Journée mondiale de l’AVC: «J’ai fait un malaise et je n’ai jamais pu me relever»

(20min.ch)

A l’occasion de la journée mondiale de l’accident vasculaire cérébral (AVC), une Vaudoise témoigne pour inciter tout un chacun à apprendre à reconnaître les premiers symptômes.


Souffrant d’hémiplégie, Sonia ne peut plus se servir de son bras gauche. (Photo: xfz)

 

Elle était éducatrice dans un foyer pour ados, suivait une formation post-grade et, surtout, elle est maman de deux filles, âgées à l’époque de 2 et 4 ans. «J’avais 38 ans. J’étais très énergique, limite hyperactive. Mais, aujourd’hui, je ne suis plus la même personne. Tout me prend énormément de temps, et je n’arrive plus à me concentrer sur quoi que ce soit. C’est dur d’être handicapée», déplore Sonia.

Sa vie a basculé le 30 novembre 2008. «C’était un dimanche matin. Alors que je tentais d’habiller ma cadette, ma main gauche ne répondait plus et je n’arrivais pas à boutonner ses habits. D’un coup, j’ai fait un malaise et me suis assise au sol, le dos contre une armoire. Je n’ai jamais pu me relever», raconte cette Vaudoise.

Pilule contraceptive en cause

Au bout d’un moment, ne la voyant pas revenir, son mari est monté à l’étage de la maison familiale et l’a trouvée allongée par terre, la bouche de travers. Il a appelé une ambulance et Sonia a été conduite au CHUV. Elle y est restée plus d’une année, entre soins, complications et rééducation. «Je souffrais, sans le savoir, d’une maladie cardiaque. Combinée à la pilule, qui a pour effet secondaire de former des caillots de sang, ça a déclenché un AVC», explique Sonia.

Elle est rentrée chez elle le 5 février 2010. «Ça a été très difficile. En plus d’une hémiplégie, j’avais de terribles douleurs. Heureusement, elles se sont estompées avec le temps.» Depuis, Sonia s’efforce de réapprendre à vivre. Son quotidien est fait d’obstacles insurmontables, adoucis par de petites victoires, comme cuisiner un repas ou prendre le métro toute seule. «Le pire, c’est que je suis tout le temps en stress. Dans ma tête, c’est le branle-bas de combat.»

Si elle a décidé de témoigner, à l’occasion de la Journée mondiale de l’AVC qui a lieu ce mardi, c’est parce qu’il est «essentiel de savoir reconnaître les premiers symptômes, pour agir vite. Plus le temps passe avant la prise en charge hospitalière et plus les séquelles seront importantes.



Qu’est-ce qu’un AVC?

Le terme AVC signifie accident vasculaire cérébral. Il en existe deux types: l’infarctus cérébral, résultant de l’obstruction d’un vaisseau sanguin, et l’hémorragie cérébrale, soit un saignement dans le cerveau. D’ailleurs, on parle d’accident, car les symptômes apparaissent souvent de façon brutale. Les séquelles dépendent de la rapidité de la prise en charge, et peuvent aller de la rémission totale, au décès, en passant par des situations de handicaps. Les symptômes à connaître absolument: le visage paraît inhabituel (demandez à la personne de sourire), un des bras reste pendant (demandez à la personne de lever les deux bras), la personne parle bizarrement (demandez-lui de répéter une phrase simple). En cas d’échec à l’un de ces tests, il faut appeler les secours immédiatement.

La deuxième cause de mortalité la plus fréquente

«Dans le monde, l’AVC est la deuxième cause la plus fréquente de décès, après les maladies coronariennes. Chaque année en Suisse, quelque 16’000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral. Un quart de ces personnes décèdent en peu de temps. Un autre quart retrouve son autonomie sans présenter de séquelles invalidantes. En bénéficiant d’un peu de soutien, le troisième quart garde son autonomie dans la vie quotidienne. Le dernier quart reste dépendant de l’aide et des soins d’autrui», explique l’association Fragile, pour les personnes cérébro-lésées et leurs proches. Plus d’infos sur www.fragile.ch ou au 0800 256 256.