(Le Nouvelliste)
PAR CHRISTINE.SAVIOZ@LENOUVELLISTE.CH
Une fois répertoriées, les données figureront sur le site des offices du tourisme des régions concernées,comme le montre ici Antoine Bellwald (arrière-plan), chef du projet Données numériques d’accessibilité Valais à Jérôme Bagnoud, président du Club en fauteuil roulant du Valais romand. LE NOUVELLISTE
L’accessibilité pour les personnes à mobilité réduite de 7000 lieux touristiques du Valais (restaurants, hôtels, musées, bisses, etc.) sera bientôt connue. Ces données,répertoriées par la fondation Emera jusqu’en 2021, figureront sur les sites des offices du tourisme des régions concernées et sur une carte du site de Pro Infirmis.
Le Valais est le premier canton à effectuer le recensement de ces données sur l’ensemble de son territoire. Une opération qui fait suite au projet-pilote de2017-2018 qui a recensé l’accessibilité des points d’intérêts dans les districts de Sierre, Loèche et Conches. «Nous avions établi le profil de 800 lieux. Il nous semblait pertinent de l’étendre à l’ensemble du canton»,explique Olivier Musy, directeur du service social handicap d’Emera. D’autant plus que 20% de la population suisse est en situation de handicap.«Cela représente 1,8 millions de personnes. Et le Valais, en tant que canton touristique, doit faciliter l’information à toutes ces personnes. Cela aidera aussi les seniors et les familles qui utilisent des poussettes», note Jean-Pierre Bringhen, président d’Emera.
Un projet de 700 000 francs
La récolte de ces données coûtera 700 000 francs, financés par l’État du Valais, la Loterie romande, la fondation Emera, Pro Infirmis et des privés.«Nous cherchons encore des donateurs. 70% du financement est assuré à ce jour»,ajoute Olivier Musy. La force du projet réside dans la précision des informations répertoriées. «Par exemple, on peut connaître la déclivité exacte d’une place de parking, la largeur d’un ascenseur ou celle d’une porte. C’est très important, car les chaises roulantes n’ont pas toutes la même dimension. Les photographies des lieux donnent aussi des détails indispensables, comme la grandeur et l’équipement des toilettes»,souligne Jérôme Bagnoud, président du Club en fauteuil roulant du Valais romand. Une manière aussi d’encourager les personnes à mobilité réduite à voyager davantage. «Aujourd’hui, beaucoup y renoncent, ayant peu d’informations précises sur l’accessibilité. Ces données facilitent notre participation à la vie sociale, même si de nombreux endroits en Valais sont encore loin d’appliquer la loi exigeant par exemple des WC adaptés pour les lieux publics»,ajoute Jérôme Bagnoud.
Pour mener à bien le projet, Emera a besoin de trente bénévoles pour recueillir les données.«Nous en cherchons encore»,souligne Antoine Bellwald, chef du projet Données numériques d’accessibilité Valais.