Handicap: à quand l’égalité?

(RTS.ch)

La Suisse a ratifié en 2014 la Convention de l’ONU relative aux droits des personnes handicapées. En adhérant à ce texte, la Suisse s’est engagée à garantir la participation des personnes handicapées à la vie en société.

Mais dans la réalité, de nombreux obstacles subsistent. Accès à la formation, au marché de l’emploi, à la culture et aux sports, aux droits civiques, accessibilité des lieux publics et privés, la liste des chantiers pour atteindre l’égalité est encore longue.

Comment encadrer mieux le monde du handicap ? Faut-il privilégier l’accueil en institution ou l’autonomisation ? Quelles sont les mesures les plus urgentes ? Comment mobiliser la classe politique ? Et si l’intégration des personnes en situation de handicap, physique ou mental, était une chance pour la société tout entière ?

L’émission Vacarme nous invite à mieux comprendre ces questions…


1er épisode – Battre le pavé

Le 9 mars 2022, plus d’un millier de manifestant.es se réunissaient à Berne pour réveiller le monde politique. Entre les chaises roulantes, les cannes blanches et les béquilles, l’ambiance était à la colère pour exiger l’application rapide des mesures d’inclusion que la Suisse s’est engagée à mettre en œuvre.


2e épisode – L’autonomie dans la peau

Malick Reinhard est journaliste. Après avoir créé Slash Media quand il était encore adolescent, il tient désormais une chronique dans la version française du Blick. Signe particulier : Malick Reinhard est en chaise roulante depuis son plus jeune âge. Il se bat désormais contre le validisme qui réduit les gens à leur handicap.


3e épisode – Un travail d’équipe

Bon nombre d’adultes trisomiques travaillent. Jouer un rôle dans la société, avoir des collègues, donne un sens à leur vie. C’est le cas d’Émilien Marclay, serveur au mARTigny boutique hôtel et de Stéphane Huber, magasinier à la COOP, tous deux placés par la Fondation valaisanne en faveur des personnes handicapées mentales (FOVAHM). Quels sont les bénéfices, pour les trisomiques et pour les entreprises?
Reportage: Bastien Confino – Réalisation: Jérôme Nussbaum (première diffusion le 12.10.2017)


4e épisode – Bouquets de mâche et pommes de terre

Pour les résidents d’Aigues-Vertes dans le canton de Genève, le travail et la formation professionnelle sont deux moyens privilégiés d’acquérir de l’autonomie. Xavier, Terry et Cyril sont tous trois employés dans l’unité agroalimentaire du village. Avec des légumes qu’ils ont eux-mêmes cultivés sous serre et d’autres plantes provenant de différentes exploitations agricoles bio de la région, ils composent des paniers que des client.es abonné.es viendront retirer sur place.
Reportage: Marc Giouse – Réalisation: Rodolphe Bauchau (première diffusion 18.06.2015)


5e épisode – Le temps des récoltes

Comment accompagner au mieux les personnes en situation de handicap ? En Suisse, entre 25 000 et 30 000 personnes vivent en institution. Or, si cette prise en charge convient souvent, elle ne répond pas à l’infinie variété des besoins et des attentes et prive les pensionnaires d’une autonomie dont ils et elles rêvent parfois. Mais les choses évoluent au niveau des cantons et les graines semées ces vingt dernières années sont désormais prêtes pour la récolte. Exemple avec les cas des cantons de Vaud, de Berne et du Valais.


Les Échos de Vacarme – Caroline Hess-Klein et Jean-Pierre Tabin

Avec: Caroline Hess-Klein, Cheffe du Département Égalité à Inclusion Handicap et Jean-Pierre Tabin Professeur honoraire de politique sociale à la Haute école de travail social et de la santé à Lausanne

Une aide numérique pour guider les personnes avec un handicap visuel

(Le Matin)

L’Union centrale suisse pour le bien des aveugles a installé trois sites NaviLens: une signalétique numérique pour aider à l’orientation des personnes malvoyantes et aveugles.


Les personnes aveugles doivent savoir où elles sont. AFP

 

L’Union centrale suisse pour le bien des aveugles (UCBA) a installé depuis la mi-avril une signalétique numérique pour aider à l’orientation des personnes malvoyantes et aveugles sur ses sites de Lausanne, Saint-Gall et Lenzbourg (AG). Appelée NaviLens, cette aide numérique se base sur des tags colorés ressemblant à des codes QR.

«Grâce à une application, ces codes peuvent être lus de loin et sous différents angles. L’application restitue de manière vocale les informations enregistrées dans le code. Ainsi, les utilisateurs en situation de handicap visuel de l’application NaviLens obtiennent des informations sur l’environnement», explique l’UCBA dans un communiqué de presse.


NaviLens se base sur des tags colorés.UCBA

 

L’application est également en mesure d’indiquer par synthèse vocale devant quel bâtiment se trouve la personne ou encore à combien de mètres la personne se tient par rapport à l’information ou le code. L’UCBA voit dans Navilens, «une possibilité de rendre l’espace public plus accessible aux personnes en situation de handicap visuel. Cette technologie pourrait également assurer une meilleure accessibilité dans l’espace public dans d’autres contextes», conclut-elle.


Inédit en Suisse

Dans son communiqué de presse, l’UCBA explique que «la technologie NaviLens est déjà utilisée dans plusieurs pays européens, mais elle n’existait pas encore en Suisse». Un projet pilote avait été lancé en été 2021 sur les sites de Saint-Gall, Lausanne et Lenzbourg (AG). Lors du test, un client de l’UCBA avait notamment découvert que le bâtiment de Lenzbourg disposait d’un ascenseur. «Si de telles informations sont uniquement écrites de manière classique, elles échappent complètement aux personnes aveugles ou malvoyantes.», rappelle l’UCBA.

InsertH Une aventure humaine forte

(Echo / Magazine de l’Economie Fribourgeoise)


Insertion des personnes en situation de handicap dans l’économie libre

 

Jouer un rôle social fait partie de vos valeurs? Avez-vous l’ambition de rendre votre entreprise plus inclusive et d’offrir un emploi à des personnes en situation de handicap? Pro Infirmis vous aide à relever ces défis par le biais de la prestation InsertH.

INSERTH,C’EST QUOI?

L’objectif est de créer de nouveaux postes de travail adaptés en entreprises pour des personnes en situation de handicap, bénéficiaires d’une rente invalidité entière.Les personnes en situation de handicap sont alors considérées comme des employé.e.s à part entière.Elles agissent en renfort des collaborateurs/collaboratrices déjà en place.Les tâches sont en principe simples,répétitives,sans pression de temps et adaptées aux capacités du/de la candidat.e.

INSERTH,C’EST POUR QUI?

La prestation vise les employeurs du canton de Fribourg et lespersonnes au bénéfice d’une rente entière de l’assurance-invalidité qui sont motivées,productives et dotées de capacités diverses. Le processus est accompagné par des conseillères en insertion et coordinatrices de la prestation. Les conseillères se déplacent dans tout le canton de Fribourg et interviennent autant dans des entreprises francophones que germanophones.Comme les candidat.e.s peuvent révéler des compétences très diverses, le projet peut être organisé dans tous les secteurs professionnels.

INSERTH,ÇA SE PASSE COMMENT?

Des stages en entreprises peuvent débuter en tout temps; selon les demandes des candidat.e.s potentiels et les disponibilités en entreprise. Un coaching personnalisé par les coordinatrices apporte un soutien aux deux parties aussi longtemps que nécessaire.

INSERTH,QUELLE PLUS-VALUE?

Pour les candidats:leur permettre une intégration sociale et leur offrir un petit complément financier à leur rente.Idéalement, un contrat de travail à durée indéterminée peut être conclu pour autant que les deux parties souhaitent poursuivre l’aventure.Une rémunération sociale(en moyenne entre CHF3.- et 10.-de l’heure)y.c.déductions sociales obligatoires est versée par l’employeur.

Pour les employeurs:vous participez à l’inclusion des personnes en situation de handicap tout en diminuant le sentiment d’exclusion et jouez un rôle social important dans la société et l’économie libre. Les candidat.e.sont une réelle productivité, déchargent les collaborateurs de certaines tâches répétitives et font gagner du temps et de l’énergie aux collègues.


pro infirmis

Rte St-Nicolas-de-Flüe2
1700Fribourg
T.058 775 30 00
frinserth@proinfirmis.ch
noemie.bardy@proinfirmis.ch
isabelle.ruettimann@proinfirmis.ch
proinfirmis.ch

Les personnes handicapées restent largement discriminées

(24heures)


L’invité René Knüsel Politologue

 

Dans un récent rapport, la Suisse a été tancée par le Comité des droits des personnes handicapées de l’ONU, pour le retard avec lequel elle applique les engagements pris lors de la signature de la Convention relative aux droits des personnes handicapées. La Suisse a ratifié cette convention en 2014. Il s’agissait pour elle d’adapter la législation au niveau fédéral et cantonal de façon à se conformer à son contenu. Or, bien peu de choses ont été entreprises dans ce sens depuis lors.

Le comité fait un certain nombre de recommandations pour que le quelque 1,8 million de personnes en situation de handicap en Suisse puissent vivre plus dignement. Parmi les recommandations du rapport, certaines méritent d’être portées à l’attention du public:

La première appelle à la mise en place d’une stratégie globale au travers un plan d’action fixant les priorités, les compétences, un calendrier et un budget. Les législations fédérale et cantonale devraient notamment faire l’objet d’un examen systématique et être adaptées.

Les personnes en situation de handicap font souvent l’objet de discriminations et ne sont pas suffisamment protégées par la législation et les tribunaux.

L’orientation générale des mesures de soutien dont bénéficient les personnes handicapées est encore trop souvent pensée sous forme institutionnelle. Ainsi les encouragements pour l’accès à un logement indépendant sont insuffisants.

«L’obtention de nombreuses prestations sociales, comme celles de l’assurance invalidité, est entravée par des procédures inappropriées.»

Il en va de même de l’obtention de nombreuses prestations sociales, comme celles de l’assurance invalidité, entravée par des procédures inappropriées. La situation du système éducatif est aussi insatisfaisante, puisque aujourd’hui encore plus de la moitié des élèves, ayant besoin d’un soutien renforcé à l’école obligatoire, sont scolarisés de manière séparée. De façon plus générale, les atteintes à l’égalité des droits des personnes en situation de handicap existent dans l’accès à tous les niveaux d’éducation.

Sur le marché du travail, les ségrégations persistent à l’égard des personnes handicapées. Faute de postes adaptés et de mesures de soutien adéquates, un marché du travail inclusif ne peut exister. Employeurs et pouvoirs publics sont appelés à prendre les mesures nécessaires pour favoriser l’accès de tous à l’emploi, une situation qui sera favorable à l’ensemble de l’économie.

La Confédération et les cantons doivent agir pour donner tout son sens à une politique inclusive à l’égard des personnes en situation de handicap. Inclusion Handicap, Pro Infirmis et les autres institutions pour personnes handicapées ont lancé une pétition en vue de la signature par la Suisse du protocole additionnel à la Convention, pour permettre les recours en dernière instance au Comité ad hoc de l’ONU. Ce mouvement mérite d’être soutenu.

Les premières rentes AI pour Covid long ont été versées

(20min.ch)

Le nombre de patients qui ne peuvent plus reprendre une activité comme avant leur infection augmente très vite. Les assurances redoutent une explosion des coûts à long terme.


Nul ne sait à combien va s’arrêter le décompte de gens qui doivent s’inscrire à l’AI.Tamedia

 

Chaque mois, en moyenne 150 personnes s’inscrivent à l’assurance invalidité (AI) parce qu’elles ne récupèrent pas leurs capacités entières après une infection au Covid. Au total, à fin février, l’AI dénombrait 2068 inscriptions, rapporte la «SonntagsZeitung». C’est 300 de plus que le dernier décompte fin 2021. La nouveauté, c’est que les premières décisions favorables au versement d’une rente ont été rendues.

La presse tessinoise indiquait cette semaine qu’une poignée de personnes touchaient une rente AI pour cause de Covid long («moins de cinq», selon le Canton), sans autre détail sur leurs cas. Les études se multiplient pour comprendre le Covid long et la fréquence de ses dégâts parmi la population. On estime qu’après un an, 16% des personnes infectées ont toujours des séquelles et que 1% ne peuvent plus participer à la vie sociale et professionnelle que de façon limitée.

Estimations impossibles

Les inquiétudes se font sentir parmi les assurances sociales. Le nombre d’infections ayant explosé avec le variant Omicron, doit-on craindre une avalanche de Covid longs ces prochains mois? Il est trop tôt pour dire si Omicron sera moins susceptible de provoquer des Covid longs. De plus, des traitements pourraient éventuellement arriver.

Ni du côté des assureurs ni de celui des politiques, on n’ose lancer une estimation de ce que coûteront les Covid longs pour le système de santé et pour les assurances sociales. L’épidémiologiste Milo Puhan, auteur d’études sur la thématique, en est lui certain: «il y a suffisamment d’éléments qui montrent qu’une partie importante de la population active autrefois en bonne santé est concernée et cela aura une charge pour l’économie et le système de santé à long terme», dit-il au journal alémanique.

(ywe)