(Le Matin)
L’association faîtière Inclusion Handicap craint qu’en cas de surcharge aux soins intensifs, les handicapés soient davantage laissés de côté.
Par Eric Felley
Avec la méthode «l’échelle de fragilité clinique» aux soins intensifs, les handicapés risquent de voir leur accès restreint. Getty Images
Le 4 novembre dernier, l’Académie suisse des sciences médicales (ASSM) a renforcé les critères de triage pour les cas de pénurie de ressources en médecine des soins intensifs dans la perspective d’une saturation.
Pour les personnes de plus de 65 ans, elle se fonde sur une «échelle de fragilité». Les associations de défense des handicapés Inclusion Handicap et Agile.ch demandent à l’ASSM de ne pas l’appliquer ou d’adapter les critères. Cette «échelle de fragilité clinique» s’applique aux personnes de plus de 65 ans. Selon les associations, elle a été fortement critiquée où elle a été appliquée en Allemagne, en Grande-Bretagne ou au Canada et au niveau international pour son effet discriminatoire sur les personnes handicapées
En effet, cette «échelle de fragilité» prend en compte la dépendance d’une personne à l’aide de tiers. Cette situation désavantage les personnes handicapées et elles sont exclues des soins intensifs plus souvent que la moyenne. Pour les associations «cette dépendance n’indique pas un pronostic plus défavorable ou un besoin accru de soins lors d’un traitement en soins intensifs». Elles dénoncent dès lors «la violation de l’interdiction de discrimination des personnes handicapées contenue dans la Convention des Nations Unies sur les droits des personnes handicapées et dans la Constitution fédérale».