(CHUV/Hôpital du Valais)
L’aphasie est définie par le CHUV comme un trouble de la communication pouvant se manifester dans l’expression et/ou la compréhension orale ou écrite et entraînant parfois des perturbations de langage oral, de lecture, d’écriture et de gestes. «L’aphasie n’est pas un trouble psychique ou un handicap mental. Les capacités intellectuelles de la personne aphasique sont préservées. La personne aphasique n’est pas sourde. La personne aphasique n’a pas de problème de voix», rappelle l’Hôpital du Valais.
Ce trouble cognitif est causé par des lésions cérébrales qui peuvent être d’origines diverses souligne le CHUV, d’un accident vasculaire (infarctus ou rupture d’anévrysme) à une blessure survenue lors d’un accident de la route en passant par une tumeur. «Entre utilisation fréquente d’un mot pour un autre et/ou d’un contraire, déformation partielle des mots ou totale et production de phrases en style télégraphique », il peut être difficile de s’exprimer pour les personnes aphasiques, illustre le CHUV.
Aphasie expressive, réceptive et globale
Plusieurs types d’aphasie sont par ailleurs distingués par la communauté scientifique. Lorsque l’aphasie est expressive, «généralement les personnes comprennent assez bien mais ont du mal à trouver les mots», relate Brooke Hatfield de l’American Speech Language Hearing Association (ASHA). Une personne utilisera alors des phrases très courtes – comme «veux nourriture» – pour se faire comprendre.
S’agissant de l’aphasie réceptive, «les mots viennent facilement, mais ce ne sont pas forcément les bons. Et il est compliqué pour ces personnes d’entendre ce qu’elles disent» et donc d’être conscientes de leurs erreurs, détaille Brooke Hatfield. Enfin, l’aphasie globale, la plus sévère, engendre de très grandes difficultés tant de parole que de compréhension.
Prise en charge logopédique
Des thérapies de rééducation du langage peuvent permettre de récupérer davantage. Certaines apprennent comment contourner un mot manquant, par exemple. «La logopédie sert à améliorer la communication ou à restaurer le langage, si cela est possible. L’objectif […] est de redonner un maximum d’autonomie à la personne malade en ce qui concerne la communication, et de l’aider à sortir de son isolement», développe l’Hôpital du Valais.
L’entourage est par ailleurs encouragé à la patience, à utiliser des phrases simples, à minimiser le bruit ambiant, à stimuler la personne en l’incluant dans des conversations et surtout à ne pas la stigmatiser.
En Suisse, l’association aphasie suisse vient en aide aux personnes aphasiques et à leurs proches depuis 1983. Dans un rapport annuel publié en 2014, l’association estime à 5000 le nombre de personnes touchées chaque année par ce trouble de la communication.