Le nombre de bénéficiaires d’une formation professionnelle initiale de l’AI a bondi de 70% entre 2007 et 2016. En raison d’une circulaire datant de 2011, 15% de jeunes handicapés ont suivi une formation élémentaire d’un an au lieu de deux, mais ce texte n’a eu aucun impact sur les interruptions de formation facile d’accès.
A la demande du National, le Conseil fédéral a adopté mercredi un rapport concernant le soutien de l’assurance invalidité aux jeunes handicapés en formation élémentaire. Un sujet d’inquiétude des parlementaires est déjà réglé.
L’Office fédéral des assurances sociales a cessé en décembre dernier de faire dépendre l’octroi d’une aide pour la 2e année aux chances de trouver un travail. Contestée par les associations de handicapés, cette pratique introduite en 2011 par l’Office fédéral des assurances sociales (OFAS) n’avait pas de base légale suffisante, ont estimé une expertise de 2015 puis un arrêt du Tribunal fédéral.
L’OFAS est revenu en arrière en décembre 2016. Il avait serré la vis après avoir constaté qu’une part considérable des personnes ayant suivi une formation professionnelle initiale facile d?accès continuait à bénéficier d?une rente AI entière à l?issue des deux années de formation et exerçaient toujours une activité dans un cadre protégé.
Réadaptation privilégiée
Le nombre de bénéficiaires d’une formation professionnelle initiale de l’AI avait bondi de 7’700 à 13’220 personnes entre 2007 et 2016. Cette forte hausse peut s’expliquer par une orientation plus marquée de l’assurance vers la réadaptation.
Les coûts totaux ont augmenté, mais le coût annuel moyen par bénéficiaire d’une formation élémentaire AI ou d’une formation pratique dispensée par l’Association de branche nationale des institutions pour personnes avec handicap (INSOS) a reculé. Après un sommet à plus de 43’000 francs en 2013, il s’est stabilisé à près de 39’000 francs.
Selon le rapport, cela s’explique par la circulaire ayant raccourci la durée de formation à un an. Mais c’est aussi dû aux efforts des organismes de formation pour mieux axer les formations aux exigences du marché ordinaire de l’emploi. Le groupe de personnes ayant suivi un an de formation au lieu de deux s’est élevé à 15% des cas.
Mais en 2013-2014, près de 15 autres pour cent ont suivi plus de 25 mois de formation, essentiellement en raison d’un changement d’orientation. Cette proportion était encore de 30% en 2010. Selon le rapport, cette diminution est liée à une approche plus consciente des coûts et à un examen plus poussé des choix professionnels.
La part des jeunes ayant interrompu leur formation avant la fin reste considérable. Environ 15% l’ont fait durant la première année et la part est stable. Ceux qui l’ont fait au cours de la seconde année sont passés de 20% en 2010 à 15% en 2014.
Source : ats/nxp