(20min.ch)
Le nombre de patients qui ne peuvent plus reprendre une activité comme avant leur infection augmente très vite. Les assurances redoutent une explosion des coûts à long terme.
Nul ne sait à combien va s’arrêter le décompte de gens qui doivent s’inscrire à l’AI.Tamedia
Chaque mois, en moyenne 150 personnes s’inscrivent à l’assurance invalidité (AI) parce qu’elles ne récupèrent pas leurs capacités entières après une infection au Covid. Au total, à fin février, l’AI dénombrait 2068 inscriptions, rapporte la «SonntagsZeitung». C’est 300 de plus que le dernier décompte fin 2021. La nouveauté, c’est que les premières décisions favorables au versement d’une rente ont été rendues.
La presse tessinoise indiquait cette semaine qu’une poignée de personnes touchaient une rente AI pour cause de Covid long («moins de cinq», selon le Canton), sans autre détail sur leurs cas. Les études se multiplient pour comprendre le Covid long et la fréquence de ses dégâts parmi la population. On estime qu’après un an, 16% des personnes infectées ont toujours des séquelles et que 1% ne peuvent plus participer à la vie sociale et professionnelle que de façon limitée.
Estimations impossibles
Les inquiétudes se font sentir parmi les assurances sociales. Le nombre d’infections ayant explosé avec le variant Omicron, doit-on craindre une avalanche de Covid longs ces prochains mois? Il est trop tôt pour dire si Omicron sera moins susceptible de provoquer des Covid longs. De plus, des traitements pourraient éventuellement arriver.
Ni du côté des assureurs ni de celui des politiques, on n’ose lancer une estimation de ce que coûteront les Covid longs pour le système de santé et pour les assurances sociales. L’épidémiologiste Milo Puhan, auteur d’études sur la thématique, en est lui certain: «il y a suffisamment d’éléments qui montrent qu’une partie importante de la population active autrefois en bonne santé est concernée et cela aura une charge pour l’économie et le système de santé à long terme», dit-il au journal alémanique.
(ywe)