La Fondation Clair-Bois qui reçoit de l’État de Genève des subventions pour plus de 19 millions, est montrée du doigt pour avoir engagé deux frontaliers établis en Haute-Savoie
L’affaire commence en janvier lorsque Clair Bois, une fondation de droit privé, mais largement subventionnée par l’Etat de Genève, ouvre deux postes, un comme responsable du restaurant pour son foyer de Pinchat et un autre comme coordinateur du secteur alimentaire.
Préférence cantonale
L’Office cantonal de l’emploi en est informé en primeur, comme l’exige une directive en vigueur depuis 2015, qui vise à favoriser, à compétences égales, l’engagement des chômeurs par les collectivités publiques. Une dizaine de personnes sont présentées, dont plusieurs correspondent en tout point aux exigences, selon Charles Barbey, directeur de l’Office cantonal de l’emploi.
Clair Bois recevra en tout une quinzaine de dossiers mais préférera aux chômeurs deux Français établis en Haute-Savoie. L’un est au bénéfice d’un permis frontalier, et travaille déjà en Suisse depuis quelques années. Pour le deuxième, en revanche, la délivrance d’un nouveau permis sera spécifiquement demandée.
Licenciement exigé
Informé, le Département de l’emploi se fâche. Dans un courrier que la RTS a pu consulter, le conseiller d’Etat Mauro Poggia, chef de l’emploi, exige le licenciement de la personne au bénéfice du nouveau permis, encore à l’essai, et la reprise du processus de sélection. Autre point qui fâche: les deux frontaliers sont domiciliés dans le même village de Haute-Savoie que le directeur adjoint de Clair Bois…