« L’info doit être lisible pour tous! »

La journée de la canne blanche, lundi, axe sa campagne sur les écritures utilisées sur l’espace public.

Comment lire les horaires des cars postaux, écrits en petits caractères et diffusés sur des écrans brillants, quand on est malvoyant? Même problème pour les horaires de certains établissements publics ou des bâtiments administratifs.  » C’est un vrai casse -tête pour les personnes malvoyantes, mais pas seulement. Cela cause aussi des problèmes aux personnes qui ont oublié leurs lunettes de lecture par exemple! » , souligne Adeline Clerc, la présidente de la section valaisanne de la Fédé ration suisse des aveugles (FSA), en marge de la journée de la canne blanche qui aura lieu ce lundi 15 octobre.

Cette année, le thème de la journée est axé sur les polices de caractère utilisées sur l’espace public. « Petits caractères, grands problèmes » , répète la campagne de la FSA sur affiches et flyers partout en Suisse.

Couleur rouge à bannir

La journée de la canne blanche donne par ailleurs quelques règles pratiques à respecter pour faciliter la lecture d’un document. Comme par exemple, veil ler à la qualité du contraste en choisissant les couleurs de l’écriture utilisée ou ne pas placer de texte sur fond bariolé. « La couleur à bannir pour l’écriture est le rouge. C’est une couleur agressive et éblouissante. Sous du verre, cela réfléchit encore plus. Mais c’est clair que c’est une couleur idéale pour indiquer des chantiers » , explique Adeline Clerc.

La présidente de la section valaisanne rappelle encore un conseil très simple à réaliser: installer les panneaux d’information à la hauteur des yeux, soit à un maximum de 1,70 mètre.

Les informations sous verre sont également un cauchemar pour les personnes malvoyantes. « Même les bancomats ne leur facilitent pas la vie quand il y a du soleil. Ce sont des petites choses mais qui peuvent gâcher la vie des personnes qui ont des difficultés de vue. Il suffit parfois de pas grand-chose pour améliorer la situation » , ajoute Adeline Clerc.

Si la modernité a du bon, elle donne aussi des sueurs froides aux personnes malvoyantes. A l’image des écrans tactiles, véritables enfers pour elles. « Les écrans tactiles sont notre cheval de bataille, mais c’est difficile de lutter là contre. Ils prennent de plus en plus d’importance avec les années, comme les ascenseurs aux commandes tactiles. On en trouve d’ailleurs beaucoup dans les bâtiments administratifs » , précise encore la présidente de la section valaisanne.

Adeline Clerc est cependant consciente qu’il n’est pas toujours facile de satisfaire tout le monde. « Les tickets que l’on prend à la poste ou dans certaines banques pour attendre son tour sont par exemple bien pratiques pour l’organisation du service, mais ils compliquent la vie des personnes aveugles et malvoyantes » , ajoute Adeline Clerc.

Un monde privilégiant le visuel

Les personnes ayant des difficultés de vue savent qu’elles n’ont pas le choix. Elles devront faire avec ce monde où le visuel prend de plus en plus d’importance.  » Il y a également de bonnes choses qui ont été faites pour les personnes aveugles ou malvoyantes, comme les lignes blanches en relief installées sur la place de la Gare de Sion, par exemple. Nous devons aussi souligner les progrès qui sont faits! » , s ‘exclame Adeline Clerc. Cer tains maîtres d’ouvrage demandent ainsi de plus en plus souvent conseil à des institutions comme Procap – dont la mission est de veiller à ce que les infrastructures soient adaptées aux personnes avec handicap, ou à la Fédération suisse des aveugles. « C’est clair qu’ensuite, entre les conseils émis et la pratique, il y a quelquefois de petits couacs, mais il y a une volonté d’améliorer les choses », conclut Adeline Clerc, avec optimisme.

Source : Le Nouvelliste.ch