS), la langue des signes française (LSF) ou la langue des signes italienne (LIS). Notre pays compte en outre un million de personnes malentendantes.