«Avec la réforme, nous voulons améliorer les chances des jeunes malades psychiquement à trouver un apprentissage ou un emploi, et celles des assurés adultes à se réinsérer sur le marché de l’emploi», a expliqué le conseiller fédéral Alain Berset devant les médias.
Le gouvernement compte y parvenir grâce à des mesures financières, une meilleure collaboration entre les acteurs impliqués et davantage de soutien à la réintégration professionnelle. Concernant le montant des rentes AI, deux variantes de rentes linéaires sont mises en consultation.
La première veut, comme à présent, octroyer une rente entière à partir d’un taux d’invalidité de 70%. La seconde variante ne veut accorder la rente entière qu’à des personnes davantage handicapées, à partir d’un taux de 80%.
Pour les jeunes qui souffrent de maladies psychiques, la révision veut inciter à détecter la maladie le plus tôt possible et propose des mesures de réinsertion socioprofessionnelle, deux instruments qui ont déjà fait leurs preuves pour les adultes. Ils doivent permettre de faciliter la transition entre école et formation professionnelle.
A cette fin, l’AI devrait pouvoir soutenir les cantons en cofinançant des cours préparatoires. Elle devrait aussi mieux conseiller et assurer un meilleur suivi de ces jeunes.
Par ailleurs, l’AI va réorienter les formations financées et réduire les indemnités journalières versées de telle manière à inciter les jeunes à trouver un travail. Les rentes devraient être réduites au salaire des apprentis, mais elles seront versées plus tôt par rapport à maintenant.
Les patients adultes malades psychiquement devraient aussi être davantage encouragés à retrouver le chemin du travail. «En 2014, 44% des rentes étaient attribuées à des personnes souffrant de troubles psychiques», a remarqué le ministre de la santé.
Les mesures de réinsertions professionnelles tout comme les conseils et suivis seront donc étendus dans le temps. Les patrons devraient également bénéficier d’un tel soutien.
Le projet prévoit comme nouvelle mesure la «location de services», soit des contrats de travail temporaire où l’assuré sera payé par l’AI. Le but est d’inciter les patrons à «occuper de possibles futurs employés» sans prendre de risques financiers. Pour les assurés, c’est l’occasion de faire leurs preuves sur le terrain, estime le Conseil fédéral.
Pour ce groupe d’assurés, après la suppression de la rente d’invalidité, le nombre d’indemnités de l’assurance chômage doublera à 180 jours «pour améliorer leurs chances de placement».
Le projet veut encore inclure certaines maladies congénitales rares dans la liste des maladies reconnues dont les frais médicaux sont remboursés. «La liste actuelle est obsolète. Les avancées de la médecine ont été prises en compte», a ajouté Alain Berset. De plus, la transition entre AI et assurance maladie devrait être facilitée pour les enfants assurés lorsqu’ils atteignent 20 ans.
«Les mesures d’économies ne figurent pas au premier plan de la réforme. La situation est bonne», a conclu le conseiller fédéral socialiste, ajoutant que les solutions présentées devraient permettre de réduire encore le nombre de rentiers AI.
Source : ats