(ATS/Le Nouvelliste)
Théo Gmür a été sacré sportif handicapé de l’année lors des mérites suisses.
Triple champion paralympique en mars lors des épreuves de ski alpin des Jeux paralympiques de PyeongChang, Théo Gmür a été sacré sportif handicapé de l’année, lui qui était opposé à Marcel Hug et à Manuela Schär, tous deux engagés en athlétisme.
Le Nendard a donné une belle connotation romande à cette soirée zurichoise. Lauréat du mérite du sport handicap, le Valaisan a parlé avec son cœur, surtout, mais dans sa langue, aussi.
Theo Gmür tout sourire lors des Credit Suisse Sports Awards 2018.
Le triathlon et le VTT ont eux été à l’honneur. Daniela Ryf et Nino Schurter sont les sportifs suisses de l’année 2018. Souvent nominé, Nino Schurter a longtemps eu la « malchance » de vivre à l’époque de Roger Federer qu’il a finalement devancé pour ce mérite 2018. Le Grison de 32 ans a remporté cette année le titre mondial à Lenzerheide et le classement de la Coupe du monde pour la quatrième année de suite. Déjà lauréate en 2015, Daniela Ryf (31 ans) a, pour sa part, devancé Wendy Holdener et Lea Sprunger. La Soleuroise doit ce mérite bien sûr à son quatrième succès de rang à l’Ironman de Hawaï, la compétition la plus relevée et bien sûr la plus ardue de l’année. Elle est, par ailleurs, restée invaincue tout au long de l’année.
Le mérite par équipes est revenu à l’équipe nationale de hockey sur glace, médaillée d’argent du Championnat du monde organisé au Danemark. Après des Jeux olympiques fort décevants à Pyeongchang, la formation de Patrick Fischer a su se racheter avec un rare brio. Avec huit joueurs de la NHL, la Suisse a tutoyé les meilleures équipes du monde. En finale, elle ne devait s’incliner qu’aux tirs au but devant la Suède. Une finale qu’elle aurait sans aucun doute mérité de gagner avec notamment cette occasion en or pour Kevin Fiala à la 75e minute que personne ne peut oublier.
Des absences qui font tache
L’équipe de Suisse de hockey sur glace a fait coup double avec l’attribution du mérite du meilleur entraîneur à Patrick Fischer. L’absence de Lucien Favre dans la liste des nominés interpelle. Considéré comme l’un des dix meilleurs entraîneurs au monde du sport roi, le Vaudois aurait dû logiquement être récompensé pour son parcours à la tête du Borussia Dortmund. Sans tomber dans la théorie du complot qui voudrait que les minorités soient occultées, il est évident que les sportifs romands ne sont pas considérés aujourd’hui à leur juste valeur outre-Sarine. L’oubli de Clint Capela, l’un des meilleurs pivots d’un sport universel et qui fut ce printemps pratiquement à un match – l’acte VII de la finale de la Conférence Ouest contre Golden State – du titre de la NBA, surprend également. Et que dire de la « relégation » de Jérémy Desplanches, le Champion d’Europe du 200 m 4 nages, dans la catégorie des « révélations de l’année » alors qu’il s’était hissé l’an dernier en finale des Championnats du monde de Budapest ? Cette distinction de la « révélation » a été attribuée au Genevois Julien Wanders (22 ans), recordman d’Europe du 10 km sur route.