(tdg.ch)
La vidéo a été prise à Lausanne. Elle dure à peine plus d’une minute. Par moments insoutenable de violence, elle montre un adolescent qui humilie et tabasse gratuitement un jeune adulte atteint d’un léger handicap mental. Il est assis sur un banc. Il demande à son agresseur, qu’il connaît et supplie par son prénom, de le laisser tranquille. En vain. La scène est filmée par des amies de l’ado. Elles gloussent bêtement. Ce petit film, diffusé ce week-end sur les réseaux sociaux, a révolté des centaines de Lausannois, certains appelants à «casser la gueule» de l’agresseur, d’autres offrant de l’argent en échange de son identité. La police a dû intervenir.
C’est la section vaudoise d’un groupe d’extrême droite, «engagé pour la survie de la Suisse», qui a publié la vidéo samedi dernier. En quelques jours seulement, elle a été partagée plus de 1000 fois et a généré des centaines de commentaires, la plupart haineux et racistes. Il y a ceux qui assurent qu’ils vont faire justice eux-mêmes, ceux qui apportent leur soutien au jeune adulte handicapé «un peu particulier mais pacifique« qu’ils disent bien connaître, ou ceux qui vont jusqu’à publier l’adresse Facebook de l’agresseur. On y trouve aussi un message de l’ancienne conseillère communale Marie-Ange Brélaz-Buchs, épouse de l’ex-syndic Daniel Brélaz, annonçant qu’elle a alerté le municipal de la police au sujet de cette vidéo. Elle précise également que le film daterait de plusieurs mois et que l’affaire serait en cours.
Le déchaînement de violence, sur la pellicule comme sur les réseaux sociaux, a poussé la police à intervenir dimanche. Dans un communiqué, elle assure en effet connaître depuis plusieurs mois le contenu de la vidéo ainsi que ses protagonistes. «Nous avons déjà donné les suites nécessaires. Merci de ne pas surcharger notre centrale à ce propos. Continuer la diffusion de ces images n’aide pas la police», lit-on encore dans le communiqué.
A noter que le groupe d’extrême droite qui a diffusé la vidéo en question a récemment défrayé la chronique en mettant sur pied des patrouilles citoyenne à Genève. Sa section vaudoise souhaiterait en faire de même à Lausanne