« Rien n’est mis en place pour des postes fixes » – Nichts ist für Fixposten gemacht !

« On peut constater que les personnes handicapées travaillent beaucoup et malgré tout, les gens ont l’impression qu’elles vivent au crochet de la société. Du coup, on ne leur fait pas confiance! » Pierre Margot-Cattin sait de quoi il parle. Ce professeur à la HES-SO a été mandaté par l’Etat du Valais pour faire une étude sur l’intégration des personnes handicapées dans le marché du travail dans le canton. « L’étude se centre sur l’article 16 de la loi valaisanne concernant l’intégration des personnes handicapées dans le travail et sur l’ordonnance d’application adoptée par le Conseil d’Etat il y a vingt ans » , souligne Pierre Margot-Cattin.

Chiffres révélateurs

Ce professeur en filière sociale s’est basé sur toute une série d’études chiffrées. Il ressort ainsi que 43% des personnes avec un handicap important travaillent à temps complet, contre 30% à temps partiel (travaillant entre 50 et 89%) et 27% à moins de 50%. « On sait également qu’une personne handicapée sur cinq seulement bénéficie d’une rente AI; cela veut dire que quatre sur cinq n’en ont pas « , ajoute Pierre Margot-Cattin.

Pour l’instant, le professeur de la HES-SO et son équipe ont terminé l’analyse juridique de l’ordonnance d’application. « Nous avons constaté que l’ordonnance ne met rien en place pour les emplois définitifs des personnes handicapées. Elle ne concerne que les emplois semi-protégés de réadaptation. Ce n’est pas ce que le législateur voulait; l’ordonnance d’application a mis un frein énorme à ce qui était préconisé dans la loi. »

Prochaines étapes: les mandataires feront une enquête sur le territoire valaisan pour déterminer comment les gens perçoivent les personnes handicapées au travail – par le biais de questionnaires, puis effectuera des entretiens avec des responsables de ressources humaines, pour établir la représentation du travail des personnes handicapées. Commencée en octobre 2011, l’étude devrait être terminée en septembre prochain. « Pour l’instant, nous constatons que ce qui a été décidé il y a vingt ans n’est plus adapté à la situation du marché du travail aujourd’hui; même si, à l’époque, c’était novateur » , souligne Pierre Margot-Cattin. « Si la loi n’a pas besoin d’être changée, l’ordonnance d’application doit être revue. » Et le professeur de la HES-SO de donner une piste pouvant aider employé handicapé et employeur: le coaching en entreprise. « La personne handicapée serait accompagnée pendant son temps d’essai et le coach préparerait aussi l’équipe à accueillir le nouvel employé. Mais ce n’est qu’une piste… » CS a